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MÉLANGES D'ARCMÉOLOGÏE.
non antre, car c est nn ornement de prétature A ce titre, il aura été emptoyé jadis sur ta
chasuble pour masquer à i'autel la fente qui servait à passer la tête du célébrant; car cette
ouverture dut s'élargàr peu à peu lorsque les évêques se mirent à crdtiver teur coiffure,
ainsi qu on l'aperçoit déjà dans ta chàsse de saint Taurin série,
t. II, p. Ti). Ce tut sans doute bien ardre atfaire torsqu'on en vint aux chevelures ou aux
perruques à 1a Louis Xl\. Les ciseaux durent tailler en plein drap pour livrer passa^e à ces
têtes cossues et pouclrées, sans gAter l'échat'audag-e du coitfeur. On comprend sans peine
qu'il fùt utile de dissimuler, après coup, le grand vide pratiqué par l'art progressif de la
chasrdDlerie.
Le xnT siècle et 1e xiv'* n'avaient pas hesoin d'une si forte échancrure, et cependant il y
faliait hien déjà quelque ampleur pour laisser intacte une coiffure connne celle que la
châsse d'Évreux prête au fondateur de ce siég-e épiscopal. J'ai donc quelque droit de sup-
poser que l'ornement pectoral réservé aujourd hui à !a chape des ëvêques aura été employé
sur la chasrdde ", et ce peut être le motif pour lequel nous voyons d'anciens liturg-istes
parler du rc//o?M/ avec quelque embarras, sans trop savoir au juste en quoi il consiste. G'est
sans doute que rien n'était arrêté encore sur ce point.
D'après un tahleau, apparemment de Sarrag-osse, mon ancien confrère avait copié ce
buste (p. 27) qrd représente presque assurément un diacre ; hien que sa dalmatique ne soit
pas tord à fait celle que nos yeux se sont accoutumés à voir. Mais si l'on consulte les vieux
monuments et les vieux livres, on s'apercevra tout de suite que 1a forme gdnéralement
usitée en France n'est pas conpée sur un patron qui remonte hien haut T L'espèce de collet
fermé par une gcinse à gdands peut avoir appartenu à la dalmatique elle-même (si ce n'est
une tunique de sous-diacre), ou avoir fait ici 1a fonction que je prêtais tout-à-l'heure au
pcc/orc/ sur la chasuble ; car la chevelure du personnag'e ne laisse pas d'annoncer une cer-
I. On s'est mis à nous faire des chapes avec fcrmail pour
de simples prêtres, ou même pour les chantres la'iques. Le
prêtre assistant de révèque n'apas mème 1e droit de porter
ce joyau (faux ou vrai), mais c'ëtait bien 1a moindre chose
qu'on ne i'accordàt pas aux chapiers de lutrin.
2. Cf. Glossary..., v. Pec/om/. — Fr. Bock, LiZMrgMcA.
GeM!æ?n/er, t. II, p. 194, svv.
3. Cf. Glossary of ecclesiastical ornament, v. jDaZ/na/Zc, et
Dcaco?n — Fr. Bock, LiZarpMcà. t. L p. 447, svv.,
et t. )I, p. 83, sw.
MÉLANGES D'ARCMÉOLOGÏE.
non antre, car c est nn ornement de prétature A ce titre, il aura été emptoyé jadis sur ta
chasuble pour masquer à i'autel la fente qui servait à passer la tête du célébrant; car cette
ouverture dut s'élargàr peu à peu lorsque les évêques se mirent à crdtiver teur coiffure,
ainsi qu on l'aperçoit déjà dans ta chàsse de saint Taurin série,
t. II, p. Ti). Ce tut sans doute bien ardre atfaire torsqu'on en vint aux chevelures ou aux
perruques à 1a Louis Xl\. Les ciseaux durent tailler en plein drap pour livrer passa^e à ces
têtes cossues et pouclrées, sans gAter l'échat'audag-e du coitfeur. On comprend sans peine
qu'il fùt utile de dissimuler, après coup, le grand vide pratiqué par l'art progressif de la
chasrdDlerie.
Le xnT siècle et 1e xiv'* n'avaient pas hesoin d'une si forte échancrure, et cependant il y
faliait hien déjà quelque ampleur pour laisser intacte une coiffure connne celle que la
châsse d'Évreux prête au fondateur de ce siég-e épiscopal. J'ai donc quelque droit de sup-
poser que l'ornement pectoral réservé aujourd hui à !a chape des ëvêques aura été employé
sur la chasrdde ", et ce peut être le motif pour lequel nous voyons d'anciens liturg-istes
parler du rc//o?M/ avec quelque embarras, sans trop savoir au juste en quoi il consiste. G'est
sans doute que rien n'était arrêté encore sur ce point.
D'après un tahleau, apparemment de Sarrag-osse, mon ancien confrère avait copié ce
buste (p. 27) qrd représente presque assurément un diacre ; hien que sa dalmatique ne soit
pas tord à fait celle que nos yeux se sont accoutumés à voir. Mais si l'on consulte les vieux
monuments et les vieux livres, on s'apercevra tout de suite que 1a forme gdnéralement
usitée en France n'est pas conpée sur un patron qui remonte hien haut T L'espèce de collet
fermé par une gcinse à gdands peut avoir appartenu à la dalmatique elle-même (si ce n'est
une tunique de sous-diacre), ou avoir fait ici 1a fonction que je prêtais tout-à-l'heure au
pcc/orc/ sur la chasuble ; car la chevelure du personnag'e ne laisse pas d'annoncer une cer-
I. On s'est mis à nous faire des chapes avec fcrmail pour
de simples prêtres, ou même pour les chantres la'iques. Le
prêtre assistant de révèque n'apas mème 1e droit de porter
ce joyau (faux ou vrai), mais c'ëtait bien 1a moindre chose
qu'on ne i'accordàt pas aux chapiers de lutrin.
2. Cf. Glossary..., v. Pec/om/. — Fr. Bock, LiZMrgMcA.
GeM!æ?n/er, t. II, p. 194, svv.
3. Cf. Glossary of ecclesiastical ornament, v. jDaZ/na/Zc, et
Dcaco?n — Fr. Bock, LiZarpMcà. t. L p. 447, svv.,
et t. )I, p. 83, sw.