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RELIQUAIRE DE TONGRES (p. 102).
n’a nul besoin d’être laborieusement compassée. Elle existe toute faite, non-seulement
dans les Livres saints, mais dans notre tradition retracée par les écrivains ecclésiastiques
et par l’art chrétien de plusieurs siècles V La mysticité dont il est fait honneur
(si ce n’est honte) au peintre, n’est pas son fait ni celui de son époque, et l’on n’a
peut-être pas même soupçonné à quels hommes on jetait la pierre par une censure
si étourdie. Ce n’est pas de moi que je parle, évidemment; c’est du torrent des docteurs,
comme s’exprime l’École. Car, s’il ne s’agissait que de mon avis, ce me serait commode
d’empocher ma part des compliments que l’on adresse à la frise de Saint-Vincent
de Paul (au moins pour la pensée). Ayant dicté l’un et l’autre programme, je pourrais
me consoler de ce que l’on critique chez l’un, en songeant que l’on veut bien exalter
l’autre. Au fond, c’étaient deux monuments où divers dessins étaient de mise, chacun
pour la place qu’il occupe : à Saint-Vincent de Paul, il fallait que la nef se mît d’accord
avec l’abside2, où M. Picot voulait retracer l’entrée du saint patron dans le ciel (ïapo-
théose, comme on dit en style classique) ; à Saint-Germain des Prés, le symbolisme
cliristologique du moyen âge trouvait son développement fort à propos dans une basi-
lique bénédictine qui était censée remonter aux plus hautes époques de notre histoire
du Paris chrétien, et qui avait reçu jadis le vocable de la Sainte-Croix.

1. Cf. Elpid. (Bibl. PP., t. IX, Zj.62, sq).— Ermold (sur
l’église d'Ingelheim), ap. Muratori, Rerum Italie. Scriptt.,
t. II, P. II, p. 65, sq. — Pétri Damiani Preces et carmina,
nos 9-21 ; 131-145 (Bsssano, in-4°, t. III, p. 9 ; 43, sq). — Ad
Sulpit. Sever. opp. append. I (ed. Hier, de Prato, t. I,
p. 387, sqq.). —Paulin. Nolan., De S. Felic. natal. IX, 580,
sqq. (ed. Lebrun, t. I, P. II, p. 157, sqq.). — Spéculum
humanœ Salvationis, et Biblia pauperum, passim.— Tapis-
series de la Chaise-Dieu (Jubinal, Anciennes tapisseries his-
toriées). — Annales archéologiques, t. X, p. 249, svv.; 313,
svv.; et t. XI, p. 157, svv. — Suger, ap. Duchesne, Hist.
Francorum Scriptt., t. IV, p. 346, 348, sqq. — Puricelli,
De SS. martyribus Nazar. et Cels., p. 285, 286. — Etc., e(c.

A Saint-Jean de Latran, quoique depuis la Renaissance,
ces traditions dominent évidemment le programme tracé
aux artistes romains; et je ne suis pas de ceux qui en
feraient un reproche à l’auteur. (Cf. Gerardi, Basilic, late-
ran., t. I, p. 62 et pl. XXXIX, sgg.)
2. Cela était particulièrement de haute convenance
pour pne égKse où M. Picot avait d’abord été chargé seul
de toute la décoration. Lorsqu’il se contenta ensuite du
sanctuaire, son jeune collègue devait d’autant plus tenir
à ne pas se séparer du vieux maître. Une déférence trop
juste, aussi bien que l’unité de l’ensemble, commandaient
ce parti; aussi lui indiquai-je tout d’abord de peindre a
cour céleste accueillant son nouvel hôte.

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