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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0035
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L'ÉCLIPSE

La nuit tous les chats sont gris, et malgré cela ils se pro-
mènent sans broncher sur les gouttières.

Les explosions de lampe à pétrole sont des accidents de
lumière.

L'autre jour un bonapartiste m'aborde en me disant :
« Prêtez-moi votre oreille. » Moi de lui répondre : « Vous
n'avez donc pas assez de celles de votre jeune prince. »

Quand on se marie avec une cocotte on ne l'épouse jamais
en première noces.

Battez la girafe au-dessous de la tete, vous frapperez un
grand coup.

J'aime mieux les fresques cïe .Michel-Angequeles frasques
de Alonet.

Le fruit do la chasse, c'est la poire à poudre.

- On parle des fortesjambcs d'Hercule, et pourtant Hercule
en filant jouait des fuseaux.

Mon cordonnier est un véritable Protée, il change de for-
ces à chaque instant.

lion docteur m'a coupé la fièvre, et pourtant il n'est pas
ehirurgien.

Dans toute œuvre dramatique, il faut que l'intrigue soit
nouée, mais pas avec des ficelles.

HIPPOLYTE BR10LLET

Gazette à la ïxxnin

L'Étrangère,

« J'ai appris à mes dépens qu'au théâtre, tout au con-
traire do ce qui arrive dans la nature, les jouissances sont
pour l'enfantement, et qu'après l'enfantement commencent
immédiatement les douleurs. »

Je me demande, en vérité, à quelle époque, en quelle oc-
casion et à propos de laquelle de ses pièces, M. Alexandre
Dumas a pu éprouver ees « douleurs » et émettre cotte ré-
flexion qu'il a signée sur uij. album.

t'n effet, si je fais la part des ennuis passagers qui l'ont
entravé au début, et si j'excepte la Question d'Argent, le Père
prodigue, l'Ami des Femmes, quelle vie, quelle œuvre ont pré-
senté une suite de succès plus éclatants, plus unanimes et
plus impétueux ?

Pour lui, les soirées triomphales se suivent et se res-
semblent, sans solution de continuité et sans amoindrisse-
ment de gloire :

Hier, les Danicheff à l'Odéon...

Aujourd'hui, l'Étrangère à la Comédie-Française.

Les grands journaux se sont précipités sur l'Étrangère
avant môme la fin de la première représentation.

Ils l'ont découpée en morceaux ; ils l'ont débitée en tar-
tines ; ils l'ont servie à leurs lecteurs par scènes, par actes
tout entiers, encore chauds des acclamations et des bravos.

Tout le monde en connaît l'imbroglio hardi, les surprises
téméraires, les péripéties saisissantes, les traits d'esprit, les
cris du cœur, les théories originales, les paradoxes pétil-
lants, les phrases acérées et le nœud plus que gordien tran-
ché par l'épée de l'Américain Clarlcson.

Jamais peut-être les excellents artistes du Théâtre-Fran-
çais ne se sont élevés à un aussi haut degré de perfection.

Jamais Got n'a été plus mordant et plus incisif, plus bon-
homme et plus brave homme à la fois.

Jamais Madeleine Brohan n'a montré plus d'aisance su-
perbe, de verve étincelante, de beauté dominatrice et de
charme faseinateur ; Mounet-Sully, plus de passion ; Thiron,
plus d'émotion et de naturel ; Febvre et Coquelin, plus de
goût, de tact, de mesure et de talent de composition.

Quant à Mllcs Croizette et Sarah Bernhardt, elles m'ont
simplement confondu.

Je ne me doutais pas que celle-ci eût ces qualités de con-
centration, de vigueur et d'ironie. La vipère, lorsqu'on l'ir-
rite, ne se redresse pas avec plus de méchanceté froide
dans l'œil, avec un sifflement plus terrible et plus aigu.

Je ne croyais pas davantage que MUo Croizette pût trouver
des accents aussi pathétiques, aussi touchants et aussi vrais.

Le type charmant qu'elle a créé, plein de fierté et de pu-
deur, où le. devoir est aux prises avec l'amour, offre l'un des
spectacles les plus émouvants que puisse présenter l'àme
humaine.

... Ma foi, puisque je suis au Théâtre-Français, j'y reste
pour vous raconter une amusante historiette qui courait,
lundi soir, les loges et le foyer :

Un auteur, — qui n'est pas-M. Alexandre Dumas, — vient
lire une pièce à ces Messieurs et à ces Dames de la Comédie.
Au moment où il va commencer, une voix douce, mais en-
nuyée, — qui n'est pas la voix de M"' Croizette, — soupire
ce desideratum :

— Mon Dieu ! que je voudrais donc pouvoir aller prendre
mon bain !

L'auteur, qui a droit à plus d'égards, se retourne :

— Allez-y, Mademoiselle, et' que Dieu vous fasse la grâce
d'y rester au fond de l'eau !

Ici, l'on vote.

Un de nos amis rencontre, dimanche matin, dans la ban-
lieue, un paysan qui s'en allait, en toute hâte, porter sou
bulletin à la Mairie.

— Eh ! l'homme, où allez-vous? demande notre ami.

— Je m'en vas voter donc.

— Pour qui ?

— Begardez : c'est imprimé.

Et le paysan tend son bulletin. L'autre, après l'avoir re-
gardé, reprend avec chaleur:

— Malheureux ! on a abusé de votre candeur. Vous allez
voter, — sans le vouloir, — pour un ennemi de la France.
Prenez ce bulletin, si, comme moi, vous désirez le bonheur
du pauvre peuple...

— Si je l'désire, l'bonheur du peuple!... Donnez-moi votre
papier tout de suite... Je cours l'enfoncer dans la boîte !...

ns se séparent ; mais, au bout de qnelques minutes, notre
ami réfléchit:

— J'ai fait une sottise de ne pas avoir retiré à ce rustre
son premier bulletin. L'imbécile est capable de se trom-
per....

Et il s'en va à la mairie pour retrouver le paysan. Il le
rejoint en effet, mais trop tard. L'homme des champs a voté.
Notre ami le questionne :

— Es-tu bien sûr, au moins, de ne pas avoir confondu?...

— Oh toui, soyez tranquille, allez. Votre papier est dans
la boîte...

— Et qu'as-tu fait du tien ?

— Le mien? L'mauvais? J'suis joliment content. J'ai ren-
contré à la mairie un de mes voisins qui m'a fait un tas de
misères. Il allait voter pour votre candidat. Ça m'a fait de
la peine de penser qu'une canaille pareille voterait pour le
bonheur du peuple...

— Et alors ?

— Alors, jiui ai subtilisé son bon bulletin. J'iui ai donné
le mauvais à la place et je n'iai pas quitté qu'il ne le fourre
dans la boîte.

XX
Récoltes.

Un médecin, entrant à l'hôpital, à l'infirmier de salle :

— Combien de décès?

— Neuf.

— Comment cela? J'ai prescrit dix ordonnances.. <

— C'est vrai ; mais le dixième n'a pas voulu prendre la
médecine.

Un mari regrettait la perte de sa première femme en pré-
sence de la seconde :

— Mon ami, répliqua celle-ci, personne plus que moi ne
saurait regretter votre première compagne, — car, si elle
n'était pas morte, vous ne m'auriez pas épousée.

M. de Talleyrand jouait au whist avec un imbécile pour
partner.

— Comment la fortune vous traite-t-elle ? lui demanda
quelqu'un.

— Pas trop mal, répondit le diplomate, quand on consi-
dère que j'ai trois adversaires contre moi.

ï-e père et le fils.

J'ai parlé tout à l'heure d'Alexandre Dumas fils. Je veux
parler un tantinet de cet excellent, de ce spirituel, de cet
incomparable Alexandre Dumas père.

Du temps que l'auteur de l Etrangère était encore garçon
et qu'il habitait son petit hôtel de la rue de Boulogne, — ou
de Calais, — son père arrive, un jour, un paquet sous le
bras :

— Que diable portes-tu là? interroge Alexandre junior.

— J'apporte un poulet extra-fin, que je désire accommo-
der moi-même. Ne te dérange pas. Je. descends à la cui-
sine.

En voyant descendre Dumas père, Louise, — la bonne de
Dumas fils, — fait la grimace. L'auteur d'Anton;/ demande
du persil.

— Je n'en ai pas, riposte Louise sèchement.

— C'est bien; je vais moi-même en chercher.

A table, en mangeant le poulet :

— Figure-toi, raconte le papa à son fils, que j'ai eu un
mal diabolique pour trouver ce qu'il me fallait, — un sim-
ple bouquet de persil.... Je n'avais qu'un louis sur moi, et
la fruitière n'avait pas de monnaie pour me rendre....

— Comment as-tu fait, alors ?
i— Je lui ai laissé le louis.

— Pour le bouquet de persil ?

— Ma foi, oui. Je lui ai dit que la monnaie était pour ses
petits enfants. Elle en a quatre, la malheureuse !

La physionomie de Dumas fils se rembrunit.

— Voyons, continue Dumas père, ne me gronde pas,
Alexandre. Ces pauvres gens ont si rarement de pareilles
aubaines. Si tu avais pu voir leur joie !...

— Mon Dieu, papa, tu ne me comprends pas. Ce n'est
certes point pour le louis. Mais, enfin, on est toujours à par-
ler de tes dépenses folles. De ton côté, tu fais tout ce que
tu peux pour donner pâture aux mauvaises langues.... —
Voilà une femme à qui ru as donné vingt francs, n'est-ce
pas ?...

— Eh bien ?

— Eh bien! gageons qu'elle va dire du mal de toi pour
cinquante.

mÊM^^M #><: ,

Au foyer de l'Opéra.

MUe de M..., une danseuse, est en train de faire sa généa-
logie :

— Mon père était chevalier de Malte....

— Tiens ! interrompt quelqu'un, je croyais que les cheva-
liers de Malte faisuiont vœu de célibat.

— Qui est-ce qui vous dit le contraire? Mon père ne s'est
jamais marié. WiWj^3"U>*'

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