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EPIDAURE.
et la base, on ne saurait se tromper d'une épaisseur de tambour en plus ou en
moins; le nombre des tambours est donc établi. Mais une possibilité d'erreur
tient à ce que le chiffre moyen de o'",54 n'est pas nécessairement d'une justesse
absolue; en tout cas, la différence ne dépasserait pas, dans l'un ou l'autre cas,
quelques centimètres'. L'entablement ne présente aucun caractère particulier. Les
métopes, même sur la façade, étaient nues, sans sculptures3.
Du secos, il ne reste plus aujourd'hui en place que les assises de fondation
(<7Topît). Les murs étaient en tuf. Le prolongement des murs latéraux formait, en
avant de la porte, un petit vestibule [prodomos ou prostasis), que décoraient deux
colonnes à l'entrée ; une grille, reliant les colonnes aux antes opposées des murailles,
complétait la clôture'. Il n'y avait pas à'opislhodomos, et le secos proprement dit
ne se composait que d'une salle unique. Le dallage en était fait de plaques en fin
calcaire, blanches et noires, dont quelques débris existent encore, mais dont l'ar-
rangement primitif demeure incertain4. Le dallage extérieur, sous la colonnade et
dans le vestibule, devait être uniformément blanc5.
Il y aura toujours une grande part d'hypothèse dans les restitutions qu'on
essaiera des plafonds du temple. Il semble que celui qui se développait autour de
l'édifice, entre la colonnade et le sécos, aurait dû être en pierre ; cependant aucun
morceau n'en a été retrouvé. Quoi qu'il en soit de celui-là, il est certain du moins
que le plafond intérieur était en bois; cela ressort nettement d'une lecture attentive
de l'inscription. C'était un plafond à caissons, et nous pouvons en esquisser la
structure. Les entraits du comble en étaient les pièces maîtresses ; d'un entrait à
l'autre, des solives formant entretoises achevaient de constituer l'ossature générale,
que des châssis subdivisaient ensuite en compartiments, susceptibles à leur tour
de subdivisions resserrées plus ou moins'. Le long des poutres et des solives et
1. Nous n'avons rien de particulier à dire pour le système d'assemblage des tambours. Nous consigne-
rons seulement le curieux détail suivant : la tranche d'un tambour offre des restes encore considérables d'un
enduit rouge, sur lequel sont marquées les traces du mouvement de rotation imprimé au tambour supérieur,
lors du montage de la colonne. C'est la preuve que les ajusteurs d'Épidaure connaissaient et employaient le
procédé du « dressage au rouge ». (Voir Choisy, Études épigraphiques sur l'architecture grecque, p. 149-150
et 2o5.) Pareil fait a été observé au temple de Didymes. (Voir Rayet et Thomas, Milet et le golfe Latmique,
II, p. 80 ) Et nous l'avons nous-mêmes observé aussi sur des tambours de colonnes en tuf provenant des plus
vieux édifices de l'Acropole d'Athènes.
2. M. J. Baunack (Ans Epidauros, p. 71 et io3) a soutenu, sans raison valable, qu'un certain nombre de
métopes étaient ornées de sculptures en haut relief.
3. Il en était ainsi dans beaucoup de temples grecs. (Voir Rayet et Thomas, Milet et le golfe Latmique,
planche 9 et vol. II, p. 66.)
4. On peut adopter un arrangement pareil à celui du temple de Zeus à 01ympie(Pausanias, V, u, § 10) ;
mais rien ne prouve que ce soit le bon.
5. Sous le dallage du prodomos, on remarque, dans les blocs de pierre encore en place, une série d'en-
tailles dont la provenance ne s'explique pas; elles doivent résulter d'une utilisation du temple à on ne sait
quel usage, après qu'il eut été détruit.
6. Pour restituer la division des caissons, nous avons pensé que le procédé le plus légitime était de nous
inspirer de ceux de la Tholos, qui sont conservés.
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EPIDAURE.
et la base, on ne saurait se tromper d'une épaisseur de tambour en plus ou en
moins; le nombre des tambours est donc établi. Mais une possibilité d'erreur
tient à ce que le chiffre moyen de o'",54 n'est pas nécessairement d'une justesse
absolue; en tout cas, la différence ne dépasserait pas, dans l'un ou l'autre cas,
quelques centimètres'. L'entablement ne présente aucun caractère particulier. Les
métopes, même sur la façade, étaient nues, sans sculptures3.
Du secos, il ne reste plus aujourd'hui en place que les assises de fondation
(<7Topît). Les murs étaient en tuf. Le prolongement des murs latéraux formait, en
avant de la porte, un petit vestibule [prodomos ou prostasis), que décoraient deux
colonnes à l'entrée ; une grille, reliant les colonnes aux antes opposées des murailles,
complétait la clôture'. Il n'y avait pas à'opislhodomos, et le secos proprement dit
ne se composait que d'une salle unique. Le dallage en était fait de plaques en fin
calcaire, blanches et noires, dont quelques débris existent encore, mais dont l'ar-
rangement primitif demeure incertain4. Le dallage extérieur, sous la colonnade et
dans le vestibule, devait être uniformément blanc5.
Il y aura toujours une grande part d'hypothèse dans les restitutions qu'on
essaiera des plafonds du temple. Il semble que celui qui se développait autour de
l'édifice, entre la colonnade et le sécos, aurait dû être en pierre ; cependant aucun
morceau n'en a été retrouvé. Quoi qu'il en soit de celui-là, il est certain du moins
que le plafond intérieur était en bois; cela ressort nettement d'une lecture attentive
de l'inscription. C'était un plafond à caissons, et nous pouvons en esquisser la
structure. Les entraits du comble en étaient les pièces maîtresses ; d'un entrait à
l'autre, des solives formant entretoises achevaient de constituer l'ossature générale,
que des châssis subdivisaient ensuite en compartiments, susceptibles à leur tour
de subdivisions resserrées plus ou moins'. Le long des poutres et des solives et
1. Nous n'avons rien de particulier à dire pour le système d'assemblage des tambours. Nous consigne-
rons seulement le curieux détail suivant : la tranche d'un tambour offre des restes encore considérables d'un
enduit rouge, sur lequel sont marquées les traces du mouvement de rotation imprimé au tambour supérieur,
lors du montage de la colonne. C'est la preuve que les ajusteurs d'Épidaure connaissaient et employaient le
procédé du « dressage au rouge ». (Voir Choisy, Études épigraphiques sur l'architecture grecque, p. 149-150
et 2o5.) Pareil fait a été observé au temple de Didymes. (Voir Rayet et Thomas, Milet et le golfe Latmique,
II, p. 80 ) Et nous l'avons nous-mêmes observé aussi sur des tambours de colonnes en tuf provenant des plus
vieux édifices de l'Acropole d'Athènes.
2. M. J. Baunack (Ans Epidauros, p. 71 et io3) a soutenu, sans raison valable, qu'un certain nombre de
métopes étaient ornées de sculptures en haut relief.
3. Il en était ainsi dans beaucoup de temples grecs. (Voir Rayet et Thomas, Milet et le golfe Latmique,
planche 9 et vol. II, p. 66.)
4. On peut adopter un arrangement pareil à celui du temple de Zeus à 01ympie(Pausanias, V, u, § 10) ;
mais rien ne prouve que ce soit le bon.
5. Sous le dallage du prodomos, on remarque, dans les blocs de pierre encore en place, une série d'en-
tailles dont la provenance ne s'explique pas; elles doivent résulter d'une utilisation du temple à on ne sait
quel usage, après qu'il eut été détruit.
6. Pour restituer la division des caissons, nous avons pensé que le procédé le plus légitime était de nous
inspirer de ceux de la Tholos, qui sont conservés.