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EPIDAURE.

grâce à sa simplicité presque austère, il n'en contredit point l'aspect. Du reste,
quelle discrète variété encore entre les édifices d'ordre dorique ! Du grand
rectangle périptère qu'est le temple d'Asclépios à la Tholos circulaire, et du
portique des Propylées, ouvert de toutes parts, au temple d'Artémis, fermé et
nu sur trois de ses faces, avec quelle aisance s'accommodent aux plans les plus
divers le même ordre et les mêmes éléments de construction ! Par là, ces
édifices sont différents et pareils ; aux qualités de force et de sobriété, propres
à l'ordre dorique, dont chacun d'eux donne le spectacle, s'ajoute, du fait même
de leur rapprochement, une impression de liberté et de souplesse. Nous ne
croyons pas nous tromper si nous disons qu'à travers une telle impression ces
œuvres humaines, conçues et exécutées dans la plus noble forme d'architecture,
s'associaient mieux à l'aimable et simple cadre que leur imposait la nature.

Les autres édifices que pouvait renfermer le Hiêron ou bien nous sont
inconnus ou bien sont d'une époque et d'un genre tels qu'ils ne sauraient offrir
que fort peu d'intérêt. Entre le temple d'Artémis et le grand autel d'Asclépios
s'élevait une construction, dont l'intérieur se divise en galeries étroites autour
d'un atrium. Peut-être avait-on disposé là, aux temps romains, un local qui
servait non de demeure, mais de lieu de réunion aux prêtres et administrateurs
du sanctuaire. Peut-être aussi les parties de muraille qui semblent être d'appareil
grec sont-elles des restes de Yergastérion de Thrasymédès '. Entre les Propylées
doriques et le temple d'Artémis, sur la droite, existait une seconde bâtisse, d'un
genre analogue, mais où le caractère d'habitation paraît un peu mieux marqué'.
Nous n'avons aucun désir de nous attarder à de telles ruines, dont la restau-
ration est impossible, la destination première incertaine, et qui, pour l'archéologue
comme pour l'architecte, sont de bien mince valeur.

De même, maintenant que nous quittons le Hiéron proprement dit, parmi
les monuments qui sollicitent le regard dans le reste du téménos, nous négli-
gerons, — parce qu'ils sont réellement une quantité négligeable, — les bains,
les hospices, les citernes et autres maçonneries dues à la générosité d'Antonin,
et nous nous en tiendrons aux deux seules œuvres vraiment grecques : le théâtre
et le stade.

i. M. Cavvadias, ayant pratiqué là de nouvelles fouilles en 1891, y a retrouvé une sorte de grand
autel avec des débris d'os d'animaux, des charbons, des tessons de vases, etc. ('Apy.«a3Tft*bv AiXrôv, 1891, p. 85).
Cet autel est probablement un reste de l'ancien sanctuaire, tel qu'il existait antérieurement au iv° siècle, où
il semble que le Hiéron tut soumis à une réfection totale. Mais cela ne nous renseigne pas sur la nature des
constructions qui se sont élevées plus tard à la place de cet autel « désaffecté ».

2. Le déblaiement de cet édifice a été complété en 1892 : voir Athenische Mittheilungen, XVII, 1892,
p. 283.




 
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