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26

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

moins une compensation assez mince à la perte
du prestigieux A'an der Weyden, tant loué aux
Primitifs brugeois en 1902. Déplorons une fois de
plus l’impuissance où demeure la Belgique de
prévenir l’exode de ses trésors artistiques !

*

* *

A Beilin, dans la dispersion de la galerie We-
ber, dont les
enchères sen-
sationnelles
passionnèrent
il y a quel-
ques semai-
nes le monde
de la curiosi-
té, le Musée
de Bruxelles
a obtenu, à des
conditions re-
lativement
modérées, le
charmant por-
trait d'Hélène
Fourment par
Rubens (B ;

H. o,65 x
L. o,5o). Le
tableau (voir
fig. 2)remonte
aux premiers
temps du ma-
riage (i63o) et
pourrait être
même, en
considérant
l’extrême jeu-
nesse du mo-
dèle, un peu
antérieur.

Parmi les
effigies nom-
breuses que
Rubens traça
de sa seconde épouse, voilà certes l’une des
plus séduisantes! La jeune femme dirige vers le
spectateur un regard clair et rieur. Ses boucles
blondes débordent abondamment sous la coquette
toque noire à plumes rouges et blanches, entou-
rant son visage tout rose, quasi enfantin. Elle
porte une robe de velours, décolletée, avec une
guimpe transparente, un collier de perles et des
pendants d’oreilles, 0 sur un fond gris brun où
s’étalent de légères traînées bleuâtres ». Il semble

que ce portrait d'Hélène Fourment soit entière-
ment de la main du maître ; en tout cas, d’une
touche rapide et sûre, d’une étonnante fraî-
cheur. « La peinture, disait jadis M. Max Roo-
ses (1), est légère au point que la couleur couvre
à peine tout le fond du panneau. » De son côté,
M. Fierens-Gevaert écrit dans le Journal de
Bruxelles : « L'œuvre est peinte du pinceau le

plus diligent,
sans les em-
pâtements ro-
bustes des
portraits de
Charles de
Cordes et de
j acqueline
Van Caestre.
La couleur est
plus liquide,
mais le mo-
delé est tout
aussi sùr et les
tonalités ont
un éclat pa-
reil. Et avec
quelle aisance
incomparable
le peintre « au
nom rouge »
a fixé le flot
des cheveux
d'or, brossé
les frottis du
fond, dosé les
gris-bleutés de
ses ombres,
posé sur le
corsage noir
cette fleur
pourpre si jo-
liment provo-
cante ! »

Il existe au
Musée d’An-
vers (n° 6S2) un portrait d’Hélène Fourment
(T; H. 1,02 x L. 0,68) jusqu’aux genoux,
tenant sur la poitrine une petite branche de fleurs;
derrière, une balustrade et une colonne (voir
fig. 3). Copie agrandie de notre tableau attribuée
autrefois à Jean Mytens (aussi à David Mytens)
et maintenant cataloguée « Ecole de Van Dyck »,

(1) Rubens, sa Vie et scs Œuvres (Anvers-Amster-
dam 1903) p. 5o5,

FIG. 2. - P. P. RUBENS. - PORTRAIT d’hÉLÉXE FOURMENT.

(Musée de Bruxelles.)
 
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