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MÉLANGES d’ARCHÉOLOG1E.

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La veuve de Sarepta, que le prophète Elie rencontre, et qui le nourrit malgré la
famine, est encore présentée par les saints Pères et l’Evangile comme l’un des types
du succès de la prédication apostolique chez les Gentils, lorsque la postérité d’Abraham
repousserait Notre-Seigneur Afin de mettre plus en relief ce fait prophétique, les
artistes du moyen âge aiment à lui faire figurer une croix avec ces deux bois qu’elle
recueillait pour cuire son petit reste de farine comme dernière ressource.
A qui tiendrait toute cette mystagogie comme assez étrange, faute d’avoir étudié
la tradition ecclésiastique sur l’accord des livres saints (Ancien et Nouveau Testament)
au sujet de Jésus-Christ, pierre angulaire des deux édifices faits pour se raccorder
en un seul (Ps. cxvn, 21 ; — Mattb. vi, 5; — Act. iv, 11 ; — I Petr. n, 7 ; — etc.),
meltons-lui sous les yeux (page 97) un des monuments sans nombre où le symbolisme de
la croix est exposé par nos artistes latins du moyen âge. Pour des textes, on en trouvera
plus que suffisamment parmi les notes qui escortent l’explication des Vitraux de Bourges
(pl. 1; et p. 1-127, etc.); puisqu’il s’est rencontré des critiques pour y blâmer la sur-
abondance des citations, comme si l’on avait épuisé la matière ! Mon dessein était plutôt
de montrer qu’on peut la tenir pour inépuisable; et je persiste à le faire voir dans
l’occasion, en alléguant de nouveaux témoignages complètement d’accord avec les autres.

]pse eliam agnus absque macula erat
Quia peccalum non fecerat ;
De hoc dicitur : Ecce agnus Dci,
Ecce qui lollil pcccata mundi.
Hic, sicut ovis, ductus ad oceisionem occubuît ;
Dum, bonus paslor, animarn suam pro ovibus posait.

Cujus sanguine fores quadripartilo signantur,
Dum, in fide passionis Christi, corpora nostra, in modum crucis,
[ baptismale consecrantur.
Agnus in dorno assus comeditur,
Dum fidelis populus, in catholica Ecclesia, carne passi Christi
[vescilur.
Primogenita Ægypli perculiuntur,
Dum, cruore agni, pœnæ æternæ mortis destruuntur.

Mare Rubrum est baplismus.
Sanguine Christi rubicundus ;
In quo hostes, scilicet peccata, subigunlur ;
Fideles a timoré pœnarum eruuntur.

Aqua eis de petra bis percussa elicitur,
Quia evangelica doctrina de Chrislo, induobus crucis lignis extenso,
[educitur.

Ingrati, contra bénéficia murmurantes, a serpentibus pereunt ;

Æneusserpens suspensus,
In cujus aspectu populus a morsu serpentium est salvatus,
Est Christus in cruce extensus,
In cujus fide populus... est liberatus.
Æneus serpens caret veneno,
Ita et Christus peccato.

Bolrus qui vecte portatur.
Est Christus qui in cruce pependisse prædicatur ;
Hune duo portant.
Quia passionem ejus propheticus ordo et apostolicus mundo annun-
[tiant. Etc., etc. »
Id., De inventions s. crucis (fol. 129, sqq.j :
« Hoc (signum) etiam per litteram T est expressum
Dum in modum crucis est jam olim formalum ;
Sicut per Ezecuielem est prænuntiatum

Vir lineis indutus, Dei jussu, per Hierusalem transit,
Dolentium atque gemenlium fronlibus T litteram inscribit.
Quia sacerdotalis ordo ex imperio Domini per Ecclesiam discurrit,
Fronlibus pœnitentium
Et ad fidem [se ?] convertentium
Signum sanctæ crucis illinit.
Sequentes vero (Ezech. îx, 5-8), non signatos trucidant;
Quia dæmones crucis signaculo minime munitos in anima ene-
' [cant. Etc. »
Le même auteur revient avec plaisir en d’autres endroits
sur la plupart de ces figures prophétiques. Son symbolisme
était l’enseignement général et quasi journalier; on le
popularisait en mille manières. C’est toujours la doctrine
exprimée par ce vers d’un poème attribué à ïertullien :
« Ornnia de Chrislo, per Christum cuncta loquuntur. »
Cf. Tertulliani opp. (ed. Le Prieur, p. 633, sq.).— Sedul.
Elogia (ed. Arevalo, p. 36, sqq ).— Rustic. Helpid. Historia
Testamenti Vtteris et Nom (Colleet. Pisaurensis, t. VI, p. 77,
sq.). — Etc.
1. Luc. iv, 21-27. — Petr. de Riga :
« Mittitur ad viduam vir prudens, audit ab ilia :
Ante meam morlem colligo ligna duo.
Nomine non solo ligni signata, sed ipso
Lignorum numéro, ligna fuere crucis. »
Cf. Vitraux de Bourges, § 26, sv. (p. 38, svv.).
 
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