Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,3): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : décoration d'églises — Paris, 1875

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0293
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MOBILIER ECCLÉSIASTIQUE, CALICES.

263

IÂ, Let L Aly puoviennent dn trésou de l'abbaye d'Oig*nies \ cjui se conserve aujourd'hui
presque entier à Namur. L </A est un détail des fuseaux qui se relèvent sur le pied, et nous
montre l'un de ces crucitix où se perd le sentiment de bancienne majesté sévère, pour
exciter tacompassion ptutôtque ta contrition. On s'aperçoit que ce mot d'A/^Mùh/z, dont
le sens est si étevé dans te Nouveau Testament (Cf. I Cor. vui, t; x, 23. — Epb. n, 19-22.
— Act. ix, 31, etc.), tourne peu à peu vers un ascétisme d'afftiction pieuse et de contem-
ptation quasi détiquescente. AtReri, qui n'est rien moins qu'un prédicateur, et qui peut
passer pour gmindé assez souvent, dit quetque part (à propos de Virginie, je crois) :
K Col pianger non s'opra; o
et je suis très-porté à croire que ceux qui s'enrôlaient pour ta Terre sainte aux cris de « Dieu
te veut! ^ n'étaient pas précisément des Madeleines pteureuses. Leur dévotion était ptutôt
mêiée de sainte cotère contre eux-mêmes, que trempée de larmes; et ta première moitié du
xnE siècte appartient encore à ce zèle de ia maison de Dieu qui pousse t'homme vers t'ac-
tion au lieu de l'affaisser sur lui-même. Saint Bernard n'aurait pas nui à cette dég*énéres-
cence, si t'on ne consuite que ses hométies faites pourrintérieur desmonastères; mais il est
extrêmement douteux qei'it eût recours devant les muttitudes à cet ascétisme sentimentat
qui t'a fait surnommer Doc/or Le miel n'est pas à dédaigmer, sans doute, et n'est
cependant pas non ptus nourriture pour i'usag'e quotidien d'un estomac virit. Ce sont là,
du reste, des considérations qui ne doivent être touchées qti'avec une certaine prudence,
pour que les esprits mal faits n'en abusent pas; quoiqu'il sembte utite de ne pas se Jes
refuser dans l'occasion. D'aitieurs, je les aiindiquées déjà en d'autres circonstancesfGf.
1" série, t. n, p. 70, svv.).
La patène du catice d'Oigmies (p. 262) est d'un diamètre si faible dans te dessin, que mon
ancien cotlaborateur doit s'être borné sans doute à retracer te centre. On y voit l'une de ces
Trinitës qui se rencontrent assez souvent dans t'art populaire, et que le liaut moyen âg*e iui-
même ne s'est pas refusées. A vrai dire, i'artiste beig'e n'apas été très-heureux cette fois. La
tête dti Père éternei, triple de cetle du Sauveur, domine t'ensemble d'une façon peu gra-
cieuse; puis tes deux ailes de la cotombe touchant d'unepart tahouchede Dieti le Père, et de
l'autre tes lèvres du Grucifié, retracent matencontreusement une bonne pensée dog'matique.
It s'agissait sans doute de faire entendre que l'Esprit-Saint procède du Père et du Fiis;
mais, comme résultat en fait d'art, ii n'v a pas de quoi contenter t'ceil ni étever beaucoup
t'esprit.
Les g^ravures M, N, 0, P (p. 264, sv.), appartiennent à une orfévrerie qui recherche la
richesse avecdes formes nouvettes, sans toujoursréussir à rempiacer avantageLisement l'an-
ciennemanière. On ymontrede t'esprit, etl'exagération d'ornements n'étouffepresquejamais
unecertaine étégance qui continue à être nobte. Gependant ii y a de la cAdtryc çà et là, et la
manie du poiygone envahit ce genre de composition tout comme ette se mettait à dominer
dans rarchitecture contemporaine (aussi bien que dans la caliigraphie). Sur cette voie,
une coupe tout unie eût semhté un peu trop simple. 11 y fallait une garniture extérieLire
(tausse coupe, comme on dit), avec des suhdivisions formées par diverses courhes qui se
I. Autourdupied, oncnvoitrattestationencestermes: i'AredfnrMdu calice andalous (p. 264), c'est attaire au\
Kllugo mefecit, orate pro eo. Calix ecclesiæ beati Nicolai hcraldistes, comme on a pu 1e voir sur une i'rise de Cor-
de Oignies. « II y a, en outre, qnelque chose comme Are, doue; .sMpru, t. II, p. 306. Je ne me crois pas obligc à don-
dont je nc réussis pas bicn à me rendre compte. Car pour ner ie nom de cet archevèque.
 
Annotationen