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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

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santés pièces. Mais toutes nos démarches et nos
instances ont échoué ; nous ne pouvons que dé-
plorer l’indifférence témoignée pour une question
purement historique et artistique au sujet d’un
artiste d’une réelle valeur dans notre panthéon
national.

Et puis, il eut été intéressant pour le lecteur
de faire le rapprochement que nous avons fait
nous-même
avec le Vol-
taire de Hou-
don; cette
comparaison
toutefois n’est
pas à la gloire
de Cyfflé. Son
Voltaire est en
grande perru-
quebouclée et
en habits de
cour ; c’est un
homme d’une
certaine ver-
deur encore,
mais l’expres-
sion du vi-
sage est un
peu quelcon
que. Houdon
nous donne le
vieillard dé-
crépit, enve-
loppé de son
épais man-
teau, mais
avec le sourire
sarcastique fi-
gé sur les lè-
vres, rivé dans
les yeux, épa-
noui dans
toute la phy-
sionomie.

Nous aurions
pu accompagner le cliché du Voltaire de Namur
de celui de Houdon. On sait qu’une réduction, en
biscuit, de cette remarquable statue se trouve au
Musée céramique de Sèvres.

12. L’inventaire de Hastière renseigne encore
une statue a de pied en cap de S. M. Joseph II »,
probablement détruite, mais en tout cas disparue
et pour laquelle Cyfflé réclamait 66 florins (i).

Le prix n’est pas élevé pour une statue ; peut-être
s’agit-il d’une statuette du genre de celle de
Charles de Lorraine.

Averti par la rumeur publique qu’il n’était plus
en sécurité à Hastière, Cyfflé abondonna son
usine pour se réfugier à Givet, soit pour se mettre
en sûreté en terre de France, soit pour se placer
sous la protection de son bailleur de fonds, Gillot

d’Hondt, che-
valier de l’or-
dre royal de
Saint - Louis,
ordonnateur
ou commis-
saire des guer-
res à Givet,
habitant le
château de Vi-
reux (i).

i3. Enfin,
nous avons
rencontré,
dans une ven-
te faite par
M. Fiévez, à
Bruxelles, un
magnifique
groupe en
faïence légè-
rement jau-
nâtre. Ce
groupe s’iden-
tifiait très bien
au talent de
Cyfflé et justi-
fiait en outre
l’appréciation
typique de
Durival, « gé-
nie plein de
feu ». Trois
chevaux tenus
de front, lan-
cés à toute
! vitesse, campés, par leurs jambes de derrière, sur
l’étroit plateau d’un rocher taillé à pic, les corps
suspendus ainsi dans l’espace ; le tout en parfait
état d’équilibre, par une science exacte du mou-
vement et une remarquable pondération des
: masses. Derrière ce groupe, la signature de Cyfflé,
telle que nous ne l’avions pas encore rencontrée,
mais que certains de ses historiens, ses contempo-

FIG. 12. — LE SIFFLEUR.
[Paris. — Musée de Cluny.)

(i) Van de Casteele, loc. cit.

(i) A. E. N.
 
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