DU CINQUANTENAIRE
7i
FIG. 3. — STATUETTE DE PHILOMÉLIUM
AU MUSÉE DU LOUVRE.
clairement à la cassure la section de son corps
cylindrique. M. Helbig a conjecturé, sans doute
avec raison, que la jeune fille tenait dans la
main droite un serpent dont la queue s’enroulait
autour du bras, et dans la main gauche une coupe,
vers laquelle le serpent, appuyé contre l’avant-
bras, dirigeait la tète. « Nous devons, conclut-il,
reconnaître dans cette figure une jeune déesse de
la Santé, et la cassette placée à côté d’elle est
censée contenir des prescriptions ou des livres
de médecine. La déclarer une Hygie me paraît
scabreux, car il y avait plusieurs déesses guéris-
à Rome, dans le palais Rospigliosi. Elle y fut vue
et décrite par Matz et Duhn (2) : elle portait une
tête antique rapportée et étrangère ; la partie
inférieure des jambes et la base étaient mo-
dernes et, ajoutent ces auteurs, « Autour du
bras droit qui, en se repliant, se tient assez
éloigné du corps, s’enroule un serpent ; le bras
gauche est plié en avant et la main tient une
coupe », et ils ne disent pas que ces bras
1) Helbig, Fiihrer, l. c.
(2 Matz-Duhn, Antike Bildwerke in Rom, t. I, n" 863.
boudin recourbé en demi-cercle qui ne peut guère
être qu’un tronçon d’un serpent. Ce serpent a
été représenté par l’auteur de cette figurine déme-
surément gros, de crainte que, s’il observait les
proportions dans cette copie de dimensions très
réduites, le marbre fragile ne se brisât au moindre
choc. Une partie plus épaisse encore du reptile
était collée contre le bras gauche : on distingue
FIG. 4. — STATUE DU CINQUANTENAIRE
TELLE QU’ON LA VOYAIT AU PALAIS ROSPIGLIOSI.
seuses, et la figure s'écarte des types d’Hygie
connus avec certitude. » (1).
Nous sommes en mesure de corroborer cette
interprétation de l’archéologue aUemand, laquelle
fait honneur à sa sagacité, à l’aide d'un fait
qu’il n’a point connu ou n’a point utilisé. La
prétendue « poétesse » de notre Musée, avant
d’entrer dans la collection Som-z°e, se trouvait
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FIG. 3. — STATUETTE DE PHILOMÉLIUM
AU MUSÉE DU LOUVRE.
clairement à la cassure la section de son corps
cylindrique. M. Helbig a conjecturé, sans doute
avec raison, que la jeune fille tenait dans la
main droite un serpent dont la queue s’enroulait
autour du bras, et dans la main gauche une coupe,
vers laquelle le serpent, appuyé contre l’avant-
bras, dirigeait la tète. « Nous devons, conclut-il,
reconnaître dans cette figure une jeune déesse de
la Santé, et la cassette placée à côté d’elle est
censée contenir des prescriptions ou des livres
de médecine. La déclarer une Hygie me paraît
scabreux, car il y avait plusieurs déesses guéris-
à Rome, dans le palais Rospigliosi. Elle y fut vue
et décrite par Matz et Duhn (2) : elle portait une
tête antique rapportée et étrangère ; la partie
inférieure des jambes et la base étaient mo-
dernes et, ajoutent ces auteurs, « Autour du
bras droit qui, en se repliant, se tient assez
éloigné du corps, s’enroule un serpent ; le bras
gauche est plié en avant et la main tient une
coupe », et ils ne disent pas que ces bras
1) Helbig, Fiihrer, l. c.
(2 Matz-Duhn, Antike Bildwerke in Rom, t. I, n" 863.
boudin recourbé en demi-cercle qui ne peut guère
être qu’un tronçon d’un serpent. Ce serpent a
été représenté par l’auteur de cette figurine déme-
surément gros, de crainte que, s’il observait les
proportions dans cette copie de dimensions très
réduites, le marbre fragile ne se brisât au moindre
choc. Une partie plus épaisse encore du reptile
était collée contre le bras gauche : on distingue
FIG. 4. — STATUE DU CINQUANTENAIRE
TELLE QU’ON LA VOYAIT AU PALAIS ROSPIGLIOSI.
seuses, et la figure s'écarte des types d’Hygie
connus avec certitude. » (1).
Nous sommes en mesure de corroborer cette
interprétation de l’archéologue aUemand, laquelle
fait honneur à sa sagacité, à l’aide d'un fait
qu’il n’a point connu ou n’a point utilisé. La
prétendue « poétesse » de notre Musée, avant
d’entrer dans la collection Som-z°e, se trouvait