L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (9.1876)

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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

16 Juillet 1876.

LA SEMAINE COMIQUE

Un « perturbateur » qui a la vie dure.

Ne vont-ils pas bien souvent se retrempe*1
dans le sein de leurs électeurs ?

Et maintenant on n'attend plus que la réponse du Dieu des Armées.

LA SEMAINE

Ces bonapartistes deviennent d'une délicatesse et
d'une susceptibilité surprenantes, depuis qu'ils font
leurs pâques et qu'ils essaient d'embaucher les jé-
suites, en se traînant à leurs pieds. Ces sensitives
en sont arrivées à ce point de contractilité, qu'on ne
peut plus donner ses vrais noms à l'empire sans
provoquer leurs convulsions. Le mot de pourriture
impériale, qui vient si naturellement à la bouche des
honnêtes gens, quand il est question de ce régime,
excite la fureur de ces sectaires, comme si cette ap-
préciation, aussi juste que classique, était neuve et
pouvait être contestée. Vous verrez qu'ils exigeront
bientôt qu'on les salue et qu'on se couvre de ridi-
cule aux yeux de toute l'Europe en les traitant avec
convenance.

Il y a bien longtemps qu'on a dit que le plus sûr
moyen de faire fortune était d'avoir des dettes, et
que celui qui a dans son jeu une puissante faction
de créanciers peut se regarder à l'avance comme un
homme arrivé. Tout créancier sérieux est un soldat

qui combat pour vous, car votre succès lui donne au
moins l'espérance de rentrer dans ses fonds. C'est ce
qui fait la force de la Turquie. Elle doit beaucoup :
donc elle triomphera. La Serbie n'a pas de papier en
souffrance : donc elle sera vaincue. Vous verrez
qu'avant trois mois peut-être ce paradoxe deviendra
une vérité.

L'agence Ilavas nous transmet, dans le fouillis de
ses télégrammes, la nouvelle suivante : « Un jour nal
turc annonce que les softas, sur leur demande, seront
armés et envoyés sur le théâtre de la guerre. »

Les softas, on le sait, sont les élèves en théologie,
en d'autres termes les séminaristes de l'Islam, les
prêtres de l'avenir. Avant de célébrer à leur manière
la messe (en turc';, ils ne dédaignent pas, comme on
le voit, d'être mobilisés. Déjà une légion va se met-
tre en marche. Quoi ! des prêtres ou apprentis prê-
tres qui se montrent patriotes, qui se préparent à
sacrifier leur vie pour la défense de leur pays ! On
ne voit ces excentricités-là qu'en Orient. Ces Turcs
sont d'une originalité vraiment inconvenante. Celui
qui proposerait, dans nos pays égalitaires, quelque
chose de semblable serait très-probablement con-