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https://doi.org/10.11588/diglit.33620#0338
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MÉLANGES d’ARCHÉOLOGIE.
expédition qui l’aurait même
aussi avait—il fait des courses
conduit jusqu’en Palestine ou en Égypte? Peut-être
sur les galères chypriotes. Mais le chien donne à
penser que le chevalier était mort de sa belle
mort, comme on dit; peut-être à la suite d’un
naufrage. D’autre part, cette armure complète ne se
donne guère aux bonnes époques qu’à des gens tués
roide, ou à peu près, dans une rencontre militaire.
Mais Chypre était-il bien stricte sur l’étiquette?
Lebrun-Desmarettes, grand ami des religieuses
de Port-Royal, donne le des sind’une sépulture con-
servée alors dans ce monastère b La morte a sous
chaque pied un poisson ; mais ce chercheur d’an-
tiquités ne nous donne pas un seul mot d’éclaircis-
sement sur ce qu’il pouvait y avoir de souvenirs
dans l’abbaye, au sujet du personnage.
Toute mort violente ne semble pas avoir été
rappelée aux spectateurs par le roi des ani-
maux. Une tombe dont je dois la gravure à
M. Peigné-Delacourt, représente Madame Witasse
qm fa fille Monseigneur Mahieu de la Tournelle, et
feme Monseigneur Ansout Chevalier sire de Hargenlieu
(1291). Elle pose les pieds sur une espèce de
wuivre, et je soupçonne que la dame sera morte
en couches, parce que la vipère passait pour ne
venir au monde que parricide et matricide 1 2 3.
Rappelons-nous toutefois, que serpent, vipère
et dragon prenaient des formes assez variables
dans l’art. Cf. supra, page 200 ; etc.
Entre Lavai et Changé, se voit une petite cha-
pelle qui s’appelait le prieuré de Prix 3, et qui
fut réparée, ce semble, vers 1024, par le comte
Guy II de Laval. Un sépulcre bisome, sans doute,
y est recouvert de deux statues : la dame a pour
support un lévrier ; et le mari, deux vivres dont
la tête, aujourd’hui cassée, a de quoi dépayser les
curieux4. Je ne connais point la vie ni la mort de
ce
chevalier. 11 faut du moins s’aider de l’inscription, pour en tirer ce que 1 on peut :
1. Moléon,Voyages liturgiques, p. 235, et fig. l/l- La mo-
nomanie liturgique de cet auteur lui aura fait considérer
comme non avenu tout ce qui ne concernait pas sa ma-
rotte habituelle.
2. Cf. supra, Bestiaire arménien (p. 12Z|, sv.; etc.). Je
sais fort bien que, sous les pieds d’évêques ou de prêtres,
on interprète ce serpent par le psaume xc, Ar. 13 ; à cause
du ministère ecclésiastique (conf. supra, p. 19Zi, note 3).
Mais pour un chevalier ou une femme, qu’en dira-
t-on? J’ai assez dit, d’ailleurs, ce qu’il y avait de varié-
tés dans la représentation des reptiles au moyen âge.
3. Priz, Périls, Prits, etc.; de Prizo, de Periculis, de Pre-
tio, etc.; sous l’ubbaye de la Couture du Mans.
L{. Ce monument, auquel peu de gens pensent, eût bien
mérité une gravure, si ce n’était que plusieurs mutila-
tions l’ont défiguré. En outre, l’arcade obscure qui l’abrite
ne permet guère de choisir un point de vue favorable
d’où l’on apercevrait tout assez nettement pour en re-
tracer l’ensemble et les détails utiles. Je me suis donc
désisté du projet de l’offrir ici.
MÉLANGES d’ARCHÉOLOGIE.
expédition qui l’aurait même
aussi avait—il fait des courses
conduit jusqu’en Palestine ou en Égypte? Peut-être
sur les galères chypriotes. Mais le chien donne à
penser que le chevalier était mort de sa belle
mort, comme on dit; peut-être à la suite d’un
naufrage. D’autre part, cette armure complète ne se
donne guère aux bonnes époques qu’à des gens tués
roide, ou à peu près, dans une rencontre militaire.
Mais Chypre était-il bien stricte sur l’étiquette?
Lebrun-Desmarettes, grand ami des religieuses
de Port-Royal, donne le des sind’une sépulture con-
servée alors dans ce monastère b La morte a sous
chaque pied un poisson ; mais ce chercheur d’an-
tiquités ne nous donne pas un seul mot d’éclaircis-
sement sur ce qu’il pouvait y avoir de souvenirs
dans l’abbaye, au sujet du personnage.
Toute mort violente ne semble pas avoir été
rappelée aux spectateurs par le roi des ani-
maux. Une tombe dont je dois la gravure à
M. Peigné-Delacourt, représente Madame Witasse
qm fa fille Monseigneur Mahieu de la Tournelle, et
feme Monseigneur Ansout Chevalier sire de Hargenlieu
(1291). Elle pose les pieds sur une espèce de
wuivre, et je soupçonne que la dame sera morte
en couches, parce que la vipère passait pour ne
venir au monde que parricide et matricide 1 2 3.
Rappelons-nous toutefois, que serpent, vipère
et dragon prenaient des formes assez variables
dans l’art. Cf. supra, page 200 ; etc.
Entre Lavai et Changé, se voit une petite cha-
pelle qui s’appelait le prieuré de Prix 3, et qui
fut réparée, ce semble, vers 1024, par le comte
Guy II de Laval. Un sépulcre bisome, sans doute,
y est recouvert de deux statues : la dame a pour
support un lévrier ; et le mari, deux vivres dont
la tête, aujourd’hui cassée, a de quoi dépayser les
curieux4. Je ne connais point la vie ni la mort de
ce
chevalier. 11 faut du moins s’aider de l’inscription, pour en tirer ce que 1 on peut :
1. Moléon,Voyages liturgiques, p. 235, et fig. l/l- La mo-
nomanie liturgique de cet auteur lui aura fait considérer
comme non avenu tout ce qui ne concernait pas sa ma-
rotte habituelle.
2. Cf. supra, Bestiaire arménien (p. 12Z|, sv.; etc.). Je
sais fort bien que, sous les pieds d’évêques ou de prêtres,
on interprète ce serpent par le psaume xc, Ar. 13 ; à cause
du ministère ecclésiastique (conf. supra, p. 19Zi, note 3).
Mais pour un chevalier ou une femme, qu’en dira-
t-on? J’ai assez dit, d’ailleurs, ce qu’il y avait de varié-
tés dans la représentation des reptiles au moyen âge.
3. Priz, Périls, Prits, etc.; de Prizo, de Periculis, de Pre-
tio, etc.; sous l’ubbaye de la Couture du Mans.
L{. Ce monument, auquel peu de gens pensent, eût bien
mérité une gravure, si ce n’était que plusieurs mutila-
tions l’ont défiguré. En outre, l’arcade obscure qui l’abrite
ne permet guère de choisir un point de vue favorable
d’où l’on apercevrait tout assez nettement pour en re-
tracer l’ensemble et les détails utiles. Je me suis donc
désisté du projet de l’offrir ici.