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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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S- Année, — N« 275.

Tirage : 130,000 Exemplaires.

Charleville, le 8 Octobre 1916.

JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE

Ou s'abonne dans tous les bureaux de poste

H AIN

Par un Fraiiçuitf

Le peuple fraiijai* presque entier semble animé
aujourd'hui d'ui te ni MKtiment : d'uni haine brû-
lante de l'Allamagne, «liant jusqu'à la folie. M
l'amour de la patrie, M l'honneur, ni mé)me l'intérêt
n'unissent lei François mitant que ta ra«e et la fureur
de cette haine. Lee poeeei et lee écrivains ne savent
plus écrire que des injures. On n« croH pouvoir ex-
primer mieux son loyalisme, qu'en appliquant aux
Allemands des esspreeeioes Mmeasée* «m le ruis-
seau. C'est par les mènes procédés que les orateurs
cherchent, dans ieure discours, a. rcleTer Jes courages
tt à ranimer l'espérante. - ,

Cette h.une n'est pas «oiivelle, et tous ceux qui
savent obterver l'ont depuis, longtemps constatée. Elle
est le résultat d'une sourde campagne qui dure depuis
quarante ans. On a réussi à persuader au peuple fran-
çais que l'Allemagne n'a jamais aoneé à outre chose
quji la destruction de la France, que Te gouvernement
de Berlin était toujours 'aux aguets, attendant l'occa-
sion favorable de se Jeter sur nous. Ceux qui Bavaient
la vérité et qui Tonlaient la dire trouvaient devant eux
ccwuenr usa mur de glace ; 11 suffisait souvent de pro-
noncer le mot « ABemagne » pour voir les visage*.
dAunejer.-ics ftvrei se durcir, les yeux briller d'un feu
étranfc, pour entendre dea rires nerveux et de* re-
marque» déaoWixeantes. Mol nui n'avais trouvé en
Allemagne «m dea cœurs ouverts, et a qui ma natio-
nalité ■Vvaft valu que des distinctions flatteuses,
fevai* honte àe pareils procédés, j'essayais do pro-
tester, mois je n'arrivai* qu'à me faire prendra en
secret pour une espèce d'espion. On a supprimé Jau-
rès, qui saunrt, et si tous ceux qui pensaient comme*
lui n'ont pas partagé son sort, ils ne le doivent qu'à

I obscurité de leur vie.

Tout était bon aux fomentateur* de- haine pour
leur œnvra ténébreuse, H n'est, pour ainsi dire, pa*
un livre, parmi ceux qui parurent dans ces dernier*
quarante ans, qui ne contienne des traces de leur ac-
tion néfaste, et le plus souvent aux endroits où l'oo
s'y attend le moins. Je ne parle pas de* livres de
classe et des livres de lecture a l'usage de la jeunesse :
de ceux-là on piîul dire qu'ils sont imbibés de poison. Le.
génération d'après la guerre de 1870, qui a'est encore
«arvie de* ouvrage» de l'époque antérieure, est moint
«mlaminée que les suivantes. Je laisse de c'oté les ro-
HiOl et les pjfeees de théâtre : car leur! auteurs, cher-
tftruft avant tout le succès Immédiat, y flattent sans
«■rfogne le* phis bas instincts du public. Il s'agit de
tous fée produits de la presse, sans exception, depuis
lté manuels industriels jusqu'aux dictionnaires ency-
clopédiques, en passant par les annuaires et les. thèses
littéraires ou artistiques. Il semble que les mots a Al-
lemagne » ou « Allemand » aient un pouvoir magique;
on n'ose les écrire ou si on le fait, ils sont toujours
accompagné* de commentaires méchants. Ce sont de*
coupe d'épingle continuels dont chacun, pris à part,
n'est que ridicule, mais qui à la longue finissent par
produire un effet considérable. A chaque lecture qu'il
fait, le Français est amené à mépriser ou à haïr ; il
n'eat donc pas étonnant que ses sentiments se soient
peu à peu entièrement tournés de ce coté.

Quand la guerre éclata, clic, trouva le terrain pré-
paré, et aussitôt ce fui une explosion de bassesse* et
.foraurières injures. Ces fleurs de l'cgout ne s'étaient
pas encore épanouies, mais l'engrais avait été repan-
da avec une telle prodigalité, qu'à la première pluie
etlea se développèrent de façon monstrueuse.

Yoieï qu'aujourd'hui on s'apprête en France à
•ulltver pour revenir une haine encore plus rlvace
quVutrcfôte. C'est la principale besogne dés écrivain*
ft des journalistes. Croient-ili de la sorte contribuer
à la lutte pour la paix future, scion le mot des phra-
seurs gouvernementaux ? Tant qu'il ne s'agit, par
exemple, que d'un Alexandre Hepp, collaborateur du
' «spiritual» « Figaro », dont le style amphigourique
et douoeStrc fait songer à un prospectus de parfumeur

II 1 li chronique d'une «baronne» de journal de
modes, on peut se détourner avec mépris. Maïs II est

.profondément triste de voir des hommes que l'on
avait honorés, de -vrais penseurs et de vrai* poètes, se
ahanger en démagogues de la pire espèce.

C'est ainsi que j'ai ressenti une honte douloureuse
à la lecture d'une corrférenee de Maurice Donnay parue
dans la «Revue Hebdomadaire», où se retrouvent le*
pires ignominies des journaux d'un sou. Certainement,
on ne peut que l'appTonver et l'applaudir lorsqu'il*

Crie de patriotisme^, lorsqu'il fait appel aux sentiment*
compassion et à la responsabilité de tous envers
tous, lorsqu'il proclame les avantages de la simplicité,
recommande I ses auditeurs un train de vie moins
luxueux et k* adjure de renoncer après la guerre à la
légèreté" et à ta frivolité. Maie pourquoi éprouve-Hl le
besoin de donner du montant à ses déductions par des
niaiseries bêtes à pleurer, par des gros mots et des ex-
pressions Ignobles t Qui l'oblige à comparer le* Alle-
mands, qu'il décore du reste le plus possible du nom
de « boches », à des « anthropoïdes ivres » ? Qui l'ob-
lige k reprendre pour son compte lee vieilles phrases
extravagantes et insipides sur leur désir d'anéantir
l'humanité, sur leur obéissance passive, sur l'esclavage
dans lequel ils se complaisent P Quand on lit ce dis-
cours avec un peu d'attention, on a vHe fait de voir
que le but de l'orateur est uniquement de prêcher la
haine. Vraiment, il perd son temps, car il parle à dea
convertis. Ceet comme ail engageait des nègre* à se
teindre en noir. Faut-il avoir peu de chose à faire,
pour venir recommander la haine aux plus haineux
des hommes 1 Aussi Donnay n'a-t-il pas besoin de ré-
fléchir beaucoup pour chercher de8 raisons convain-

• Cet axttole noua eat envoyé par un Français habitant
an pays nentre, auteur des ai-Udee « Comment set gouvernég
la Franc* h et u Les huit Vltks », parus id-meme IK« 185,
190-193 et N»200).

-cantes : son auditoire n'est pas difficile, et nul ne lui
demande de prouver ses affirmations I

Tout d'abord, il proclame le n matérialisme » des
Allemands et 1" « idéalisme » des Français. Voilà, Mee-
licurs I II suffit d'être né de l'autre côté des Vosges,
pour rester collé toute sa vie à la terre, et de ce côté-ci,
pour planer dans le ciel depuis sa naissance. Kant était
y matérialiste », Condillac « idéaliste » ! Les gens écou-
tent la bouche ouverte et admirent la science profonde
du phraeeur. Mais comment, contïnue-t-il, pourrons-
nous haïr, nous autres « idéalistes » p Q semble y avoir
là une contradiction, mai* elle n'est qu'apparente :
nous haïrons idéalement I, «Il importe pour le lalut
de la France et pour son avenir lumineux, dit-il tex-
tuellement, que chez tous les Français k haine et le
mépris pour l'Allemagne, pour les Allemands, pour la
pensée allemande aient pris la force à la fois d'un
Instinct et d'un idéal 1 »

Que' les gens d'esprit sont donc betes, surtout
quand ils deviennent enragés I N'admiret-voua pas cet
instinct, qui est à k foi* un idéal P Par là, conclut
Donnay, la France demeure Mêle à la pensée clas-
sique, qui cherche lea moyens de faire prévaloir, dans
la vie humaine, l'élément supérieur sur l'élément in-
férieur, la raison sur l'impulsion ave»gk, k justice
sur la force, la bonté sur k méchanceté. Ainsi donc,
ô Donnay, la bonté l'emportera sur- la méchanceté,
lorsque la haine aura pris la force d'un instinct et d'un
idéal P J'ai'beau réfléchir, je ne comprends plus. Ou
plutôt je comprend* une chose, c'est que, chez vous,
k raison est encore loin de prévaloir sur l'impulsion
aveugle. . .

L'idéalisme conduit Donnay à chercher kg moyens
de développer dans les jeunes cerveaux français son
instinct idéal ou *on idéal instinctif. H demande la
création d'un manuel scolaire contenant le récit des
atrocités allemandes et mettant au pilori la férocité
dogmatique des Germains. «Térocité dogmatique»,
comme cela fait bien I comme cela illustre bien, la
pédanterie et la fausse science de certains membres de
l'Académie I Que de telles expressions sont belles, sur-
tout accouplées A des ordures et à des termes d'argot 1
Ce manuel, dit Donnay, les enfants devront le lire
tans cesse, l'apprendre par cœur.

Quel moyen merveilleux d'éducation, propre à for-
mer des hommes bons I Quelle méthode unique pour
cultiver dans les âmes tendres k douce fleur de l'idéal,
et pour y faire entrer l'amour de la raison I H sait
bien, ce bas démagogue, que ces récits d'atrocités ne
■ont qu'un tissu de mensonges ; il a lui-mûmc fait des
travaux historiques et n'ignore pas avec quelle pru-
dence on doit employer les documents écrits sous rîn%
fluence do la passion ; il connaît k psychologie des
masses et sait combien peu de cas un juge conscien-
cieux doit faire de dépositions provenant de témoin*
fortement émus ou partiaux ; il a lu mille fois qu'on
ne doH se former un jugement qu'après une enquête
térieuse et surtout contradictoire, et pourtant il n'hé-
site pas à présenter un recueil de stupides calomnie*
somme k Bible future de l'humanité et à en faire la
base de l'éducation de tout un peuple I Au Moyen-Age,
on eondemnaU au suppliée du feu ceux qui empoison-
naient ks sources et ki fontaines : quel supplice con-
viendrait aujourd'hui à l'homme indigne qui cherche
à aelir et à souiller de son venin l'onde pure des âmes
enfantines P

Qui délivrera la France de cette coterie de-haineux
énergumènes, qui la ruine et la tue ?

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Orand Quartier général, le 7 octobre jy 10.

Théâtre de la guerre à l'Ouest.

Groupe d'armée du Kronprinz Rupprecht de Bavière.

A k Somme, la grande bataille d'artillerie continue.
Elle s'est étendue également au Nord de l'Anore et s'Inten-
sifia au Sud de la Somme, lurtout dei deux côtés de Ver-

mtndovillen.

Noi tin de barrage ont empêché les attaques ennemies

Îroque partout entre l'Ancre et la Somme ; ils ont étouffé
«ni son premier effort une poussée contre les troupes dea
généraux von Boehn et von Garnier, entre Les bœufs et
Bouchavesties. Il n'y eut qu'un bref oorpi à oorps avec de
faibles détachements qui avaient pénétré jusque dam .notre
ligne, au Sud-Ouest de Sailly. Une attaque française, partant
du front de Deniécourt—Vermandovillc»—Linons et dirigée
contre le lecteur du général von Kathen, aboutit à des corps"
à corps acharnés près de Vermandoviliera. Ges combats se
•ont terminés à l'avantage de nos braves régiments silésiens,
dont l'opiniâtre résistance a déjà fait échouer, dans cette
contrée, tous les efforts des Fninon.ii durant tout le mois de
juillet. Au reste, lea vogues d'assaut ennemies s'effondrè-
rent, lei également, dans notre feu.

Théâtre de la guerre à l'Est.
Groupe d'armée du Jeldmaréchal Prince Léopold de Bavtlre.

La chiffre des prisonniers russes fait* le 6 octobre, près
de Batkow (au Sereth), dépasse 3oo.

Les attaques rusies, qui se poursuivirent hier Mutin des
deux cotés de la Zlota Lfpa, furent de nouveau repoussées
avec pertes sanglantes. Au Sud de Micotyaioxow noua avons
abandonné une petite position avancée.

Au led-Eit de Bnezauy, une hauteur que l'ennemi «vtit
•coupée, k 80 septembre, a «té reprise d'assaut.

Front du général di tavalcrit Archidu* Charlut
Aucun événement d'importance particulière.

Tmnsylvajde.

Lee troupes alliées progressèrent sur tout le front Est.
Elles serrèrent de près l'ennemi en retraite par k « Forêt des
Fantômes » ; des arrière-gardes ont été battues.

Sa repoussent des attaques roumaines des deux cotés du
col de la Tour-Rouge, nous evoui fait prisounleri s o/fl-
oéen, ioé hommes.

Au Sud de Iloetzing (Hattieg) la montagne frontière de
Bigleu a été enlevée aux Roumains. Nous avons encore gagné
du terrain près d'Orsova*.

Théâtre de la guerre attx Balkans. ,
Groupe d'armée du feldmarêchal von Machenscn.

L'ennemi attaqua sur plusieurs points entre le Danube
et la mer Noire. II fut repoussé.

Front de Macédoine.

A paît de petites poussées infructueuses, une forte attaque
ennemie à l'Ouest de la voie ferrée de Monastir—Florins
s'effondra devant les positions bulgares.

Dcdéagatch a été bombardé de la mer sans résultat
essentiel.

BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Pans, 2 octobre îalO, aoir.
Au Nord de la Somme, noua avons réalisé, au cours ée la
journée, quelques progrès à la grenade à I Kst de Bouchavesnes.
Une quarantaine de prisonnier! et six mitrailleuses sont restés
antre nos mains. Dans lu même région, un dVlachemcni allemand
pris sous noire (eu vers l'cpinu de Malu^siac s'est dispersé en
laissant une cinquantaine d'hommes sur le terrain. Au Sud de la
Somme, une petite attaque allemande, dirigée sur une de nos
tranchées au Sud de Verra and ovillcr3, a été aisément repouseèc.
Le mauvais temps a gén* lei opérations sur tout le front de la
Somme.-Canonnade intermittente sur le rosle du Iront.

L gueire aérienne : Il se confirme que le moréchal des logis
Vialet 'a abattu son cinquième avion allemand dans la région de
la Somme.

Pans, 3 octobre 1610, 3 h
Aq Nord da la Somme, lutte d'aitillerié assez violente dane la
région au Nord de Ilancourt. Les Allemands onf essayé de dé-
boucher du bois de Sainl-Pierrc-Vaast. Nos tirs du barrage et
nos (eux de mitrailleuses les ont immédiatement rejetés dans leurs
tranchées de départ. Partout ailleui*, nuit calme. .

La guerre aérienne: Dans la Jtournee d'hier, un'de nos pilotes
a abattu un avion allemand qui est tombé prés de Condé-ks-^itry,
région do Yuuriars. Le sergent Sauvage a abattu hier son
Cinquième avion allemand au cours d'un combat mouvementé.
L'appareil ennemi s'est écrasé sur le sol au Sud du Transloy.

EULLETIHS OFFICIELS ANGLAIS

(Front occide/tfdi.)
Londres, 2 octobre 191C, 11 h. 10 malin cl lu h. 20 soir.

Au Sud do l'Ancre, noi troupes ont rejcle au cours de la nuit
«no attaque, contre-nos positions a\xUicees à liât d CaucourU'Ab-
baye. Noire Iront se lrouvc actuellement consolidé dans ce sec-
teur et il no reste plus d'Allemands dans les maisons d'Eaucouct-
l'Abbayo. Plus a tCUcst, nous avons également pendant la mut
étendu nos lignes d'un poinl a environ douze cents mètres Nord
de Courcolctlo dans la direction de la lianchèe de liesse. Une
contre-attaque nous a'repris une partie de lu tranchée Règinâ que
nous avions enlevée un peu plud au ^or^. Un combat acharné
e'csl déroule dans ce secteur au cours dea dernières vingt-quatre
heures. Nuit, calme sur lo reste du Iront. Dca coups de muni
heureux ont été exécutés au Nord de Neuville-Samt-Vaasl et S
l'Est de Lavcntic.

Il n'a cessé de pleuvoir depuis ce matin. Lo combat a été
très violent à Eaucourt-l'Abbaye pendant toute la journée, l'ennemi
« réussi j reprendre pied dans les maisons du village. Au Sud-
Ouest de Gucudecourl et au Nord et à l'Est de Courcclette, nous
avons amélioré nos positions. Le nombre de prisonniers des der-
nières vingt-quatre heures dans cette zone est d un officier et
soixante-trois hommes. Pendant les opérations d hier, nos avions
ont bombardé divers poinis militaires Un ballon ennemi est tombé
en flammes. Au cours de différents combats aériens, deux
appareils ennemis ont été delruits et plusieurs autres abattus.
Tous nos aviateurs sont r

MESURES DE PRÉVOYANCE

La récolte de 1916 touche & ion terme. Les giangis des
paysans sont remplies et les meules se dressent sur les champs
fauchls, comme des symboles du travail accompli.

Si l'on tient compte des grandes diflicullés de tout genre,
la récolte bien -rentrée peut être considérée comme Irèl
satisfaisante. Soldats et habitants du pays y ont travaillé
cote a côUi avec le* auxiliaires, que les autorité* militaires
avaient fait venir des viljes à forte population ; ensemble
ils ont arracha* à la terre cotte bonne récolle et contiibué
ainsi à améliorer les condrtions de vie de la population, la
plus grande partie de la récolte pouvant être mise à la dis-
position de celle-ci.

Le travail des femmes de la région de Lille, employées
•omme auxiliaires, touche | sa fin et l'on envisage leur
rapatriement. Beaucoup d'entre elles, qui n'ont pas de foyer
qui les attend et auxquelles le lrist-± hiver des villes ne réserve
fu'oisivelé et misère, ont demandé elle* mêmes à rester la
où elles avaient passé l'été, où elle* avaient été bien reçues
par la population paysanne et où elles ont appris à con-
naître et u apprécier; l'avantage de la vie cluiiipiHre en
temps de guêtre.

A peino le trésor de la récolte est-il en grange, que déjà
de nouveaux problèmes se posent i la prévovauce, de Pagri-
tulteur. La cultuie des champs réclame des travaux de tout
genre. Les mesures de bloous ont ohtltge1 les conditions de

riductton, et H faut tenir compte de la siluation nouvelle,
s'agit de propaier la recolle future danB H conditions,
d» plus en plus difficiles, qu'impose la guerre, afin que
r*mnée prochaine également, la population de tous les teiri-.
loires occupés aott k l'abri d» la misère. U serait donc im-
| pardonnable de laisser sans emploi des bias pouvant fournir
leur part du travail que nécessite l'agriculture.

Grand «t encore le nombre des « sans-travail » en ter-
ritoire occupé. Tous ces gens sont à la charge des communes
•t de leurs coni ito>ong. Au lieu de rester inactifs, tout en
manpeant le pain commun, il est bon qu'Us contribuent,

eux aussi, i créer lee valeurs économiques nécessaires k
l'entretien de tous.

On a donc l'intention de lea faire travailler, en lea nour-
rissant et en ln payant. Les hommes et lee jeunes gens,
•apablcs de travail, mais qui ne travaillaient pas jusqu'ici,
devront ainsi contribuer à rétablir un équilibre sain et né-
cessaire entre les villes à population dense et les réglons
rurales moins peuplées. Dans ce but, de nouvelles mesures et
une nouvelle organisation fondamentale seront,* bien
entendu, nécessaires.

Cea mesuras, envisagées par les autorités militaires,
organiseront, avant l'hiver, l'emploi rationnel de tous les
éléments réduits jusqu'ici au ohomage, ou qui négligeaient
de profiler des occasions de travail qui s'offraient. Grâce à
ces mesurée, le travail régulier sera rétabli au profit de la
Vie pubVque, et la terre, cultivée à temps, pourra porter sa
récollc qui garantira le peuple contre le famine et la misère.

Pour épargner autant que possible aux vieillards, aux
malades, aux femmes et aux enfants, les conditions de vie,
forcément difficiles, de l'hiver en territoire occupé, le Haut
Commandement a," en outre, proposé au gouvernement
français d'évacuer de nouveau un assez grand nombre
d'habitants demandant à élre rapatriés. Il s'agit avant .tout
des personnes âgées, malades ou privées de soutien. Le gou-
vernement suisse a-déjà donné son consentement en ce qui
concerne le transport par la Suhse, tandis que l'approbation
du gouvernement français n'a pas encore pu être obtenu.

Autour de la Guarrm

.LA FINANCE ALLEMANDE EN TEMPS DE GUERRE.

On sait qu'à côlé de la guerre des armes, la Quadrupla
Entente fait à l'Allemagne une autre guerre, celle des ca-
lomnies. Sous prétexte de combattre le n militarisme », on
s'attaque à tout ce qui est allemand. C'est pour répondre
aux innombrables mensonges répandus ainsi dans le monde
entier sur le compte de l'industrie et des finances alle-
mandes que la « Gazette des Ardennes », après nvoir der-
nièrement publié le bilan de la n Deutsche Bank u, donne
aujourd'hui, en quatrième page, un exposé de la situation
d'affaires de la n Dishonlo Geseltschafl a, puissant établisse-
ment de banque allemand qui possède une succursale à
Anveu.

UNE PROTESTATION SUISSE.

La propagjjidt; française du* la Suisse romande se
gêne de mo.ns en moins. Mais la dernière manifestation de
ce genre lit preuve d une telle effronterie que même les
Genevois ont prolcité. Quinze citoyen.-, tous appartenant à
de,vieilles familles genevoises oui adressé nu « Journal di
Genève » une lettre de protestation où il est dit :

« Les soussignés, tous citoyens suisses, se permettent
" de venir attirer votre attention sur ks manifestations or-
ganisée» par le « Tpuring-Clab » de France à la salit) de la
Réformalion ; il est impossible d'en approuver le caractère.
Il s'agit de trois représentait mi cinématographiques « nu
bénéfice de Vcew6rc des tîldalt au front n, Mont ta pre-
mière, annoncée sous le litre u leur Kultaro; cru moyen
d'énormes^affiches répandues dans toute la viile, aura lieu
jeudi prochain.

« Or, nous ne pouvons pas admettre qu'une puissante
association étrangère vienne se livrer dnns notre pays, <|ui
est un*pays neutre, a une propagande de ce genre......a

Les' signataires soulignent expresaéoàetll leur franco-
philie, ce qui ne les empêche pas de diie plus loin :

« A'oiij savons former nous-mëme notre, opinion ; nous
n'avons nul besoin ou'on nous y aide. ICI surtout, U nous
est impossible de tolérer que.des reuhrlutantt d'un des
Stalt belligérants (si sympathique puisse-t-îl être d'autre
part à raison de son attitude au cours de la guerre) se ter-
vent de notre territoire pour y exprimer, tous la forme la
pbit frappante, la colère — même légitime — qu'ils éprou-
vent contre leurs ennemis. Nous considérons comme dan-
gereux, au point de vue national, de surexciter par ces
moyens violents une opinion déjà acquise à la cause du,
droit. (?)

n Nous soutenons qu'une semblable manière d'agir est
âe nature à peiner et à effrayer nos Confédérés d'autre»
cantons et à accréditer parmi eux la fable que l'Entent*
cherche à détacher la Suisse romande de '.a grande et chèi%
patrie commune.

« Non* entimuns que ce n'est pas une noble attitude pour
dea citoyens suisses, iilom que notre pnye n'est victime d'au,
cime agression, de pnrticiper irdes Dfcinlfextiitionj de haine
envers un peuple centra qui nous ne nous battons pu,

« C'eht pourquoi nous venons demander à notre presse
geuevoUe de protester uvec nous rentre les 111 u 11 ifestûtiens
organisées dans outre ville jmr le Touriiiï-f iiili de France.

« Cet manifestations seraient à leur pface en purs o*I-
Ifpéranf, elle** ne le sont pas en Sunse, »

En face de ce désir clairement exprimé par les signa-
taires francophiles de la protestation lu gouvernement gc-
• Dévots a dn-interdit* lee rcpiescntations projetées. — On
pourrait se demander d'ailleurs quels rapporta existent
entra une ossociaLon « sportive a et celte haineuse propa-
gande politique. Mais on lait, mieux de ne s'étonner de
rien I

EN ROUMANIE.

Coznmcnlanl les derniers événements militaires sur le
IVont roumain, le critique mtliiaire des^ u BasUr Naehrichi
tenu, le colonel =uis«c Egli, écrit :

« Le bataille de HermannslaHt fait partie d'une manoeu-
vre de giande envergure, techniquement bien conçue et
qui suit encore *on coma, mais qui, dis anjourd'liui, a dé'
truit une grande partie des forces roumaines. Au bas mot
cinq divisions roumaines environ ont été coin ploiement
osé» dans la Dobroudja et en Transylvanie ; cela repris
ttnte. le quart de l'armée roumaine.

« Il cet parfaitement compréliBiisible que les Allié*
commencent à reconnaître Icb dangers qui menacent la
dernier venu parmi eux. Mais il est difficile do lui venir en
 
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