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L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré — 9.1876

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https://doi.org/10.11588/diglit.6770#0297
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L'ÉCLIPSÉ, REVUE COMIQUE ILLUSTRÉE

17 Décembre 1876.

— Mademoiselle, reprit la se#ris, je suis heureuse
de vous prévenir que vous avez en moi une amie
sincère, et que bientôt vous serez aussi contente
que vous avez été misérable. Continuez seulement
à être sage et bonne, et laissez-moi vous mener à
ma guise.

— Ah! dit Félicité, tristement, y a-t-il du bon-
heur pour moi? L'espérance n'est qu'une cruelle
moquerie...

La souris se prit à sourire et disparut.

Félicité ne voyant plus rien, pensa avoir rêvé, et
se remit à sa couture, carmalgré elle, les paroles de
la souris lui donnaient du courage.

La souris était de parole. Elle courut par les rues,
avec sa lanterne, dans les beaux quartiers, et trouva
une perle qu'une dame de pique venait de perdre
en montant en voiture pour aller voir son amant.
Elle la mit dans son cabas pour Félicité, qui fut
bien ébahie de la trouver sur le carreau en balayant
le lendemain matin. Elle la porta de suite au Mont-
de-Piété, où l'expert l'estima douze francs, car elle
en valait bien quinze cents, tant elle était fine.

Elle put ainsi renouveler un peu sa toilette, qui
s'en allait fil à (il, et rapporter un setier de cognac
à sa tante, avec un morceau de porc frais.

Bien que la tante ne lui demandât pas d'où venait
l'argent de ces dépenses. Félicité fut bien aise de lui
dire que c'était de la souris.

Du reste, à partir de ce jour, elle apportait tous
les matins un nouveau présent, si bien que la tante
devint plus civile avec elle et ne parla plus de « la
périr. »

Mais d'autres dangers menaçaient Félicité. Elle se
remplumait de jour en jour; les lilas d'avril parais-
saient fanés à côté de ses joues, et quand elle se
mettait à la lucarne pour prendre l'air, les moineaux
s'imaginaient que le toit fleurissait et que le mo-
ment était revenu de faire l'amour avec les moi-
nelles.

Bientôt elle fut suivie dans la rue par des imper-
tinents ; mais il va sans dire qu'elle refusait toutes
les propositions tentantes d'aller en voiture manger
des écrevissés.

Cependant beaucoup revenaient à la charge et
même montaient pour parler à la tante, laquelle
flairant un gros gain, et, par suite, beaucoup de
cognac, voulut vendre l'honneur de Félicité.

C'est alors que la souris montra son esprit ingé-
nieux.

Pour être mieux reçus, les polissons ne man-
quaient pas d'apporter du cognac à la tante et de
trinquer avec elle. Aussitôt la souris courait au sac
à malices que sa mère-grand lui avait laissé, et en
rapportait une demi-livre de sel de Glauber qu'elle
jetait dans le cognac.

En moins de rien, le séducteur avait la colique,
et comme il n'y a rien de plus grotesque que la co-
lique pour courtiser une demoiselle, il dévalait
l'escalier quatre à quatre, en le souillant déplorable-
ment, au point que le concierge, qui n'aimait pas
ça, lui courait après et lui cassait une ou deux côtes
à coup- de pelle. Aussi l'autre n'osait plus revenir,
et, pour plus de sûreté, le concierge ne laissa plus
entrer personne dans sa maison, pas même le pro-
priétaire.

Cependant Félicité allait sur ses dix-huit ans.

Un soir, comme la tante, redevenue encore plus
aigre qu'avant, l'excitait à avoir des amoureux, en
lui montrant un avenir plein d'armoires à glace et
de tables de nuit en acajou, la souris parut et dit
poliment:

— Madame, je vous présente mes civilités!

— Et moi, madame, je vous souhaite l'heure qu'il
estl fit l'entremetteuse, en adoucissant sa voix de
soùlarde, car j'ai déjà dit qu'elle ménageait la sou-
ris depuis qu'elle la savait dans la finance.

— Madame, poursuivit la souris, je vais partir en
voyage et je viens vous prier de ne pas perdre ma-
demoiselle par vos perfides paroles, sans quoi, gare

HISTOIRE DE WAGON (Suite

— Apri's ça. je ne le connais pas —Pourquoi diable suis-je monté — Bigre! évidemment cet homme a — Le misérable ne cacha plus

plus que ça, moi. .dans ce compartiment? mon voi- de mauvaises intentions, faisons-lui son dessein; s'il bouge, jele brûle.

sin a une mine qui ne me revient voir mon rasoir, ça le tiendra à dia-

pas. tance. .
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Titel

Titel/Objekt
Histoire de wagon (suite)
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25 / T 6

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Guillaumin, Edouard
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
L' Eclipse: journal hebdomadaire politique, satirique et illustré, 9.1876, S. 27_194
 
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