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ÉTOFFES HISTORIÉES. (PI. IX-XVIII, ETC.)
jadis (Byzantea*, comme nous disons %ra'c/M ^
Lyo^; et ies Bysantins paraissent avoir été assez jaloux de cette industrie, puisque Luitprand,
dans ie récit de son ambassade nous montre les ofïiciers de Nicéphore faisant estampiller
certaines pièces d'étoife qu'il avaient achetées, et confisquant les plus belles comme mar-
chandises prohibées à l'exportation. Ces dernières étaient-elles du genre de celle qu'on ap-
pelait <A? fmydrmûly, etc. ) ? De plus habiles que
moi n'en sauraient rien dire qui fût bien certain. 11 semble qu'il y ait eu des manufactures
impériales quoique leur régime et leurs produits aient sûrement varié depuis Justinien, qui
visait au monopole^, jusqu'au temps où les Latins apprirent à se passer des Grecs L Mais, que
c'ait été ou non l'occasion de nommer le je ne sais si jusqu'à présent on avait jamais
signalé et surtout publié une signature de fabrique impériale, comme me paraît l'être évi-
demment l'inscription calquée par mon collaborateur (PI. XI) sur le tissu qui enveloppe les
ossements de Charlemagne dans sa châsse d'Aix-la-Chapelle s. Le /yrùm'cfrr /%
pour parler comme le texte grec, correspond assez exactement à ce que nous ap-
pellerions grand-maître (ou ministre) de la maison de l'empereur (ou maréchal du palais) et
intendant de la liste civile ; et à la manière dont le nom d'un tel fonctionnaire est indiqué
il me paraît qu'on peut supposer ou une commande du souverain, ou une intendance attachée
à la charge du primicier. Le gouverneur de Négrepont y figure sans doute parceque la
fabrique appartenait à son gouvernement. Ce sont des données historiques qui se pourraient
compléter par les noms de Michel et Pierre, si on pouvait constater la coïncidence de ces deux
personnages à quelque point du douzième siècle ou antérieurement; car pour l'indiction 2%
c'est une ressource chronologique bien faible.
Quoi qu'il en soit, la pièce qui nous procure ces renseignements quelconques (PI. XI, A ;
IX et X) peut servir en outre à comprendre ce qu'étaient ces vêtements ecclésiastiques
âm'&y qui sont décrits par Anastase dans sa ". Ailleurs nous
rencontrons maintes fois des tissus historiés de griffons (y,ov7r;^ov-re$, ^ o/orcro CMm yry-
p/ùs, etc.) à la manière de notre planche XIII, où ces animaux portent en outre sur leurs poi-
* Toutefois je crois me rappeler que ce mot désigne le
plus souvent une teinture. On trouve à chaque page, chez
Anastase-le-Bibliothécaire, de è/utt/du (ou 6/utta) èysau-
fer;, et quelquefois de 7d<z77/dM neupofduuu..
^ Cf. Baron, ud Æ 968, Lxi-cxiv.
3 Cf. Procop. urcaw., cd. Alcmann., p. 112.
4 Quant aux Arabes, il est remarquable que les details
donnés par Sanuto, dans scs secrefa /tdeduwt eruef-s
(XIV siècle), sur le commerce des chrétiens avec l'Égypte,
accordent assez peu de place aux tissus précieux. L'Europe
s'était mise à se sullirc sous ce rapport depuis les croisades.
s Je transcris cette inscription en conservant l'orthographe
bysantinc; jcme contente de combler les lacunes des abrévia-
tions où il m'a fallu le coup d'oeil si sûr du savant M. Hase, qui
n'y a pas hésité un seul instant.
-j-EHt MIXAIIA HPtAUKHPlfY KOJTnNOS EIAtKOY.
-j-I!ÉTPOY APXONTOX EYPmtUY(^:c).tAA]KTtD-]XOXB.
Kotrcjv (cM&:c;dM?n) désignait le trésor particulier (respW-
uodu) de l'empereur. Cela se rencontre cent fois dans les
textes bysantins.
6 Anast. fu Leou. NI : '< Indiaconia bcati Georgiifccitves-
tem de fundato cum historia de cicphantis. " Des paroles
toutes semblables sont répétées par le même historien à quel-
ques lignes de là.
ÉTOFFES HISTORIÉES. (PI. IX-XVIII, ETC.)
jadis (Byzantea*, comme nous disons %ra'c/M ^
Lyo^; et ies Bysantins paraissent avoir été assez jaloux de cette industrie, puisque Luitprand,
dans ie récit de son ambassade nous montre les ofïiciers de Nicéphore faisant estampiller
certaines pièces d'étoife qu'il avaient achetées, et confisquant les plus belles comme mar-
chandises prohibées à l'exportation. Ces dernières étaient-elles du genre de celle qu'on ap-
pelait <A? fmydrmûly, etc. ) ? De plus habiles que
moi n'en sauraient rien dire qui fût bien certain. 11 semble qu'il y ait eu des manufactures
impériales quoique leur régime et leurs produits aient sûrement varié depuis Justinien, qui
visait au monopole^, jusqu'au temps où les Latins apprirent à se passer des Grecs L Mais, que
c'ait été ou non l'occasion de nommer le je ne sais si jusqu'à présent on avait jamais
signalé et surtout publié une signature de fabrique impériale, comme me paraît l'être évi-
demment l'inscription calquée par mon collaborateur (PI. XI) sur le tissu qui enveloppe les
ossements de Charlemagne dans sa châsse d'Aix-la-Chapelle s. Le /yrùm'cfrr /%
pour parler comme le texte grec, correspond assez exactement à ce que nous ap-
pellerions grand-maître (ou ministre) de la maison de l'empereur (ou maréchal du palais) et
intendant de la liste civile ; et à la manière dont le nom d'un tel fonctionnaire est indiqué
il me paraît qu'on peut supposer ou une commande du souverain, ou une intendance attachée
à la charge du primicier. Le gouverneur de Négrepont y figure sans doute parceque la
fabrique appartenait à son gouvernement. Ce sont des données historiques qui se pourraient
compléter par les noms de Michel et Pierre, si on pouvait constater la coïncidence de ces deux
personnages à quelque point du douzième siècle ou antérieurement; car pour l'indiction 2%
c'est une ressource chronologique bien faible.
Quoi qu'il en soit, la pièce qui nous procure ces renseignements quelconques (PI. XI, A ;
IX et X) peut servir en outre à comprendre ce qu'étaient ces vêtements ecclésiastiques
âm'&y qui sont décrits par Anastase dans sa ". Ailleurs nous
rencontrons maintes fois des tissus historiés de griffons (y,ov7r;^ov-re$, ^ o/orcro CMm yry-
p/ùs, etc.) à la manière de notre planche XIII, où ces animaux portent en outre sur leurs poi-
* Toutefois je crois me rappeler que ce mot désigne le
plus souvent une teinture. On trouve à chaque page, chez
Anastase-le-Bibliothécaire, de è/utt/du (ou 6/utta) èysau-
fer;, et quelquefois de 7d<z77/dM neupofduuu..
^ Cf. Baron, ud Æ 968, Lxi-cxiv.
3 Cf. Procop. urcaw., cd. Alcmann., p. 112.
4 Quant aux Arabes, il est remarquable que les details
donnés par Sanuto, dans scs secrefa /tdeduwt eruef-s
(XIV siècle), sur le commerce des chrétiens avec l'Égypte,
accordent assez peu de place aux tissus précieux. L'Europe
s'était mise à se sullirc sous ce rapport depuis les croisades.
s Je transcris cette inscription en conservant l'orthographe
bysantinc; jcme contente de combler les lacunes des abrévia-
tions où il m'a fallu le coup d'oeil si sûr du savant M. Hase, qui
n'y a pas hésité un seul instant.
-j-EHt MIXAIIA HPtAUKHPlfY KOJTnNOS EIAtKOY.
-j-I!ÉTPOY APXONTOX EYPmtUY(^:c).tAA]KTtD-]XOXB.
Kotrcjv (cM&:c;dM?n) désignait le trésor particulier (respW-
uodu) de l'empereur. Cela se rencontre cent fois dans les
textes bysantins.
6 Anast. fu Leou. NI : '< Indiaconia bcati Georgiifccitves-
tem de fundato cum historia de cicphantis. " Des paroles
toutes semblables sont répétées par le même historien à quel-
ques lignes de là.