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MINIATURES IMPÉRIALES (s. llENRï). U O
agi d’introduire solennellement saint Henri dans le ciel (c'est-à-dire vers le milieu
du xiie siècle), saint Wolfgang, précepteur du souverain, lui eût été associé dans son
triomphe. Saint Ulrich aurait sans doute cédé sa place en pareille occasion. Les
vers qui entourent le monarque prêtent bien à quelque embarras quand ils disent :
(i Ecce coronalur divinifus atque beatur
ltex pius Heinricus proavorum stirpe polosus. »
Cependant le pathos semi-classique que l’on puisait dans Lucain, Claudien, Silius
Italiens, et dans les fragments du droit romain, explique suffisamment ces mots
ampoulés, si l’on se borne à n’y voir que l’accession de saint Henri à l’empire. En
outre, la prière qui court le long de l’amande où trône Notre-Seigneur ne semble pas
indiquer autre chose que des vœux pour un prince vivant encore sur la terre :
« Clemens, XPE, tuo longum da vivere XPICto,
Ut tibi devotus non perdat temporis usas. »
Le Christ qui protège son christ, ce sont paroles qui se rencontrent à chaque pas
dans l’Ecriture sainte. Expliquons-les néanmoins pour certaines gens qui se piquent
d'avoir étudié la Bible. Le Christ (/^iaxoç, unctus) est surtout Celui dont l’humanité se
trouve élevée à la dignité divine par son union personnelle avec le Verbe et par la
plénitude des dons du Saint-Esprit L Mais il y avait aussi l’onction solennelle chez
les Juifs, qui faisait, du grand prêtre et du chef populaire, des hommes à part 1 2. Le ro.
d’Israël s’appelait l’oint du Seigneur 3 * 5 *, ou tout simplement le christ L Ce renseigne-
ment si simple n’a pas besoin qu’on l’appuie sur les commentateurs ecclésiastiques
qui ne manqueraient guère, le contexte de l’Ancien Testament tout seul y suffit de
l’este. Comment donc s’expliquer qu’à propos d’un livre sur Y art judaïque, on nous ait
donné récemment ce singulier aperçu : «David, en apprenant la mort de Saül sur la
montagne de Gilboà, composa une cantilène.Nous y lisons : Montagnes de Gilboà! Ni
rosée, ni pluie sur vous..., car là fut insulté le bouclier... de Saül. comme s’il n’avait
pas été oint d’huile. Puisque ce bouclier était oint d’huile, c’est qu’il était
recouvert de cuir ; cela est indubitable b. » il n’est pas absolument indubitable, après
pareille preuve, que ce bouclier ne fût renforcé par des lames de fer c ; mais il l’est
sans contredit pour qui connaît un peu le langage de David 7, que ce qui nous est
donné comme oint d’huile dans la cantilène, c’est] le prince et non pas son bouclier.
Pour revenir à saint Henri, n'oublions pas que Notre-Seigneur le bénit à la façon
de l’Eglise grecque8. Faut-il en déduire que le peintre fût Grec? La conclusion serait

1. Dan. îx, 25, sq.— N. T., passim. — Is. xi, 2, sqq.
2. Exod. xxix, 7 ; etc. — Judic. ix, 8. — I Reg. ix, 16 ;
x, 1; etc.
3. II Reg. i, 21.
h. I Reg. il, 10; xn, 3; etc. — II Reg. i, 1 à; etc. —
Paralip. xvi, 22; etc., etc.
5. Le lecteur voudra bien croire que je n’altère en rien
le texte. Je me suis contenté de le resserrer pour écarter
ce qui n’allait pas droit au but. En tout cas, on peut con-
sulter VHi&toire de l’art judaïque (1858), p. llZi-115.

6. Il est vrai que, selon le même auteur (p. 102, svv.),
les Hébreux pourraient bien avoir à peine su forger le fer;
ce qui veut dire dans le fait que les Philistins, vers cette
époque, avaient replié sur leurs terres, autant que pos-
sible, tous les forgerons, pour désarmer leurs ennemis
vaincus (cf. I Reg. xm, 19). Or, peu après, et même déjà
bien avant (Judic. xvn, à; Exod. xxxi, etc.), nous voyons
que les fils d’Israël avaient des orfèvres.
7. Cf. I Reg. xxvi, 9; etc. — Ps. lxxxiii, 10 ; etc.
8. Cf. Caractéristiques des saints, p.130, sv.; etc.
 
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