DOI Heft:
No 12 (1903)
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94
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
INSCRIPTIONS GRECQUES D'ÉGYPTE.
LE Musée du Cinquantenaire possède deux ins-
criptions grecques acquises en 1901 par
M. Jean Capart, à Giseh, qui viennent d'être
publiées et commentées par MM. Seymour de
Ricci et Strack (1). La première; sans grande im-
portance et très incomplète, est une dédicace à
Horus datant du règne d’Antonin, de Marc-Aurèle
ou de Caracalla. En voici le texte :
[M. Avp. ’A/.JiEavâpoç à /ai IIaA/[mxoç?)
.] lapaniov zà ày[â),fj.aza?]
['JJpcot IIÀoJi/otwi âvé[3’y;xei'J
[. . . . ’AvrJcoviWj SefiacTTOv [.]
[ûn'èp aùjroù /ai Aï/tMv[oç zov uioùj
La seconde inscription que les éditeurs ont res-
tituée avec sagacité est beaucoup plus intéressante :
vcov Û7r’ a.vz'ov Tou UaBvpi^zov '/.al zr,ç p./(Tpc[7ro/£coç...
C’est une dédicace à Isis, Serapis, Horus (?) et
à la divinité inconnue Anchoris ou Anchorinis en
faveur de Cléopâtre III, de Ptolémée X, Soter et
de la seconde femme de celui-ci, Cléopâtre-Séléné,
et date des années 114-108 avant Jésus-Christ.
C’est le premier document authentique où figure
le nom de Cléopâtre-Séléné et il fournit la preuve
que Sélené a vraiment changé son nom en celui de
Cléopâtre et qu’elle a eu de Ptolémée des enfants,
ce que l’historien Justin était jusqu’ici seul à nous
dire. Ce texte, qui enrichit le ciel égyptien d’un
dieu nouveau et précise certains détails de la
généalogie des Ptolémées, est une heureuse acqui-
sition pour notre musée, très pauvre en inscrip-
tions grecques.
F. C.
(1) Archiv. fiir Papyrusforschung, 1903, p. 445,
n° 69. — Seymour de Ricci, Bull, cpigr. de l’Ègypie
romaine, p. 552, n° 34. —Strack, Inschr. ans Ptolc-
maïscher zeit.
DONS.
LA Société anonyme pour la fabrication des
cartouches et projectiles a fait don, il n’y a
pas bien longtemps, au Musée d’armes et d’ar-
mures de la porte de Hal, de deux pistolets de sys-
tèmes peu connus. L’un d’eux est un pistolet à
aiguille et à chambre ; le canon, octogonal, et rayé
de vingt rayures, est vissé à la chambre. Le tireur,
pour charger le pistolet, est forcé de dévisser le
canon, ce qui rend cette arme peu pratique. Ce
système offre, au surplus, un autre inconvénient :
quelle que soit la bonté de la trempe de l’acier,
une vis qui fonctionne souvent ne tarde pas à
s’user ; il en résulte que le pan supérieur du canon
ainsi que le grain de mire finissent par n’être plus
dans leur position normale et, par conséquent, à
fausser la ligne de tir.
L’autre pistolet, à répétition celui-ci, est une
arme infiniment plus intéressante, et qui mérite
une mention spéciale. Le canon, octogo-
nal, a le pan supérieur creusé en forme
de canal ; il est recouvert, dans toute sa
longueur, par un demi-cylindre creux qui
forme, avec le canal pratiqué, ainsi que
nous venons de le dire, dans le canon, le
magasin à balles. Celui-ci s’ouvre et se
ferme à volonté à l’aide d’un opercule à
charnière placé à l’extrémité, vers la bou-
che du canon. On peut y introduire une
vingtaine de balles en même temps.
La pression exercée sur le chien pour armer le
pistolet a pour effet de faire remonter la chambre
jusqu’à la hauteur du magasin à balles, où elle se
trouve placée au moment du premier arrêt du
chien. On peut laisser la chambre dans cette posi-
tion aussi longtemps qu'il est nécessaire pour y
introduire la balle.
Aussitôt que la chambre est munie de son pro-
jectile, il suffit, pour la faire redescendre dans l’axe
du canon, de continuer la pression sur le chien,
jusqu’au second arrêt. Le canon est rayé de douze
rayures en spirale.
Le projectile de cette arme curieuse est de forme
cylindro-sphérique ; la partie cylindrique forme un
tube à parois fort minces, dans lequel se logent le
fulminate et la poudre.
Ed. dk Prelle I)E t.a Nieppe.
Au don si précieux qui nous a été fait en avril
dernier et consistant en armesetobjets ayant appar-
tenu à S. M. Léopold Ier, S. M. le roi a bien voulu
ajouter une très intéressante voiture de voyage
dont .se servait habituellement le feu roi dans ses
'Tiràp j3a<7!)a<7<r/}ç IQecmJaTûaç y.cà (3actÀ£co; IIroJ[spatou
/.ai (3a<7iÀt<7<r/]ç KAeonâzJpaç zrjç àôeAz'Àç SswvJJPiAo-
y/]TÔpwv ZwrvipMv xai rtov] tsxvwv ’louchScà piey[tory]t
Hat lapa mât /.ai r,H?]pcoi /ai ’Ayyppïvzod zoîç, ovv[vdoiç']
Seglç Tïdai /ai v:â(Jaiq n> oAsuatoç rioo-£k?cov[i’ou rwv r.apà
Toiq zov IIsp t Brifiaç xaroijxoïç innâppcùv /ai zàv[zezayy.é-
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
INSCRIPTIONS GRECQUES D'ÉGYPTE.
LE Musée du Cinquantenaire possède deux ins-
criptions grecques acquises en 1901 par
M. Jean Capart, à Giseh, qui viennent d'être
publiées et commentées par MM. Seymour de
Ricci et Strack (1). La première; sans grande im-
portance et très incomplète, est une dédicace à
Horus datant du règne d’Antonin, de Marc-Aurèle
ou de Caracalla. En voici le texte :
[M. Avp. ’A/.JiEavâpoç à /ai IIaA/[mxoç?)
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tituée avec sagacité est beaucoup plus intéressante :
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C’est une dédicace à Isis, Serapis, Horus (?) et
à la divinité inconnue Anchoris ou Anchorinis en
faveur de Cléopâtre III, de Ptolémée X, Soter et
de la seconde femme de celui-ci, Cléopâtre-Séléné,
et date des années 114-108 avant Jésus-Christ.
C’est le premier document authentique où figure
le nom de Cléopâtre-Séléné et il fournit la preuve
que Sélené a vraiment changé son nom en celui de
Cléopâtre et qu’elle a eu de Ptolémée des enfants,
ce que l’historien Justin était jusqu’ici seul à nous
dire. Ce texte, qui enrichit le ciel égyptien d’un
dieu nouveau et précise certains détails de la
généalogie des Ptolémées, est une heureuse acqui-
sition pour notre musée, très pauvre en inscrip-
tions grecques.
F. C.
(1) Archiv. fiir Papyrusforschung, 1903, p. 445,
n° 69. — Seymour de Ricci, Bull, cpigr. de l’Ègypie
romaine, p. 552, n° 34. —Strack, Inschr. ans Ptolc-
maïscher zeit.
DONS.
LA Société anonyme pour la fabrication des
cartouches et projectiles a fait don, il n’y a
pas bien longtemps, au Musée d’armes et d’ar-
mures de la porte de Hal, de deux pistolets de sys-
tèmes peu connus. L’un d’eux est un pistolet à
aiguille et à chambre ; le canon, octogonal, et rayé
de vingt rayures, est vissé à la chambre. Le tireur,
pour charger le pistolet, est forcé de dévisser le
canon, ce qui rend cette arme peu pratique. Ce
système offre, au surplus, un autre inconvénient :
quelle que soit la bonté de la trempe de l’acier,
une vis qui fonctionne souvent ne tarde pas à
s’user ; il en résulte que le pan supérieur du canon
ainsi que le grain de mire finissent par n’être plus
dans leur position normale et, par conséquent, à
fausser la ligne de tir.
L’autre pistolet, à répétition celui-ci, est une
arme infiniment plus intéressante, et qui mérite
une mention spéciale. Le canon, octogo-
nal, a le pan supérieur creusé en forme
de canal ; il est recouvert, dans toute sa
longueur, par un demi-cylindre creux qui
forme, avec le canal pratiqué, ainsi que
nous venons de le dire, dans le canon, le
magasin à balles. Celui-ci s’ouvre et se
ferme à volonté à l’aide d’un opercule à
charnière placé à l’extrémité, vers la bou-
che du canon. On peut y introduire une
vingtaine de balles en même temps.
La pression exercée sur le chien pour armer le
pistolet a pour effet de faire remonter la chambre
jusqu’à la hauteur du magasin à balles, où elle se
trouve placée au moment du premier arrêt du
chien. On peut laisser la chambre dans cette posi-
tion aussi longtemps qu'il est nécessaire pour y
introduire la balle.
Aussitôt que la chambre est munie de son pro-
jectile, il suffit, pour la faire redescendre dans l’axe
du canon, de continuer la pression sur le chien,
jusqu’au second arrêt. Le canon est rayé de douze
rayures en spirale.
Le projectile de cette arme curieuse est de forme
cylindro-sphérique ; la partie cylindrique forme un
tube à parois fort minces, dans lequel se logent le
fulminate et la poudre.
Ed. dk Prelle I)E t.a Nieppe.
Au don si précieux qui nous a été fait en avril
dernier et consistant en armesetobjets ayant appar-
tenu à S. M. Léopold Ier, S. M. le roi a bien voulu
ajouter une très intéressante voiture de voyage
dont .se servait habituellement le feu roi dans ses
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