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MÉLANGES D’ARCHÉOLOGIE.

serait couverte par les signatures. Cette fois, ne pouvant apposer la sienne, puisque
je 11e suis pas sûr d’avoir son dernier mot, je me bornerai à une sorte d’analyse qui
puisse faire comprendre le monument d’après les recherches déjà publiées en Espagne
et en Autriche.
Ce grand disque d’argent fut déterré dans l’Estremadure (tierra de Barras) en
1847, et fait partie du cabinet de l’Académie royale de Madrid. Publié d’abord par
M. A. Delgado (Madrid, 18/|9), il 11e tarda pas à fixer l’attention d’autres antiquaires
qui ont débattu quelqu’un des problèmes tranchés tout d’abord avec trop d’assurance.
On peut donc espérer que les conclusions actuelles subsisteront désormais sans modi-
fication importante U
Le diamètre de la pièce mesure environ 75 centimètres. L’ancien possesseur, voleur
peut-être, qui le cachait en terre il y a bien des siècles, l’a plié en deux ; et fort
heureusement pour nous, il a pris soin de rapprocher les deux parties ciselées.
Grâce à cette précaution de l’enfouisseur, la cachette a fort bien conservé son dépôt,
rendu au jour enfin sans autre détérioration que les brisures causées par le pli
oblique.
1. — DESCRIPTION GÉNÉRALE.

Cet énorme médaillon nous offre deux scènes superposées. Dans la partie principale,
un portique tétrastyle, surmonté d’un tympan rjue coupe une arcade en plein cintre,
abrite trois princes assis de face sur des trônes à pieds droits. Au centre, le person-
nage dominant remet un livre à un homme de petite taille, qui s’approche de lui par
la droite.
Cette stature inférieure comme indice de moindre dignité, ou même de sujétion, est
un parti pris que Part de diverses époques a maintes fois employé. Il n’y a donc pas lieu
de nous en occuper davantage.
La tunique de l’empereur (puisque l’inscription annonce qu’il est question de Théodose)
a des manches longues et étroites ornées de broderies à l’épaule et au poignet. Une
chlamyde ample et longue (manteau impérial) cache son bras et sa main gauches.
Des deux princes assis près de l’empereur, le plus âgé, mais encore jeune, est à
droite. Sa main gauche porte un long sceptre qu’il appuie peut-être sur son genou,
et qui se termine en haut par un nœud recourbé à la manière du pedum (bâton pas-
toral) ou du lituus des augures. Sa main droite tient un globe, ou disque, divisé en
quatre parties à angles droits (du moins peu s’en faut). Le plus jeune porte également
Tin disque du même genre, mais point de sceptre. Les trois princes ont la tête diadémée
et nimbée 1 2 ; tous les trois aussi ont sur le devant du manteau, ou de la chlamyde, un
large ornement carré qui drape le genou droit. Je donne (page 67), pour plus de clarté,
la figure isolée du prince qui est à gauche du spectateur. Elle est à peu près de gran-

1. Une autre réduction du même monument, d’après la
gravure publiée à Madrid, se trouve déjà dans les Annales
archéologiques (t. XXI, p. 311) à propos du palais impérial
de Constantinople décrit par M. J. Labarte.
2. Que n’a-t-on pas dit sur le nimbe et sur son origine ?

Mais il y faudrait du définitif, et ce n’est pas ici le lieu d’in-
troduire un mémoire à ce sujet. Par le fait, un nimbe n’est
pas plus incongru en cet endroit que ne l’était antérieure-
ment le diadème radié des premiers césars (ou de ltomulus
lui-même, à ce qu’on prétend).
 
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