fermée, il permet aux navires d'un tonnage moyen
d'y faire relâche pour réparer leurs avaries ou s'a-
briter d'un gros temps.
Nous n'étions plus qu'à cent brasses de la jetée ;
il s'agissait de manœuvrer sûrement pour aborder
sans danger et sans maladresse surtout, sous les
yeux de la « galerie », et quelle galerie ! tous vieux
matelots expérimentés qui nous eussent tournés en
ridicule et traités de « soldats » — une forte injure
dans la marine — si nous eussions mal accosté.
Tout à coup Olympe se trouble, pâlit, et lâche la
barre.
— Mille dieux! jure Gontran en la regardant sévè-
rement, qu'est-ce que c'est?...
— Ohl ce n'est rien, une distraction, riposte la
jeune femme et, reprenant contenance, elle ressaisit
la barre; il était temps! le canot, suivant son vent,
allait donner contre la jetée ; nous n'eûmes que
juste le temps de saisir un anneau afin de nous
maintenir à quai.
Enfin nous débarquâmes sans avaries.
Quand nous eûmes gagné l'auberge la plus proche
et que l'on fut assis :
— Que diable t'est-il passé parla tète? interrogea
Gontran, avec encore un peu plus de mauvaise hu-
meur.
Olympe se mit à rire.
— Pardieu ! lui dit-elle à mi-voix, j'ai eu peur de
la Jeune-Elise, le navire de mon mari est dans 'le
bassin.
— Puisqu'il est mort, ton mari, qu'est-ce que cela
fait?
— Mort? Il est si peu mort, fit la veuve, qu'il m'a
reconnue et qu'il entre ici.
En effet, un gros gaillard tout noir franchissail
le seuil de l'auberge et sautait au cou d'Olympe.
Gontran et moi restions dans un coin, haletants,
ne sachant commen* nous tirer de là.
Ce fut bientôt fait.
— Mon cher Yan ! que je suis heureuse ! murmu-
rait Olympe amoureusement.
— Comment! toi ici? et moi qui voulais te sur-
prendre, grognait le marin d'un ton inquiet et satis-
fait à la fois.
— Depuis hier, je sais que la Jeum-Elise est ici,
reprit la veuve avec tendresse.
Et, présentant Gontran au capitaine :
— Monsieur Gontran, notre voisin, continua-t-elle
effrontément, qui est employé au Câble, a su, par le
Sémaphore, que vous relâchiez à Camaret ; donc, aus-
sitôt que vous avez été signalés, il a mis son canot
à ma disposition, et nous voilà!
— Bonne femme du bon Dieu ! s'écria le loup de
mer en étreignant tour à tour, sa femme, Gontran
et moi.
Ce matin-là, nous déjeunâmes à bord de la Jeune-
d'y faire relâche pour réparer leurs avaries ou s'a-
briter d'un gros temps.
Nous n'étions plus qu'à cent brasses de la jetée ;
il s'agissait de manœuvrer sûrement pour aborder
sans danger et sans maladresse surtout, sous les
yeux de la « galerie », et quelle galerie ! tous vieux
matelots expérimentés qui nous eussent tournés en
ridicule et traités de « soldats » — une forte injure
dans la marine — si nous eussions mal accosté.
Tout à coup Olympe se trouble, pâlit, et lâche la
barre.
— Mille dieux! jure Gontran en la regardant sévè-
rement, qu'est-ce que c'est?...
— Ohl ce n'est rien, une distraction, riposte la
jeune femme et, reprenant contenance, elle ressaisit
la barre; il était temps! le canot, suivant son vent,
allait donner contre la jetée ; nous n'eûmes que
juste le temps de saisir un anneau afin de nous
maintenir à quai.
Enfin nous débarquâmes sans avaries.
Quand nous eûmes gagné l'auberge la plus proche
et que l'on fut assis :
— Que diable t'est-il passé parla tète? interrogea
Gontran, avec encore un peu plus de mauvaise hu-
meur.
Olympe se mit à rire.
— Pardieu ! lui dit-elle à mi-voix, j'ai eu peur de
la Jeune-Elise, le navire de mon mari est dans 'le
bassin.
— Puisqu'il est mort, ton mari, qu'est-ce que cela
fait?
— Mort? Il est si peu mort, fit la veuve, qu'il m'a
reconnue et qu'il entre ici.
En effet, un gros gaillard tout noir franchissail
le seuil de l'auberge et sautait au cou d'Olympe.
Gontran et moi restions dans un coin, haletants,
ne sachant commen* nous tirer de là.
Ce fut bientôt fait.
— Mon cher Yan ! que je suis heureuse ! murmu-
rait Olympe amoureusement.
— Comment! toi ici? et moi qui voulais te sur-
prendre, grognait le marin d'un ton inquiet et satis-
fait à la fois.
— Depuis hier, je sais que la Jeum-Elise est ici,
reprit la veuve avec tendresse.
Et, présentant Gontran au capitaine :
— Monsieur Gontran, notre voisin, continua-t-elle
effrontément, qui est employé au Câble, a su, par le
Sémaphore, que vous relâchiez à Camaret ; donc, aus-
sitôt que vous avez été signalés, il a mis son canot
à ma disposition, et nous voilà!
— Bonne femme du bon Dieu ! s'écria le loup de
mer en étreignant tour à tour, sa femme, Gontran
et moi.
Ce matin-là, nous déjeunâmes à bord de la Jeune-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La semaine comique
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
In Copyright (InC) / Urheberrechtsschutz
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 9.1876, S. 27_050
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg