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https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0044
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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.
avoir été dépouilté de son écorce G On lui conserve même souventla couleur verte pour nous
1e montrer encore dans toute sa séve, à la façon d'un cep de vig*ne taillé qui n'attend que
les jours propices oü il étalera au loin ses rameaux (Joann. XV, 1-6).
Lorsque 1a chasuble recevait tout son développement ancien, elle ne Iaissait pas que d'être
un peu gænante dans 1a pratique. Les deux parties latérates, que soulevait l'avant-bras de
cbaque côté, avaient beau draper ainsi avec une certaine g*ràce majestueuse; elles retom-
baient trop facilement sur les mains. De là vient qu'en certains endroits une g-anse était
employée pour assujettir les plis vers la saig-née, en se Êxant sur un bouton extérieur. Dans
l'usagæ liturgàque aussi, le diacre et 1e sous-diacre devaient prendre soin de relever ces
plis lorsque 1e prêtre encensait; et aujourd'bui nous avons peine à comprendre ce que font
ies assistants en pareil cas, lorsqu'ilsportent Iamain au vêtement sacerdotal. Tout au plus y
A
voit-on une marque de déférence et d'bonneur qui n'étaitpas lavéritable intention ancienne.
G'est que peu à peu les ciseaux ont cru faire merveille en retrancbant l'étotfe vers les
épaules, pour rendre plus aisés les g-estes du célébrant.
La bg-ure A nous donne ici l'état transitoiiWauquel on ne s'arrêtapaslong-temps, quoique
1e souvenir de l'état primitif y fùt encore sensible; malg-ré 1a croix déjà écourtée sur 1a
poitrine. Je répète, sous 1a Iettre B (p. 23), une cbasuble conservée dans 1a catbédrale
d'Eichstædt^ et qui passe pour relique de saint Willibald (vnT siècle). II se pourrait que les
g^alons eussent réellement fait partie d'un vêtement ecclésiastique porté par 1e fondateur de
ce siégæ, mais la coupe doit étre l'œuvre du xv^siècle toutau plus. G'est à peine si des épaules
d'bommespeuvent s'y adapter sans faire g-rimacer toute la partie supérieure; et l'on croi-
rait que 1e modèle en a été pris dans 1e couvent cles brodeuses, sur 1e buste d'une bénédictine
qui ne songæait pas que cela était destiné à un autre sexe differemment cbarpenté.
I. Telle est, par exemple, 1a croix du Caivaire dans Je et VII. — Auber, ÜMtorre... da. s//7M&oHs??M, ctc.; t. I, p. 320.
vitrail du bon Samaritain àBourges. Ailteurs, lors même 2. Eile est conservée à Tolcde, sije ne me trornpe; et
qu'elie est cquarrie, on Jui donne nëanmoins ia couieur provient du cardinai Pierre de Mendoza.
verte. Cf. Vitraux de Bourges, pl. Yî; ^e??z Études !f, 3. Cf. Méianges..., I^séric, t. H, p. 248,svv.
MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.
avoir été dépouilté de son écorce G On lui conserve même souventla couleur verte pour nous
1e montrer encore dans toute sa séve, à la façon d'un cep de vig*ne taillé qui n'attend que
les jours propices oü il étalera au loin ses rameaux (Joann. XV, 1-6).
Lorsque 1a chasuble recevait tout son développement ancien, elle ne Iaissait pas que d'être
un peu gænante dans 1a pratique. Les deux parties latérates, que soulevait l'avant-bras de
cbaque côté, avaient beau draper ainsi avec une certaine g*ràce majestueuse; elles retom-
baient trop facilement sur les mains. De là vient qu'en certains endroits une g-anse était
employée pour assujettir les plis vers la saig-née, en se Êxant sur un bouton extérieur. Dans
l'usagæ liturgàque aussi, le diacre et 1e sous-diacre devaient prendre soin de relever ces
plis lorsque 1e prêtre encensait; et aujourd'bui nous avons peine à comprendre ce que font
ies assistants en pareil cas, lorsqu'ilsportent Iamain au vêtement sacerdotal. Tout au plus y
A
voit-on une marque de déférence et d'bonneur qui n'étaitpas lavéritable intention ancienne.
G'est que peu à peu les ciseaux ont cru faire merveille en retrancbant l'étotfe vers les
épaules, pour rendre plus aisés les g-estes du célébrant.
La bg-ure A nous donne ici l'état transitoiiWauquel on ne s'arrêtapaslong-temps, quoique
1e souvenir de l'état primitif y fùt encore sensible; malg-ré 1a croix déjà écourtée sur 1a
poitrine. Je répète, sous 1a Iettre B (p. 23), une cbasuble conservée dans 1a catbédrale
d'Eichstædt^ et qui passe pour relique de saint Willibald (vnT siècle). II se pourrait que les
g^alons eussent réellement fait partie d'un vêtement ecclésiastique porté par 1e fondateur de
ce siégæ, mais la coupe doit étre l'œuvre du xv^siècle toutau plus. G'est à peine si des épaules
d'bommespeuvent s'y adapter sans faire g-rimacer toute la partie supérieure; et l'on croi-
rait que 1e modèle en a été pris dans 1e couvent cles brodeuses, sur 1e buste d'une bénédictine
qui ne songæait pas que cela était destiné à un autre sexe differemment cbarpenté.
I. Telle est, par exemple, 1a croix du Caivaire dans Je et VII. — Auber, ÜMtorre... da. s//7M&oHs??M, ctc.; t. I, p. 320.
vitrail du bon Samaritain àBourges. Ailteurs, lors même 2. Eile est conservée à Tolcde, sije ne me trornpe; et
qu'elie est cquarrie, on Jui donne nëanmoins ia couieur provient du cardinai Pierre de Mendoza.
verte. Cf. Vitraux de Bourges, pl. Yî; ^e??z Études !f, 3. Cf. Méianges..., I^séric, t. H, p. 248,svv.