DU BESTIAIRE *. STRASBOURG.
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sance, donc, d’une malheureuse habitude sur le cœur qui s’abandonne dans les voies de
l’iniquité; il ne viendra plus à bout de briser la chaîne qui lui fait honte; ses os seront
pénétrés par les vices auxquels il a livré sa jeunesse, et le conduiront jusqu’au sépulcre
pour ne s’y assoupir qu’avec ses membres abandonnés par l’âme dans la poussière ».
Puis une femme, quoique agenouillée devant l’homme entièrement nu, le saisit par
la chevelure, et paraît assurée d’en faire tout ce qu’elle voudra (groupe U). Celui-ci a
beau tenir une grosse pierre sur son bras droit, comme pour montrer ce qu’il pourrait
déployer de force redoutable, il est évidemment asservi par la prétendue suppliante. •—
Qui pis est, nous le trouvons ensuite s’agenouillant lui-même en présence de son tyran
assis (groupe Y); et réclamant comme faveur un pardon que la femme veut bien lui
octroyer avec des gestes de clémence condescendante, dont il devra garder souvenir
s’il lui prenait envie de se révolter jamais après cette victoire de l’ennemi, reconnue
par traité en formes.
Avec un peu d’allusion à l’histoire de Samson et de Dalila (Judic. xiv-xvi), n’est-ce
pas ce que reproduit sans cesse le monde? Corrompre autrui, et se laisser corrompre,
est la vie de bon ton. Un sexe tend des embûches à l’autre; mais la femme sans
conscience est vingt fois plus habile à pervertir l’homme, que l’homme ne l’est pour
débaucher une femme qui se garde. Tout en tenant compte du peu de liberté, ou
d’attention, que l’Orient (même hébraïque) accorde au sexe faible, il est curieux
d’observer combien la Bible est prodigue d’avertissements contre la femme 1 2. Au con-
traire, celle-ci aurait l’air de pouvoir se garder toute seule (avec l’aide de Dieu,
s’entend) si elle le veut bien, quand on considère ce qu’il lui est adressé d’avis
dans l’Écriture sainte. Sa condition, il est vrai, la place presque toujours sous
l’autorité d’autrui ; partant, sa responsabilité est fréquemment imputable à qui lui
commande. Néanmoins l’espèce d’émancipation amenée par l’Évangile n’y a pas donné
lieu â plus de préceptes que dans l’Ancien Testament, pour les périls qui sont propres
aux femmes à travers la vie du monde 3.
Au fait, cette créature si faible (à ce que l’on prétend) est d’ordinaire plus dange-
reuse qu’elle n’est en danger ; c’est-à-dire peut exercer plus d’action qu’elle n’en subit,
non pas qu’elle n’ait souvent à souffrir beaucoup pour demeurer ou redevenir bonne, dans
1. Prov. xxii, 6; Job, xx, 11.
2. Prov. ii, 16; v, 2; vi, 2Zi-35; vii, Zi-17; xi, 22; xxx, 20;
xxxi, 3. — Ecoles, vu, 27-29.— Eccli. ix, 2-13; xix, 2; xxv,
17-36; xxvt, 5-15; xxxvi, 23; xxi, 21, 25, 27; etc., elc.
3. Saint Augustin n’hésite pas à dire que la femme est
cause de tous les maux sur la terre, quoique le crime de
l’homme n’en soit guère amoindri; mais que c’est elle qui
donne au démon ses plus forts engins pour perdre lésâmes.
Cf. Augustin. Opp. t. V, p. 259; t. II, p. 31, 34 ; inpsalm. xxix,
enarrat. ii, n° 7.
I. — 21
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sance, donc, d’une malheureuse habitude sur le cœur qui s’abandonne dans les voies de
l’iniquité; il ne viendra plus à bout de briser la chaîne qui lui fait honte; ses os seront
pénétrés par les vices auxquels il a livré sa jeunesse, et le conduiront jusqu’au sépulcre
pour ne s’y assoupir qu’avec ses membres abandonnés par l’âme dans la poussière ».
Puis une femme, quoique agenouillée devant l’homme entièrement nu, le saisit par
la chevelure, et paraît assurée d’en faire tout ce qu’elle voudra (groupe U). Celui-ci a
beau tenir une grosse pierre sur son bras droit, comme pour montrer ce qu’il pourrait
déployer de force redoutable, il est évidemment asservi par la prétendue suppliante. •—
Qui pis est, nous le trouvons ensuite s’agenouillant lui-même en présence de son tyran
assis (groupe Y); et réclamant comme faveur un pardon que la femme veut bien lui
octroyer avec des gestes de clémence condescendante, dont il devra garder souvenir
s’il lui prenait envie de se révolter jamais après cette victoire de l’ennemi, reconnue
par traité en formes.
Avec un peu d’allusion à l’histoire de Samson et de Dalila (Judic. xiv-xvi), n’est-ce
pas ce que reproduit sans cesse le monde? Corrompre autrui, et se laisser corrompre,
est la vie de bon ton. Un sexe tend des embûches à l’autre; mais la femme sans
conscience est vingt fois plus habile à pervertir l’homme, que l’homme ne l’est pour
débaucher une femme qui se garde. Tout en tenant compte du peu de liberté, ou
d’attention, que l’Orient (même hébraïque) accorde au sexe faible, il est curieux
d’observer combien la Bible est prodigue d’avertissements contre la femme 1 2. Au con-
traire, celle-ci aurait l’air de pouvoir se garder toute seule (avec l’aide de Dieu,
s’entend) si elle le veut bien, quand on considère ce qu’il lui est adressé d’avis
dans l’Écriture sainte. Sa condition, il est vrai, la place presque toujours sous
l’autorité d’autrui ; partant, sa responsabilité est fréquemment imputable à qui lui
commande. Néanmoins l’espèce d’émancipation amenée par l’Évangile n’y a pas donné
lieu â plus de préceptes que dans l’Ancien Testament, pour les périls qui sont propres
aux femmes à travers la vie du monde 3.
Au fait, cette créature si faible (à ce que l’on prétend) est d’ordinaire plus dange-
reuse qu’elle n’est en danger ; c’est-à-dire peut exercer plus d’action qu’elle n’en subit,
non pas qu’elle n’ait souvent à souffrir beaucoup pour demeurer ou redevenir bonne, dans
1. Prov. xxii, 6; Job, xx, 11.
2. Prov. ii, 16; v, 2; vi, 2Zi-35; vii, Zi-17; xi, 22; xxx, 20;
xxxi, 3. — Ecoles, vu, 27-29.— Eccli. ix, 2-13; xix, 2; xxv,
17-36; xxvt, 5-15; xxxvi, 23; xxi, 21, 25, 27; etc., elc.
3. Saint Augustin n’hésite pas à dire que la femme est
cause de tous les maux sur la terre, quoique le crime de
l’homme n’en soit guère amoindri; mais que c’est elle qui
donne au démon ses plus forts engins pour perdre lésâmes.
Cf. Augustin. Opp. t. V, p. 259; t. II, p. 31, 34 ; inpsalm. xxix,
enarrat. ii, n° 7.
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