Ces trois instruments essentiels de notre adaptation humaine, la
science qui définit les rapports du fait avec le fait, l’art qui suggère
les rapports du fait avec l’homme, la morale qui recherche les rap-
ports de l’homme avec l’homme, établissent pour notre usage, d’un
bout du monde matériel et spirituel à l’autre, un système de relations
dont la permanence et l’utilité nous démontreront la logique. Ils nous
apprennent ce qui nous sert, ce qui nous nuit. Le reste nous importe
peu. Il n’y a ni erreur, ni vérité, ni laideur, ni beauté, ni mal, ni bien
hors de l’usage humain que nous voulons en faire. La mission de notre
sensibilité, de notre intelligence personnelle est d’en établir la valeur
en recherchant de l’un à l’autre les passages mystérieux qui nous per-
mettront d’embrasser la continuité de notre effort afin de tout com-
prendre et de tout accepter de lui. Ce sera le meilleur moyen d’uti-
liser peu à peu ce que nous appelons l’erreur, la laideur et le mal en
vue d’une éducation plus haute, et de réaliser en nous l’harmonie pour
la répandre autour de nous.
L’harmonie est une loi d’ordre profond qui remonte à l’unité
première et dont le désir nous est imposé par la plus générale et la
plus impérieuse de toutes les réalités. Les formes que nous voyons ne
vivent que par les transitions qui les unissent et par qui l’esprit humain
peut revenir à la source commune comme il peut suivre le courant
nourricier des sèves en partant des fleurs et des feuilles pour remonter
jusqu’aux racines. Voyez un paysage s’étendre jusqu’au cercle de
l’horizon. Une plaine couverte d’herbes, de bouquets d’arbres, un
fleuve qui coule à la mer, des routes bordées de maisons, des villages,
des bêtes errantes, des hommes, un ciel plein de lumière ou de nuages.
Les hommes se nourrissent avec les fruits des arbres, avec la chair,
avec le lait des bêtes qui les habillent de leurs poils et de leurs peaux.
Les bêtes vivent des herbes, des feuilles, et si les herbes et les feuilles
poussent, c’est que le ciel prend aux mers et aux fleuves l’eau qu’il
répand sur elles. Ni naissance, ni mort, la vie permanente et confuse.
Tous les aspects de la matière se pénètrent les uns les autres, l’énergie
générale flue et reflue, fleurit à tout instant pour se flétrir et refleurir
en métamorphoses sans fins, la symphonie des couleurs et la symphonie
des murmures ne sont guère que le parfum de la symphonie intérieure
faite de la circulation des forces dans la continuité des formes. L’ar-
tiste vient, saisit la loi universelle, et nous rend un monde complet
dont les éléments caractérisés par leurs relations principales, participent
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science qui définit les rapports du fait avec le fait, l’art qui suggère
les rapports du fait avec l’homme, la morale qui recherche les rap-
ports de l’homme avec l’homme, établissent pour notre usage, d’un
bout du monde matériel et spirituel à l’autre, un système de relations
dont la permanence et l’utilité nous démontreront la logique. Ils nous
apprennent ce qui nous sert, ce qui nous nuit. Le reste nous importe
peu. Il n’y a ni erreur, ni vérité, ni laideur, ni beauté, ni mal, ni bien
hors de l’usage humain que nous voulons en faire. La mission de notre
sensibilité, de notre intelligence personnelle est d’en établir la valeur
en recherchant de l’un à l’autre les passages mystérieux qui nous per-
mettront d’embrasser la continuité de notre effort afin de tout com-
prendre et de tout accepter de lui. Ce sera le meilleur moyen d’uti-
liser peu à peu ce que nous appelons l’erreur, la laideur et le mal en
vue d’une éducation plus haute, et de réaliser en nous l’harmonie pour
la répandre autour de nous.
L’harmonie est une loi d’ordre profond qui remonte à l’unité
première et dont le désir nous est imposé par la plus générale et la
plus impérieuse de toutes les réalités. Les formes que nous voyons ne
vivent que par les transitions qui les unissent et par qui l’esprit humain
peut revenir à la source commune comme il peut suivre le courant
nourricier des sèves en partant des fleurs et des feuilles pour remonter
jusqu’aux racines. Voyez un paysage s’étendre jusqu’au cercle de
l’horizon. Une plaine couverte d’herbes, de bouquets d’arbres, un
fleuve qui coule à la mer, des routes bordées de maisons, des villages,
des bêtes errantes, des hommes, un ciel plein de lumière ou de nuages.
Les hommes se nourrissent avec les fruits des arbres, avec la chair,
avec le lait des bêtes qui les habillent de leurs poils et de leurs peaux.
Les bêtes vivent des herbes, des feuilles, et si les herbes et les feuilles
poussent, c’est que le ciel prend aux mers et aux fleuves l’eau qu’il
répand sur elles. Ni naissance, ni mort, la vie permanente et confuse.
Tous les aspects de la matière se pénètrent les uns les autres, l’énergie
générale flue et reflue, fleurit à tout instant pour se flétrir et refleurir
en métamorphoses sans fins, la symphonie des couleurs et la symphonie
des murmures ne sont guère que le parfum de la symphonie intérieure
faite de la circulation des forces dans la continuité des formes. L’ar-
tiste vient, saisit la loi universelle, et nous rend un monde complet
dont les éléments caractérisés par leurs relations principales, participent
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