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https://doi.org/10.11588/diglit.17170#0204
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LES FOUILLES DE DELPHES
II
LAMPES
Le sujet des lampesgrecques de terre eu ile n'a pas
encore élé traité d'une façon complète. La raison
en est que les érudits qui ont écrit sur les lampes
antiques — en dernier lion l'auteur de 1 article
Lacerna dans le Dictionnaire des antiquités —
ne connaissaient que les lampes d'Italie et d'Occi-
dent, —• auxquelles ils ajoutent maintenant celles
de Carthage. Mais les lampes trouvées en Grèce
ne leur sont point connues d'original et, sur la col-
lection du musée d'Athènes, ils se contentent des
renseignements donnés jadis par Bigot dans le Bull,
de VEcole française d'Athènes, 1868, p. 33-47.
Le nom même de la lampe, en latin, n'esl pas
lucerna, mot forgé postérieurement à l'introduc-
tion à Rome des ) ûyvo! grecs (Lucilius ap. Macrob.,
VI, 4), c'est lychnus. Le nom, la forme, l'orne-
mentation, tout est grec dans la lampe « romaine » :
c'est une partie de l'archéologie grecque que la
question des lampes antiques en (erre cuite.
A Delphes, nous ax ons trouvé des centaines de
ces lampes, non point dans le sanctuaire, où l'on
ne voit pas que l'on célébrât de TïavvjyîSîç, et dont
le dieu ne se serait pas contenté d'ex-votos de vil
prix, mais dans les ruines de la ville et dans les
tombes. Plusieurs tombes à lampes, appartenant
à des époques diverses, ont pu être datées avec
une précision suffisante. Nous allons, d'après nos
trouvailles et nos observations, esquisser rapide-
ment l'histoire de la lampe de terre cuite en Grèce
du v° siècle av. J.-C. jusqu'à l'époque byzantine.
Insistons d'abord sur ce l'ail (pie nous avons
trouvé des lampes dans les Lombes grecques.
L'auteur de l'article Lucerna du Dictionnaire
des Antiquités pense que l'usage de déposer des
lampes dans les lombes est un usage romain.
Après le bouleversement qui anéantit la civilisa-
tion mycénienne, « l'usage de la lampe se répan-
dit relativement tard dans le monde hellénique...
Dans la nécropole de Myrina, il n'a pour ainsi
dire pas élé trouvé de lampes... Ce lui surtout
dans les pays de civilisation romaine et à l'époque
impériale que l'usage l'ut général de déposer des
lampes dans les lombes. » Les résultats des fouilles
laites dans les nécropoles grecques contredisent
ces assertions; mais, eu général, on esl mal
renseigné sur les lampes d'époque grecque
trouvées dans les tombes : comme elles sont
sans ornements, elles ont peu intéressé les
fouilleurs clandestins, qui ont dévasté la plupart
des nécropoles helléniques.-
Les lampes en terre cuite de la belle époque
grecque sonl en effet d'une exquise simplicité.
Ce sont d'humbles pelils ustensiles, don! l'élé-
gance résulle de la parfaite adaptation de leurs
parties à la fonction, mais que ne décore aucun
ornement. Produits industriels de l'espèce la
plus modeste, ils restent anonymes : les fabri-
cants ne croient pas nécessaire d'y mettre une
marque, encore moins une signature.
Voici, par exemple, la série des lampes trouvées
près du Musée, dans un tombeau de femme (cf.
p. Ifi3 et suiv.), série daLée avec une approxima-
tion suffisante, puisque d'après son matériel funé-
raire, ce tombeau peut être rapporté à la lin du
Ve siècle avant J.-C. Il contenait huit petites
lampes (cf. n"s 300-311), fig. 683-085), dont la
plus grande n'a pas plus de 0,00 de diamètre,
toutes aussi simples que jolies. La l'orme du ),ûyvo;,
dès cette époque, existe déjà dans ses traits
essentiels : un petit vase à fond plat, difficile à
renverser, aisé à tenir, avec une ouverture en
haut pour verser l'huile, et sur le coté un bec
horizontal où passe la mèche. L'anse n'esl
pas nécessaire : ces petites lampes peuvent très
bien se porter clans le creux de la main: même
à l'époque impériale, les lampes n'ont pas toutes
l'anse en anneau. On notera l'anse horizontale, qui
disparaît après l'époque grecque. Une de ces
lampes a déjà l'anse en anneau vertical, qui pré-
vaudra de plus en plus; en outre, elle a sur
LES FOUILLES DE DELPHES
II
LAMPES
Le sujet des lampesgrecques de terre eu ile n'a pas
encore élé traité d'une façon complète. La raison
en est que les érudits qui ont écrit sur les lampes
antiques — en dernier lion l'auteur de 1 article
Lacerna dans le Dictionnaire des antiquités —
ne connaissaient que les lampes d'Italie et d'Occi-
dent, —• auxquelles ils ajoutent maintenant celles
de Carthage. Mais les lampes trouvées en Grèce
ne leur sont point connues d'original et, sur la col-
lection du musée d'Athènes, ils se contentent des
renseignements donnés jadis par Bigot dans le Bull,
de VEcole française d'Athènes, 1868, p. 33-47.
Le nom même de la lampe, en latin, n'esl pas
lucerna, mot forgé postérieurement à l'introduc-
tion à Rome des ) ûyvo! grecs (Lucilius ap. Macrob.,
VI, 4), c'est lychnus. Le nom, la forme, l'orne-
mentation, tout est grec dans la lampe « romaine » :
c'est une partie de l'archéologie grecque que la
question des lampes antiques en (erre cuite.
A Delphes, nous ax ons trouvé des centaines de
ces lampes, non point dans le sanctuaire, où l'on
ne voit pas que l'on célébrât de TïavvjyîSîç, et dont
le dieu ne se serait pas contenté d'ex-votos de vil
prix, mais dans les ruines de la ville et dans les
tombes. Plusieurs tombes à lampes, appartenant
à des époques diverses, ont pu être datées avec
une précision suffisante. Nous allons, d'après nos
trouvailles et nos observations, esquisser rapide-
ment l'histoire de la lampe de terre cuite en Grèce
du v° siècle av. J.-C. jusqu'à l'époque byzantine.
Insistons d'abord sur ce l'ail (pie nous avons
trouvé des lampes dans les Lombes grecques.
L'auteur de l'article Lucerna du Dictionnaire
des Antiquités pense que l'usage de déposer des
lampes dans les lombes est un usage romain.
Après le bouleversement qui anéantit la civilisa-
tion mycénienne, « l'usage de la lampe se répan-
dit relativement tard dans le monde hellénique...
Dans la nécropole de Myrina, il n'a pour ainsi
dire pas élé trouvé de lampes... Ce lui surtout
dans les pays de civilisation romaine et à l'époque
impériale que l'usage l'ut général de déposer des
lampes dans les lombes. » Les résultats des fouilles
laites dans les nécropoles grecques contredisent
ces assertions; mais, eu général, on esl mal
renseigné sur les lampes d'époque grecque
trouvées dans les tombes : comme elles sont
sans ornements, elles ont peu intéressé les
fouilleurs clandestins, qui ont dévasté la plupart
des nécropoles helléniques.-
Les lampes en terre cuite de la belle époque
grecque sonl en effet d'une exquise simplicité.
Ce sont d'humbles pelils ustensiles, don! l'élé-
gance résulle de la parfaite adaptation de leurs
parties à la fonction, mais que ne décore aucun
ornement. Produits industriels de l'espèce la
plus modeste, ils restent anonymes : les fabri-
cants ne croient pas nécessaire d'y mettre une
marque, encore moins une signature.
Voici, par exemple, la série des lampes trouvées
près du Musée, dans un tombeau de femme (cf.
p. Ifi3 et suiv.), série daLée avec une approxima-
tion suffisante, puisque d'après son matériel funé-
raire, ce tombeau peut être rapporté à la lin du
Ve siècle avant J.-C. Il contenait huit petites
lampes (cf. n"s 300-311), fig. 683-085), dont la
plus grande n'a pas plus de 0,00 de diamètre,
toutes aussi simples que jolies. La l'orme du ),ûyvo;,
dès cette époque, existe déjà dans ses traits
essentiels : un petit vase à fond plat, difficile à
renverser, aisé à tenir, avec une ouverture en
haut pour verser l'huile, et sur le coté un bec
horizontal où passe la mèche. L'anse n'esl
pas nécessaire : ces petites lampes peuvent très
bien se porter clans le creux de la main: même
à l'époque impériale, les lampes n'ont pas toutes
l'anse en anneau. On notera l'anse horizontale, qui
disparaît après l'époque grecque. Une de ces
lampes a déjà l'anse en anneau vertical, qui pré-
vaudra de plus en plus; en outre, elle a sur