DOI Heft:
No 9 (Septembre 1912)
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DU CINQUANTENAIRE
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gorge, s’enrichissent, aux extrémités, de deux
motifs variés où la fantaisie des artistes s’est
livrée libre carrière. Ils appartenaient bien à
cette race de rudes et verveux imagiers qui ont
créé ces stalles de vieilles cathédrales où l’âme
populaire s’est épanchée sans arrière-pensée.
S’il fallait chercher dans la Flandre un rap-
prochement, on songerait à ces sculptures de
l’hôtel de ville de Damme. Mais pas n’est besoin
de sortir de la ville d’Ypres pour y trouver
d’habiles tailleurs d’images. Qui ne connaît ces
têtes superbes du xive siècle, conservées au musée
de la ville d’Ypres, et qui sont devenues en
quelque sorte classiques ? Et dans ce même
musée, il existe des linteaux de cheminée du
xve et du xvie siècles dont les bas-reliefs, pour
être d’une conception moins élégante et d’une
facture plus rude, nous révèlent toutefois d’excel-
lentes traditions.
Plus variée et plus vivante se manifeste, en tout
cas, l’ornementation du plafond cédé à l’Etat par
M. Moerman. On y remarque des masques
humains aux traits réguliers, qui se mêlent à des
êtres fantastiques et où les feuillages décoratifs
contrastent avec des ébauches de scènes d’une
frappante trivialité. Sous ce rapport, maints
sujets n’ont rien à envier aux miséricordes des
stalles les plus outrancières. Mais ces grossièretés
sont inhérentes à l’époque.
Il est presque superflu de noter la facture,
nette, précise et tranchante de tous ces motifs,
au nombre de 267, qui, observés ou de pure
fantaisie, sont toujours vivants et colorés.
Nous comptons reprendre en détail le présent
sujet dès que le plafond aura pris place dans nos
installations nouvelles, avenue des Nerviens.-
Jos. Destrée.
UNE PERTUISANE
DE LA GARDE NOBLE D’AUGUSTE II,
ROI DE POLOGNE
(Commencement du XVIIIe siècle)
La collection d’armes d’hast du Musée de la
Porte de Hal renferme une pertuisane gra-
vée et en partie dorée, renseignée dans les cata-
logues (série VII, n° i3o) sous la mention :
« pertuisane de parade, polonaise, du xvnesiècle ».
Cette pièce (voir fig. 1) a été acquise à la vente
Mention et Wagner, à Paris, en i838.
Le fer de cette arme, long de om528, est découpé
dans sa partie inférieure en forme d’aigle double,
dont les ailes éployées forment les ailerons de la
FIG. I. — PERTUISANE DE LA GARDE NOBLE D’AUGUSTE II,
ROI DE POLOGNE.
pertuisane. Au centre de l’aigle, se trouve un
écusson renfermant les armes de Pologne. Au-
dessus, et sommée d’une couronne royale, s’étale
une rosace rayonnante au milieu de laquelle se
trouve une croix latine posée sur deux épées
passées en sautoir.
La lame surmontant la couronne royale est
flamboyante et unie, avec faible arête médiane ;
elle mesure om25 de long et sa plus grande largeur
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gorge, s’enrichissent, aux extrémités, de deux
motifs variés où la fantaisie des artistes s’est
livrée libre carrière. Ils appartenaient bien à
cette race de rudes et verveux imagiers qui ont
créé ces stalles de vieilles cathédrales où l’âme
populaire s’est épanchée sans arrière-pensée.
S’il fallait chercher dans la Flandre un rap-
prochement, on songerait à ces sculptures de
l’hôtel de ville de Damme. Mais pas n’est besoin
de sortir de la ville d’Ypres pour y trouver
d’habiles tailleurs d’images. Qui ne connaît ces
têtes superbes du xive siècle, conservées au musée
de la ville d’Ypres, et qui sont devenues en
quelque sorte classiques ? Et dans ce même
musée, il existe des linteaux de cheminée du
xve et du xvie siècles dont les bas-reliefs, pour
être d’une conception moins élégante et d’une
facture plus rude, nous révèlent toutefois d’excel-
lentes traditions.
Plus variée et plus vivante se manifeste, en tout
cas, l’ornementation du plafond cédé à l’Etat par
M. Moerman. On y remarque des masques
humains aux traits réguliers, qui se mêlent à des
êtres fantastiques et où les feuillages décoratifs
contrastent avec des ébauches de scènes d’une
frappante trivialité. Sous ce rapport, maints
sujets n’ont rien à envier aux miséricordes des
stalles les plus outrancières. Mais ces grossièretés
sont inhérentes à l’époque.
Il est presque superflu de noter la facture,
nette, précise et tranchante de tous ces motifs,
au nombre de 267, qui, observés ou de pure
fantaisie, sont toujours vivants et colorés.
Nous comptons reprendre en détail le présent
sujet dès que le plafond aura pris place dans nos
installations nouvelles, avenue des Nerviens.-
Jos. Destrée.
UNE PERTUISANE
DE LA GARDE NOBLE D’AUGUSTE II,
ROI DE POLOGNE
(Commencement du XVIIIe siècle)
La collection d’armes d’hast du Musée de la
Porte de Hal renferme une pertuisane gra-
vée et en partie dorée, renseignée dans les cata-
logues (série VII, n° i3o) sous la mention :
« pertuisane de parade, polonaise, du xvnesiècle ».
Cette pièce (voir fig. 1) a été acquise à la vente
Mention et Wagner, à Paris, en i838.
Le fer de cette arme, long de om528, est découpé
dans sa partie inférieure en forme d’aigle double,
dont les ailes éployées forment les ailerons de la
FIG. I. — PERTUISANE DE LA GARDE NOBLE D’AUGUSTE II,
ROI DE POLOGNE.
pertuisane. Au centre de l’aigle, se trouve un
écusson renfermant les armes de Pologne. Au-
dessus, et sommée d’une couronne royale, s’étale
une rosace rayonnante au milieu de laquelle se
trouve une croix latine posée sur deux épées
passées en sautoir.
La lame surmontant la couronne royale est
flamboyante et unie, avec faible arête médiane ;
elle mesure om25 de long et sa plus grande largeur