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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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2' Année. — N" 221.

Charlcvillo, le 7 Juillet 1916.

des

JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE

On s'abonne dans tous les bureaux de poste

UNE IGNOMINIE

Un lecteur français nous écrit t

Dans son nuim:ro"du 3o juin, la « Gazette des Ary-
tiennes'» a reproduit un article d'un journal de Paris,
qui dénonçait le fait brutal que les Françaises qui
avaient épousé des Allemands avant la guerre, oui été
internées dans des camps de concentration. Il y a peu d*
temps, on leur a promis la délivrance en mime tempt
- que la réintégration dans leurs droits de Françaises, si
elles se décidaient à demander Immédiatement le divorc-
ée, lequel leur serait bien entendu accordé de suite*
Toutes ont refusé. À la suite de ce refus, on leur a en-'
levé les quclquei travaux médiocrement rétribués maii
qui cependant leur assuraient tant bien que mal leur
entretien, en alléguant comme raison, que a de si mau-
vaises Françaises ne méritaient pas de gagner leur
pain. »

Les mots me manquent pour flétrir autant qu'il 1«
faudrait cette nouvelle ignominie, commise au nom do
la France k aimable et sociable ».

Quelle cynique cruauté que de soumettre des fem-
mes et des enfants au régime si dur des camps de con-
centration, et quelle vile lâcheté que de faire entrevoir
à des femmes françaises, mariées à des Allemands,
une « libération immédiate » au cas où elles consen-
tiraient, pour faire acte de « patriotisme » à briser cet
liens sacrés qui unissent tant d'âmes dans les même*
tendresses, les mûmes soucis et les mêmes espoirs I

Ne savez-vous pas, Messieurs les Ministre*, que cette
contrainte que vous prétendez opérer sous l'effet d'une
menace ressemble beaucoup à un acte repréhensible,
que la loi punit très sévèrement et que l'on appelle
« chantage n P Ouvrez votre recueil de lois ou si vous
l'avez égaré, quelque étudiant en droit vous prêtera
le sien, et relisez les paragraphes concernant cette « li-
berté individuelle » au nom de laquelle vous prétendez
combattre, mais que vous avez tant de fois meurtrie.
Oui 1 cette pression, que vous prétendez exercer sur
des femmes sans défense, est une bien mauvaise action.

Grâce à vous, prétendus détenteurs de la plus haute
•t Civilisation'», mais dont les actes de ce genre sont
autant de défis à l'Humanité, on pourrait bien ne plut
parler dans le monde, si ce n'est comme d'un « $ou-
venir historique», de notre France idéaliste et cheva-
leresque!

Tout autre est votre France haineuse, violente, aux
gages de l'Etranger, substituée, hélas à la pensée large-
" ment humaine des Chateaubriand, Mme de Staël, Vic-
tor Hugo, Micheletj Berlioz, Pasteur et tant d'autres.

La haine des peuples ne vous suffit-elle -plus P Vout
faut-il la guerre dans les familles, les dissensions dans
tes ménages P Et vous consommez ces actes exécrables
avec la sérénité du juste, au nom de votre « humanité ».
j" Ne sentez-vous pas le contraste frappant entre cette
ceuvre de haine et de jalousie... mercantile, que vous
décorez du nom de i< patriotisme » et que vous prétendez
mener à fond pour la Défense du Droit et de la Civi-
lisation et la belle bravoure, la froide ténacité de nos
soldats qui burinent le nom sacré de la France -sur les
tables de l'Histoire P

Mais le monde ne sera plus dupe de vos grands mots]
~ II tait déjà dans quel but vous avez jusqu'au der-
nier souffle, engagé notre pauvre peuple dans une
guerre impie ; et quand vous lancerez vos phrases creu-
set et que vous parlerez de soulèvement général de la
« Justice » contre la « Violence »,,de la « Liberté » con-
tre la « Tyrannie », en un mot de l'Humanité en progrès
contre les dernières survivances de la force barbare,
craignez son rire moqueur, mais craignez surtout qu'il
ne vous demande ce que sont devenus en France ce
Droit, cet Honneur, cette Humanité ?

Hélas, ces grands principes semblent ne plus. exiBter
gué de nom ; depuis longtemps vous les avez enfermés

duns une nouvelle Bastille, dans une nouvelle forteresse
du bon plaisir.

Mais patience. ! Votre Bastille B'écroulcra un jour et
avec elle ceux qui auront faussé et empoisonné l'âme
de notre Fiance libre, juste et généreuse 1

Un Français indigné.

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, lo * juillet 1910.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.

Au nord de la rivière de l'Ancre l'ennemi ne répéta pas
ses attaques ; entre l'Ancre et la Somme il linça pur contre
d'importantes forces contre le front de Thlepval—La Bois-
*elle—Bois de Mametz, du sud de la Somme contre lu ligno
Barloux—Belloy. Les pertes qu'il a subies dam nos feux d'artil-
lerie et d'infanterie correspondent bu chiffre élevé des hom-
mes engagés. Les attaques sont partout repoussées. On s'est
disputé avec acharnement le village de Hardecourt (au nord
de la Somme). Les Français, qui y avaient pénétré, en sont
de nouveau chassés.

Au nord-est dTpres, à l'ouest de La Ba«?éc et dnns la
région au sud-ouest de Lens, des poussées locales de l'ennemi
ont été facilement repoussées, do même qu'a l'est de la
Meuse des attaques plus vigoureuses contre la « Haute Bat-
terie de Damloup^B.

Les communications officielles françaises qui ont déclaré
et répété que !e fort de Thiaumont *t la ic Batterie de Dam-
loup a auraient été repris par lca Français, sont des fables, dê
même que les chiffres de prisonniers soi-disant faits lors des
combats de la Sommje.

A l'est et au sud-est d'Armentières des patrouilles alle-
mandes pénétrèrent dans les position* anglaises ; d'autre*
reconnaissance* poussèrent, près d'Exbrucckc (a l'ouest de
Mulhouse) jusque dans les positions françaises, où i offi-
cier et 6o chasseurs furent fait* prigonniers.

Neuf aviateurs ennemis furent abattus, dont cinq en
combat aérien, sans nucune perte de notre côté, et quatre
par nos tirs de défense. Six de ces avions mis hors de coith
bat sont entre nos mains.

Théâtre de la guerre à l'Est.

'Groupe d'armée du feldmaréchal von Hindenburg.

A la amie d'un bombardement, intensifié sur beaucoup
de points, le* Russes, attaquèrent, dans la soirée et dans la
nuit, a plusieurs endroit* sur le front : Lac de Narocz— .
Smorgon—Est de Wischniew ; des deux côtés de Smorgon,
prè* de Bogucze (au nord-est de1 Krewo) et près de
Sloikowschtschisna (au sud-est de Wischnew) ils lancèrent
à l'assaut des forces importantes. /I* n'ont remporté aucun
avantage, mais subirent par contre de lourdes pertes.

Groupe d'armée du feldmaréchal Prince Léopold de fiaviire.

Le* vigoureuses rontre-poussérs de nos troupes nous ont
donné le succès partout où le* Russes avaient réussi à faire
tout d'abord des progrès. Nous avons fait prisonniers i3 of-
ficiers et i,883 hommes.

Group* d'flrmée du général von Linsingen.
Hier encore le* Russes .s'opposèrent en masse, avec des
troupes en partie nouvellement accourues, à notre marche en
avant. Ils furent battus. Notre attaque a ■encore progressé,
^rmée du général comte de Bothmer.
Au sud-est de Xlumacz nos troupes, progressant rapide-
ment, ont refoulé les Russes sur un front de plus de 30 ki-
lomètre* et jusqu'à une profondeur dépassant io kilomètres.
Théâtre de la guerre aux Balkans.
•Aucun événement essentiel.

Grand Quartier général, I* B juillet 1016.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Depuis la côte jusqu'à la rivière d» l'Ancre, il n'y eut, à
part de petites escarmouches de patrouilles, qu'une vive ac-
tivité de l'artillerie et des lance-bombes. Lt chiffre des
Anglais non blessés capturés ces jour* derniers sur ls rive
droite de l'Ancre est de 48 officiers, 867 hommes.

Sur le front des deux côtés de la Somme de rude* com-

bats sont de nouveau engagés depuis hier soir. L'ennemi
n'a jusqu'ici réussi nulle part k remporter de sérieux avan-
tages.

Sur la rhe gauche de la Meuse la journée s'écoula sans
événement particulier. Sur la rive droite les Français tentè-
rent à nouveau, avec des forces importantes, mais en vain,
d'avancer contre nos position* au nord-ouest de l'ouvrage

de Thiaumont.

' Théâtre de la guerre à l'Est.
La cùle de Courtaude fui bombardée sans succès de la
mer. Les entreprises de l'adversaire contre le front des

armées du feldmaréchal von Hindenburg
Continuèrent, surtout des deux côtés de Smorgon.

Dey escadrilles d'avions allemands jetèrent de nom-
breuses bombes sur les installations de chemin de fer et sur
des rassemblements de troupes près de Minsk.

Groupo d'armée du feldmaréchal Prince Léopold de Bavière.

, Lcs^ Russes ont repris leur action offensive sur le front
de Zirln jusqu'au sud-est de Baronovitchi.

Dans des corps à corps en partie très opiniâtres, ils fu-
rent repousses, ou rejetés là où ils avaient pénétré dans nos
lignes ; ils subirent les plus lourdes perles.

Groupe d'armée du général von Linsingen.

Des deux côtés de Kostiuchnowka (au nord-ouest de
Czarlorysk) et au nord-ouest de Kolki de* combats sont en
train. Des détachements russes, qui avaient passé le Styr à
l'ouest de Kolki, sont attaqué*.

Sur beaucoup de points au nord, à l'ouest et au sud-ouest
de Luek jusque dans la région de Werben (au nord-est dt
j3cics!cczko) toutes le* tentatives de l'ennemi, entreprise*
avec des forces importantes dans le but de nous reprendre nos
gains, échouèrent. A part de lourdes pertes sanglantes les
Russes ont peidu comme prisonniers 11 officiers et 1*1-35
hommes.

A Luck des installations de chemin de fer et des rassem-
bleinenls de troupes furent attaqués pur de* aviateurs.

4rmée du général comte de Bothmer.
Au sud de Darjsz l'ennemi avait passagèrement pris pied,
*ur un front étroit, dans notre première ligne. Notre succès"
. au sud-est de Tluinacz fut élargi.

Théâtre de la guerre aux Balkans.

Rien de nouveau.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Puiis, 20 juin 1916, soir.

Entre Soissons et Reims, nous avons effectué ce matin un coup
de main sur une tranchée allemand» uu nord-ouest de Sapigncul,
détruit des abris et ramené des prisonniers

En Champagne, les lira do notre arldlunç ont bouleversé le*
organisations ennemies au Mont-Têtu, a la bulle du Mcsnil et au
nord do Tlhure.

Sur la rive gauche de la Meuse, après un violent bombarde-
ment qui s'est étendu do la cote 301 au bois d'Avocourt, les
Allemands ont prononcé vers 16 h. 30 une attaque sur nos position!
à l'ouest do la colo 304. Ils ont été repoussé* par nos feux d'in-
fanterie et no* tire de barrage. Au bois d'Avocourt, lutte assez vive
à la grenade au cours de l'après-midi.

Sur la rive droits, on ne signale aucune action d'infanterie.
L'activité de l'artillerie s'est maintenue très vive dans les secteurs
de Fleury, du bois Vaux-Chapitre el du~Chcnoia.

Pans, 30 juin 1916,. 3 heure*.

En Belgique, hier vers 23 heures, à !» suite d'une préparation
d'artillerie, les Allemand* ont attaqué un saillant de notre ligne
aux abords de la roule de N'icuport a Lomhaertiydc. Noue conlie-
altaque aussitôt déelanchée les a rcjetè"s d'un élément de tranchée
où il avalent pria pied.

Entre Chaulnos et Hoye, une forte reconnaissance allemande
prise sous noLrc feu a été disperse avant qu'elle ait pu aborder
nos tranchées.

Entre l'Oise et l'Aisne, deux autre* patrouilles ont subi Je
mémo sort, l'une devant Qucnnevlères, l'autre au nord-est de
Vin gré.

En Champagne, uns petite attaque ennemie k la grenade sur
nos postes avancés a l'ouest de la butte du Mesnil s été aisément
rspousséc. 1

Sur ls rive gauche de la Meuse, les Allemands ont multiplié
dans la soirée dnicr et dnns la nuit les actions offensives sur no*
positions depuis le bois d'Avocourt jusqu'à l'est de la cote 301 ; ils
ont dirigé sur le* principaux saillants de noire ligno uno sene

d'allaques très violentes précédées de bombardements intenses «t
accompagnées do Jets de liquides enflammés. Entre le bois
d'Avocourt et la cote 301 toutes leurs tentatives ont été brisées
psr nos feux qui leur ont infligé des perte* élevées. A l'est de la
cote 30i, après plusieurs assauta infructueux, l'ennemi a réussi i
s'emparer d'un ouvrage fortifié de noir© première ligne dont la
garnison avait été littéralement ensevelie par le bombardement.
Vers 1 heures du motln, une brillante contre-attaque de nos troupe*
nous a do nouveau rendus maîtres de l'ouvrage.

Sur la rive drolto, le bombardement 0 été très vif dana les
secteurs au nord do Souvillo et de Tavannes et notamment dans
1* région du Chenois. Aucune action d'infanterie.

Pans, 30 juin 1910, soir.

Sur la rive gauche de la Meuse, bombardement eonlinu do ls
région de la cote 301, sans action d'infanterie.

Sur la rive droite, la lutte a élé acharnée toute la journée dans
la région de ihiaumont. Ce matin, vers 10 heures, au coura dune
aLtaijuc très brillante, nos troupes ont enlevé l'ouvrage do Thiau-
mont malgré les lus do barrage d'une extrêmo violence déclanchés
par l'ennemi. Cet après-midi, les Allemands ont multiplié leurs
efforts pour nous *n chasser et ont subi des pertes considérables
au cours do ces tentatives. Uno attaque ennemie est parvenu 4 ;
rentrer vers 15 heures,, mais une vigoureuse contre-attaque nous
a remis en complète possession de l'ouvrage à 16 h. 30.

Bombardement particulièrement inlcnso du bois Fumin et du
Chenois.

Pan*. I" juillet 1916, 3 heures.
Sur les deux rives do la Meuse, l'ennemie a dirigé des action*

offensives répétées et violentes dans la soirée d'hier et au cour*

de la mut.

Sur la rive gauche, dans toute la région k l'est et k l'ouest de
la cote 301, la lutte a été particulièrement vive. Les Allemand*
n'ont pas lancé moins de quatre attaques sur les différents
secteurs. Une première tentative, accompagnée d* jet* de liquide*
enflammés, sur nos positions entre ls cote 301 et la route Esnes-
Haucourt a été repoussée hier on fin de journée avec des pertes
sanglantes pour l'ennemi. Une seconde attaque k la grenade *
l'ouest de ia route Esncs-Haucourt a subi lo même sort. Cette nuit,
à l'Est de la cote 301, uno puissante action d'infanterie allemande
est parvenue a nous enlever l'ouvrage fortifiée déjà repris par
nous hier et des éléments do tranchées sur tes pentes est do la
cote 301 ; mais nos contre-attaques, aussitôt déclinchécs, noua
ont rendu entièrement l'ouvrage et le terrain perdu. Enfin, ce
maun„ nous avons repoussé avec succès une attaque allemande,
qui tentait d'aborder le réduit d'Avocourt et noua lui avons infligé
des pertes sévère-
Sur la rive droite, les combats engagés hier dans le secteur dé
Thiaumont ont commué avec acharnement pour la possession da
l'ouvrage de mémo nom. Après une série d'assauts furieux,
précédés de bombardements, les Allemands sont par-venu* à
pénétrer de nouveau dana la redoute, complètement bouleversée,
aux abords immédiat* de laquelle nous sommes établi*.

L'activité d* l'artillerie reste très grande dans les régions du
bois. Fumm, du Chcnoi* et do la Laufée.

En Lorraine, deux petites attaques allemandes sur nos positions
en forêt de Parroy ont complètement échoué.

Ce mâtin, une pièce onnerafe-à longue portée a tiré plusieurs
obus de gros calibre dans la direction de Nsney.

BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS

v {Front occidental.)

Londres, 29 juin 1916, 11 heures soir.

Au cours des dernièius vingt-quatre heures, un grand nombre
de nos reconnsissances et de nos raids ont pénétré dan* le*
tranchées ennemies, sur différents points du front britannique.
Toutes nos entreprises ont réussi et ont coûté a l'ennemi des
perles importantes. Nous svons fait des prisonniers et nous nous
sommes empares de maiuuel. En plusieurs endroits, nos troupe*
«ont restées longtemps dans les lignes allemandes et ont repoussé
les contre-aLUques ennemies en terrain découvert ; l'une de ce*
attaques « est déroulée après une émission de gaz. Nos troupe*,
•n pénétrant dans les tranchées allemandes ont trouvé un grand
nombre de morts. Nos pertes sont insignifiantes. L'artillerie a été
de part at d'autre active sur le front. Les tranchée* ennemies ont
été très endommagées en do nombreux endroits. L'émission alterné*
de fumée et de gaz a provoqué 1 activité do l'artUlcric allemande,-
obligeant l'ennemi ■ révéler l'emplacement do ses batteries.

Londres, 30 juin 1916, 11 heures soir.

Nos putrouillcs, nos reconnaissances et nos raids ont continué
à montrer sur tout lo front une grande activité. En plusieurs points
Ils ont pénétré dans les tranchées sllemandcs et fait des prison-
niers. Au sud de Neuvo-Cliapclle, uno forto reconnaissance a «loinl
la ligne de aoutien allemande. Pendant la nuit, nous avons fait
exploser svec «uccès une mine au sud d'Auehy-lès-la-Basséc, dont
nous avons occupé le cratère. Sous le couvert d'un violent' bom-
bardomonl, l'ennemi * envoyé dans la même région une recon-
naissance qui a été repoussée par le fou do notre infanterie. Au
nord-est d'Ecurie, vers la redoute Hohcnzollern et vers Givenchv,
l'ennemi a fait exploser de» mlneat sans noua causer de dégâts!
L'artillerie lourde allemann'o a montré do l'activité pendant la
journée sur lo front do Souchcz, a la redoute Hohcnzollern ainsi
quo dans.l* région d* Vieltje. Le temps était hier pou favorable
pour 1 action aérienne. Au cour* d'un dos rare* combats aérien»,
un aviateur ennemi a été obligé d'atterrir,"son appareil ayant été
endommagé. ~

FEUILLETON DE LA tGAZETTB DBà AliDENNBS* 46

LA GUERRE FATALE

Par le Capitaine DAMRIT

Telle était la place tenue par cet homme dan* l'opinion
britannique pendant plusieurs année», que leur» rang*
«'écartèrent d'instinct, avec respect, devant lui.

C'était un beau joueur ; entraînés par sa crânerie, le*
Lords le suivirent.

Puis lca membres de la Chambre des Communes en firent
autant, et les délégués du Conseil restèrent seuls.

Wat Tyler voulut alors proposer- une motion décrétant
• Chamberlain d'accubulion et le traduisant devant le tribunal
du peuple ; mais ses compagnon», moins ardents'et inlimi-
. dés malgré eux pat la majesté du lieu, par la vue du trône,
par les responsabilités qui s'accumulaient sur leur» têtes, dé-
cidèrent d'attendieja rentrée en séance.

La nuit se passa lugubrement, lu plupart de» membre* des ■
deux Chambres se laissèrent aller au sommeil dan» les
Bibliothèques, les balles de Comité et dans ce hall de Saint-
Etienne où la tete d'Olivier Cromwell fixée au bout d'un
pieu, avait élé exposée entre les crânes de Bradshaw et
d'ireton.

Quant au peuple, il campa et dormit dans les parcs et le*
avenues, après avoir achevé de piller tout ce qui se trouvait
à sa portée.

• Mais quand revint le jour, une rumeur emplit le palais de
WMjninster et ramena tous le» membres du ParfemQ/it à
leurB places.

A 10 heures, les Seigneurs et les membres de la Chambre
de» Communes qui avaient été délégués à Windsor firent
leur entrée, hâves, défaiU, accablés par deux nuits de fati-
gue et d'insomnie, leurs présidents en tête ; un «sendron do
hussard» françai» venait de les amener jusqu'à l'entrée du
Pont ; eux aussi avaient vu le, général français et rapportaient
la confirmation des lugubres nouvelle», la fin de la flotte, la
fuite du Roi ; ils firent part de leurs impressions ; le» troupe*
françaises étaient remplie* d'un enthousiasme extraordinaire;
Us avaient admiré leur discipline, leur allure et lu dan» leur*

yeux une confiance pleine de défi. Toute tentative de résis-
tance à Londres semblait impossible : il fallait céder.

Ainsi parla lord Londedale, qui avait été Jadis Ministre
de la Guerre, et chacun sentit qu'il traduisait le* impressions
de la grande majorité ; ou chercha Chamberlain, il n'était
plu* là ; prévoyant ce qui allait se passer, il t'était retiré
dan* l'aile du Palais dénommée Résidence du Black-Rod, le*
autres Ministres l'y avaient suivi ; Il n'y avait plus de Gou-
vernement.

Le duc de Cambridge, qui commandait 1* garnison df
Londres, avait rejoint ses volontaires sur le* hauteurs du
Palais de Cristal avant leur complet investissement.

Le duc de Counaugt était parti, disalt-on, à la rechercha
du Roi, avec un esoadron de Horse-Guaxds,

Enliu, du Roi lui-même, on n'avait aucune nouvelle.

C'était la débâcle.

Après une orageuse délibération à laquelle Wat Tyler in>,
posa de nouveau su participation à force d'audace, on déoida

Sic la capitale ternit rendue aux Français, afin que les rnvi-
lllement* pussent arriver au plu* tôt 1 que le* volontaires
•t la police resteraient chargés du maintien de l'ordre, mai*
gue la capitulation ne viserait que Londres et laisserait a
lord Roberts toute sa liberté d'aotion.

Ls vieux Flld-Marshol était 1* dernier espoir du
Royaume-Uni.

Encore, ce terme de Royaume-Uni n'aYalt-ll plu* aucune
valeur depuis fl veille, car le* mauvaises nouvelle*
marchent par troupe et on venait d'apprendre que l'Irlande

entière était su pouvoir de l'insurrection encadrée dnns des
o/fiefers français.

Le général O'Connor était entré ù Dublin le i5, k ls tèto
de 60,000 hommes a peu près organisés en bataillons ; II y
avait été proclamé Protecteur de l'Irlande. Le Parlement de
Iimerick s'était transporté à Dublin.

Lord Kltchcner s'était embarqué le même jour à King*-
town svec ce qu'il *vait pu réunir de* milices écossaise*
qu'on lui avait envoyées. Il laissait aux main* des Irlandais
tout *on matériel d'artillerie et un «ouvenir exécré.

A midi, ce 17 septembre, pendent que continuait à tonner
'•Uns le Sud le canon des ouvrages du P.ilois do Cristal, on
vit l'immcnso pavillon britannique qui flottait au-dessus ds
t* tour Victoria descendre lentement le long de sa hampe
dorée et disparaître.

Londrc* se rendait.

Déjà toute» le* troupes françaises, l'unne au pied, occu-
paient l'entrée des ponts ; les batteries étaient attelées ; les
lourdes pièce* de 1B6 attendaient qu'on leur ouvrit passage,
remorquée* par leurs trépidantes automobiles, et un ballon
captif, déployant un gigantesque drapeau tricolore, s'éleva
au-dessus de Saint-Gcorges-Circus, comme pour prendre
possession do la ville.

Puis les troupes *e mirent en marche.

Et ce fut au milieu d'un silence presque solennel que les
régiment?, drapeaux déployés, franchirent les ponts.

Mais de l'autre côté de la Tamise, les clairons se mirent
à sonner leur* plut joyeuses fanfares, les tambours battirent
«t sur tout let points à la fois, les musique attaquèrent la
"sfarseillotse.

Car ce n'était plus l'entrée de la veille, l'entrée des com-
battants, le fusil au poing ; c'était l'entrée des victorieux au
■^on de l'hymne national.

La police avait fait déblayer les avenue», mais la multi-
tude refluait à l'entrée de toutes les rues pour voir passer le*
troupes françaises ; des milliers de misérables en haillons
pour letquelt 11 n'y avait plus qu'un enncmi^la faim, les
applaudirent même su passage, comme avaient fait les Ber-
linois en 1806, le jour de l'entrée dans leur ville de Napoléon
arrivant d'iéua.

Les rues offraient d'ailleurs lu spectacle le plus navrant ;
le pillage dam tous les quartiers riohes uvait été complet;
dans Whitchall la caserne des Horse-Guards et l'Amiiauté
étaient à deml-inceudiées, les banques de Regent-Street, les
luxueux magasins de Huymarket, de Piccadilly, du Strand
.étalent béants, leurs devantures érentrées comme si un
oyelone eût passé là.

Ce ne fut qu'à 3 heures du soir qu'on put faire refluer la
multitude, de manière à déblayer Trafalgar-Squara et la
place de Waterloo : deux bataillons s'y établirent avec troi*
Mtteriej enfilant toutes les a\enues cl pouvant battre
Saint-Jiimcs-Park. Un aulre occupa le palais de Buckiugham
et celui de Saint-James. — Une batterie et un bataillon pu»
gnèrent le palais de Kensinglon d'où un commande l'im-
mense étendue de Ilyde-Puik : plus de aou.ouo iiffanus y
avaient passé la nuit.

Les volontaires furent laissés à la garde de Westminster,
de la Nolional-Gullery, du Guildhall, des grandi Clubs du
Pall-Mnll, du British-Muséum, du War-Ofilce, du Palais de
la Royal-Court of Juslice et du Foreign-OfGce. Mais des com-

pagnies françaises occupèrent dès la première heure les gares
de Channg-Cross, de Victoria, de Cannon-Strect, de °Hol-
born-Viaduct, de Brond-Street, de King-Cross, d'Euston et de
Paddington.

- La marche de» trains, qui *vart continué sur la rive
gauche, fut suspendue aussitôt ; les voies Turent réservée*
aux seuls trains de ravitaillement qui circuleraient sout le
oontrôle des autorités françaises. Et le* vingt-huit point*
de rencontre qui mettaient Londres en rapport avec le reste
de 1 Angleterra étant occupés, tous les offices téléaru-
phiques l'étant également, la capitale se trouva isolée du
reste du monde.

De* bandes d'affamés, qui arrivaient de* campagnes et
tentaient d entrer à Londres, furent mitraillée* à l'entrée des
faubourgi par las volontaires eux-mêmes et le »oir la procla-
mation suivante, en anglais et en. français, fut affichée sur
tous le» mur* de la capitale :
Habitants de Londres /
Une capitulation consentie par votre Gouvernement livre voire
ville k l'Armée française.

La population aoia ravitaillée, gratuitement dés demain- lu
arrivages de vivres auront lieu aux Docks de Londres *ux Dooi*
Seinle-Cstherino et k Victona-Kmbsnkment, où les wprcsentanl*
dsa ujsLricl» devront les retirer pour on assurer la répartition

icrojit réguliércm

nt ch a qui

L ordre sera assuré pur la police mùlropolitaine et les troupe*
ormani la garnison actuelle de !s ville : cea troupe* garderont
leurs fusil, et devront Imcr leurs canons, qui seront rassemblé»
demain, 18 septembre, avant midi, a SainL-Janics-Park

La Circulation des trnlni est suspendue.

Lea blUments admis dans la Tamise pour aider au ravitaille-
ment devront porter le pavillon français-

Le servie* des postes et télégraphes est suspendu avec 1*
Continent «t avec le reste du Royaume-Uni.

Les représentants *t les Consuls des puissances étrangères
sont exceptés de ls précédente mesure.

Toute émeute sera réprimés par les armes.

Toute rôboliion aux troupes françaises sera suivie d'exécution
militaire.

Tous les journaux sont suspendus.

Ls ville do Londres fournira sprès-demain, avant midi, un*
contribution de guurre do un milliard de franc»,
Fait jii Quartier Général de Saint-Georges-Cirous, le 17 septembre,
Le Général «n cft*/,
XUHMMBjOD,

jM suivre).
 
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