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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 29 (8 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0237
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ET DE LA CURIOSITÉ

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mer, Tobie et l’ange légué parM. S. Sanders,
et d’un petit Groupe de famille, œuvre d’un
des Lenain, donné par M. L. Lesser.

*** Dans la Correspondance de Rome, on
annonce que Léon XIII fait restaurer au Va-
tican les appartements d’Alexandre VI. On
sait que ces appartements ont été construits
par Nicolas V et ont leur façade sur la cour
du Belvédère.

Les restaurations, entreprises sur l’ordre de
Léon XIII par le comte Vespignani, le com-
mandeur Seitz et le chevalier Fringuelli, con-
sistent à renforcer les stucs là où ils me-
nacent de se détacher, à nettoyer les pein-
tures sans les retoucher, et à enlever le ba-
digeon. Par endroits, il y a jusqu’à sept couches
de badigeon.

*** Le Congrès d’archéologie chrétienne qui
a lieu actuellement à Spalato (Dalmatie),
réunit un grand nombre de savants de toutes
contrées.

*** On est à la veille de commencer, à
Moscou, l’édification du nouveau Conserva-
toire de musique, d’après les plans de l’archi-
tecte académicien V. Zagorski. Des monu-
ments à la mémoire de Nicolas Rubinstein et
de Tchaïkowsky seront érigés dans le square
du Conservatoire.

*** Le correspondant athénien du Times
adresse à ce journal des détails relatifs aux
fouilles récemment entreprises par l’Ecole
anglaise d’archéologie.

A Aboe, en Phocide, le temple d’Apollon,
qui renfermait jadis un oracle fameux, n’a
pas fourni de nombreuses découvertes artis-
tiques ; dans l’antiquité même, il avait été
pillé par les Perses et plus tard par les Thé-
bains. On a mis à jour les fondations du
temple primitif, ainsi que celles du temple
construit plus tard sur le même emplace-
ment par Hadrien.

Quelques coupes de travail cypriote et phé-
nicien, ainsi que des fragments d’inscriptions
relatives à la reconstruction du temple à
l’époque romaine, ont été recueillies.

A Hyampolis, de nombreuses inscriptions
de la décadence ont été retrouvées. On a éga-
lement mis à jour un autel d’Artémis. Des
inscriptions trouvées en cet endroit montrent
que les cultes de Sérapis, d’Isis et d’Anubis
étaient combinés avec celui d’Artémis. Plus
tard, on y adjoignit le culte de Trajan et de
sa famille.

Enfin, l’Ecole anglaise a l’intention d’entre-
prendre des fouilles à Alexandrie, près du
fort de Ivom-El-Dik, dans l’endroit où la tradi-
tion place la tombe d’Alexandre.

■-ocOOOoo--

Les Fouilles de Delphes

M. Homolle, directeur de l’Ecole française
d’Athènes, vient d’adresser à M. le Ministre
de l’Instruction publique un nouveau rapport
sur les fouilles de Delphes.

Les fouilles de Delphes ont été reprises le

26 mars dernier; trois chantiers sont en acti-
vité : celui du temple d’Apollon, celui du
trésor des Athéniens et celui de l’Hellénico.

Temple d’Apollon. — M. Homolle constate
d’abord que, malgré l’extension des fouilles,
il est encore difficile d’exposer des conclusions
nettes sur les dimensions générales de l’édi-
fice et sur ses dispositions intérieures :

C’est une chose remarquable, dit M. Homolle,
dans une exploration aussi étendue, que le très
petit nombre de pièces architecturales caractéris-
tiques, qui ont été découvertes, et l’absence totale
de sculptures décoratives peut être considérée
comme absolument décourageante pour l’avenir.

On n’a recueilli ni une métope, ni un fragment
de frise, ni le petit doigt d’une figure ayant ap-
partenu aux frontons. C’est par erreur que l’on
a annoncé la découverte d’une tête de cheval qui
aurait appartenu au char du Soleil couchant,
décrit par Pausanias dans le fronton Est ; il
semble bien que cette tête doive être rapportée à
une offrande. L’absence complète de tout reste a
maintenu longtemps mes espérances, jugeant fort
peu vraisemblable que tout eût péri jusqu’au
plus petit fragment: on ne voit guère de destruc-
tion aussi méthodique. On en est réduit à sup-
poser que les empereurs romains, postérieure-
ment à Pausanias, ont fait enlever les deux
groupes pièce par pièce avec grand soin. Les
métopes auraient subi le même sort.

La frise, que nous avions cru pouvoir attribuer
au temple, a trouvé ailleurs sa place légitime, et
nous avons vainement cherché non seulemen t les
métopes, mais un débris quelconque de ces por-
tiques de marbre dont la munificence des Alcméo-
nides avait décoré les deux façades principales ;
sauf un triglyphe scié, encastré dans les fonda-
tions du temple à plus de deux mètres de pro-
fondeur, d’une telle masse de marbre, rien ne
subsiste absolument. Si l’on n’avait pour garants
Pausanias, Euripide et Hérodote, ce serait à
faire douter des témoignages antiques.

Le bout de corniche publié par Curtius, repro-
duit par Pomtow, demeure unique en son genre.
Seuls, les mufles de lions qui jouaient le rôle de
gargouilles se sont retrouvés en assez grand
nombre, bien qu’on n’en ait pas encore un seul
entier. Il y en a de divers types et de diverses
dates, comme à Olympie; je n’en vois guère
qu’un à rapporter au sixième siècle.

Les restes de tuf sont beaucoup plus abon-
dants, assez pauvres cependant, si l’on considère
la masse de l’édifice et l’insuffisance des conclu-
sions qu’ils comportent.

Le plan se lit assez clairement, bien qu’avec
quelque difficulté ; mais il est difficile de le
dresser, ou plutôt de le restituer, avec une pré-
cision rigoureuse. Aucune partie ne subsiste en
élévation au-dessus des soubassements ; et, sauf
deux surfaces d’une cinquantaine de mètres
carrés aux deux extrémités du temple, toutes les
assises ont été enlevées jusqu’au-dessous du
dallage : il n’y a pas en place une colonne, pas
même une plaque portant trace de cannelures.

Elevé sur un stylobate composé de trois hauts
degrés, le temple avait la forme d’un périptère.
Selon l’usage ordinaire du sixième sièle, il comp-
tait seulement six colonnes en façade et il était
 
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