ORNEMEXTS ECCLESIASTIQUES DIVERS.
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taine prétention, et menaçait d'être dérangAe au
moment le plus sotennel par un vêtement qui Tau-
rait frôlé de trop près. Ge collet monté était pius
compiaisant, g^ràce au cordon qui permettait de
ie resserrer au moment de quitter ia sacristie pour
paraître ofRcieilement en pubiic.
Du moins, je ne pense pas que ce soit une imi-
tation de l'ancien tmùc? ia clégAnérescence y
serait trop forte pour qu'on l'admette sans motifs
bien étabiis. 11 se trouve d'ailleurs dans des es-
tampes espagmoles cle saint Laurent martyr, où la
dalmatic{ue offre cette pièce comme cbose connue
de tout le monde (en Espagme). Peut-être sera-ce
une prérog'ative cl'arcbidiacre.
La langaie espagmole a aussi le mot pour
exprimer l'insig*ne de certains prébencliers, qui
se porte autour du cou; mais qui est en ling'e, à
la façon d'une gmiiupe cle relig*ieuse. Je n'oserais
pas clire que ceci n'en fùt point une forme orne-
mentée, explication qui peut absolument convenir
à celleque je donnais tout-à-l'heure. A vrai clire,
je n'en sais pas plus iong*; et pourcjuoi le clég'ui-
ser? 11 ne s'agâtpointcle se donner clcs airs avantag'eux, mais d'étre honnête; ce à quoi
je tiens par-dessus tout.
ÉTOLES, ETC.
En fait cle vêtements ecclësiastiques, il me reste une certaine provision d'étoles ou de
manipules* rassemblés par mon ancien coliaborateur: soit dans les trésors d'ég*lises, soit
d'après la statuaire c^u'il prenait à juste titre comme témoin recevable sur des époques dont
les tissus et les brocleries ne nous sont parvenus c^u'en fort petit nombre. Faisons pourtant
observer qu'ici, comme en bien d'autres cas, les comparaisons risquent ci'être boiteuses;
ou, comme on clit : K Comparaison n'est pas raison D. Le sccdpteur, surtout pour ses œuvres
exposées à l'air libre (et qu'est-ce que la statuaire qui veut étre condnée dans un apparte-
ment?), ne saurait prétendre à jouter contre le tisseranci et la brodeuse pour l'aspect des
suriaces^. Ii lui faut une franche répartition de la lumière qui ne s'obtient qu'en distribuant
1. L'ancien manipule, jusqu'au xm" siècle pour le inoins,
se bornait à un bandeau porté sur le bras gauche, et sans
i'évasement que nous lui donnons aujourd'hui presque par-
tout. Du reste, l'étoie che-même n'a pas eu dcs l'antiquité
ces deux espèces de spatules qui ia terminent aujourd'hui
sous forme plus ou moins disgracieuse, et qui en France
prend i'aspect d'un hattoir de iaveuse.
2. Je n'ignore pas qu'on s'est piquc de ie faire; et ia der-
nière eæposiMon universeiie à Paris, sembie avoir donné
quelque échantiiion étourdissant, où jabot et couverture de
laine (en marbre tous deux), rendaient jaiouses les lingères,
et faisaient l'enthousiasme des femmes de chambre. Mais on
aimerait à savoir si Phidias, Michel-Ange ou mêrne Praxi-
tèle, Myron et Canova, eussent été hien satisfaits de pareil
hommage rendu à l'habileté du ciseau. Le ciselet pourrait
se piquer en une lutte semblàble; veut-on quel'orfëvre passe
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taine prétention, et menaçait d'être dérangAe au
moment le plus sotennel par un vêtement qui Tau-
rait frôlé de trop près. Ge collet monté était pius
compiaisant, g^ràce au cordon qui permettait de
ie resserrer au moment de quitter ia sacristie pour
paraître ofRcieilement en pubiic.
Du moins, je ne pense pas que ce soit une imi-
tation de l'ancien tmùc? ia clégAnérescence y
serait trop forte pour qu'on l'admette sans motifs
bien étabiis. 11 se trouve d'ailleurs dans des es-
tampes espagmoles cle saint Laurent martyr, où la
dalmatic{ue offre cette pièce comme cbose connue
de tout le monde (en Espagme). Peut-être sera-ce
une prérog'ative cl'arcbidiacre.
La langaie espagmole a aussi le mot pour
exprimer l'insig*ne de certains prébencliers, qui
se porte autour du cou; mais qui est en ling'e, à
la façon d'une gmiiupe cle relig*ieuse. Je n'oserais
pas clire que ceci n'en fùt point une forme orne-
mentée, explication qui peut absolument convenir
à celleque je donnais tout-à-l'heure. A vrai clire,
je n'en sais pas plus iong*; et pourcjuoi le clég'ui-
ser? 11 ne s'agâtpointcle se donner clcs airs avantag'eux, mais d'étre honnête; ce à quoi
je tiens par-dessus tout.
ÉTOLES, ETC.
En fait cle vêtements ecclësiastiques, il me reste une certaine provision d'étoles ou de
manipules* rassemblés par mon ancien coliaborateur: soit dans les trésors d'ég*lises, soit
d'après la statuaire c^u'il prenait à juste titre comme témoin recevable sur des époques dont
les tissus et les brocleries ne nous sont parvenus c^u'en fort petit nombre. Faisons pourtant
observer qu'ici, comme en bien d'autres cas, les comparaisons risquent ci'être boiteuses;
ou, comme on clit : K Comparaison n'est pas raison D. Le sccdpteur, surtout pour ses œuvres
exposées à l'air libre (et qu'est-ce que la statuaire qui veut étre condnée dans un apparte-
ment?), ne saurait prétendre à jouter contre le tisseranci et la brodeuse pour l'aspect des
suriaces^. Ii lui faut une franche répartition de la lumière qui ne s'obtient qu'en distribuant
1. L'ancien manipule, jusqu'au xm" siècle pour le inoins,
se bornait à un bandeau porté sur le bras gauche, et sans
i'évasement que nous lui donnons aujourd'hui presque par-
tout. Du reste, l'étoie che-même n'a pas eu dcs l'antiquité
ces deux espèces de spatules qui ia terminent aujourd'hui
sous forme plus ou moins disgracieuse, et qui en France
prend i'aspect d'un hattoir de iaveuse.
2. Je n'ignore pas qu'on s'est piquc de ie faire; et ia der-
nière eæposiMon universeiie à Paris, sembie avoir donné
quelque échantiiion étourdissant, où jabot et couverture de
laine (en marbre tous deux), rendaient jaiouses les lingères,
et faisaient l'enthousiasme des femmes de chambre. Mais on
aimerait à savoir si Phidias, Michel-Ange ou mêrne Praxi-
tèle, Myron et Canova, eussent été hien satisfaits de pareil
hommage rendu à l'habileté du ciseau. Le ciselet pourrait
se piquer en une lutte semblàble; veut-on quel'orfëvre passe