Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SOURCES OU PUISAIT L’ART.

279

rapit peccatoris. Sed bonus vicinus Christus... Corpus vicinatur animæ. — Qui a II testes, si gart la plus bele.
Corpus habet suum caput; anima suum, id est rationem. Cave a petra offensionis, id est Christo... — Qui tient
l’anguille par la coe, il ne la tient mie. Anguilla, prosperifas mundi; propter lubricitatem... Juvenes tenent
istam anguillam per caput, adulti per medium, senes per caudam... — Qui moine sert, a Tuys le perte Diabo-
1 us fuit albus monachus in paradiso 1 2, sed apostatavit; et factus est niger monachus in inferno, quia voluitesse
abbas in coelo... Si servis huic in ostio, id est in ingressu vitæ, invenies ipsum hostem, non remuneratorem,
[in egressu?]...— Qui tanta fait qu’il ne puet mes, bien le doit-on lessier enpes. Hic est Christus; Isai. : «Quid ultra
potui facere vineæ meæ ! » Non dimittunt eum peccatores in pace. « Rursum Filium Dei crucifigentes. » —
Quant vos verroiz cuir taillier, demandez corroie. Vides alios confiteri, confitere. — Qui tôt me doue, tôt me vee.
Hoc potestdicere infirmus de quo desperat medicus, et omnia exponit; sic dives, cui Deus dat omnia. — Son
loier pert qui mauves sert. Malus dominus diabolus, cui multi serviunt in luto et palea... « Stipendia peccati.
mors.» Item corpus... mundus... •— Tierce fois, c'est droiz. «Non omnis qui dicit : Domine, Domine, intrabit. »
Sed oportet dicere corde, ore et opéré... — Tel a son desirier, qui a son encombrier. Quia desiderium peccatorum
peribit... « Abnegantes desideria sæcularia... » — Vieux péchiez faitnouvele honte. In præsenti, quando homo
diupeccatatacuit, in confessione multum confunditur. Sed: Estconfusio adducens gloriam, ut de Magdalena...
— Vieille hart ne puet tordre ; et vieil chien est mal à métré en lien. Bonum est viro quum portaverit jugurn Do-
mini ab adolescentia. — Vielle pel ne puet tenir cousture... Dominus non legitur suscitasse nisi juvenes 3. »
Prétends-je dire que toutes ces sentences vulgaires aient pu passer dans l’atelier des
artistes pour y être affublées d’images qui les rendissent accessibles à l’œil des illettrés? Le
haut moyen âge aurait peut-être bien rêvé pareilles hardiesses, car il s’est promis
plus d’une fois des résultats tout aussi chimériques 4. Si donc nous ne le comprenons
pas toujours, la faute n’en est pas à nous seuls; ses témérités y ont leur part sans
doute.
Ce qu’il s’agissait de faire voir, c’est que nos ancêtres (et chez eux l’Église surtout, mais
l’art aussi) ne divisaient guère la société en gens comme il faut, et plèbe qui n’aurait rien
à voir dans les choses de l’esprit. Cette distinction se prononce d’abord en France sous les
Valois, avec les querelles contre Rome où il fallait écarter le sentiment populaire ; et la
renaissance y mit le comble par ses dédains pour ce qui était moderne. Jusque-là nos
chevaliers ne se réservaient que le métier des armes ; et encore fallait-il s’y faire assister
par ses gens (écuyer, coustelier, brigandin, etc.) : or rien n’égalise, rien du moins
n’associe les hommes plus que la guerre faite en commun ; en cela, jeu et bouteilles n’y
équivalent que pour une familiarité de mauvais aloi qui ne va jamais jusqu’à l’estime, tan-
dis qu’officiers et soldats peuvent très-bien s’aimer et s’estimer réciproquement. On le voit
tous les jours, même dans notre société tant disjointe par les jalousies démocratiques.
L’union, si ce n’est la fusion, des classes s’opérait aussi plus qu’on ne pense dans la vie
campagnarde, qui était celle de toute la chevalerie avant le xve siècle. Frères de lait, com-

1. Soit parce que les services qu’un religieux aurait
requis en ville peuvent ne pas être agréés par son supé-
rieur quand on en vient réclamer le prix à la communauté ;
soit parce que le moine apostat n’a droit à nulle pension
s’il quitte le froc.
2. Le manuscrit de Sainte-Geneviève est évidemment
une copie, parfois même peu intelligente. L’auteur appar-
tenait probablement au milieu du xme siècle; et alors un
moine blanc (cistercien, ou peut-être chartreux) avait com-
munément la réputation de sainteté presque accomplie.
Les pratiques primitives de Cîteaux, un peu tendues, ne
furent pas de très-longue durée. Aussi l’une des fortes
difficultés qui s’opposent à ce que l’on admette Thomas

à Kempis comme auteur de l’Imitation, est bien un peu
ce qu’il dit des modèles de la vie parfaite (]ibr. I, cap. xxv) :
« Voyez les Cisterciens! » Cela ne semble guère avoir pu
être écrit au xve siècle, comme direction générale.
3. Je n’ai pas copié tout, et l’on pourrait trouver mieux.
Il ne s’agissait que d’indiquer une voie où se doivent faire
de bonnes rencontres; et je veux bien dire, pour les gens
trop curieux, que c’était Là un des motifs qui m’avaient
poussé à rassembler quelque six mille proverbes (publiés en
1856). Mais divers empêchements ne m’ont pas permis de
les. dépouiller pour la question actuelle. S’en occupera
maintenant qui voudra, après voyages et interprétation.
Zi. Ci. Mélanges, Ire série, t. I, p. 249-257, pl. XLV et XI.
 
Annotationen