ff Annie. — N« 300.
Tirage : 135,000 Exemplaires.
Charleville, le 21 Novembre 1916.
Gazette des Àrdénués
JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE POIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
LA PRESSE FRANÇAISE
et lis
DÉPORTÉS DU NORD
La Presse française a enfin pris note de la mesure
de représailles, à laquelle les autorités militaires alle-
mandes se sont vues obligées de recourir, le Gouver-
nement français ayant persisté à ne pas remplir
certain accord formel de janvier 1916, où il s'était
engagé à rapatrier un grand nombre de civilm
allemands, hommes, femmes et enfants d'Alsace-
Lorraine, emmenés en captivité, par les troupes
^ françaises qui franchirent la frontière au commence-
ment de la guerre.
La façon dont les journaux français signalent le
fait confirme toutes les prévisions exprimées ici-
même. Us se gardent bien de relater les faits purs et
iimplet, qui leur sont parfaitement connus, puisque,
avant l'exécution de la contre-mesure allemande, un
article paru en Wte de la « Gazette des Ardcnncs »
du 28 octobre en a expliqué les raisons.
Cet article était en possession du Gouvernement
français le surlendemain. Télégraphiquement il a dû
_ en fitre informé dès le 29 octobre. Il n'en a tenu
aucun compte, laissant exécuter la mesure annoncée.
11 n'a pas non plus déclaré fausses les raisons indi-
quées par Les autorités militaires allemandes. Il a
interdit à lav-presse de parler de l'affaire.
Les inspirateurs officiels de la presse française
ont préféré entourer l'affaire d'un mystère qui laisse
la voie ouverte à l'équivoque et a l'insinuation. La
« Fraternelle » des régions occupées a lancé une note,
publiée dans les journaux du 14 novembre, qui com-
mençait ainsi :
■ Des indiscrétions, dont nous ignorons la source,
ont fait connaître la liste des notables du Nord enlevés
comme otages, n
Des articles parus «ans la uGatetle des Ardcnnes»
(N* 280 et 291) et donnant tous les détails de celte
mesure, pas un mot. Le 12 novembre, une liste des
déportés ayant paru dans quelques journaux pari-
siens, l'Agence ilavas a aussitôt lancée la note offi-
cielle que voici :
<( Des journaux du malin ont publié une liste dea no-
tables du liera1, déportés par les Allemands au camp d'iiolz-
mia4.cn. Dec indications aussi complètes n'étant pas par-
venues )aee*iVj ofr^icnseroerit aux adnîtnistrdtfcmi ha-"
tassasses, H nVst pas possible d'attribuer une valeur absolue
aux iafoKUliona qui ont été données de source privée 4
la prss.se a
Cette note a paru dans tous les journaux. En
rayrl'airinf la liste, tous l'ont accompagnée d'aecu-
MbWbs ùaaapaées a l'a«>aaKe de'la « barbarie ». alie-
m—àr. Toua «es eemmaataîres sont calqués plus ou
moins tBXtualleinent'sur une notice de source evtJera-
OMDt eejWeuaw ; net», ai retrouvons dans le n Temps »,
U « Ftgmro », 1 Aaatan F rennaise, le « Petit Parisien »
et*. Aa B «a Au 14 neveuearc. La vaïci :
«La sM^vcrnesnent alsmand vient de déporter en AJle-
i «t sT>srBBsrtsoiiner dans des camps de concentration,
i s caxnps de représailles », aoo de noa niasheuretuc
anoucn passai 1m personnalités notables des
envahis. Plusieurs journaux ont donné ce
i k Bacs Bravante de ees nouvelles victimes de la ber-
Vasia gawuJfil. ■ (Suivent lea noms.)
La « PeÉH Parisien » a encore cru devoir ajouter
ceci à ia note Havas :
t Le bat «e la déportation «n masse de noa compatriotes
eana Isa géhennes allemandes n'en reste paa moins établi.
CW nn nouveau forfait boche, qui Tient de l'ajouter 4
beaucoup d'autres. »
Sous le titre « La « kuttur » en action » W'Homm*
Enchatné » du 13 novembre a écrit :
«Les violations du droit des aens commise» par noe
ennemie ae ae oompLent plu* et 11 n'eat presque pas ««
jour et nous n'ayons à signaler un acte,odieux 4 le charge
dea Boches.
Hier, nous annoncions que de nombreux Belges avaient
été lâchement massacrés 4 Bruxelles par lea eoudards du
kaiser. (Il s'agit là encore d'une légende formellement
démentie.— La Réd.). Aujourd'hui noua apprenons que,
•ur l'ordre du gouvernement impérial, deux cent» de noe
malheureux coin patriotes des départements envahii ont
«té emprisonné dans des camps de représailles
Il eût certainement manqué quelque choaa e la gloire
de Guillaume si le lot des déportés n'avait compté que dee
hommes, comme MM, Delory, député; Guichard, bâton-
nier de l'ordre de* avocats de Lille; Dassonviile, président
de la cour d'appel de Douai, etc. Mais Guillaume prend
aoin de sa gloire et, pour qu elle fût complète, il a compris
des femmes duns la liste do proscription et d'emprison-
nement.
Enregistrons celle nom elle manifestation de la kultura;
elle chargera d'autant le compte — déjà long — 4 régler, a
Sous le litre ■< Nouveau crime allemand » la
« Libre Parole » a écrit :
«Les régions envahies viennent encore d'être doulou-
reusement atteintes ; les Allemands, continuant leur sys-
tème de terreur, ont déporté au camp d'Holzminden aoo
olages, des notabilités du département du Nord. 5B femmes,
dont la mère de neuf enfants, Bgurent dans lea listes des
héroïques populations de Lille, Tourcoing et Douai, parti-
culièrement frappées.
Dans cette us le d'otage* figurent le bâtonnier et député
Delory, à Lille, le président de la cour, l'avocat général, de
nombreux conseillers, le sous-préfet, le juge d'instruction,
le directeur de l'Ecole supérieure, la femme du bâtonnier
de Douai, des notaires, avocats, avoués, médecins, anciens
prêtres, etc. »
Notons que le « Journal de Genève », organe soi-
disant neutre, s'est fait télégraphier de Parts ce eom-
mentaire de la « Libre Parole », sans y ajouter l'ex-
plication allemande qu'il ne pouvait cependant igno-
rer, à la date du U novembre.
, Le «< Journal de Genève »> a-t-il craint d'être inter-
dit à Paris? II est du moins certain que la censure
française a empêché jusqu'ici que le public apprenne
la cause de la mesure allemande,- Le gouvernement
craint évidemment d'être interpellé à ce sujet.
-Pour caluur cependant les pires inquiétudes la
a Fralern«rie » des régions occupées a été autorisée
à dire dans sa noté dont nous avons cité plus haut
la première phrase :•
«Nous pouvons rassurer leui s .familles sur leur état de
santé, car nous avons* parlé personnellement k un prison-
nier civil qui arrive d'Horxminderi, après avoir assisté k
^arrivée des etnana.
Il noua a aéaUré que tous semblaient en bonne santé
ci que troll voflurei de bagages lea accompagnaient. m
Quand kaa ausoritaa aileuwindes rôd trahit publi-
que, par Far-Utlt de la « 6*ictte n du SS oeteatre, leur
iaseJkiMfi sfijaer de ra-arésaïAaa, le GiïuTO-nswaeiit
L-Mfsua avait or-.fore fa ■«•eerfriaV* d'tyary il' rWl
aux prelendnes « victimes de la barbarie aBemanée ».
Il n'a pas «ru devoir atpr en coaséajiMce. U n'a paa
davtiaUjia Aimenti les raisons invoentées par les au-
torités alemandes.
Votlà lea laits, qui sa paasenUde comjnanlaire. La
peuple Iran-fans, si on Un communiquait cea raâsone
allemandes, demanderait à «on Gouvernement, pour-
quoi il n'a pas tenu ses engagements. Les «victimes»
auront un droit'particulier de hu poser la même
question. Elles tireront, avec tous nos lecteurs, la
conclusion logique du silence dont on entoure, k
Paria, la cause de leur internement.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, !• 10 novembre 1916.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armées du Kronprinz Iiupprecht.
Le "feu dirigé depuis 4e9 jours contre noe positions
dra dous côtés de l'Ancre reud&it probable la continuat-
ion de l'attaque anglaise. L apparition de formations
do cavalerie derrière le front ennemi et un bombarde-
ment violemment accru, dès le matin de bonne heure,
annonceront uno nouvelle grande tentative de pereéa.
11! se termina par un&.sanglaiitn défaite pour lae An-
glais et ne leur permit qu'à quelques endroits da gagner
nn terrain insignifiant.
Les troupes combattant sous le commandoment dea
généraux Fuchs et baron de Marschnll ont opiniâtre-
ment résisté à l'assaut anglais.
Nous avons été refoulé au Sud-Oueat de Serre, k
Gramlcourt et sur quelques pointa au Sud du village,
et occupons une position d'arrêt, préparée à l'avance sur
In rive Sud de l'Ancre ; toutes les autrea positions da
front attaqué à plusieurs reprises, sur une largeur de»
12 kilomètres, ont été maintenues par nos braves troupea
ou reprises par contre-attaque. TJn violent feu de l'artil-
lerie française dans le secteur au Sud de Sailly-Sailliael
prépara d<*s attaques, qui •.'effondrèrent avec grandes
partes à la lisièro Nord-Ouest de la foret de Sainb-
Pierre-Voast.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmaréchal Prince Léopold de Bavière^
Kien de nouveau.
Front du colonel-général Archiduc Charles.
A l'Est de la vallée de la Futna, dans les anoutagnaa
de Uyergvo, des régiments bavarois repoussèrent des at-
taques d'importantes forces russes au Sud du Hfgyea.
Nos onératifius depuis tin octobre, sur le front Sud 4e
Ti .m ■>\\.:nir, se sont dôveioppérs scion nos Intentions. La
sortie des défiles des montagne* vers la pleine de Vstschie
« é(é forcée, malgré l'opmiMre réKktaiire roumaine, par
1rs troupes allemandes et austro•hongroises, D'importsatset
forces roumaines ont été enfoncées entra Jlul et (■eid,
dans la hataille Targu-Jin ; cette ««faite leur coûts des
pertes sanglante* extra ordinairement fortes. L'ennemi
tenta, avec des forces fraîchement amenées, de nons dé-
border du côté Est. Ces tentatives échouèrent.
Dans la poursuite nos troupes ont atleint la ligne d'Or-
soYt-Craiova ; eu Sud du .col de la Tour-Rouge la routa ds
Calirfienesli-Suici est franchie. L'ensemble du butin de la
19* armée aans la psnes* Su lv au 1S novembre s'élève
à 169 offkiers, l<l,3»s hanunts p-T—eiers, 26 estwnt, If
voitures de nniiiitï»ns et 72 ntsraallevees.
Théâtre de la guerre aux Balkans.
Groupe d'armée du feldmmréchnl von Mmckenien.
Au front de la BoWroedja., esea.rmouches de p«r-
trouHlos. Près de Sxlù>tria se tu d'iefanterie «t d'artil-
lerie s'est de nouveau iatensifté.
Front de Mftdoine.
Après ehe l'*« v
ateur ttfe eu *cnd- sVt «le «Wl, k> rvo
allemandes ont eocupa nn* paatMa» au Monas-
i à peegreaaer a la
s rioujss ànalavari
hautsu
allemâL_____
tir. f 'ti* villa a «este «U
Grand Quartier général, lo 20 novembru 1916.
Théâtre de la guerre à TOuest.
Groupe Jtarmées du Kronprinz tlAfyprecht.
Le Isa d^sv-tillarie anglais lut, sa féaaval, plus Jsdbla
hier. Sur las deux r^ves de l'Anere se&Uaaejet fl resta
fort. Entre Serre et Beaucoort, ainsi que contre née po-
sitions au Sud de Mïraumont des attaques lassées dans
le soirée échouèrent avec grandes pertes. Notre infante-
rie rejets à la grenade lea Anglais hors ds la paxate
Ouest de Grandcourt. Dans les contre-attaquea ds la se>
< dernière 82 officiers, 900 hommes et 11 soifendl*
< furent eauaturae.
Les Irauicais eesay«rent à nouveau ée pénétrer daf
«M* Nord-Ouest dans la forêt de Selnt-Pierre-Yaaat. Xb
furent repousses, bien qu'un feu violant eût prépare
leur aasaui exécuta par des troupes fraîches.
. Théâtre de la guerre à l'Est.
Groupe d'armée du Kronprint RupprecKt de BavHfê,
Par ls froid inienes l'activité ds combat reste par*
feeet faible.
Front du colonel-général Archiduc Charles.
Nos opérations eontra le front reumaia esntinnenl
méthodiquement. An Nord-Eet de Csunpo^sssjir bu Ron«
saains épuisent en vaines attaques, journeDament répe-
laes, leurs formations entremêlées.
Théâtre tie la guerre auj Balkans,
Groupe d'armée du feldmaréchal von Maokensen.
■ Dans la Bobroudja st le long du Danube, jusqu'à^
port d'Oltina (à l'Est da Silistria), feu d'artillerie,
front de Macédoine.
U occupation de le nouvelle position sm Nord de Mo*
aaatir s'sst «ffectuée, sans être ftaée par rasrveaeeire^
Ds aonvelles forcée allemandes ont atteint la soas de
combat.
Au front de la Mogléna dse poussées saràaa pies de
Bahovo et de Tuain ont été rejetées par les flabrores.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Paria, U novembre 1116, setr.
Au Sud de la Somma, pendaol U journée, rare U fia
éaerajiquement coolrabattue par la noir*, a bonsaarss avec sasp
Uoca U rsfion de Fret»:.:. * el le aecleur Btasbas-la Hlsli lasirta.
Ko Argonna, nous artms câcirpS, au *our-de-#'aria, un «nMasMaS
proviMiui par kasa^lâvsèao d'une misa atle»asd*. «sr Je iMau «t
Vardua, csncnaada sstiimiUcnU, plus acttv* «sac las s««^oâf
«a Douaumont fi da Vaux. Journée calma partout allleura.
Paria, H nevembre MM, I beuraa.
Au Nord da la Somme, noua areni réalisé «aa strogréa t ]
coma Nord du bots ée Saini-Pierrs-Vaaat. L'aatmié
Ullerie a été assez vive dane la région de BsïIIimI bq cou
auii Au Sud de 1a Somma, le bombarde me ni, qui durait i
«aux jours dans la regvan s»lsésacssj| feesseira. a fcvetu |
ta auA une UlaneM n*am el s «M aa«M es aascei aTaae
•SeDslve aUeaaaaée aenée avea éW tuais hnssrlaniaa au I
poaiUona conguises par nous le 7 novembre. Depuis la sucres
«'Ablaincourl hiacai an boia de f^aaunca, las attaqnea ont ésé sa_
stea avac BOMisuiatat a paror ss t heures ds maSa. safjpsfe
raniplaur da Issasut et l'emploi ttuenaïf de bquid&a eiiQainaaSJj
t ersbus UarvaMcjeriea, Tenncaat a essuyé un sanglant éebac
site
• Yi
■ d. §
:. a-4
:2
Sud éa la suacarM, es faa« aTé r'asimiri el éa
sua «ans Isa bsia au Sud de ceae IscatlSé, nos
aos feux éa aaatMBSMsae ont brisé ass vaasas d'à;
subi éa Wurdas pasaaa. Seulei
Ej allsiiuSM un grosse de maaasi
ae peeaHére tasSaShe d'asaous laita sUf, *«n 11 kei
Passasu-a avait SM isssussés fe la sraatséa. Le bsoaai
efAn**m«nl a<>d*reetBllu par noua, MeShess eur touia li
A rist «a Haiska. «s acup de aasin ésa AJlsax
postes en avant 2e Proanes a ésatsai.
..-■«i .: échec, as)
< FrsaieejB, einsf
Usa s-aialaBÉi si
aTassaia sjst oai
fDsssssai aersjBiu assassssai osa
m ae*e«i s rsiit és r
»ll, sadr
_ I ara pu •btaatr
as ptoi «s perte* arts casvées. au
Sur U tBOat éa la Somme, la 1
~ tôt UUra la Jouxuée. L'asaBsesl a basât «s psaannl
des eau aria asasMasajaW, l la arts m fâeasf et aa
troupea a eu raison des
sbm éas ai
bafd de 1
• •«si |
fuie Lssbo>ri{e jusqu'au Sud és aWuchaveanea LVnncini a riuaal
4 prandee pied dans ace éleraaaui casuicés t la came Nurd atl
la UaiCre Ours! du sstk «a Daisi jaasrc-Vsaet. Partout aiUcusc.
stee feux «s nun-atusuaea M nos Ose da barrage oui fait échouas
las aasutbres As ressassas. Au aWé «a la rivière, les Allemande
Ml raaouveM leurs ajassatsa, au cosse éa l'aprce-oùau, sur le fronj
AbJalticourt-keU éa Oisulnei La lutte, menéa svae acharneassca.
Casl tanumée par l'éaliuc d-s \Urmands. qui cm dq rentrer dssa)
•Mars aanebéas ée départ, après des pertea aaoclarUce, asatf dans
te partie cet du village de Pressoirs, c« Ue ont pu progresser,
r la reste du front. •
Canonnade intermittente ■
FEUILLU l'UN DB LA iGAZETTt DBS ARDBNNBS*
LE
LE
Par Pierre Maël.
— Pdiilus Macltcnsie.
— H ment, intervint Durée. Le nom de cet homme cet
Ayleaford.. H est dt-sceodu du ballon, celle nuit, vers une
heure, à la hnutcur de Guidel. »
A oette indien! on si précise, un mén* étonnemenl as
lut e U fois dans le» yeux de Jeumont et dnns ceux OC
l'Ansjluis. ,
Comment Durée connaissoit-il ces détails d uno ai
rigouieuse exactitude et dont la_ révélation avait trouble la
°*P(fvous eica sûr de ce que vous avancez là ? interrogea
l'ancien lieutenant de vaisseau.
— Aussi sûr que du jour qui nous éclaire. Et mime,
afin de voua aider, commandant, je vais ajouter u nies ren-
aei-mi-nienla. » -,
Et, l'œil fixé rir les prunelles indécises el fuyantes de
l'Angltis, l'enseigne poursuivît :
« Demandez-lui donc, nom mandant, ce que suiil deve-
rs Z deux compagnoiis déposés 5 t->rre en même temps
s les ligues frnn-
la lingue, et l'a-
nus buS--------1--
que lui. Micliigan, chargé de pénétre
caisec i la faveur de sa connaissance
terson «iiu-a reçu mission de se porter i Brcet pour s y in-
former ue ce ■qu'est devenu le «Vanfsuru r Demandez-
lut, en outre, si te réseau rie torpilles dsnasntec mis Kl
compatriotes sont en train de poser entre Grotx et la oôts
n'a*! pus Jc5t;né o fernior au n Vengeur n l'entrée dea Cou-
r^ns ju'ipi'1 devant GavrCs et Fort-Louis t n
A res ikruiers mots, la stupeur de J. jrr.ont se mani-
festa par un rc-yard d'incrédulité, qui fît bicntôl place tua
signes de la plus vivo satisfaction à ta vue des traita ds
l'anglais daooniuocés par la colère et le désappointemeni
do »o >oir ainsi deviné.
« Ho 1 ho I Durée, s'écria joyeusement Philippe, — je
vols que vous en savez lonç sur les projeta do l'ennemi,
r- Oui, répliqua modestement le_j*uue homme, et, en
vérité, nous pourrions fort bien envoyer monsieur au pays
ne sec pères. Nous n'avon» pas besoin de lm.
— Pardon, répondit l'Anglais, devenu Lras paie, Pula-
a,us vous êtes Informé, je conçois que vous n'avec plus à
soc poser des questions. Mais je vous ferai remarquer que
Je n'ai pas refusé de parler, et que, dans ces conditions, j'ai
encore droit 4 votre respect.
_ Notre respect t — Cl Jeumont eu éclatant de rire. —
Décidément, U n'y a que les Anglais pour trou\er de ces
mots-la I »-
Mais, domptant son hilarité, U s'interrompit pour dire
au prisonnier, avec uno irunie courtoise :
u Qu'a cela ne t.enne, monsieur. Nous ne vous fusille-
rons pas tout de suite, ra*:urei-voui à cet égard. Peut-être
même ne vous fusillerons-nous pas du tout. Cela dépendra
de votre attitude. Seulement, vous comprendre» qu'en pré-
vision d'événements ultérieurs, nous prenions avec vous a
des précautions, a
et, se levant brusquement, il fit un signe à Lotk en lui
tendant une solide ceinture de laine qu'il déroula de se
taille.
u Quelque regret que j'en éprouve, je suis contraint,
monsieur Aylesford, de vous traiter en prisonnier de l'roit
commun. Allons, Lolk, hVelle-iuoi propremetnt ce gentle-
man, sans lui foire de mal. Je te chjrge, en outre, de Le
nourrir a In cuiller, comme un bébé, m
Le capt.f Icnta une résistance. Elle fut Inutile. En moine
de cinq minutes, te colosse l'eut réduit a L'impuissance et
ligotté de la ceinture aux épaules, ne lui laissant que tes
jambes libres pour marcher. ,
s Ou silo ns-noui en faire , demanda Durée A son chef.
— Le garder Jumiu'o. I* nuit sur te rivage ; puis noua
remmènerons à bord du « Vrngrur », pour avoir de ksi
d'autres renseignements. »
Et, comme l'enneigne paroit*ait douter du succès ds la
menace aussi bien que de la persuasion eur l'esprit du
captif, Philippe lui cfhrma qu'il ronnai**nLt un moyen cer-
tain.de le faire sortir du bon mutisme palm.titiuu.
Lee choses se , i--r r. ut ainsi que le Jeune roui mandant
les avait réglées d'avdD'c. LaiEsnnl le pmnnnler à la garde
4es douanlara et de Loïe Péuélan, d se dirigea avec Dnreo
vers les avant-postes français, après avoir pris soin de faire
à Loïc cette recommandation :
s Garçon, voici deux: louis. Tu ru t« rendre eu plus
arochain bourg. Tu y achèteras, pour tes compagnons et
toi, de quoi faire un bon et copieux repas. Tu n'oublierai
rte vin, à un franc le litre, ni même de l'Ariuor.cains,
la meilleure, u
Le matelot ouvrait des yeux ébahis, ne l'expliquant pas
cette largesse imprévue, surtout en ces circonstances.
u C'est, d'abord, — répondit Jeumont, en riant, — pour
vous donner une première récompen**. C'est ensuite parce
que je tiens i ce que vous invitiez poliment le goddam à
assister au dîner, n
Stupeui croissante du quartier-maître, qui crut un mo-
ment que le commandant perdait la raison.
Mais l'hilarité de celui-ci s'accrut devant l'étonnement
de son jeune subordonné. Il reprit :
« Comprends bien, mon gara. Je te dis d'inviter 11%
adiohe à assister au repas, mais point du tout t le faire
manger. »
Il ajouta,,afin de bien préciser sa pensée, tandis que
Durée, devinant son plan, partageait sa gaîté :
u Voilà la chose, l-orsque votre rôti ou votre sauce,
votre fricot pour mieux dire, sera tout s fait 1 point et
sentira parfaitement bon, vous installerez le gentleman e*r
un siège au milieu de vous, ssns lui délier les bris, bien
entendu. Puis vous mangerez k voire faim et vous boues
même a ss santé, sous son ucz. Seulement,
et gardez vos tétas libres. »
Loïo demanda, avec une commisération timide dans te
voix, ému de pitié i l'avance pour le captif :
« Quoi, pis même un petit coup, rommnndsnt » On ne
lui offrira pa* un pauvre, petit coup de rons^Utton *
— Je te le défends bien, garçon. Tu entt>nu\ rien «res
la vue et l'odeur. C'est pour la France et pour noua ce q»«
Je foie U. »
L'ordre était formel, et Lote n'avait psi l"haWk»de «s
«iecuUrr les ordres de son chef. Tout ce que Msefl te com-
mandant était bien fait.
Olul-ci s'éloigna dons, accompagné de Durée H uvaft
que le ■ Veii*tnr », Immcbdae aoua qn.ilre niètrra d**rau dane
la haie de Conrarneau, attesterait patiemment son reu^u*,
sous len ordres du m il 1rs Bélee KortnosJ
Fl était trrgeal, en effet, que le journée ne s'ioneves
point sans que l'amiral commandant i Lorioot et le général
en chef du corps d'errnée so observation eussent été pré-
«enus, l'un et l'autre, des projets da l'amiral Uawk.es.
Dés qu'Us surent atteint Isa avant-postes, Jeumorut et 1
Durée télégraphièrent à l'amiral, demandant i être reçus
sens délai.
La réponse ne ae Ot point attendre. Lo général de Coux»
■on, d accord avec ion collègue de ls mariae, envoyait au4
deux officiers une voilure svec les meilleurs chevaux «n
l'artillerie. En trois heures, toujours courant, l'enseigne el
te lieutenant de vaisseau atteignaient Lonent. Leur sonffc.
rence avec les chefs du Conseil de guerre dura presqaa
aussi longtemps.
Puis Philippe et Durée reprirent par la même voie el
les mêmes moyens le chemin de Concarneau, où ils troui
vèrent Pcnél.iu et lea douaniers passablement attendris el
apitoyé* pur ls mine allongés du captif dont la faim, sureXs
citée par le spectacle de leur bombance, était devenue uns
effroyabls torture pour son «tourne. A la chute du jour, cal
l'emmena, toujours garrotté, sur la grève ; on rcinbanraa
assez vhement aur un canot qui, tout de euite, se dirigea
vëYs un promontoire rocheux au liane duquel s'abritait II
e Vengeur » émergé.
u Monsieur, — dit Jeumont avec son plus aimable soo
rire, — vous èies dépendu de ballon avec l'intention de
savoir ce que devenait le « Vengeur n, n'est-il pas uai ? Ua
de voi collègues est même allé le chercher à Brest. Lais
moi mu féliciter des circonstances qui me permettent
Tous en faire moi-même les honneurs, m
Et, ce disant, il aida le prisonnier s gravir l'érhclla
«"■cier qui permettait d'accéder i !■ coupole du hlooakiBsV
Aylesford ne protesta pas conte l'amertume ds cetef
Ironie. L'orgueil britannique lui interdisait de laisser vo*J|
son hiuniTiatlon à l'adversaire par lequel U avait eu ls est»
tise de se laisser prendre. 11 recta donc impiuurihlc, du mutas
4 l'apparence.
Mais, lorsqu'il ae vit enfermé dans un réduit de tétc.
prèn du poses de l'équipage, sans que personne parét sa
couoIt d lui donner un verre de vin mi un biscuit ée boréL
ees réfleacteen se firent très arrvèrvs et 11 commença t se mVsa
eue sa constance, qui n'eSt pas Bveai dsiant on pesotcal
d'exécution, n'a*iau peut-être pas U même fssneté en tsse
des borturee sh» la faim. Bt us sombre décès soir votre sjbsj
4m*. (A suivre. J
"Z
Tirage : 135,000 Exemplaires.
Charleville, le 21 Novembre 1916.
Gazette des Àrdénués
JOURNAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE POIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans tous les bureaux de poste
LA PRESSE FRANÇAISE
et lis
DÉPORTÉS DU NORD
La Presse française a enfin pris note de la mesure
de représailles, à laquelle les autorités militaires alle-
mandes se sont vues obligées de recourir, le Gouver-
nement français ayant persisté à ne pas remplir
certain accord formel de janvier 1916, où il s'était
engagé à rapatrier un grand nombre de civilm
allemands, hommes, femmes et enfants d'Alsace-
Lorraine, emmenés en captivité, par les troupes
^ françaises qui franchirent la frontière au commence-
ment de la guerre.
La façon dont les journaux français signalent le
fait confirme toutes les prévisions exprimées ici-
même. Us se gardent bien de relater les faits purs et
iimplet, qui leur sont parfaitement connus, puisque,
avant l'exécution de la contre-mesure allemande, un
article paru en Wte de la « Gazette des Ardcnncs »
du 28 octobre en a expliqué les raisons.
Cet article était en possession du Gouvernement
français le surlendemain. Télégraphiquement il a dû
_ en fitre informé dès le 29 octobre. Il n'en a tenu
aucun compte, laissant exécuter la mesure annoncée.
11 n'a pas non plus déclaré fausses les raisons indi-
quées par Les autorités militaires allemandes. Il a
interdit à lav-presse de parler de l'affaire.
Les inspirateurs officiels de la presse française
ont préféré entourer l'affaire d'un mystère qui laisse
la voie ouverte à l'équivoque et a l'insinuation. La
« Fraternelle » des régions occupées a lancé une note,
publiée dans les journaux du 14 novembre, qui com-
mençait ainsi :
■ Des indiscrétions, dont nous ignorons la source,
ont fait connaître la liste des notables du Nord enlevés
comme otages, n
Des articles parus «ans la uGatetle des Ardcnnes»
(N* 280 et 291) et donnant tous les détails de celte
mesure, pas un mot. Le 12 novembre, une liste des
déportés ayant paru dans quelques journaux pari-
siens, l'Agence ilavas a aussitôt lancée la note offi-
cielle que voici :
<( Des journaux du malin ont publié une liste dea no-
tables du liera1, déportés par les Allemands au camp d'iiolz-
mia4.cn. Dec indications aussi complètes n'étant pas par-
venues )aee*iVj ofr^icnseroerit aux adnîtnistrdtfcmi ha-"
tassasses, H nVst pas possible d'attribuer une valeur absolue
aux iafoKUliona qui ont été données de source privée 4
la prss.se a
Cette note a paru dans tous les journaux. En
rayrl'airinf la liste, tous l'ont accompagnée d'aecu-
MbWbs ùaaapaées a l'a«>aaKe de'la « barbarie ». alie-
m—àr. Toua «es eemmaataîres sont calqués plus ou
moins tBXtualleinent'sur une notice de source evtJera-
OMDt eejWeuaw ; net», ai retrouvons dans le n Temps »,
U « Ftgmro », 1 Aaatan F rennaise, le « Petit Parisien »
et*. Aa B «a Au 14 neveuearc. La vaïci :
«La sM^vcrnesnent alsmand vient de déporter en AJle-
i «t sT>srBBsrtsoiiner dans des camps de concentration,
i s caxnps de représailles », aoo de noa niasheuretuc
anoucn passai 1m personnalités notables des
envahis. Plusieurs journaux ont donné ce
i k Bacs Bravante de ees nouvelles victimes de la ber-
Vasia gawuJfil. ■ (Suivent lea noms.)
La « PeÉH Parisien » a encore cru devoir ajouter
ceci à ia note Havas :
t Le bat «e la déportation «n masse de noa compatriotes
eana Isa géhennes allemandes n'en reste paa moins établi.
CW nn nouveau forfait boche, qui Tient de l'ajouter 4
beaucoup d'autres. »
Sous le titre « La « kuttur » en action » W'Homm*
Enchatné » du 13 novembre a écrit :
«Les violations du droit des aens commise» par noe
ennemie ae ae oompLent plu* et 11 n'eat presque pas ««
jour et nous n'ayons à signaler un acte,odieux 4 le charge
dea Boches.
Hier, nous annoncions que de nombreux Belges avaient
été lâchement massacrés 4 Bruxelles par lea eoudards du
kaiser. (Il s'agit là encore d'une légende formellement
démentie.— La Réd.). Aujourd'hui noua apprenons que,
•ur l'ordre du gouvernement impérial, deux cent» de noe
malheureux coin patriotes des départements envahii ont
«té emprisonné dans des camps de représailles
Il eût certainement manqué quelque choaa e la gloire
de Guillaume si le lot des déportés n'avait compté que dee
hommes, comme MM, Delory, député; Guichard, bâton-
nier de l'ordre de* avocats de Lille; Dassonviile, président
de la cour d'appel de Douai, etc. Mais Guillaume prend
aoin de sa gloire et, pour qu elle fût complète, il a compris
des femmes duns la liste do proscription et d'emprison-
nement.
Enregistrons celle nom elle manifestation de la kultura;
elle chargera d'autant le compte — déjà long — 4 régler, a
Sous le litre ■< Nouveau crime allemand » la
« Libre Parole » a écrit :
«Les régions envahies viennent encore d'être doulou-
reusement atteintes ; les Allemands, continuant leur sys-
tème de terreur, ont déporté au camp d'Holzminden aoo
olages, des notabilités du département du Nord. 5B femmes,
dont la mère de neuf enfants, Bgurent dans lea listes des
héroïques populations de Lille, Tourcoing et Douai, parti-
culièrement frappées.
Dans cette us le d'otage* figurent le bâtonnier et député
Delory, à Lille, le président de la cour, l'avocat général, de
nombreux conseillers, le sous-préfet, le juge d'instruction,
le directeur de l'Ecole supérieure, la femme du bâtonnier
de Douai, des notaires, avocats, avoués, médecins, anciens
prêtres, etc. »
Notons que le « Journal de Genève », organe soi-
disant neutre, s'est fait télégraphier de Parts ce eom-
mentaire de la « Libre Parole », sans y ajouter l'ex-
plication allemande qu'il ne pouvait cependant igno-
rer, à la date du U novembre.
, Le «< Journal de Genève »> a-t-il craint d'être inter-
dit à Paris? II est du moins certain que la censure
française a empêché jusqu'ici que le public apprenne
la cause de la mesure allemande,- Le gouvernement
craint évidemment d'être interpellé à ce sujet.
-Pour caluur cependant les pires inquiétudes la
a Fralern«rie » des régions occupées a été autorisée
à dire dans sa noté dont nous avons cité plus haut
la première phrase :•
«Nous pouvons rassurer leui s .familles sur leur état de
santé, car nous avons* parlé personnellement k un prison-
nier civil qui arrive d'Horxminderi, après avoir assisté k
^arrivée des etnana.
Il noua a aéaUré que tous semblaient en bonne santé
ci que troll voflurei de bagages lea accompagnaient. m
Quand kaa ausoritaa aileuwindes rôd trahit publi-
que, par Far-Utlt de la « 6*ictte n du SS oeteatre, leur
iaseJkiMfi sfijaer de ra-arésaïAaa, le GiïuTO-nswaeiit
L-Mfsua avait or-.fore fa ■«•eerfriaV* d'tyary il' rWl
aux prelendnes « victimes de la barbarie aBemanée ».
Il n'a pas «ru devoir atpr en coaséajiMce. U n'a paa
davtiaUjia Aimenti les raisons invoentées par les au-
torités alemandes.
Votlà lea laits, qui sa paasenUde comjnanlaire. La
peuple Iran-fans, si on Un communiquait cea raâsone
allemandes, demanderait à «on Gouvernement, pour-
quoi il n'a pas tenu ses engagements. Les «victimes»
auront un droit'particulier de hu poser la même
question. Elles tireront, avec tous nos lecteurs, la
conclusion logique du silence dont on entoure, k
Paria, la cause de leur internement.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, !• 10 novembre 1916.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armées du Kronprinz Iiupprecht.
Le "feu dirigé depuis 4e9 jours contre noe positions
dra dous côtés de l'Ancre reud&it probable la continuat-
ion de l'attaque anglaise. L apparition de formations
do cavalerie derrière le front ennemi et un bombarde-
ment violemment accru, dès le matin de bonne heure,
annonceront uno nouvelle grande tentative de pereéa.
11! se termina par un&.sanglaiitn défaite pour lae An-
glais et ne leur permit qu'à quelques endroits da gagner
nn terrain insignifiant.
Les troupes combattant sous le commandoment dea
généraux Fuchs et baron de Marschnll ont opiniâtre-
ment résisté à l'assaut anglais.
Nous avons été refoulé au Sud-Oueat de Serre, k
Gramlcourt et sur quelques pointa au Sud du village,
et occupons une position d'arrêt, préparée à l'avance sur
In rive Sud de l'Ancre ; toutes les autrea positions da
front attaqué à plusieurs reprises, sur une largeur de»
12 kilomètres, ont été maintenues par nos braves troupea
ou reprises par contre-attaque. TJn violent feu de l'artil-
lerie française dans le secteur au Sud de Sailly-Sailliael
prépara d<*s attaques, qui •.'effondrèrent avec grandes
partes à la lisièro Nord-Ouest de la foret de Sainb-
Pierre-Voast.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmaréchal Prince Léopold de Bavière^
Kien de nouveau.
Front du colonel-général Archiduc Charles.
A l'Est de la vallée de la Futna, dans les anoutagnaa
de Uyergvo, des régiments bavarois repoussèrent des at-
taques d'importantes forces russes au Sud du Hfgyea.
Nos onératifius depuis tin octobre, sur le front Sud 4e
Ti .m ■>\\.:nir, se sont dôveioppérs scion nos Intentions. La
sortie des défiles des montagne* vers la pleine de Vstschie
« é(é forcée, malgré l'opmiMre réKktaiire roumaine, par
1rs troupes allemandes et austro•hongroises, D'importsatset
forces roumaines ont été enfoncées entra Jlul et (■eid,
dans la hataille Targu-Jin ; cette ««faite leur coûts des
pertes sanglante* extra ordinairement fortes. L'ennemi
tenta, avec des forces fraîchement amenées, de nons dé-
border du côté Est. Ces tentatives échouèrent.
Dans la poursuite nos troupes ont atleint la ligne d'Or-
soYt-Craiova ; eu Sud du .col de la Tour-Rouge la routa ds
Calirfienesli-Suici est franchie. L'ensemble du butin de la
19* armée aans la psnes* Su lv au 1S novembre s'élève
à 169 offkiers, l<l,3»s hanunts p-T—eiers, 26 estwnt, If
voitures de nniiiitï»ns et 72 ntsraallevees.
Théâtre de la guerre aux Balkans.
Groupe d'armée du feldmmréchnl von Mmckenien.
Au front de la BoWroedja., esea.rmouches de p«r-
trouHlos. Près de Sxlù>tria se tu d'iefanterie «t d'artil-
lerie s'est de nouveau iatensifté.
Front de Mftdoine.
Après ehe l'*« v
ateur ttfe eu *cnd- sVt «le «Wl, k> rvo
allemandes ont eocupa nn* paatMa» au Monas-
i à peegreaaer a la
s rioujss ànalavari
hautsu
allemâL_____
tir. f 'ti* villa a «este «U
Grand Quartier général, lo 20 novembru 1916.
Théâtre de la guerre à TOuest.
Groupe Jtarmées du Kronprinz tlAfyprecht.
Le Isa d^sv-tillarie anglais lut, sa féaaval, plus Jsdbla
hier. Sur las deux r^ves de l'Anere se&Uaaejet fl resta
fort. Entre Serre et Beaucoort, ainsi que contre née po-
sitions au Sud de Mïraumont des attaques lassées dans
le soirée échouèrent avec grandes pertes. Notre infante-
rie rejets à la grenade lea Anglais hors ds la paxate
Ouest de Grandcourt. Dans les contre-attaquea ds la se>
< dernière 82 officiers, 900 hommes et 11 soifendl*
< furent eauaturae.
Les Irauicais eesay«rent à nouveau ée pénétrer daf
«M* Nord-Ouest dans la forêt de Selnt-Pierre-Yaaat. Xb
furent repousses, bien qu'un feu violant eût prépare
leur aasaui exécuta par des troupes fraîches.
. Théâtre de la guerre à l'Est.
Groupe d'armée du Kronprint RupprecKt de BavHfê,
Par ls froid inienes l'activité ds combat reste par*
feeet faible.
Front du colonel-général Archiduc Charles.
Nos opérations eontra le front reumaia esntinnenl
méthodiquement. An Nord-Eet de Csunpo^sssjir bu Ron«
saains épuisent en vaines attaques, journeDament répe-
laes, leurs formations entremêlées.
Théâtre tie la guerre auj Balkans,
Groupe d'armée du feldmaréchal von Maokensen.
■ Dans la Bobroudja st le long du Danube, jusqu'à^
port d'Oltina (à l'Est da Silistria), feu d'artillerie,
front de Macédoine.
U occupation de le nouvelle position sm Nord de Mo*
aaatir s'sst «ffectuée, sans être ftaée par rasrveaeeire^
Ds aonvelles forcée allemandes ont atteint la soas de
combat.
Au front de la Mogléna dse poussées saràaa pies de
Bahovo et de Tuain ont été rejetées par les flabrores.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Paria, U novembre 1116, setr.
Au Sud de la Somma, pendaol U journée, rare U fia
éaerajiquement coolrabattue par la noir*, a bonsaarss avec sasp
Uoca U rsfion de Fret»:.:. * el le aecleur Btasbas-la Hlsli lasirta.
Ko Argonna, nous artms câcirpS, au *our-de-#'aria, un «nMasMaS
proviMiui par kasa^lâvsèao d'une misa atle»asd*. «sr Je iMau «t
Vardua, csncnaada sstiimiUcnU, plus acttv* «sac las s««^oâf
«a Douaumont fi da Vaux. Journée calma partout allleura.
Paria, H nevembre MM, I beuraa.
Au Nord da la Somme, noua areni réalisé «aa strogréa t ]
coma Nord du bots ée Saini-Pierrs-Vaaat. L'aatmié
Ullerie a été assez vive dane la région de BsïIIimI bq cou
auii Au Sud de 1a Somma, le bombarde me ni, qui durait i
«aux jours dans la regvan s»lsésacssj| feesseira. a fcvetu |
ta auA une UlaneM n*am el s «M aa«M es aascei aTaae
•SeDslve aUeaaaaée aenée avea éW tuais hnssrlaniaa au I
poaiUona conguises par nous le 7 novembre. Depuis la sucres
«'Ablaincourl hiacai an boia de f^aaunca, las attaqnea ont ésé sa_
stea avac BOMisuiatat a paror ss t heures ds maSa. safjpsfe
raniplaur da Issasut et l'emploi ttuenaïf de bquid&a eiiQainaaSJj
t ersbus UarvaMcjeriea, Tenncaat a essuyé un sanglant éebac
site
• Yi
■ d. §
:. a-4
:2
Sud éa la suacarM, es faa« aTé r'asimiri el éa
sua «ans Isa bsia au Sud de ceae IscatlSé, nos
aos feux éa aaatMBSMsae ont brisé ass vaasas d'à;
subi éa Wurdas pasaaa. Seulei
Ej allsiiuSM un grosse de maaasi
ae peeaHére tasSaShe d'asaous laita sUf, *«n 11 kei
Passasu-a avait SM isssussés fe la sraatséa. Le bsoaai
efAn**m«nl a<>d*reetBllu par noua, MeShess eur touia li
A rist «a Haiska. «s acup de aasin ésa AJlsax
postes en avant 2e Proanes a ésatsai.
..-■«i .: échec, as)
< FrsaieejB, einsf
Usa s-aialaBÉi si
aTassaia sjst oai
fDsssssai aersjBiu assassssai osa
m ae*e«i s rsiit és r
»ll, sadr
_ I ara pu •btaatr
as ptoi «s perte* arts casvées. au
Sur U tBOat éa la Somme, la 1
~ tôt UUra la Jouxuée. L'asaBsesl a basât «s psaannl
des eau aria asasMasajaW, l la arts m fâeasf et aa
troupea a eu raison des
sbm éas ai
bafd de 1
• •«si |
fuie Lssbo>ri{e jusqu'au Sud és aWuchaveanea LVnncini a riuaal
4 prandee pied dans ace éleraaaui casuicés t la came Nurd atl
la UaiCre Ours! du sstk «a Daisi jaasrc-Vsaet. Partout aiUcusc.
stee feux «s nun-atusuaea M nos Ose da barrage oui fait échouas
las aasutbres As ressassas. Au aWé «a la rivière, les Allemande
Ml raaouveM leurs ajassatsa, au cosse éa l'aprce-oùau, sur le fronj
AbJalticourt-keU éa Oisulnei La lutte, menéa svae acharneassca.
Casl tanumée par l'éaliuc d-s \Urmands. qui cm dq rentrer dssa)
•Mars aanebéas ée départ, après des pertea aaoclarUce, asatf dans
te partie cet du village de Pressoirs, c« Ue ont pu progresser,
r la reste du front. •
Canonnade intermittente ■
FEUILLU l'UN DB LA iGAZETTt DBS ARDBNNBS*
LE
LE
Par Pierre Maël.
— Pdiilus Macltcnsie.
— H ment, intervint Durée. Le nom de cet homme cet
Ayleaford.. H est dt-sceodu du ballon, celle nuit, vers une
heure, à la hnutcur de Guidel. »
A oette indien! on si précise, un mén* étonnemenl as
lut e U fois dans le» yeux de Jeumont et dnns ceux OC
l'Ansjluis. ,
Comment Durée connaissoit-il ces détails d uno ai
rigouieuse exactitude et dont la_ révélation avait trouble la
°*P(fvous eica sûr de ce que vous avancez là ? interrogea
l'ancien lieutenant de vaisseau.
— Aussi sûr que du jour qui nous éclaire. Et mime,
afin de voua aider, commandant, je vais ajouter u nies ren-
aei-mi-nienla. » -,
Et, l'œil fixé rir les prunelles indécises el fuyantes de
l'Angltis, l'enseigne poursuivît :
« Demandez-lui donc, nom mandant, ce que suiil deve-
rs Z deux compagnoiis déposés 5 t->rre en même temps
s les ligues frnn-
la lingue, et l'a-
nus buS--------1--
que lui. Micliigan, chargé de pénétre
caisec i la faveur de sa connaissance
terson «iiu-a reçu mission de se porter i Brcet pour s y in-
former ue ce ■qu'est devenu le «Vanfsuru r Demandez-
lut, en outre, si te réseau rie torpilles dsnasntec mis Kl
compatriotes sont en train de poser entre Grotx et la oôts
n'a*! pus Jc5t;né o fernior au n Vengeur n l'entrée dea Cou-
r^ns ju'ipi'1 devant GavrCs et Fort-Louis t n
A res ikruiers mots, la stupeur de J. jrr.ont se mani-
festa par un rc-yard d'incrédulité, qui fît bicntôl place tua
signes de la plus vivo satisfaction à ta vue des traita ds
l'anglais daooniuocés par la colère et le désappointemeni
do »o >oir ainsi deviné.
« Ho 1 ho I Durée, s'écria joyeusement Philippe, — je
vols que vous en savez lonç sur les projeta do l'ennemi,
r- Oui, répliqua modestement le_j*uue homme, et, en
vérité, nous pourrions fort bien envoyer monsieur au pays
ne sec pères. Nous n'avon» pas besoin de lm.
— Pardon, répondit l'Anglais, devenu Lras paie, Pula-
a,us vous êtes Informé, je conçois que vous n'avec plus à
soc poser des questions. Mais je vous ferai remarquer que
Je n'ai pas refusé de parler, et que, dans ces conditions, j'ai
encore droit 4 votre respect.
_ Notre respect t — Cl Jeumont eu éclatant de rire. —
Décidément, U n'y a que les Anglais pour trou\er de ces
mots-la I »-
Mais, domptant son hilarité, U s'interrompit pour dire
au prisonnier, avec uno irunie courtoise :
u Qu'a cela ne t.enne, monsieur. Nous ne vous fusille-
rons pas tout de suite, ra*:urei-voui à cet égard. Peut-être
même ne vous fusillerons-nous pas du tout. Cela dépendra
de votre attitude. Seulement, vous comprendre» qu'en pré-
vision d'événements ultérieurs, nous prenions avec vous a
des précautions, a
et, se levant brusquement, il fit un signe à Lotk en lui
tendant une solide ceinture de laine qu'il déroula de se
taille.
u Quelque regret que j'en éprouve, je suis contraint,
monsieur Aylesford, de vous traiter en prisonnier de l'roit
commun. Allons, Lolk, hVelle-iuoi propremetnt ce gentle-
man, sans lui foire de mal. Je te chjrge, en outre, de Le
nourrir a In cuiller, comme un bébé, m
Le capt.f Icnta une résistance. Elle fut Inutile. En moine
de cinq minutes, te colosse l'eut réduit a L'impuissance et
ligotté de la ceinture aux épaules, ne lui laissant que tes
jambes libres pour marcher. ,
s Ou silo ns-noui en faire , demanda Durée A son chef.
— Le garder Jumiu'o. I* nuit sur te rivage ; puis noua
remmènerons à bord du « Vrngrur », pour avoir de ksi
d'autres renseignements. »
Et, comme l'enneigne paroit*ait douter du succès ds la
menace aussi bien que de la persuasion eur l'esprit du
captif, Philippe lui cfhrma qu'il ronnai**nLt un moyen cer-
tain.de le faire sortir du bon mutisme palm.titiuu.
Lee choses se , i--r r. ut ainsi que le Jeune roui mandant
les avait réglées d'avdD'c. LaiEsnnl le pmnnnler à la garde
4es douanlara et de Loïe Péuélan, d se dirigea avec Dnreo
vers les avant-postes français, après avoir pris soin de faire
à Loïc cette recommandation :
s Garçon, voici deux: louis. Tu ru t« rendre eu plus
arochain bourg. Tu y achèteras, pour tes compagnons et
toi, de quoi faire un bon et copieux repas. Tu n'oublierai
rte vin, à un franc le litre, ni même de l'Ariuor.cains,
la meilleure, u
Le matelot ouvrait des yeux ébahis, ne l'expliquant pas
cette largesse imprévue, surtout en ces circonstances.
u C'est, d'abord, — répondit Jeumont, en riant, — pour
vous donner une première récompen**. C'est ensuite parce
que je tiens i ce que vous invitiez poliment le goddam à
assister au dîner, n
Stupeui croissante du quartier-maître, qui crut un mo-
ment que le commandant perdait la raison.
Mais l'hilarité de celui-ci s'accrut devant l'étonnement
de son jeune subordonné. Il reprit :
« Comprends bien, mon gara. Je te dis d'inviter 11%
adiohe à assister au repas, mais point du tout t le faire
manger. »
Il ajouta,,afin de bien préciser sa pensée, tandis que
Durée, devinant son plan, partageait sa gaîté :
u Voilà la chose, l-orsque votre rôti ou votre sauce,
votre fricot pour mieux dire, sera tout s fait 1 point et
sentira parfaitement bon, vous installerez le gentleman e*r
un siège au milieu de vous, ssns lui délier les bris, bien
entendu. Puis vous mangerez k voire faim et vous boues
même a ss santé, sous son ucz. Seulement,
et gardez vos tétas libres. »
Loïo demanda, avec une commisération timide dans te
voix, ému de pitié i l'avance pour le captif :
« Quoi, pis même un petit coup, rommnndsnt » On ne
lui offrira pa* un pauvre, petit coup de rons^Utton *
— Je te le défends bien, garçon. Tu entt>nu\ rien «res
la vue et l'odeur. C'est pour la France et pour noua ce q»«
Je foie U. »
L'ordre était formel, et Lote n'avait psi l"haWk»de «s
«iecuUrr les ordres de son chef. Tout ce que Msefl te com-
mandant était bien fait.
Olul-ci s'éloigna dons, accompagné de Durée H uvaft
que le ■ Veii*tnr », Immcbdae aoua qn.ilre niètrra d**rau dane
la haie de Conrarneau, attesterait patiemment son reu^u*,
sous len ordres du m il 1rs Bélee KortnosJ
Fl était trrgeal, en effet, que le journée ne s'ioneves
point sans que l'amiral commandant i Lorioot et le général
en chef du corps d'errnée so observation eussent été pré-
«enus, l'un et l'autre, des projets da l'amiral Uawk.es.
Dés qu'Us surent atteint Isa avant-postes, Jeumorut et 1
Durée télégraphièrent à l'amiral, demandant i être reçus
sens délai.
La réponse ne ae Ot point attendre. Lo général de Coux»
■on, d accord avec ion collègue de ls mariae, envoyait au4
deux officiers une voilure svec les meilleurs chevaux «n
l'artillerie. En trois heures, toujours courant, l'enseigne el
te lieutenant de vaisseau atteignaient Lonent. Leur sonffc.
rence avec les chefs du Conseil de guerre dura presqaa
aussi longtemps.
Puis Philippe et Durée reprirent par la même voie el
les mêmes moyens le chemin de Concarneau, où ils troui
vèrent Pcnél.iu et lea douaniers passablement attendris el
apitoyé* pur ls mine allongés du captif dont la faim, sureXs
citée par le spectacle de leur bombance, était devenue uns
effroyabls torture pour son «tourne. A la chute du jour, cal
l'emmena, toujours garrotté, sur la grève ; on rcinbanraa
assez vhement aur un canot qui, tout de euite, se dirigea
vëYs un promontoire rocheux au liane duquel s'abritait II
e Vengeur » émergé.
u Monsieur, — dit Jeumont avec son plus aimable soo
rire, — vous èies dépendu de ballon avec l'intention de
savoir ce que devenait le « Vengeur n, n'est-il pas uai ? Ua
de voi collègues est même allé le chercher à Brest. Lais
moi mu féliciter des circonstances qui me permettent
Tous en faire moi-même les honneurs, m
Et, ce disant, il aida le prisonnier s gravir l'érhclla
«"■cier qui permettait d'accéder i !■ coupole du hlooakiBsV
Aylesford ne protesta pas conte l'amertume ds cetef
Ironie. L'orgueil britannique lui interdisait de laisser vo*J|
son hiuniTiatlon à l'adversaire par lequel U avait eu ls est»
tise de se laisser prendre. 11 recta donc impiuurihlc, du mutas
4 l'apparence.
Mais, lorsqu'il ae vit enfermé dans un réduit de tétc.
prèn du poses de l'équipage, sans que personne parét sa
couoIt d lui donner un verre de vin mi un biscuit ée boréL
ees réfleacteen se firent très arrvèrvs et 11 commença t se mVsa
eue sa constance, qui n'eSt pas Bveai dsiant on pesotcal
d'exécution, n'a*iau peut-être pas U même fssneté en tsse
des borturee sh» la faim. Bt us sombre décès soir votre sjbsj
4m*. (A suivre. J
"Z