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RAPPORT SUR LA FÊTE RE BARRA ET VIALA

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dans chaque section, du meme âge que nos jeunes républicains, savoir : depuis onze ans
jusqu’à treize ans inclusivement.
» Les restes mortels de Barra, enfermés dans une autre urne, seront déposés entre les
mains des mères dont les enfants sont morts glorieusement pour la défense de notre liberté ;
c’est à ces respectables citoyennes, également envoyées par les différentes sections, à porter
ces restes précieux, gage immortel de la tendresse filiale dont cet héroïque enfant a donné
des preuves si touchantes.
» A cinq heures très précises, une seconde salve d’artillerie se fait entendre.
» Les députations des mères et des enfants se mettent en marche sur deux colonnes ; le
cortège est précédé d’un grand nombre de tambours dont les sons lugubres et majestueux
expriment la marche et les sentiments d’un grand peuple réuni pour la cérémonie la plus
auguste.
» Chaque colonne aura en tête les images de Barra et de Viala dont les actions seront
représentées sur la toile.
» A la colonne de droite seront les députations des enfants, à celle de gauche les
députations des mères.
» Le milieu des deux colonnes sera occupé par des artistes des théâtres formant six
groupes qui marcheront ainsi qu’il suit :
» Le premier groupe sera formé de la musique instrumentale ; — le second, des chan-
teurs; — le troisième, des danseurs; — le quatrième, des chanteuses; —le cinquième, des
danseuses; — le sixième, des poètes, qui réciteront les vers qu’ils auront composés en
l’honneur des jeunes héros.
» Viennent ensuite les représentants du peuple, entourés de braves militaires blessés
pour la défense de la patrie ; le président de la Convention donne la main droite à l’un
d’eux désigné par le sort, et la gauche à la mère de Barra et à ses filles.
» Le peuple ferme la marche.
» De distance en distance, les tambours feront entendre leurs roulements funèbres et
la musique ses sons déchirants. Les chanteurs exprimeront nos regrets par des accents
plaintifs. — Les danseurs dans des pantomimes lugubres et militaires.
» On s’arrête ; tout se tait : tout à coup le peuple élève la voix et par trois fois s’écrie :
Ils sont morts pour la patrie.
» Arrivées dans cet ordre devant le Panthéon, les deux colonnes se rangent chacune
en demi-cercle pour laisser libre le milieu de l’enceinte et donner passage à la Conven-
tion, qui va se placer sur les degrés du temple. Toujours les jeunes enfants, les musiciens,
les chanteurs, les danseurs et les poètes seront placés du côté de Viala; les mères, les
musiciennes et les danseuses du côté de Barra.

» Cependant les urnes sont déposées sur un autel élevé au milieu de la place : autour
de cet autel les jeunes danseuses forment des danses funèbres qui retracent la plus profonde
tristesse : elles répandent des cyprès sur les urnes. Au même instant, les musiciens et
les chanteurs déplorent les ravages du fanatisme qui nous a privés de ces jeunes répu-
blicains.
 
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