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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

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No 7 (1903)
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52

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

LE vase de smikros au musée

DU CINQUANTENAIRE

LE musée royal d’antiquités acquit, en 1863, un
lot de soixante-seize vases antiques provenant
d’une portion réservée de la célèbre collection Cam-
pana, à Rome, dont l’ensemble passa dans la suite
au musée du Louvre. Le choix en fut fait, à la
demande du ministre de Belgique Carolus, par
l’illustre archéolo -
gue allemandBrunn
et ainsi nos nais-
santes collections
s’enrichirent d’une
admirable série de
vases, parmi les -
quels nous citerons
le fameux canthare
de Dourïs, et le
stamnos signé Sini-
kros,queM. Camille
Gaspar, lauréat des
bourses de voyage,
vient de présenter
au public savant en
une excellente mo-
nographie (1).

Des planches co-
loriées reproduisent
les deux faces du
vase avec les nom-
breuses inscriptions
qui n’en constituent
pas le moindre inté-
rêt. Mais nous vou-
drions surtout attirer l'attention des visiteurs
du musée sur la décoration du vase qui est « à
figures rouges » : sous les anses, deux groupes de
cinq palmettes réunies par des vrilles divisent la
représentation figurée en deux tableaux. Au dessus
et au-dessous une frise de palmettes, l'inférieure
en noir sur fond rouge. C’est une trace d’archaïsme
qui est bien en rapport avec celles que nous consta-
terons dans le dessin des figures : « Les torses des
» personnages du symposion sont figurés de face,
>■> alors que le bas du corps et les tètes se présentent
» de profil ; celles-ci ont le menton fortement
» accentué, la bouche fermée et indiquée par un
» simple trait : les yeux nettement dessinés de 1 2

(1) Le peintre céramiste Smikros, à propos d’un vase
inédit du musée de Bruxelles. Monuments Piot, t. IX.
Paris, 1902.

(2) M. Gaspar pense qu’il faut reconnaître une cnc-
inide dans l’objet posé sur la klinè devant le jeune
homme. Je n’y vois qu’une jambe fort maladroitement

» face manquent de vie et d’expression. Les pieds
» et les mains sont en général rendus avec peu
» d’habileté. — Les costumes sont en grande partie
» traités d’une façon conventionnelle : le chiton et
» l’himation des courtisanes retombent en longs

» plis parallèles pleins de raideur.» Enfin, les

couleurs d’appliques soulignent certains détails.

L’un des tableaux nous'montre un joyeux bou-
quet : trois jeunes élégants, le front ceint de ban-
delettes et de cou-
ronnes de lauriers,
sont étendus sur de
beaux lits de table
richement drapés.
Trois aimables jeu-
nes filles leur tien-
nent compagnie,
qui assise au pied du
lit, qui charmant son
compagnon du son
de la double flûte,
qui le tenant étroi-
tement embrassé.

Le peintre s’est
amusé à la minutie
du détail et, pour
animer la scène, a
inscrit à côté de
chacun des person-
nages un nom, et,
chose curieuse, le
jeune homme en ve-
dette au centre de
la scène, qui écoute
voluptueusement la
musique, porte le nom de Milv.çoz. (2), qui est jus-
tement celui du peintre qui a signé le vase po:
eypctïGîy. -— (Smikros l’a peint).

Le tableau qui orne l’autre face du vase vient
compléter le premier et nous conduit dans l'office
où deux esclaves apportent du vin pour le verser
dans un vaste dinos.

M. Gaspar a rapproché le vase de Bruxelles
d’autres vases signés du même nom: d’un stamnos
du musée Britannique et d’un superbe cratère du
musée d’Arezzo, qui marque l’épanouissement du
talent du maître.

L’atelier de celui-ci a dû fleurir à Athènes vers
la fin du vie siècle et le début du Ve, où se place la
grande floraison de l’école céramique attique dite

rattachée au corps — la cuisse, cachée par le genou,
serait perpendiculaire au plan de la représentation — et
dont les détails intérieurs sont dessinés avec une minutie
toute archaïque : rotule, forme du tibia, le mollet — le
pied est caché par la jeune femme assise sur le lit.
 
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