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54 PEINTURES CÉRAMIQUES

grands1, montrent la place qu'ils devaient tenir dans les rites funèbres.
Le lécytlius blanc à goulot étroit ne pouvait servir pour un liquide
que l'on transvase; on y mettait les parfums, les huiles aromatisées
qui étaient d'un usage si fréquent dans les funérailles2. Les scènes d'ex-
position dont le lécy thus faisait souvent partie sont si rarement repro-
duites sur les monuments figurés, qu'on a pu croire longtemps que le
génie de l'antiquité était contraire à ces représentations, et qu'elles ne
prirent quelque faveur qu'à l'époque de la décadence de l'art. De nou-
velles découvertes ont montré la fausseté de cette opinion3. Nous pos-
sédons aujourd'hui plus de vingt monuments sur lesquels on reconnaît
la tspéôeo-is ; la plupart d'entre eux sont athéniens; la liste de ceux qui
appartiennent à l'Attique serait plus longue encore, si nous y compre-
nions une riche série de vases du plus ancien style découverts dans la
plaine d'Athènes et de vases blancs inédits. Il est permis de croire que
l'exposition avait, chez les Athéniens, une importance exceptionnelle, et,
comme le lécythus y figurait toujours, on comprend que l'Attique ait
eu pour ce vase une préférence.

Le banquet funèbre, si souvent sculpté sur les tombeaux, était une
image des offrandes faites aux morts, offrandes qui comportaient des
mets et une sorte de repas. Le pays de la Grèce propre où le banquet
est le plus fréquent est l'Attique 4. Or il se trouve que les vases blancs
qui représentent souvent les offrandes aux tombeaux sont ainsi parti-
culiers à l'Attique. On ne trouve ni en Sicile ni en Italie de stèles repré-
sentant l'offrande funèbre. On n'y trouve pas non plus le lécythus blanc.
Les pays, en dehors de l'Attique, où la scène du repas est fréquente
sont la Thrace et la côte de l'Asie Mineure. Ces régions n'avaient pas de
céramiques, ou, du moins, ces céramiques sont inconnues. Quant aux
Cyclades, qui, comme Théra, ont admis la représentation du banquet,
elles ont cessé, semble-t-il, de bonne heure, de fabriquer des vases
peints. La coïncidence que nous remarquons en Attique entre les repré-
sentations du lécylhus blanc et la scène du banquet sur les stèles fu-
nèbres n'est pas fortuite. Il est certain que l'Attique avait pour le culte
des morts des usages particuliers. Ce sont ces habitudes locales, encore
imparfaitement connues, qui expliquent, à mon sens, le caractère es-
sentiellement local aussi du lécythus blanc.

1 Le plus grand lécythus que j'aie vu mesurait 90 centimètres de hauteur; il avait
été peint, mais on n'y reconnaissait plus que des couleurs et des traits dont le sens
était impossible à retrouver. — 2 Benndorf, p. 28 et suivantes. — 3 Mélanges ar-
chéologiques, fascicule II. Didier, 1870, p. 1. — 4 Sur un bus-relief inédit du cabinet
de M. Brunei de Presles.
 
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