L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré (9.1876)

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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

C Août 1876.

LE CRAYON DES AUTRES

laissez-les se battre !

le sphinx (M. Disraéli)

Dessin du Punch.

Dessin de YUlk de Berlin.

LA SEMAINE

Les bonapartistes ressemblent à la commère de la
comédie : ils aiment à être battus. Un M. Ilaent-
jens, un des chevronnés de la faction, qui a cepen-
dant des raisons sérieuses pour se préserver des
ardeurs de la jeunesse, s'est mis imprudemment ces
jours-ci à parler de finances, à propos de la discus-
sion du budget.

C'est un spectacle d'un comique phénoménal que
d'entendre parler de réformes budgétaires et d'éco-
nomies par les sectateurs d'un régime qui n'a vécu
que de dilapidations, de fraudes financières, de
gaspillages et de tous les trucs familiers aux écu-
meurs d'argent.

M. Haentjens s'est attiré, aux applaudissements
du pays, la verte réplique que méritait son auda-
cieuse sortie. On lui a répondu que les 700 millions
ajoutés aux intérêts de la dette publique étaient le
fruit des folies de l'Empire, la rançon de la guerre
inepte et criminelle de 1870.

Il est par trop scandaleux que des gens qui vous
ont ruinés viennent ensuite vous reprocher votre
dénûment.

L'orateur bonapartiste, au cours de sa harangue
s'est amusé aussi à calculer qu'il y avait plus de
détenus dans les prisons aujourd'hui que sous l'Em-
pire. Parbleu! il y a d'abord en plus d'anciens di-
gnitaires impérialistes condamnés pour vol qualifié,
escroquerie, faux, etc. Il y avait en moins sous l'Em-
pire les légions de malfaiteurs qui remplissaient des
fonctions publiques et qui depuis ont repris l'exer-
cice de leur... profession.

M. Guibert, archevêque de Paris, a voulu dire
aussi son mot sur le budget, mais ce n'est pas pour
demander des économies, au contraire ; c'est pour
se plaindre qu'on ne donne pas assez d'argent aux
prêtres, qu'on n'augmente pas le traitement des des-
servants, qu'on se refuse à multiplier indéfiniment
le nombre des succursales et des vicariats, des
bourses ecclésiastiques, qu'on songe à des réduc-
tions sur l'aumônerie militaire, à l'extinction pro-
gressive de canonicats de Saint-Denis, si utiles à la
gloire nationale, etc.

Toutes ces lamentations sont consignées dans une
lettre à M. le ministre de la justice et des cultes.

La conclusion de M. l'archevêque est que la Répu-