BESTIAIRES (PL XX). 157
similant, tune demum pascuntur a parentibus.
Ita et nos, homines, pro peccatis desperare non
debemus ; sed semper sperare (en ; clamare)
ad Domimum, qui plenus est misericordia. Et post-
quam simiiaverimus patrem et matrem, sanctæ
Ecclesiæ, non permittet nos famé perire ; sed pas-
cet pane et esca spiritaii abundanter in vitam æter-
nam. Amen (.<&*).
OBSERVATIONS.
Je ne suis pas de force à rien ajouter aux recherches du savant Bochart (NfcrmKMc. P. H,
iibr. II, c. il; p. 205-208) sur cette prétendue nature du corbeau. On y verra que ies Orien-
taux surtout ont affectionné ce conte, et qu'il peut bien avoir été naturalisé chez les nations
occidentales par les rabbins. Car tout ce que les auteurs classiques ont de plus semblable à
cette fable est l'assertion de Pline (V%L X, 15), qui prétend que le corbeau chasse ses
petits de leur nid pour les obliger à se pourvoir eux-mêmes de nourriture. Mais Vincent de
Beauvais (3)?^%/. XVI, 61) est entièrement de l'avis du Bestiaire picard. Cela s'était
élevé jusqu'à une certaine autorité ecclésiastique, après ce qu'en avaient dit Cassiodore
(w P^. CXLVI ; ed. Garet, t. II, à%) et 8. Grégoire le Grand m libr. XXX ; ed.
Galliccioli, t. III, 238, sq.) ; quoique ce ne fût chez ces docteurs ni le même symbolisme ni
absolument le même exposé.
16 (Fig. R).
DELE ARPIE, SA NATUREL
Unne beste est qui est apelée arpie. Phisiologes nos dit qu'èle a samblant a home, et
chevels ; et si s [a cors de lion et èles de serpent et coe de ceval ; si] est une des plus cruels
bestes qui soit. Si est de tel nature qu'èle ocit le premier home qu'èle encontre devant lui. Et
après s'en vait maintenant sor Iaighe, si se mire ens. Sivoitiluec qu'elea morts son
blant, et èle en demaine* moult grant dolor ; et à totes les fois qu'èle se voit et mire, reno-
vèle sa dolor.
Ceste arpie senefie l'ame qui a mort son semblant; car Jhésu Cris fu mors por nospëchiés,
* Une main que je crois postérieure d'un siècle a écrit près
de la miniature : " A el cors de lion, et elles (m&s?) de ser-
pent, et coue de cheval, n Pour la tête, le texte et la peinture
donnent de concert à leur harpie une face passablement hu-
maine. Quant aux ailes de serpent, nos miniateurs n'en sont
jamais avares.
Point de harpie dans les manuscrits R et S.
2 Tout ce qui est ici compris entre les deux crochets a
été écrit en surcharge, mais à la même époque que le texte,
s Tué ; locution que la langue italienne a conservée.
* On a déjà vu (p. 108, note 33) cet emploi du meme verbe,
qui correspond à l'italien
similant, tune demum pascuntur a parentibus.
Ita et nos, homines, pro peccatis desperare non
debemus ; sed semper sperare (en ; clamare)
ad Domimum, qui plenus est misericordia. Et post-
quam simiiaverimus patrem et matrem, sanctæ
Ecclesiæ, non permittet nos famé perire ; sed pas-
cet pane et esca spiritaii abundanter in vitam æter-
nam. Amen (.<&*).
OBSERVATIONS.
Je ne suis pas de force à rien ajouter aux recherches du savant Bochart (NfcrmKMc. P. H,
iibr. II, c. il; p. 205-208) sur cette prétendue nature du corbeau. On y verra que ies Orien-
taux surtout ont affectionné ce conte, et qu'il peut bien avoir été naturalisé chez les nations
occidentales par les rabbins. Car tout ce que les auteurs classiques ont de plus semblable à
cette fable est l'assertion de Pline (V%L X, 15), qui prétend que le corbeau chasse ses
petits de leur nid pour les obliger à se pourvoir eux-mêmes de nourriture. Mais Vincent de
Beauvais (3)?^%/. XVI, 61) est entièrement de l'avis du Bestiaire picard. Cela s'était
élevé jusqu'à une certaine autorité ecclésiastique, après ce qu'en avaient dit Cassiodore
(w P^. CXLVI ; ed. Garet, t. II, à%) et 8. Grégoire le Grand m libr. XXX ; ed.
Galliccioli, t. III, 238, sq.) ; quoique ce ne fût chez ces docteurs ni le même symbolisme ni
absolument le même exposé.
16 (Fig. R).
DELE ARPIE, SA NATUREL
Unne beste est qui est apelée arpie. Phisiologes nos dit qu'èle a samblant a home, et
chevels ; et si s [a cors de lion et èles de serpent et coe de ceval ; si] est une des plus cruels
bestes qui soit. Si est de tel nature qu'èle ocit le premier home qu'èle encontre devant lui. Et
après s'en vait maintenant sor Iaighe, si se mire ens. Sivoitiluec qu'elea morts son
blant, et èle en demaine* moult grant dolor ; et à totes les fois qu'èle se voit et mire, reno-
vèle sa dolor.
Ceste arpie senefie l'ame qui a mort son semblant; car Jhésu Cris fu mors por nospëchiés,
* Une main que je crois postérieure d'un siècle a écrit près
de la miniature : " A el cors de lion, et elles (m&s?) de ser-
pent, et coue de cheval, n Pour la tête, le texte et la peinture
donnent de concert à leur harpie une face passablement hu-
maine. Quant aux ailes de serpent, nos miniateurs n'en sont
jamais avares.
Point de harpie dans les manuscrits R et S.
2 Tout ce qui est ici compris entre les deux crochets a
été écrit en surcharge, mais à la même époque que le texte,
s Tué ; locution que la langue italienne a conservée.
* On a déjà vu (p. 108, note 33) cet emploi du meme verbe,
qui correspond à l'italien