Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
358

CHAPITRE VI

ou, pour mieux dire, comme on pourra l’observer incessamment au Musée central des arts^
dans la figure de Pliocion, nouvellement arrivée de Rome. Ne sont-ils pas nus, les deux
fils de Jupiter, Castor et Pollux, ouvrages de Phidias et de Praxitèle, qui se voient à Rome,
à Monte-Cavallo ? L’Achille, à la villa Borghèse, est également nu. A Versailles, on voit
sur le vase appelé de Médicis un bas-relief représentant le sacrifice d’Iphigénie : Achille y
est également nu, ainsi que la plupart des guerriers qui sont autour du vase. On peut voir
chez le statuaire Giraud, dans son musée, place Vendôme, le bas-relief de Persée et d'Andro-
mède. Le héros y est nu, quoiqu’il vienne de combattre un monstre qui lance le venin. On
trouvera de même à la Bibliothèque nationale, dans le livre des estampes d’Herculanum, le
sujet du départ d’Hippolyte pour la chasse, en présence de Phèdre : il est nu. Et combien
d’autres autorités ne pourrais-je pas citer encore ! Celles que je viens de rapporter suffiront
sans doute pour que le public ne s’étonne pas que j’aie cherché à imiter ces grands modèles
dans mon Romulus, qui lui-même est fils d’un dieu. Mais en voici une que j’ai réservée
pour la dernière, parce qu’elle est le complément de toutes les autres : c’est Romulus lui-
même qui est représenté nu sur une médaille, au moment où, après avoir tué Acron, roi
des Céninéens, il porte sur ses épaules un trophée formé de ses armes, qu’il déposa ensuite
dans le temple de Jupiter Férétrien; et ce furent là les premières dépouilles opimes.
Actuellement que je crois avoir répondu d’une manière satisfaisante au reproche qu’on
m’a sait, ou qu’on pourra me faira, sur la nudité de mes héros, qu’il me soit permis d’en
appeler aux artistes. Ils savent, mieux que personne, combien il m’eût été plus facile de les
habiller : qu’ils disent combien les draperies me fournissaient de moyens plus aisés pour
détacher mes figures de la toile. Je pense, au contraire, qu’ils me sauront gré de la tâche
difficile que je me suis imposée, pénétrés de cette vérité, que qui fait le plus peut faire le
moins. En un mot, mon intention, en faisant ce tableau, était de peindre les mœurs antiques
avec une telle exactitude que les Grecs et les Romains, en voyant mon ouvrage, ne m’eussent
pas trouvé étranger à leurs coutumes. »
 
Annotationen