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MÉLANGES D ARCHEOLOGIE.
d'espièg*lerie, malgTéleurs fréquentes reiations avec laFiandre; était-ce néanmoins un
gTnre de symboiisme admissible dans l'Eg*lise? Mais la Renaissance avec son pédantisme
commençait à poindre, et ce g*rimoire pvthag'orique aura peut-être voulu exprimer :
<( Galicem salutaris accipiam (Ps. cxv, 4), )) paroles que prononce le prêtre au moment de
communier sous bespèce du vin.
Puisque j'ai mis tln à l'énumération des cbandeliers p. 219; et 772/712, 268, svv.)
avec un sujet bybride aupoint d'être douteux, terminons ég'alement celte des calices parun
de ces tristes exemplaires où chacun s'évertuait à tourner dans un petit cercle pour conqué-
rir de la nouveauté sans se permettre gmère de cbangTrleprog*ramme universel. Des têtes
d'ang*es boufRs (ayant quelque raison d'être ià, comme je le disais p. 262 et 264), des
fruits, des courbes qui s'interrompent etse contredisent à chaqueinstant, ({uelquessouvenirs
du temps classique et même du moyen âgT, parfois assez bien entendu; tout cela entremêlé
vaille que vaille, faisait une sorte de pasticbe dont je rencontre l'exemple quasi normal (c'est-
à-dire outré) dans le vase gTavé sous la lettre Q (p. 265). Peu importe que la tig'e v semble
faussée, car ce doit remonter pour le moins au commencement du xviF siècle; mais je suis
bien aise de pouvoir constater la provenance (indiquée par le P. A. Martin lui-meme), pour
ne pas mettre cette mixture à la charg'e des artistes français, lesquels n'ont pas laissé de
faire bien des folies en ce g'enre. Gependant l'orfévrerie espag'nole et allemande abusa de ces
tâtonnements, où tout semêle, faute devéritable invention; etiln'estque juste d'avouer
qu'en certains cas on y rencontre des drôleries assez intéressantes par quelque trouvaille
réelle de ces artistes chercheurs (plutôt qu'inventeurs).
11 est un grnre de calices dont nous n'avons pas eu l'occasion de montrer des analog*ues.
Je ne parle pas des époques les plus anciennes, où la tig'e se réduit à presque rien, et où la
coupe est accompag'née de deux anses. Vers la fln duxv° siècle, en Espagme surtout, certains
orfévres ont cru devoir prêter atix vases sacrés les formes usitées dans l'architecture. On
montre, par exemple, un calice exécuté en Aragxm pour l'antipape Pierre de Luna, et qui a
été reproduit en 1863 par leÆ/ÿ^mp^ereyyz/e(p. 100, svv.). On y a prétendu imiter jusqu'aux
contre-forts d'une chapelle ou d'une catbédrale g'otbique, qui s'élèverait autour du nœud.
Gela suppose un artiste qui pétrit le métal avec ptus d'esprit et d'babileté manuelle que de sens
commun. L'art og*ival a de ces fantaisies bizarres dans les pays qui, l'ayant reçu comme ex-
portation étrang'ère, se sont accoutumés à n'y voir surtoLit que la fantaisie du détail.
M. Viollet-le-Duc, dans son mMonnè & //Ymçcùc..., fait remarquer
souvent que cbez nous les accessoires ont presque toujours leur raison d'être par suite de la
concession primitive; etc'estprincipalement, comme il le dit à plusieurs reprises, ce qui pro-
duit le style. Hors de là on tombe dans la 77M722crc, ou dans la mauvaise plaisanterie; et l'on
n'atteint communément que le bizarre, parce qu'il n'y a plus g'uère de motifs pour ne pas
joindre ensemble des formes incompatibles. On réalise cle la sorte ce monstre à fausse
apparence cle vie ou ce vetement bariolé dont parle Horace, quancl il veut mettre en g'arde
tout auteur (artistes, comme lettrés) contre les saitlies incobérentes cl'un travail artiticiel qui
substitue la marqueterie à une iclée g'énérale simple et francbe.
Ges caprices d'arcliitecture ont un peu plus de prétextes dans Fespèce cle vase qui va nous
occuper. Je veux parler des ciboires proprcment dits et des monstrances à reliques ou autres.
On pcut d'ailieurs voir en ce g-enre la F° série de nos t. f, pl. xvm-xx.
MÉLANGES D ARCHEOLOGIE.
d'espièg*lerie, malgTéleurs fréquentes reiations avec laFiandre; était-ce néanmoins un
gTnre de symboiisme admissible dans l'Eg*lise? Mais la Renaissance avec son pédantisme
commençait à poindre, et ce g*rimoire pvthag'orique aura peut-être voulu exprimer :
<( Galicem salutaris accipiam (Ps. cxv, 4), )) paroles que prononce le prêtre au moment de
communier sous bespèce du vin.
Puisque j'ai mis tln à l'énumération des cbandeliers p. 219; et 772/712, 268, svv.)
avec un sujet bybride aupoint d'être douteux, terminons ég'alement celte des calices parun
de ces tristes exemplaires où chacun s'évertuait à tourner dans un petit cercle pour conqué-
rir de la nouveauté sans se permettre gmère de cbangTrleprog*ramme universel. Des têtes
d'ang*es boufRs (ayant quelque raison d'être ià, comme je le disais p. 262 et 264), des
fruits, des courbes qui s'interrompent etse contredisent à chaqueinstant, ({uelquessouvenirs
du temps classique et même du moyen âgT, parfois assez bien entendu; tout cela entremêlé
vaille que vaille, faisait une sorte de pasticbe dont je rencontre l'exemple quasi normal (c'est-
à-dire outré) dans le vase gTavé sous la lettre Q (p. 265). Peu importe que la tig'e v semble
faussée, car ce doit remonter pour le moins au commencement du xviF siècle; mais je suis
bien aise de pouvoir constater la provenance (indiquée par le P. A. Martin lui-meme), pour
ne pas mettre cette mixture à la charg'e des artistes français, lesquels n'ont pas laissé de
faire bien des folies en ce g'enre. Gependant l'orfévrerie espag'nole et allemande abusa de ces
tâtonnements, où tout semêle, faute devéritable invention; etiln'estque juste d'avouer
qu'en certains cas on y rencontre des drôleries assez intéressantes par quelque trouvaille
réelle de ces artistes chercheurs (plutôt qu'inventeurs).
11 est un grnre de calices dont nous n'avons pas eu l'occasion de montrer des analog*ues.
Je ne parle pas des époques les plus anciennes, où la tig'e se réduit à presque rien, et où la
coupe est accompag'née de deux anses. Vers la fln duxv° siècle, en Espagme surtout, certains
orfévres ont cru devoir prêter atix vases sacrés les formes usitées dans l'architecture. On
montre, par exemple, un calice exécuté en Aragxm pour l'antipape Pierre de Luna, et qui a
été reproduit en 1863 par leÆ/ÿ^mp^ereyyz/e(p. 100, svv.). On y a prétendu imiter jusqu'aux
contre-forts d'une chapelle ou d'une catbédrale g'otbique, qui s'élèverait autour du nœud.
Gela suppose un artiste qui pétrit le métal avec ptus d'esprit et d'babileté manuelle que de sens
commun. L'art og*ival a de ces fantaisies bizarres dans les pays qui, l'ayant reçu comme ex-
portation étrang'ère, se sont accoutumés à n'y voir surtoLit que la fantaisie du détail.
M. Viollet-le-Duc, dans son mMonnè & //Ymçcùc..., fait remarquer
souvent que cbez nous les accessoires ont presque toujours leur raison d'être par suite de la
concession primitive; etc'estprincipalement, comme il le dit à plusieurs reprises, ce qui pro-
duit le style. Hors de là on tombe dans la 77M722crc, ou dans la mauvaise plaisanterie; et l'on
n'atteint communément que le bizarre, parce qu'il n'y a plus g'uère de motifs pour ne pas
joindre ensemble des formes incompatibles. On réalise cle la sorte ce monstre à fausse
apparence cle vie ou ce vetement bariolé dont parle Horace, quancl il veut mettre en g'arde
tout auteur (artistes, comme lettrés) contre les saitlies incobérentes cl'un travail artiticiel qui
substitue la marqueterie à une iclée g'énérale simple et francbe.
Ges caprices d'arcliitecture ont un peu plus de prétextes dans Fespèce cle vase qui va nous
occuper. Je veux parler des ciboires proprcment dits et des monstrances à reliques ou autres.
On pcut d'ailieurs voir en ce g-enre la F° série de nos t. f, pl. xvm-xx.