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TROIS RÉPONSES INDISPENS ARLES.

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Que ceux qui parlent de gravité et de scrupule montrent qu'ils comprennent ce que la loyauté
exige impérieusement d'eux en ce moment \

La deuxième session du congrès universel des Orientalistes s'est tenue à Londres, sous la prési-
dence de mon illustre ami M. le docteur Rirch. Des affaires impérieuses de famille m'ont empêché
de prendre part à cette grande manifestation, pour laquelle j'ai éprouvé la plus vive sympathie, d'abord
parce que ces sortes de Congrès excitent l'émulation entre les savants des différentes nationalités et
inspirent à tous une louable activité ; ensuite, par le motif que de pareilles réunions périodiques
doivent avoir pour effet de développer des sentiments de sympathie et d'affection entre des hommes
faits naturellement pour s'aimer et s'estimer. On ferait plus pour le bonheur des nations et pour
l'équitable règlement des griefs et des intérêts rivaux, en établissant la bonne entente fondée sur des
rapports amicaux, qu'en noyant des milliers d'hommes dans des flots de sang et de larmes. Peut-être
une telle harmonie n'est-elle qu'une généreuse utopie; elle vaut cependant la peine qu'on songe à
la réaliser, quelque lointaine que cette réalisation puisse apparaître ; et il appartient tout naturellement
aux hommes de science et d'étude de donner l'exemple des relations bienveillantes qui devraient
faire loi entre toutes les nations. En fondant les Congrès universels des Orientalistes, qui se
renouvelleront annuellement, M. Léon de Rosny a donc bien mérité à la fois de la science et de
la philanthropie.

Au nombre des savants réunis qui ont traité des questions relatives à l'Egypte, figure M. le
docteur Rrugsch, égyptologue de vieille date, qui se recommande par une prodigieuse activité et par
une érudition remarquable. La science lui doit de très-importantes publications. Il est, et c'est là
son titre le plus précieux à mes yeux , l'un des premiers explorateurs de l'Egypte qui ait publié
sous une forme commode des textes originaux corrects, à une époque où il était de mode en
France de pas livrer un hiéroglyphe à la publicité. S'il existe entre M. Rrugsch et moi des
dissentiments nombreux quant à l'interprétation serrée des textes hiéroglyphiques, ce point de
discussion n'aurait pas dégénéré en querelle, j'en suis persuadé, si le savant allemand n'avait
obéi qu'à ses propres inspirations:

M. Rrugsch a répété à Londres la conférence qu'il avait donnée cette année au Caire sur la
Sortie des Hébreux d'Égypte2. Aux nombreuses tentatives faites pour la détermination de l'itinéraire
suivi par Moïse, M. Rrugsch en ajoute une nouvelle, dont le caractère capital est que la mer qui
engloutit l'armée égyptienne ne serait pas la Mer-Rouge, mais ia Méditerranée. L'idée est origi-
nale, mais elle relève plutôt de la critique biblique que de la science égyptologique. Les exégètes
auront à voir de quelle manière on peut reconnaître la Méditerranée dans le Iam Souph du texte
hébreu, lorsque l'Ecriture, entre autres indications qu'on ne peut négliger, nous explique que le
vaisseau que Salomon envoyait à Ophir chercher de l'or, était stationné à Atsion-Gaber, qui est près
d'Elath, sur les bords de la mer de Souph ( ^ÎD au pays d'Edom \ Cette question ne sera point

III

traitée ici.

1 J'ai recueilli avec soin les résultats des découvertes
faites à Solutré et ailleurs depuis 1873, surtout en ce
qui concerne les questions controversées. Aussi je
possède un arsenal considérable de faits qui démon-
trent la justesse de mes vues; non-seulement je n'ai
rien à changer dans mes appréciations modérées de
l'antiquité préhistorique, mais je puis aujourd'hui les

appuyer sur les observations mômes de mes anciens
contradicteurs.

2 Publiée à Alexandrie, chez A. Mourès, imprimeur;
une brochure in-8°, 1874.

3 Melachim I, ch. 9, v. 26. — Chroniques II, ch. 8,
V. 17.
 
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