Ls Ë G L l P S I
La République sans républicains, c'est comme qui dirait
un beafteck sans viande.
On dit « ennuyeux comme la pluie » et pourtant c'est
surtout lorsqu'il tombe de l'eau que le temps fuit.
Chaque troupier a le sac ; c'est ce qui constitue la fortune
des armes.
Les opinions de M. Jouvin du Figaro ont du poids, mais
ses articles sont encore bien plus lourds.
Ce n'est pas à la femme qui fait sa poire que je donnerai
jamais la pomme.
M. de Lorgeril est un nourisson des Muses, élevé à
boire.
HIPPOLYTE BRIOLLET
11
JEAN MARGARIT
Jean Margarit, le nouveau roman de M. Gustave Graux,
que vient de mettre en vente la Librairie illustrée, a eu
l'heureuse chance d'être signalé à l'attention du public par
la presse réactionnaire, lorsqu'il parût en feuilleton dans
la République française et qu'il produisit une si vive et si
légitime sensation. Le Français, organe de feu M. Buffet etde
la coalition de combat qui a fait du cléricalisme sa dernière
forteresse, ne" craignit pas de le dénoncer à l'autorité comme
une œuvre dangereuse dirigée non-seulement contre la reli-
gion, mais encore contre ceux qui la pratiquent, et capable
de pousser au crime quiconque aurait te malheur de le
lire. L'honnête feuille, avec cette délicatesse qui lui est
propre, mêlait à sa diatribe le souvenir de la Commune et
des otages et prédisait de nouveaux massacres dont toute la
responsabilité pèserait sur la tête du pauvre Jean Margarit.
Ces excitations ridicules n'ont eu d'autre effet que d'attirer
un peu plus l'attention vers l'étude de mœurs cléricales
qui se présente actuellement aux lecteurs sous la forme
plus sévère du livre. L'opinion publique s'est déjà pronon-
cée. Jean Margarit est une œuvre saine, d'un intérêt: puis-
sant, d'une opportunité qui éclate à chaque page et qui de
plus, sous la forme attachante du roman, renferme une
forte' leçon. La religion n'y est pas attaquée, quoi qu'on en
ait dit; mais ses pires ennemis, ceux qui la déshonorent,
qui l'exploitent à leur profit et qui n'aspirent par elle qu'à
s'emparer du gouvernement de la famille pour arriver à
celui de l'Etat, y sont montrés tels qu'ils sont : de là leur
colère. Drame poignant, profondément vrai, faisant voir à
nu le mal du vieux monde s'acharnant à ronger le monde
moderne, Jean Margarit est la lutte d'un honnête homme,
d'un époux, d'un père, contre le cléricalisme sous toutes
ses formes. On devine aisément ce qu'une telle donnée a
dû fournir d'éléments d'intérêt. Ce livre est certainement
appelé à un très-grand succès.'
Gazette a la. rrialri
La semaine qui va s'ouvrir est appelée à voir l'Institut
renforcer son giron d'une paire d'Immortels. Comme chante
le poëte :
Deux fauteuils à remplir. — Fête à l'Académie 1
Le marteau retentit sur la porte endormie,
Et les vieux sénateurs reprennent dans leur coin
L'importance de ceux dont un autre a besoin.
Approchez, candidats. — Vous avez, page à page,
Des Nestors du métier feuilleté chaque ouvrage,
Et Dieu sait que de fois sur ce travail pieux
Vous avez, en bâillant, clos doucement les yeux.
Faiblesse que j'excuse. Ah! dam! tout n'est pas rose
Sur le sentier qui mène à l'immortalité.
Mériter le fauteuil? C'est déjà quelque chose,
Mais il ne suffit pas de l'avoir mérité.
Contre Alfred de Musset on vote pour Ampère,
Lamennais ni Balzac ne l'ont point obtenu,
Et monsieur de Falloux prend place où Dumas père
Non plus que Béranger n'est jamais parvenu.
Cette fois, quatre concurrents sont en présence : MM. Ma-
nuel, Edouard Fournier, Boissier — ??? — et Arsène Hous-
saye.
Qui arrivera premier dans ce steeple-fauteuil ?
Les Anglais répondraient : That is the question! les Italiens :
Chilosa! et les Français, — ceux qui ne font point partie
de la docte Compagnie : On n'a jamais pu savoir!..
En attendant, les visites laïques et obligatoires ont com-
mencé...
J'écris : laïques, parce que Monseigneur Dupanloup a
donné sa démission.
Une mine Lio^uisable d'anecdotes, cet usage des suffra-
ges mendiés à domicile.
Lorsque défunt M. Mazères so présenta, il lui fallut, natu-
rellement, à chaque nouvelle visite, décliner son nom et
ses titres.
Quand je dis : ses titres, c'est une hyperbole. Je veux dire:
sa moitié de titre. Vous n'ignorez point, en effet, que le chef-
d'œuvre de cet écrivain est un drame : (a Mère et la Fille, en
collaboration avec M. Empis.
Lorsque M. Mazères arriva chez M. Cousin, celui-ci le
reçut avec la fierté inhérente à un ami de madame de Lon-
gueville :
«— Qu'est-ce que vous avez fait, Monsieur? lui demanda-
t-il brusquement.
~- Monsieur, j'ai fait la Mère et la Fille.
Ici, l'académicien toisa le solliciteur d'un regard soup-
çonneux :
— La Mère et la fille?... La Mère et la fille?... Ah çàl mais
11 me semble que nous avons déjà nommé quelqu'un pour
cela!...
(I) Jean Margarit, par Gustave Graux. Librairie illustrée, 16,
rue du Croissant. Vol. in-18, 3 francs.
Aux courses de Chantilly.
Deux de ces jolies créatures que Joseph Prudhomme ap-
pelle « des hétaïres » se pavanent sur la pelouse. Passe une
charmante personne dans un coupé élégant. Elle échange
un salut avec l'une des deux promeneuses.
— Qui est-ce ?iinterroge l'autre.
— C'est la petite P.... du Vaudeville. Une fille très-aima-
ble. Désires-tu que je te mène chez elle?
— Ah ! ma foi, non, ma chère : je ne veux plus faire de
nouvelles connaissances...
— Qu'en hommes.
Au requiem de Verdi.
— Est-ce que ce n'est pas Mm0 de T... que j'aperçois dans
cette baignoire, — en deuil?
— Oui, elle vient de perdre son mari et elle ne s'en plaint
pas.
— Bon, je comprends : elle est dans la lune de miel de
son veuvage.
Au moulin de la galette
Le jeune homme. — Ainsi, mademoiselle Amanda,
vous ne pouvez pas me sentir ?
La jeune fille. — Je ne dis pas cela: je ne suis pas si
grossière !
Le jeune homme. — Il m'est permis d'espérer alors ?
La jeune fille. —Pas maintenant... Plus tard... Nous
verrons...
Le jeune homme. — Toujours plus tard! C'est assom-
mant ! Pourquoi plus tard ?
La jeune fille. — Comme vous êtes curieux!... Eh
bien, apprenez que j'aurais peur ,que ça ne vous portât
malheur...
Le jeune homme. ~- Comment?
La jeune fille. — Oui, à cause du nombre : vous
seriez justement le treizième...
Le jeune homme. — Le treizième ?... Ah! bigre!,..
La jeune fille, tendrement. — Attendez!...
Porte-Saint-Martin. — L'Espion du Roi.
La Suède « gémit sous le joug » du Danemarck. Les pa-
triotes suédois conspirent pour se tirer de cette situation
désagréable. Une femme du peuple, qui a pénétré leur
secret, le livre au tyran Christian II, pour obtenir la grâce
de l'un de ses fils compromis dans le complot. Les conjurés
sont arrêtés, — et c'est celui-là même que sa mère a voulu
sauver qu'ils accusent de les avoir trahis !...
Heureusement une bonne émeute débarrasse Stockholm
des Danois. Tout s'explique, M. Bégnier est reconnu inno-
cent. Il épouse Mlle Dica Petit. Mais quel besoin y avait-il
de massacrer tant de braves gens pour arriver à ce résul-
tat?...
Au premier acte, on coupe le cou à une douzaine de per-
sonnes; au deuxième, on tue un enfant de seize ans; au
troisième, le chevalier Gérard de Soreuil expédie en cinq mi-
nutes deux officiers de Christian II; au cinquième, Marthe
Tolben, la femme du peuple, est frappée mortellement en
ouvrant à Wasa les portes de la ville...
Au quatrième, il y a eu une véritable boucherie de Sué-
dois et de Danois...
Au dénouement, enfin, il était question de faire mourir
Paul Deshayes ; mais celui-ci s'y est opposé en disant :
— Ce n'est pas sur mon engagement.
Taillade a composé avec infiniment d'habileté le person-
nage d'un espion pour le bon motif qui rappelle par plus
d'un point le Lorenzino d'Alexandre Dumas et le Lorenzaccio
d'Alfred de Musset, — et Deshayes est superbe d'originalité,
de pétulance et de belle humeur dans le rôle épisodique
d'un gentilhomme français qui traverse l'action de l'éclat
de ses saillies et des éclairs de son épée.
Mais dans quelle prose singulière est écrit ce mélo-
drame !
Parlant de Christian II, une noble Suédoise dit :
— Depuis la mort de sa maîtresse, ce tyran, qui L'ÉTAIT
déjà, L'EST devenu bien davantage !...
Plus loin, lorsque les arquebusiers du roi tirent sur son
maître sans l'atteindre, le valet de Gérard s'écrie :
— Voilà des pruneaux pour des prunes /'.'..
La phrase ne serait point déplacée dans la bouche d'un
titi parisien...
Mais à Stockholm — en 1523, — chez un contemporain de
François Ier, ça n'est rien raide !
Français. •— Le luthier de Crémone
Une intrigue légère comme un souffle, des vers d'une
grâce tendre et émue, tel est le Luthier de Crémone que l'on
applaudit aux Français. M. Coppée est passé maître en l'art
des jolies bagatelles de l'harmonie et du sentiment. Coque-
lin, Thiron, Laroche et M110 Baretta ont joué cette bluette en
perfection. Une anecdote à propos de Thiron :
Lorsque Rachel alla en Russie, Thiron l'accompagna. On
débuta par Marie Stuart. Thiron représentait un capitaine
des gardes :
— Vous êtes un peu petit, lui avait dit la tragédienne,
mais avec de hauts talons à vos chaussures...
On donne la pièce. Thiron entre en scène. Un immense
éclat de rire part de tous les côtés; dans la loge impériale,
le Czar lui-même se tord...
Notre comédien, interloqué, se retourne...
Qu'aperçoit-il derrière lui?....
Une rangée de gardes dont le moins grand avait six
pieds!...
Ce jour-là, la figuration avait été prise dajas un régiment
de cuirassiers !
Menus-Plaisirs
Ils ont rouvert — pour fermer plus vite <m avec l'Arche-
Marion, opérette en trois actes de MM. Dutertre et Com-
merson. J'ai demandé à un camarade qui en sortait :
— Eh bien, vous êtes-vous amusé?
Le camarade m'a répondu :
— Ah! sapristi!... Si j'avais su!.... C'est moi quî aurais
mis mon parapluie dans ma stalle et qui serais resté accro-
ché au vestiaire I
SîAR<
PUBLICATION DE LA LIBRAIRIE ILLUSTRÉE
en vente chez tous les libraires de frange
ENCYCLOPÉDIE UNIVERSELLE
des
CONNAISSANCES
PRATIQUES
Comprenant des renseignements complets sur tous les sujets
usuels.
OUVRAGE INDISPENSABLE AUX FAMILLES
Rédigé par A. BITARD
Avec le concours de savants et d'hommes spéciaux.
SOMMAIRES DES MATIÈRES O^UI SERONT TR4ITÉES DANS L'OUVRAGE :
Choix et entretien de l'habitation. — Cuisine et pâtisserie. — Soins
à donner aux vêtements. — Hygiène et médecine. — Chimie usuelle.
Jeux de société, billard, etc. — Récréations scientifiques. — Prestidi-
gitation. — Travaux de dames. — 'Jardinage.. — Soins à donner aux
animaux. — chasse. — Pèche. — Gymnastique. — liquitation. — Na-
tation. — Canotage. — Lois usuelles. — La politesse et le savoir-
vivre, etc., etc.
L'ENCYCLOPÉDIE UNIVERSELLE par l'étendue et la va-
riété des petits traités qu'elle renferme, l'intérêt des matières
qu'elle traite, la nature éminemment pratique, de ses renseigne-
ments, le soin Consciencieux qui a présidé h sa composition, aussi
bien que par sort extrême bon marché, n'a d'équivalent nulle
part. L'ENC'YCLOPEDIE a, en conséquence, sa place marquée
dans toutes les bibliothèques, à la campagne comme à la ville.
Prix de l'Ouvrage formant un très-beau volume: 5 francs
Envoyer 6 francs à l'éditeur, 16, rue du Croissant, pour
recevoir l'ouvrage franco de port.
Petite Gazette
Ùtà L A M T£ JUrtf g ^ /
A. h um a « * t , &e»ivrxt pô&Jtiû «&
S> 10 i». ttXuefJoto .
DÉCOUVERTE UTILE
Récompensée par la Société d'encouragement pour l'industrie
nationale.
« L'encre ordinaire a deux défauts qui viennent atténuer
ses qualités. Elle ne conserve sa fluidité qu'en restant non
oxydée ; elle se transforme dans l'encrier en boue noire,et de
là la nécessité de laver fréquemment l'encrier en perdant
l'oncrc qu'il contient. |H^Ugawtr.
« A ces deux défauts de l'encre ordinaire, est venu s'en
joindre un troisième depuis l'introduction des plumes métal-
liques. Cette encre acide provoque, en effet, l'oxydation du
fer, et met promptement hors de service notre plume pré-
férée.
• ..••»•' •»•.. t. • «
« L'Encre-poudre-Ewig , dissoute simplement dans
l'eau, constitue une encre d'un bleu noir-très-foncé. Comme
cette encre est alcaline, elle conserve sans altération la plume
métallique, qui reste intacte, même au bout de plusieurs-
mois d'usage, et toujours prête à servir.
« L'écriture obtenue avec cette encre est, aîi moment
même où on la trace, d'un noir assez foncé pour per-
mettre d'écrire dans des lieux peu éclairés. , ..
« De plus, l'encre nouvelle n'est attaquable ni par l'acide
nitrique, ni par la solution de chlore ou de brome, ni par
l'acide chlorhydrique.
« Aux qualités que nous venons de signaler et qui doivent
la rendre d'un emploi très-étendu, cette encre joint la qua-
lité de pouvoir être transportée à l'état solide et consommée
sans perte jusqu'à la dernière goutte ; si l'encre s'est éva-
porée ou concentrée, il suffit d'ajouter de l'eau pour ramener
dans les conditions ordinaires l'encrier, où il ne se forme
point de dépôt et qui n'a jamais besoin d'être nettoyé.
« Les propriétés précieuses dont jouit l'encre nouvelle
sont bien appréciées de tous ceux qui ont commencé à en
faire usage. Une fois habitués à son emploi, ils ne peuvent
plus s'en passer. »
(Extrait du rapport présmté par M. Balard, de l'Institut, à la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale.)
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La République sans républicains, c'est comme qui dirait
un beafteck sans viande.
On dit « ennuyeux comme la pluie » et pourtant c'est
surtout lorsqu'il tombe de l'eau que le temps fuit.
Chaque troupier a le sac ; c'est ce qui constitue la fortune
des armes.
Les opinions de M. Jouvin du Figaro ont du poids, mais
ses articles sont encore bien plus lourds.
Ce n'est pas à la femme qui fait sa poire que je donnerai
jamais la pomme.
M. de Lorgeril est un nourisson des Muses, élevé à
boire.
HIPPOLYTE BRIOLLET
11
JEAN MARGARIT
Jean Margarit, le nouveau roman de M. Gustave Graux,
que vient de mettre en vente la Librairie illustrée, a eu
l'heureuse chance d'être signalé à l'attention du public par
la presse réactionnaire, lorsqu'il parût en feuilleton dans
la République française et qu'il produisit une si vive et si
légitime sensation. Le Français, organe de feu M. Buffet etde
la coalition de combat qui a fait du cléricalisme sa dernière
forteresse, ne" craignit pas de le dénoncer à l'autorité comme
une œuvre dangereuse dirigée non-seulement contre la reli-
gion, mais encore contre ceux qui la pratiquent, et capable
de pousser au crime quiconque aurait te malheur de le
lire. L'honnête feuille, avec cette délicatesse qui lui est
propre, mêlait à sa diatribe le souvenir de la Commune et
des otages et prédisait de nouveaux massacres dont toute la
responsabilité pèserait sur la tête du pauvre Jean Margarit.
Ces excitations ridicules n'ont eu d'autre effet que d'attirer
un peu plus l'attention vers l'étude de mœurs cléricales
qui se présente actuellement aux lecteurs sous la forme
plus sévère du livre. L'opinion publique s'est déjà pronon-
cée. Jean Margarit est une œuvre saine, d'un intérêt: puis-
sant, d'une opportunité qui éclate à chaque page et qui de
plus, sous la forme attachante du roman, renferme une
forte' leçon. La religion n'y est pas attaquée, quoi qu'on en
ait dit; mais ses pires ennemis, ceux qui la déshonorent,
qui l'exploitent à leur profit et qui n'aspirent par elle qu'à
s'emparer du gouvernement de la famille pour arriver à
celui de l'Etat, y sont montrés tels qu'ils sont : de là leur
colère. Drame poignant, profondément vrai, faisant voir à
nu le mal du vieux monde s'acharnant à ronger le monde
moderne, Jean Margarit est la lutte d'un honnête homme,
d'un époux, d'un père, contre le cléricalisme sous toutes
ses formes. On devine aisément ce qu'une telle donnée a
dû fournir d'éléments d'intérêt. Ce livre est certainement
appelé à un très-grand succès.'
Gazette a la. rrialri
La semaine qui va s'ouvrir est appelée à voir l'Institut
renforcer son giron d'une paire d'Immortels. Comme chante
le poëte :
Deux fauteuils à remplir. — Fête à l'Académie 1
Le marteau retentit sur la porte endormie,
Et les vieux sénateurs reprennent dans leur coin
L'importance de ceux dont un autre a besoin.
Approchez, candidats. — Vous avez, page à page,
Des Nestors du métier feuilleté chaque ouvrage,
Et Dieu sait que de fois sur ce travail pieux
Vous avez, en bâillant, clos doucement les yeux.
Faiblesse que j'excuse. Ah! dam! tout n'est pas rose
Sur le sentier qui mène à l'immortalité.
Mériter le fauteuil? C'est déjà quelque chose,
Mais il ne suffit pas de l'avoir mérité.
Contre Alfred de Musset on vote pour Ampère,
Lamennais ni Balzac ne l'ont point obtenu,
Et monsieur de Falloux prend place où Dumas père
Non plus que Béranger n'est jamais parvenu.
Cette fois, quatre concurrents sont en présence : MM. Ma-
nuel, Edouard Fournier, Boissier — ??? — et Arsène Hous-
saye.
Qui arrivera premier dans ce steeple-fauteuil ?
Les Anglais répondraient : That is the question! les Italiens :
Chilosa! et les Français, — ceux qui ne font point partie
de la docte Compagnie : On n'a jamais pu savoir!..
En attendant, les visites laïques et obligatoires ont com-
mencé...
J'écris : laïques, parce que Monseigneur Dupanloup a
donné sa démission.
Une mine Lio^uisable d'anecdotes, cet usage des suffra-
ges mendiés à domicile.
Lorsque défunt M. Mazères so présenta, il lui fallut, natu-
rellement, à chaque nouvelle visite, décliner son nom et
ses titres.
Quand je dis : ses titres, c'est une hyperbole. Je veux dire:
sa moitié de titre. Vous n'ignorez point, en effet, que le chef-
d'œuvre de cet écrivain est un drame : (a Mère et la Fille, en
collaboration avec M. Empis.
Lorsque M. Mazères arriva chez M. Cousin, celui-ci le
reçut avec la fierté inhérente à un ami de madame de Lon-
gueville :
«— Qu'est-ce que vous avez fait, Monsieur? lui demanda-
t-il brusquement.
~- Monsieur, j'ai fait la Mère et la Fille.
Ici, l'académicien toisa le solliciteur d'un regard soup-
çonneux :
— La Mère et la fille?... La Mère et la fille?... Ah çàl mais
11 me semble que nous avons déjà nommé quelqu'un pour
cela!...
(I) Jean Margarit, par Gustave Graux. Librairie illustrée, 16,
rue du Croissant. Vol. in-18, 3 francs.
Aux courses de Chantilly.
Deux de ces jolies créatures que Joseph Prudhomme ap-
pelle « des hétaïres » se pavanent sur la pelouse. Passe une
charmante personne dans un coupé élégant. Elle échange
un salut avec l'une des deux promeneuses.
— Qui est-ce ?iinterroge l'autre.
— C'est la petite P.... du Vaudeville. Une fille très-aima-
ble. Désires-tu que je te mène chez elle?
— Ah ! ma foi, non, ma chère : je ne veux plus faire de
nouvelles connaissances...
— Qu'en hommes.
Au requiem de Verdi.
— Est-ce que ce n'est pas Mm0 de T... que j'aperçois dans
cette baignoire, — en deuil?
— Oui, elle vient de perdre son mari et elle ne s'en plaint
pas.
— Bon, je comprends : elle est dans la lune de miel de
son veuvage.
Au moulin de la galette
Le jeune homme. — Ainsi, mademoiselle Amanda,
vous ne pouvez pas me sentir ?
La jeune fille. — Je ne dis pas cela: je ne suis pas si
grossière !
Le jeune homme. — Il m'est permis d'espérer alors ?
La jeune fille. —Pas maintenant... Plus tard... Nous
verrons...
Le jeune homme. — Toujours plus tard! C'est assom-
mant ! Pourquoi plus tard ?
La jeune fille. — Comme vous êtes curieux!... Eh
bien, apprenez que j'aurais peur ,que ça ne vous portât
malheur...
Le jeune homme. ~- Comment?
La jeune fille. — Oui, à cause du nombre : vous
seriez justement le treizième...
Le jeune homme. — Le treizième ?... Ah! bigre!,..
La jeune fille, tendrement. — Attendez!...
Porte-Saint-Martin. — L'Espion du Roi.
La Suède « gémit sous le joug » du Danemarck. Les pa-
triotes suédois conspirent pour se tirer de cette situation
désagréable. Une femme du peuple, qui a pénétré leur
secret, le livre au tyran Christian II, pour obtenir la grâce
de l'un de ses fils compromis dans le complot. Les conjurés
sont arrêtés, — et c'est celui-là même que sa mère a voulu
sauver qu'ils accusent de les avoir trahis !...
Heureusement une bonne émeute débarrasse Stockholm
des Danois. Tout s'explique, M. Bégnier est reconnu inno-
cent. Il épouse Mlle Dica Petit. Mais quel besoin y avait-il
de massacrer tant de braves gens pour arriver à ce résul-
tat?...
Au premier acte, on coupe le cou à une douzaine de per-
sonnes; au deuxième, on tue un enfant de seize ans; au
troisième, le chevalier Gérard de Soreuil expédie en cinq mi-
nutes deux officiers de Christian II; au cinquième, Marthe
Tolben, la femme du peuple, est frappée mortellement en
ouvrant à Wasa les portes de la ville...
Au quatrième, il y a eu une véritable boucherie de Sué-
dois et de Danois...
Au dénouement, enfin, il était question de faire mourir
Paul Deshayes ; mais celui-ci s'y est opposé en disant :
— Ce n'est pas sur mon engagement.
Taillade a composé avec infiniment d'habileté le person-
nage d'un espion pour le bon motif qui rappelle par plus
d'un point le Lorenzino d'Alexandre Dumas et le Lorenzaccio
d'Alfred de Musset, — et Deshayes est superbe d'originalité,
de pétulance et de belle humeur dans le rôle épisodique
d'un gentilhomme français qui traverse l'action de l'éclat
de ses saillies et des éclairs de son épée.
Mais dans quelle prose singulière est écrit ce mélo-
drame !
Parlant de Christian II, une noble Suédoise dit :
— Depuis la mort de sa maîtresse, ce tyran, qui L'ÉTAIT
déjà, L'EST devenu bien davantage !...
Plus loin, lorsque les arquebusiers du roi tirent sur son
maître sans l'atteindre, le valet de Gérard s'écrie :
— Voilà des pruneaux pour des prunes /'.'..
La phrase ne serait point déplacée dans la bouche d'un
titi parisien...
Mais à Stockholm — en 1523, — chez un contemporain de
François Ier, ça n'est rien raide !
Français. •— Le luthier de Crémone
Une intrigue légère comme un souffle, des vers d'une
grâce tendre et émue, tel est le Luthier de Crémone que l'on
applaudit aux Français. M. Coppée est passé maître en l'art
des jolies bagatelles de l'harmonie et du sentiment. Coque-
lin, Thiron, Laroche et M110 Baretta ont joué cette bluette en
perfection. Une anecdote à propos de Thiron :
Lorsque Rachel alla en Russie, Thiron l'accompagna. On
débuta par Marie Stuart. Thiron représentait un capitaine
des gardes :
— Vous êtes un peu petit, lui avait dit la tragédienne,
mais avec de hauts talons à vos chaussures...
On donne la pièce. Thiron entre en scène. Un immense
éclat de rire part de tous les côtés; dans la loge impériale,
le Czar lui-même se tord...
Notre comédien, interloqué, se retourne...
Qu'aperçoit-il derrière lui?....
Une rangée de gardes dont le moins grand avait six
pieds!...
Ce jour-là, la figuration avait été prise dajas un régiment
de cuirassiers !
Menus-Plaisirs
Ils ont rouvert — pour fermer plus vite <m avec l'Arche-
Marion, opérette en trois actes de MM. Dutertre et Com-
merson. J'ai demandé à un camarade qui en sortait :
— Eh bien, vous êtes-vous amusé?
Le camarade m'a répondu :
— Ah! sapristi!... Si j'avais su!.... C'est moi quî aurais
mis mon parapluie dans ma stalle et qui serais resté accro-
ché au vestiaire I
SîAR<
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CONNAISSANCES
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Choix et entretien de l'habitation. — Cuisine et pâtisserie. — Soins
à donner aux vêtements. — Hygiène et médecine. — Chimie usuelle.
Jeux de société, billard, etc. — Récréations scientifiques. — Prestidi-
gitation. — Travaux de dames. — 'Jardinage.. — Soins à donner aux
animaux. — chasse. — Pèche. — Gymnastique. — liquitation. — Na-
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nationale.
« L'encre ordinaire a deux défauts qui viennent atténuer
ses qualités. Elle ne conserve sa fluidité qu'en restant non
oxydée ; elle se transforme dans l'encrier en boue noire,et de
là la nécessité de laver fréquemment l'encrier en perdant
l'oncrc qu'il contient. |H^Ugawtr.
« A ces deux défauts de l'encre ordinaire, est venu s'en
joindre un troisième depuis l'introduction des plumes métal-
liques. Cette encre acide provoque, en effet, l'oxydation du
fer, et met promptement hors de service notre plume pré-
férée.
• ..••»•' •»•.. t. • «
« L'Encre-poudre-Ewig , dissoute simplement dans
l'eau, constitue une encre d'un bleu noir-très-foncé. Comme
cette encre est alcaline, elle conserve sans altération la plume
métallique, qui reste intacte, même au bout de plusieurs-
mois d'usage, et toujours prête à servir.
« L'écriture obtenue avec cette encre est, aîi moment
même où on la trace, d'un noir assez foncé pour per-
mettre d'écrire dans des lieux peu éclairés. , ..
« De plus, l'encre nouvelle n'est attaquable ni par l'acide
nitrique, ni par la solution de chlore ou de brome, ni par
l'acide chlorhydrique.
« Aux qualités que nous venons de signaler et qui doivent
la rendre d'un emploi très-étendu, cette encre joint la qua-
lité de pouvoir être transportée à l'état solide et consommée
sans perte jusqu'à la dernière goutte ; si l'encre s'est éva-
porée ou concentrée, il suffit d'ajouter de l'eau pour ramener
dans les conditions ordinaires l'encrier, où il ne se forme
point de dépôt et qui n'a jamais besoin d'être nettoyé.
« Les propriétés précieuses dont jouit l'encre nouvelle
sont bien appréciées de tous ceux qui ont commencé à en
faire usage. Une fois habitués à son emploi, ils ne peuvent
plus s'en passer. »
(Extrait du rapport présmté par M. Balard, de l'Institut, à la
Société d'encouragement pour l'industrie nationale.)
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