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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0030
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u li ti L i P 15 ii

NOUVELLE PRIME GRATUITE DE LÉCLIPSE

DONNÉE * TOUS LES NOUVEAUX ABONNÉS D'UN AN OU AUX

ACTUELS QUI RENOUVELLERONT LEUR ABONNEMENT D'UN AN PAR ANTICIPATION

L'ÉCLIPSÉ a acquis le droit d'offrir en prime à ses abonné» le nouveau volume de Touchatout :

LES 50 LETTRES RÉPUBLICAINES DE GERVAIS MARTIAL

Formant un beau et fort volume grand In-8°

Toute personne qui prendra un abonnement d'un an ou qui renouvellera, par anticipation, son abonnement, également pour un an aura le droit de
retirer gratuitement dans les bureaux de f Eclipse un exemplaire des 50 LETTRES RÉPUBLICAINES DE GERYAIS MARTIAL. — Les abonnés des départe-
ments qui désireront recevoir le volume à domicile devront envoyer 8 fr. 80 c, représentant le prix de l'abonnement et les irais de port de la prime.

LA LOI MILITAIRE

La loi militaire, telle qu'elle fonctionne maintenant, est
une des lois les plus justes et les plus utiles que nous ayons
ques.

Elle est juste, en ce que tous les hommes sçmt appelas
sous les drapeaux et que chacun doit payer nersennollement
l'impôt du sang à son pays.

Je sais bien qu'il y a quelques objections à faire contre la
durée du service et contre ce qu'on, appellp le volontariat
d'un an; mais, à la première de ces, objections, il est facile
de répondre que ces cinq années sp réduisent à quatre, at-
tendu que généralement on n'appelle la classe que six mois
après qu'elle a tiré, et que, presque toujours, on envoie en
congé illimité les bons sujets six mois avant leur libération.
Ceux que l'on garde jusqu'au dernier jour sont, pour la plu-
part du temps, les indisciplinés ou les paresseux.

Quant à la question des volontaires d'un an, elle est plus
difficile à étudier. C'est, en pffet, un privilège accordé à
quelques-uns ; mais il faut avouer que ce privilège ne peut
se comparer ni à celui du remplacement militaire ni à celui
de l'exonération.

Autrefois, le riche, pour quelques miniers de francs, en-
voyait un pauvre se battre à sa plpcc ; puis l'Empire trouva
quelque chose de plus hypocrite, mais de tout aussi immo-
ral.

Sous prétexte de supprimer le cumm^o de chair humaine,
le gouvernement se mit à la place de l'agent de remplace-
ment ou du marchand d'hommes, et l'on inventa ce mot
nouveau l'exonération, qui sonnait mieux que le remplace-
ment, mais qui signifiait la même chose. En effet, c'était
l'État qui disait au père de famille : « Donne-moi 2.400 francs
et ton fils sera remplacé ! »

L'État mentait, car il n'appelait pas un individu libre de
tout engagement à la place de celui qui payait et ne lui di-
sait pas : « C'est aux frais d'un tel que tu es sous les armes. »

Non. 11 fourrait cet argent dans nne caisse appelée Caisse
de la dotation de l'année, et sur cette caisse payait ce qu'on
appelait la primo de réengagement à tous les militaires qui
voulaient bien rester dans l'armée, une l'ois leur temps obli-
gatoire accompli. La plupart du temps, le nombre de ces
réengagés n'était pas égal à celui des exonérés et il en ré-
sultait deux choses :

1° Qu'on ne remplaçait pas, dans l'effectif, les exonérés
qui y manquaient et que, par conséquent, le nombre des
combattants sur le papier différait singulièrement de celui
qui existait sou? les drapeaux ;

'2° Que la Caisse de la dotation de l'armée, par suite de
cette différence, était en excédant. Cet excédant, disait-on,
était désigné à améliorer le sort des vieux sous-officiers et à
une foule d'autres fondations militaires extrêmement ingé-
nieuse^.

Malheureusement l'Empire ne put exécuter ces beaux
projets, parce qu'un beau jour, on ne retrouva plus la
Caisse de la dotation. On n'p|a trop la chercher, de peur de
faire savoir à tout le monde ce qu'elle était devenue.

Cependant il arriva encore une autre chpse, c'est que, par
cette prime de réengagement, on avilit, pour ainsi dire, le
soldat, en en faisant un mercenaire, c'est-à-dire un homme
qui ne donnait plus son sang, mais qui le vendait.

On criait bien haut qu'on avait voulu supprimer la rem-
plaçant, cet être que les militaires méprisaient et qu'ils ap-
pelaient cochon vendu, et on transformait, au contraire, en
remplaçants tous ceux qui voulaient rester dans l'armée
pour en faire leur carrière.

Aujourd'hui tout cela n'existe plus. On ne peut pas plus
se faire remplacer que se faire exonérer.

Le volontariat (un mot qui est faux, puisque rien n'est
moins volontaire), le volontariat, dis-je, a été inventé pour
des jeunes gens qui ont une profession dans laquelle on
ne peut supporter une absence de cinq années. Un garçon
qui étudie la médecine, le droit, la chimie, la mécanique,
la banque, le commerce, qui est chef de maison, qui dirige
une grande exploitation agricole ou industrielle, ne peut
absolument pas perdre cinq ans.

Il passe un examen pour qu'on puisse être sûr qu'en
effet il aurait réellement à perdre, et, pendant qu'il reste
sous les drapeaux, on le fait travailler de manière qu'en un
an, il en sache autant que les autres en cinq.

1. Fragment de la Lettre à mon frère de lait, que vient de publier
la Librairie illustrée. --- Priz ; 5 centimes la feuille. Même for-
mat et même aspect typographique que la Letlrs d'un cultivateur,
d'Erckmann ChatrianJ

Certaines personnes disent : Soit! mais pourquoi exiger
quinze cents francs ? C'est vrai, dans une démocratie on ne
devrait pas mêler l'argent à ces choses sacrées; mais enfin
toutes les lois peuvent être améliorées, et puis... et puis
nous, n'avions pas à espérer de la majorité de l'Assemblée
des lois démocratiques. Celle-là est patriotique et c'est
beaucoup. Les lois militaires de la royauté et de l'empire
étaient infâmes, elles.

Il y a d'autres objections encore. Ainsi, quelle que soit
l'intelligence d'un jeune homme, une année n'est pjis tou-
jours suffisante pour en faire un soldat, t^pdjs qu'il n'est
pas besoin de cinq années pour former au maniement des
armes même un individu qui n'a pas beaucoup de cprvoUe.

Je suis certain que, lorsqu'on reverra la loi, on augmen-
tera le temps d'apfivité des volontaires et l'on diminuera
celui des conscrits. On arrivera probablement à i|n terme
moyen pour tout le monde, excepté pour les individus de
mauvaise vplonté.

Mais ces volontaires ne jouissent d'un privilège iup Étn-
dantlapajx ; en temps de guarr-p, ils sont appelés spus les
drapeaux- comme tons les autres, çp trtU n'a jamais t'xjstlS
squs la monarchie ni sous l'empire.

Al) ! qui, les royalistes et les honapartistps crient après
cette loi pur-ce qu'elle prescrit l'égalité devant le devoir.

Ils ont encore d'autres raisons de 1* détestef.

En forçant tout le monde à servir, pn rassemblant, pen-.
dapt Je*, grandes manœuvres, tou{p, la jpunossp de la nation,
sans distinction de classes, elle fait du régiment une grande
école où l'Ignorant apprend et où le savant 'ait part à son
camarade 4° ce qu'il sait ; où l'ouvrier do la ville prend
quelques-unes des qualités de l'homme des champs et pu,
celui-ci gagne en intelligence et en esprit d'indépp.pdanpp à,
ce contact i QÙ l'homme de profession manupllp prend un
peu de science, et où l'homme de bureau et do cabinet
prend pn pou, de force.

Il est défendu, et avec raison, de s'opepper de 'politique
sous les armpa, et, tout en observant respectueusement
cette juste défense l'année sura l'école où, sans qu'elles
s'en aperçoivent, toutes les classes de la société viendront
se fondre, pendant quelque temps, et apprendre à se con-
naître et à s'estimer les unes et les antres, lie pptfe manière,
elles y prendront peu à peu des mœurs politiques et sau-
ront que celui-là seul peut parler de ses droits, qui connaît
ses devoirs ; que la liberté de chacun s'arrête où commence
celle de son vq|si«; qpe l'égalité n'est Que la justice; que,
dès qu'on est sous le drapeau, on est devant la patrie, et
que dès que la patrie commande, tout le mpnqe doit obéir.

Ah ! oui, les rêveurs de coups, d'Etat et autres escamo-
teurs de Républiques détestent la lai militaire, parce qu:Qn
ne peut pas acheter une armée composée de tous les ci-
toyens, que les deux-décembre ne sont pas possibles contre
un peuple dont tons les hommes jusqu'à 40 .ans sont des
soldats et qu'enfin les pêcheurs en eau trouble ne peuvent
gouverner qu'en entretenant cjps malentendus entre le
peuple et la bquFgeoisie, les gens des Y",les eÇ peux des
campagnes, la nation et l'armée, etc., ete., e'est-à-dire en
empêchant les différentes classes de citoyens d'avoir entre
elles des relations qui leur prouveraient que leurs intérêts
sont les mêmes.

EDOUARD SIEgECKER

CHOSES ET AUTRES

Le carnaval des affiches électorale* de toutes les dimen-
sions, de toutes les couleurs et de tpus les styles, a. cpni-
mencé sur les murailles de Paris.

Un afficheur s'était arrêté, hier, devant un malheureux
mur déjà chargé d'innombrables carrés de papiers de
circonstance, et y étalait avpc son piaçeau une nouvelle
affiche d'un candidat spontané do la dernière heure.

Passent deux gavroches; l'un d'eux s'aurête et veu^
attendre que l'opération so|t terminée pour lire la prose du
candidat.

—- Laisse donc, dit l'au|*g en l'entraînant. Qu'é que tu
yeux voir? C'est toujours |a même colle et les mêmes
couleurs 1

M. Lafon de Saint-Mur, qui se portait dans l'Aveyron,
comme sénateur, a tenu à apprendre à ses électeurs pour-
quoi il a voté la guerre, en 1870.

Nous ne voyons pas l'utilité de revenir sur ce détail
de notre histoire; et, quoique M.Lafon de Saint-Mur ait été
nommé, il n'apas obtenu un succès semblable à celui qu'il
eut un soir d'une réception du temps de l'empire.

Le domestique à qui il donna son nom, ne l'avait pas saisi
très-nettement, et annonça d'une voix éclatante :
— Monsieur Plafond et cinq murs !
Tableau !

Ce nom propice aux jeux de mots nous rappelle celui
de M. Cucheval-Clarigny...

C'était au temps de Louis-Philippe. Un matin, M. Cucheval,
qui remplissait déjà une fonction politique, était nommé,
dans |e Mmteur d'alors, 'à je ne sais plus quel nouvel

emploi.

fep lendemain, ou le soir même, on répétait dans tout
RitfiS Que M, Cucheval cumulait.

Je ne m'étonne plus si on accuse certains journaux de se-
mer l'immoralité. Plusieurs de nos confrères annoncent
euttp semaine une Société dont les opérations très-ingénieu-
ses se résument dans son titre :

RECONSTITUTION DU CAPITAL.

Deux dempiselles qui ont suivi avec beaucoup d'attention
le nr-pcès Marambot virent l'autre jour cette mirifique an-
nonop.

— Qp peut réellement reconstituer son capital, dit l'une.

— Mais tu vois bien, répondit l'autre, voici l'adresse : rue
de ProvenGe, n°...

— pt} b.|en, alors, pourquoi nous gêner ? Allons-y !

Créer un journal et le faire réussir est une chose difficile
Dieu sait ! Les plus habiles y perdent souvent leur latin et
l'argent.... des autres.

Le roi de Birmanie a résolu le problème du premier coup.
Il vient de fonder un journal en édietant la peine de mort
contre tout sujet qui ne serait pas abonné.

Je vois d'ici l'avis trimestriel :

« Les personnes dont l'abonnement expire sont instam-
ment priées de le renouveler, afin de ne pas éprouver le
désagrément d'avoir le ventre ouvert et la tête coupée. »

Ce que je (Us là, est tellement exact que je pourrais nom-
mer lp rédacteur judiciaire d'un grand journal de Paris à
(jui l'on a plfert la rédaction en chef dudit journal à des
conditions très-brillantes.

— Seulement, lui dit l'envoyé du roi des Birmans, vous
aurez un censeur qui relira les articles et biffera ce qui lui
semblera inopportun.

— Un censeur ?

— C'est dan» votre intérêt; si le roi voyait quelque chose
qui lui déplut, il serait capable de vous faire trancher la
tête.

— Merci ! mftis je refuse ; je n'aime pas les journaux où
l'on fait des coupures.

Où la philosophie va-t-cjlo se nicher ?

Un paysan avait des. soupçons plus que justifiés sur ce
qui restait do yprtu à sa feminç.

Un voisin pfficieux; comme il y en a toujpprs, vint un
jour l'avertir que l'épouse infidèle avait donné un rendez-
Vous à son amant dans la grange.

— Ça m'est égal, répondit le paysan, pourvu que l'aire
soit libre quand je veux hattre rqon blé.

6EORGES STENNE.

Ga^ett© à la main

Nous voici — encore une fois — en pleine fièvre électo-
rale. Tout parti

A ses gages

Compte cent candidats qui parlent cent langages :
Uaussmann, Thiers, Barodet, — Babel est dans Paris !

Babel — et Charcnton aussi. Les murs sont tapissés
de professions de foi de toutes les couleurs. Des Gagne de
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