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DU BESTIAIRE

ET DE PLUSIEURS QUESTIONS OUI S’Y RATTACHENT.
(PL 1X-XI, etc.)

Lorsqu’en 1841, à propos des Vitraux de Bourges (pi. Ire, n. hh, sv.; 52, 70, svv.;
p. 77, sv.; 96, svv.; 128, svv.), je me trouvai conduit à chercher l’origine des faits de
zoologie mystique qui inspirèrent maintes fois l’art du moyen âge, on put s’aperce-
voir que cela remontait aux premiers temps de l’Église. Après avoir abordé les tra-
ductions latines qui datent pour le moins du ve siècle *, il avait semblé utile de pu-
blier aussi des versions françaises (soit en simple prose, soit en rimes), pour montrer
que nos ancêtres connaissaient assez généralement ce recueil singulier. Cela étant,
des architectes laïques avaient donc pu aussi en suivre les enseignements dans plusieurs
sculptures et peintures qui sont lettre close sans ce guide quelconque2.
Cependant il importait encore de remonter jusqu’aux sources, c’est-à-dire d’atteindre
l’original grec. J’avais transcrit déjà, en ce genre, huit ou dix manuscrits de la Biblio-
thèque royale ; et la nécessité de recourir aux bibliothèques d’Italie ajournait l’établis-
sement définitif d’un texte ancien qui pût compter3 après de premières reconnaissances
poussées sur le terrain moderne (une douzaine de manuscrits français et latins, copiés
à Berne, à Paris et à Bruxelles).
Le compilateur du Spicilegium Soiesmense, qui connaissait ce travail préparatoire,
s’est chargé de donner le texte grec d’après les matériaux parisiens 4 pendant que

1. On y voit fréquemment que l’usage de la Vulgate
n’avait pas encore pris le dessus dans LÉglise ; et les. héré-
tiques que l’on y anatliématise (dans l’article de la fourmi*
par exemple), sont principalement ceux qui avaient oc-
cupé la controverse depuis Constantin jusqu’au grand
Théodose. Il est vrai que celui qui rédigeait cette addition
à la moralité de la fourmi ne semble pas être très au cou-
rant des disputes orientales ; comme quand il fait d’Arius
la source 'où Sabellius et autres auraient puisé. Mais si
l’on suppose que la version ait été faite dans les Gaules,
nos pères n’y prenaient guère souci de toutes les disputes
qui animaient si fort les Grecs d’Asie et d’Europe. 11 est
même très-permis de croire que l’interpolateur catholique
aura tout bonnement transcrit le nom de quelques-unes
des sectes énumérées dans le Code Théodosien (libr. XVI,
tit. V, passim). — Cf. C. Troya, Storia d’Ilalia del medio
evo, t. II, p. 396, sg.

2. La Ire série de ces Mélanges (t. Il, p. 106-228, et t. III,
p. 203-283; etc.) n’a donné que les miniatures qui accom-
pagnaient le texte du Bestiaire dans divers manuscrits.
Nous nous réservions d’en appliquer la doctrine à plusieurs
monuments qui sont inexplicables sans cette espèce de
clef. Il s’agit de le faire désormais, après avoir dit quel-
ques mots sur les jugements positifs ou négatifs occa-
sionnés par cette publication.
3. Cf. Mélanges, ibid., t. II, p. 100.
Zi. Spicil. Solesm., t. III, p. 338-393.
Parmi ces documents, il en est plus d’un auquel je n’au-
rais pas octroyé l’honneur de la publication in extenso.
Toutefois on aura désormais plus de facilité pour en tirer
parti, que quand ils reposaient en exemplaire unique sur
le parchemin; et l’intervention de M. Dübner y résout
utilement plusieurs difficultés qui arrêteront moins les
recherches ultérieures.
 
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