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DU CINQUANTENAIRE

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toline, Rome, n° 70 ; vieillesse de Lorenzo, suivant
Morelli) offre avec la nôtre une affinité telle que
je crois utile de la reproduire (Fig. 1). Ne possé-
derions-nous pas à Bruxelles la copie flamande
d’une Madone florentine, appropriation tardive
d’un type dù à Lorenzo di Credi ? La présence
d’une église
d’architecture
septentrio-
nale fortifie
pareille hypo-
thèse. Nous li-
sons sur le
cartel : Ecole
flamande !

Admettons
provisoire-
ment que ce
soit une œu-
vre flamande,
mais rejetons
sa dépendan-
ce florentine.

J’estime que
la composi-
tion en est
empruntée à
Y Ecole lom-
barde. (Nos
premiers Ita-
lianisants, on
le sait, s’assi-
milèrent vo-
lontiers cet
idéal),En effet,
j’ai reconnu à
la Pinacothè-
que de Turin,

N° i3g (1), le
tableau qui
v r a i s e m b 1 e-
ment servit de
modèle au nô-
tre (Fig. 3). Il yporte le nom de Gssare da Sesto
(1480-1521). Nous nous rallions pleinement à
cette attribution, encore qu’elle ait été discutée (2).
L’artiste, quelque peu éclectique, subit à Rome

(1) Vendu en 1839 au roi Charles-Albert comme prove-
nant de Milan.

(2) Berenson attribuela ViergedeTurin à G. A. Sogliani
(1492-1544), Florentin, qui — rappelons-le en passant — fut
l’élève de Lorenzo di Credi. Cette opinion, adoptée mainte-
nant par la majorité des critiques, est consignée par la
dernière édition du catalogue. Nonobstant notre timide affir-

l’influence de Raphaël. Et ne semble-t-il pas
qu’ici le style lombard se tempère d’un souvenir
raphaëlesque ? Du laurier formant dais, avec son
feuillage d’un vert intense, sortent des branches
dénudées ; une disposition analogue s’observe
dans la Vierge du Musée Brera, à Milan (n° 276)

unanimement
considérée
comme éma-
nant de Cesa-
re da Sesto.
Nous con-
cluons donc
que la Mado-
ne de Bruxel-
les est une
réplique —
probablement
flamande —
d’après Cesa-
re da Sesto.

L’église,
d’architecture
septentrio-
nale, que
nous avons re-
marquée déjà,
figure de part
et d’autre, à
peine modi-
fiée (absides
et avant-
corps). Une
harmonieuse
tour à cloche-
tons se dres-
se, strictement
identique, à
la croisée du
transept. —
Sous le ciel
de droite, tra-
versé par les
mêmes branches dénudées, le paysage est seul
différent.

Par d’infimes détails, notre réplique s’écarte
du prototype de Cesare da Sesto. A Turin, le

mation, on pourrait épiloguer longuement sur le caractère
florentin ou lombard de cette composition !

E. Jacobsen insiste, lui, sur une influence romaine. Le
motif de Marie assise devant un arbre ou un buisson pro-
cède de l’Ecole de Vérone (La Regia Pi nacoteca di Torino,
dans YArchivio storico dell' Arte 1897, p. 12S).
 
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