MliL VNGHS D’aRGHÉOLOGII:.
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i*kui, ont été changés en deux figures de provinces, afin de ne pas trop calquer. Les
deux anges ont été réservés pour cette fois, et se présentent dans une autre attitude.
Us se précipitent la tête en avant, pour armer le prince que Jésus-Christ couronne.
Celui qui occupe la droite de Notre-Seigneur apporte une espèce de
croix dont la hampe n’est qu’ébranehée, et dont Je pommeau est
orné de quelque cliose comme le vélum des crosses germaniques
ou de ce que les Romains nomment ombrellino (sorte de petit dais en
parasol). S’il s’agissait à coup sûr de ce baldaquin à hampe unique,
ou pavillon [padiglione, comme qui dirait tente), qui est le propre des
basiliques romaines et de certains dignitaires, nous pourrions rappeler
que ce mot figurait déjà dans l’étiquette impériale avant Constantin1 2;
et le verbeux Moroni3 * fournirait à cette occasion quelques données
utiles. En ce cas, pour valoir autant que de raison, il y aurait lieu
de s’étendre sur cet autre gonfalon que le P. Arthur Martin avait
gravé d’après je ne sais plus quel monument. L’auteur de la miniature
germanique a bien l’air de vouloir nous ôter ce souci. D’après lui,
c’est à une lance que nous avons affaire ; et pour que nul ne prétexte cause d’ignorance,
l’inscription est formelle sur ce point :
« Propulsans curam tibi (sibi?) confert angélus h as tain.
Les Klenodia imperii (insignes impériaux) comptaient au moins quatre lances plus ou
moins authentiques : celles du Calvaire (ou de saint Longin), de saint Maurice, de
Constantin et de Charlemagne *. La nôtre sera donc n’importe laquelle. De l’autre côté,
c’est l’épée avec le ceinturon enroulé autour du fourreau; et l’épaisse gaine incrustée
de pierres précieuses ne gâte rien dans la cérémonie, car l’ange tient l’arme telle-
ment passée entre ses cheveux et son cou, que l’on serait inquiet pour le résultat, si la
lame était nue. L’inscription dit :
« Aptat et hic ensein cui (?) præsignando timorem. »
11 ne faut pas épiloguer sur ces vers léonins dès que les deux rimes nécessaires
occupent leur place, et que le tout a un sens. Je crois pourtant qu’on peut jusqu’à un
certain point prêter à l’artiste l’intention de rappeler saint Paul, quand il recommandait
la soumission aux puissances5, et intimait aux princes qu’ils sont les ministres de la
justice divine ; bien que ce puisse être aussi l’emblème du droit de la guerre.
Quelques auteurs ont cru que tout cet appareil céleste ne saurait s’expliquer si l’on
ne supposait que saint Henri fût canonisé déjà lorsqu’on l’entourait d’une pompe si
auguste. Les Boilandistesc ne sont pas convaincus de cette nécessité. D ailleurs la
miniature ne donne point de nimbe à l’empereur; et très-probablement, s’il se fût
1. Cf. Caractéristiques des saints, p. 296-298; etc.
2. Reiske, Ad Constant. Porphyrog., éd. cit., p /|16, sq.
3. Dizionario ai erudizione, passim. Cf. Paciaudi, aaiaâo-
{popyiga. — C. Cavedoni, Numismatica biblica, p. 59, et
tavola annessa.
U- Cf. Jac. Gretzer, Syntayma de sacri rom. imperii sa-
crosanct. reliquiis et regalib. monum., etc., 1618, in-Zi°- Use
pourrait donc que l’ombrelle annexée à cette hampe quel-
conque indiquât un objet offert à la vénération publique ;
un symbole de pouvoir sanctifié, plutôt qu’un véritable
instrument de combat.
5. Bom. xiix, 1-7 : «...time, non enim sine causa gla-
» dium portât, etc. »
6. AA. SS., Jul., t. III, p. 785.
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i*kui, ont été changés en deux figures de provinces, afin de ne pas trop calquer. Les
deux anges ont été réservés pour cette fois, et se présentent dans une autre attitude.
Us se précipitent la tête en avant, pour armer le prince que Jésus-Christ couronne.
Celui qui occupe la droite de Notre-Seigneur apporte une espèce de
croix dont la hampe n’est qu’ébranehée, et dont Je pommeau est
orné de quelque cliose comme le vélum des crosses germaniques
ou de ce que les Romains nomment ombrellino (sorte de petit dais en
parasol). S’il s’agissait à coup sûr de ce baldaquin à hampe unique,
ou pavillon [padiglione, comme qui dirait tente), qui est le propre des
basiliques romaines et de certains dignitaires, nous pourrions rappeler
que ce mot figurait déjà dans l’étiquette impériale avant Constantin1 2;
et le verbeux Moroni3 * fournirait à cette occasion quelques données
utiles. En ce cas, pour valoir autant que de raison, il y aurait lieu
de s’étendre sur cet autre gonfalon que le P. Arthur Martin avait
gravé d’après je ne sais plus quel monument. L’auteur de la miniature
germanique a bien l’air de vouloir nous ôter ce souci. D’après lui,
c’est à une lance que nous avons affaire ; et pour que nul ne prétexte cause d’ignorance,
l’inscription est formelle sur ce point :
« Propulsans curam tibi (sibi?) confert angélus h as tain.
Les Klenodia imperii (insignes impériaux) comptaient au moins quatre lances plus ou
moins authentiques : celles du Calvaire (ou de saint Longin), de saint Maurice, de
Constantin et de Charlemagne *. La nôtre sera donc n’importe laquelle. De l’autre côté,
c’est l’épée avec le ceinturon enroulé autour du fourreau; et l’épaisse gaine incrustée
de pierres précieuses ne gâte rien dans la cérémonie, car l’ange tient l’arme telle-
ment passée entre ses cheveux et son cou, que l’on serait inquiet pour le résultat, si la
lame était nue. L’inscription dit :
« Aptat et hic ensein cui (?) præsignando timorem. »
11 ne faut pas épiloguer sur ces vers léonins dès que les deux rimes nécessaires
occupent leur place, et que le tout a un sens. Je crois pourtant qu’on peut jusqu’à un
certain point prêter à l’artiste l’intention de rappeler saint Paul, quand il recommandait
la soumission aux puissances5, et intimait aux princes qu’ils sont les ministres de la
justice divine ; bien que ce puisse être aussi l’emblème du droit de la guerre.
Quelques auteurs ont cru que tout cet appareil céleste ne saurait s’expliquer si l’on
ne supposait que saint Henri fût canonisé déjà lorsqu’on l’entourait d’une pompe si
auguste. Les Boilandistesc ne sont pas convaincus de cette nécessité. D ailleurs la
miniature ne donne point de nimbe à l’empereur; et très-probablement, s’il se fût
1. Cf. Caractéristiques des saints, p. 296-298; etc.
2. Reiske, Ad Constant. Porphyrog., éd. cit., p /|16, sq.
3. Dizionario ai erudizione, passim. Cf. Paciaudi, aaiaâo-
{popyiga. — C. Cavedoni, Numismatica biblica, p. 59, et
tavola annessa.
U- Cf. Jac. Gretzer, Syntayma de sacri rom. imperii sa-
crosanct. reliquiis et regalib. monum., etc., 1618, in-Zi°- Use
pourrait donc que l’ombrelle annexée à cette hampe quel-
conque indiquât un objet offert à la vénération publique ;
un symbole de pouvoir sanctifié, plutôt qu’un véritable
instrument de combat.
5. Bom. xiix, 1-7 : «...time, non enim sine causa gla-
» dium portât, etc. »
6. AA. SS., Jul., t. III, p. 785.