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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
Ces vigoureux athlètes sont certainement imités
d’un groupe de lutteurs, dont le prototype est
perdu; mais on peut l’attribuer avec vraisemblance
à l’école de Lysippe.
Enfin au milieu de la plaque s’élève sur un so-
cle élevé une figure plus grande que les autres :
celle d’un Hercule la peau de lion jetée sur le bras
gauche, la main droite appuyée sur une massue.
C’est exactement le type d’une statue colossale trou-
vée dans des thermes près de Bracciano et qui est
conservée au musée Chiaramonti. On y reconnaît
une combinaison des formes de Polyclète et de
celles de Lysippe. Le dieu de la force et de la viri-
lité se trouve donc ici placé, comme il l’était dans
les palestres, au milieu d’athlètes et d’éphèbes.
M. Hartwig a pu rapprocher cette terre cuite
d'autres plaques analogues, trouvées au même en-
droit, et qui la complètent. Elles ont toutes pour
auteur un potier nommé Ociavius, qui a laissé sur
quelques-unes sa
signature, mais
dont la date ne
peut être fixée.
Ces bas-reliefs, ra-
pidement façon-
nés et reproduits
en grand nombre
pour former une
frise sur la paroi
de quelque mu-
raille, ne nous in-
téressent pas seu-
lement aujour -
d’hui, malgré leur
riche polychro-
mie, pour leur
valeur décorative.
Elles prennent
l'importance de
documents arché-
ologiques qui nous
aident en quelque
mesure à éclairer l’histoire de la plastique grecque.
F. C.
DONS
M EDMOND MACOIR, ingénieur à Bruxelles,
nous a fait parvenir, pour nos collections, la
partie inférieure d’un vase d’un type très curieux
trouvé à Harmignies (province de Hainaut), au lieu
dit Monts de Preste, au cours de travaux de déblai.
Il est en terre de couleur gris foncé et a été fait
sans l’aide du tour. Il est orné partout de protu-
bérances en forme de trémie.
Bien que rencontré à l’emplacement d’un cime-
tière franc confinant à un cimetière belgo-romain,
ce vase est incontestablement gaulois (époque mar-
nienne) (i).
En outre; les cassures qu’il présente étant exces-
sivement anciennes, il est très probable qu’il pro-
vient d’une sépulture bouleversée et saccagée par
les Francs eux-mêmes, lors de l’établissement de
leur cimetière en cet endroit.
Sur ce même point vinrent donc reposer suc-
cessivement des Gaulois, des Belgo-Romains puis
des Francs.
Pareille constatation a, du reste, été faite dans
une localité très voisine d’Harmignies, à Ciply, par
MM. De Pauw et Hublard qui ont eu l’heureuse
chance de trouver, bien en place, sous une sépul-
ture franque, une tombe gauloise renfermant
divers objets dont un vase presque identique à
celui qui nous occupe.
« La fréquence
des morceaux de
vases anté - ro-
mains, disent ces
auteurs, appela
surtout notre at-
tention. Nous en
connûmes bientôt
la cause par la dé-
couverte que nous;
fîmes d’une sépul-
ture gauloise ren-
fermant quatre
vases excessive -
ment curieux, une
tête de sanglier et
un couteau en fer.
Dès lors, nous
eûmesla certitude
qu’une partie du
champ des Agaises
avait été occupée
par les Gaulois.
Les Francs, en creusant le sol pour enterrer les
leurs, avaient dû mettre au jour plusieurs de ces
sépultures et briser les vases dont ils avaient dis-
persé les débris. Une fut épargnée ; elle était à
60 centimètres au dessous d’un squelette franc ;
grâce à cette circonstance nous eûmes la bonne
fortune de trouver le mobilier intact » (2).
(1) Musée de Saint-Germain. Vase semblable trouvé
au lieu dit Mont de Latiaud (Marne). N° 33>1 27S -
(2) Notice préliminaire sur le cimetière franc de Ciply
(Hainaut). Mons, Dequesne-Masquiller et fils, 1894,.
pp. 16-17.
vase gaulois (époque marxienne).
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
Ces vigoureux athlètes sont certainement imités
d’un groupe de lutteurs, dont le prototype est
perdu; mais on peut l’attribuer avec vraisemblance
à l’école de Lysippe.
Enfin au milieu de la plaque s’élève sur un so-
cle élevé une figure plus grande que les autres :
celle d’un Hercule la peau de lion jetée sur le bras
gauche, la main droite appuyée sur une massue.
C’est exactement le type d’une statue colossale trou-
vée dans des thermes près de Bracciano et qui est
conservée au musée Chiaramonti. On y reconnaît
une combinaison des formes de Polyclète et de
celles de Lysippe. Le dieu de la force et de la viri-
lité se trouve donc ici placé, comme il l’était dans
les palestres, au milieu d’athlètes et d’éphèbes.
M. Hartwig a pu rapprocher cette terre cuite
d'autres plaques analogues, trouvées au même en-
droit, et qui la complètent. Elles ont toutes pour
auteur un potier nommé Ociavius, qui a laissé sur
quelques-unes sa
signature, mais
dont la date ne
peut être fixée.
Ces bas-reliefs, ra-
pidement façon-
nés et reproduits
en grand nombre
pour former une
frise sur la paroi
de quelque mu-
raille, ne nous in-
téressent pas seu-
lement aujour -
d’hui, malgré leur
riche polychro-
mie, pour leur
valeur décorative.
Elles prennent
l'importance de
documents arché-
ologiques qui nous
aident en quelque
mesure à éclairer l’histoire de la plastique grecque.
F. C.
DONS
M EDMOND MACOIR, ingénieur à Bruxelles,
nous a fait parvenir, pour nos collections, la
partie inférieure d’un vase d’un type très curieux
trouvé à Harmignies (province de Hainaut), au lieu
dit Monts de Preste, au cours de travaux de déblai.
Il est en terre de couleur gris foncé et a été fait
sans l’aide du tour. Il est orné partout de protu-
bérances en forme de trémie.
Bien que rencontré à l’emplacement d’un cime-
tière franc confinant à un cimetière belgo-romain,
ce vase est incontestablement gaulois (époque mar-
nienne) (i).
En outre; les cassures qu’il présente étant exces-
sivement anciennes, il est très probable qu’il pro-
vient d’une sépulture bouleversée et saccagée par
les Francs eux-mêmes, lors de l’établissement de
leur cimetière en cet endroit.
Sur ce même point vinrent donc reposer suc-
cessivement des Gaulois, des Belgo-Romains puis
des Francs.
Pareille constatation a, du reste, été faite dans
une localité très voisine d’Harmignies, à Ciply, par
MM. De Pauw et Hublard qui ont eu l’heureuse
chance de trouver, bien en place, sous une sépul-
ture franque, une tombe gauloise renfermant
divers objets dont un vase presque identique à
celui qui nous occupe.
« La fréquence
des morceaux de
vases anté - ro-
mains, disent ces
auteurs, appela
surtout notre at-
tention. Nous en
connûmes bientôt
la cause par la dé-
couverte que nous;
fîmes d’une sépul-
ture gauloise ren-
fermant quatre
vases excessive -
ment curieux, une
tête de sanglier et
un couteau en fer.
Dès lors, nous
eûmesla certitude
qu’une partie du
champ des Agaises
avait été occupée
par les Gaulois.
Les Francs, en creusant le sol pour enterrer les
leurs, avaient dû mettre au jour plusieurs de ces
sépultures et briser les vases dont ils avaient dis-
persé les débris. Une fut épargnée ; elle était à
60 centimètres au dessous d’un squelette franc ;
grâce à cette circonstance nous eûmes la bonne
fortune de trouver le mobilier intact » (2).
(1) Musée de Saint-Germain. Vase semblable trouvé
au lieu dit Mont de Latiaud (Marne). N° 33>1 27S -
(2) Notice préliminaire sur le cimetière franc de Ciply
(Hainaut). Mons, Dequesne-Masquiller et fils, 1894,.
pp. 16-17.
vase gaulois (époque marxienne).