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Gazette des Ardennes: journal des pays occupés — Januar 1916 - Dezember 1916

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8" Afinée. — N" 305.

Tirage : 133,000 Exemplaires.

Charleville, le 30 Novembre 1916.

JOURNAL DES PATS OCCUPÉE PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
. - On s'abonno dans tous les bureaux de poste

LE GRAND PROBLÊME

La problème des effectifs se pose actuellement, «n

Crence, .avec une insistance particulière. On lira plut
in le graad débat qui a eu lieu à la Chambre, à pro-
pos du recensement de la dasse 1Û18. Dans la pressa
aussi, l'appel aux Alliés m fait plus présent qua
Jamais.

« Tou* no* alliés, écrit Hervé, ont fait déjà da gros
sacrifice* ; m*it II ut certain qua, par wlla de leur entrée
Plu* Urdive dani la guerre, puisqu'il n'étaient pas prêta
su igià, noe tmii anglais ont «ouflert moins que nous. Lea
Italien* aussi ont fait des perte* mon.s «ruelles que noua,
puisqu'il* aont entrés daua la guerre neuf mon iprfi noua
M qu'ila n'ont pas comme nous une partie de leur territoire
aatahi. Arec noua, parmi lea grande* puissance* da la
Quadruple Emeute, c'est la Kuaaie qui a lut» La plut forte
■«ignée , roeit avec aa population de ifJû million* d'hsbi-
UnU, elle peut «upperter des saignées plua abondantes que
aoua sans être attela le dans s«e forces vive*.

a Rien doue de plus nature] et de plu* équitable que da
répartir uu peu mieux le fardeau de la gucire entre loua
tas Allie*, et de ne pa* nou* condamner, nous qui (sjsou*
partie d'un groupe d'Allié* numériquement beaucoup plu*
■ombreux que le groupe adverse, t l'épuisement où non*
"Voyons réduite* l'Autriche et J'AlIctrugn*. n

Cette darnière phrase est déconcertante. On ne-
croyait pas qu'ayant sous les yeux ce qui se passe
actuellement en Roumanie, un journaliste tant eoit
peu ponscienl de ses devoirs, osératt encore parler
ai légèrement de cet ■ épuisement »t.d« l'Allemagne at
de 1 Autriche que les événements démentent depuis
deux ans. Mais A ekacun ses responsabilités. Reve-
nons à notre sujet. Commentant la séanae de la
Chambre — que nous résumons plus loin, — M. Cle-
menceau écrit :

• II n'y * plu* de doute possible. C'est bien la question
da* eu'actifi qui te pose, comme il «lait inévitable, dan*
feule sou ainplaur. Le paya, a vrai dire, ne fait qu'en entre-
voir les première* lignes. Le* explications qui t'annoncent
an comité saeret ne liai fourniront pas de très grande*

^lumière*. II n'y aura, cependant, plus de député* pour con-
tinuer à feindre de ne pas lavoir. Chacun de nous prendra
bientôt les respesssitiUués le* plu* grave* qu'un homme de
France puisse encourir. L'heure arrive trfc* vils où aueun
membre du Parlement ne pourra plua dira: «J'ai été
trompé, n Derrière le gouvernement, 11 y a lea Chambre*,
et derrière Le* Chestbrca, la paya, qui a de* devoir* en ver*
lui-même, ai oertetna de se* i epréseuunt* peuvent défaillir.
U ne puul être question, aujourd hui, d'une carenco du
Parlonsnt, at nous devons tout luire pour que ce malheur
a* nous arrive pa*. Mai* alors, il cet temps, pour lea
Chambrée, de se déboucher le* oreille*. La patrie parla.
EcouLex 1 Ecoutez I *

Dans ta « Bataille » l'appel se précise ;

* Vue chose demeure ; c est que nous ne pouvont m-
iaiiiuinciii tenir la corde dans la course à la saignée. Il faut
quVbref délai le gouvernement puisse nous dire ;

■ — Lu Ftanne a tenu pour que ses alliés viennent
à la rescousse, lit viennent, Les voilà I *

M. Henri fols eafa, rapporteur générai de la
•ûmiaifMon de I armée, vient de publier dans I' « Evé-
nement » un article où il s exprime ainsi :

a La misa.en commun de toutes nos ressources, La.pro-
portionnalité de* sîcriuce* : c'est cela que les gouvernement*
doivent établir s'ils veulent que la victoire définitive soit
proche et que toute* lea nations amie* puissent an profiler
au mime utre..

a La France a tout donné, tan* compter, avec sa gé-
nérosité et sa grandeur d ame habituelle». Elle a tout sa.cn-
fie noiir permettee k te* Alliés de l'outiller et de s'organiser.

t. b*. rie économique a souffert davantage que celle de*
autre* puissances ; ce serait folie que de prendra encore
chez elle d'autres ressources.

il Dignes descendants da Leurs ancêtres de l'an II cl dea
héros de la grande épopée, le* soldats de la troisième lté-
publique écrivent de leur sang lea plus belle* page* de notre
histoire far leur ténacité, leur courage, il* auront «auvé
la* peuple*. Et c'est pour cela qua no* Allié*, qui savent
tout ce qu'ils ont souffert, n* doivent pas hésiter a apporter
k la France un coucour* encore plus efficace, en envoyant
tur notre frout des contingent* nouveaux. »

C est donc aux Alliés et burtuut à l'Angleterre que
V«Ure3;e la voix de la-France. Mais de 1 autre cûté
da lu Manche aussi, Le problème des eûeclils a cessé
d eti'o uu jeu.

btr hdward Carson, l'un,des plus fougueux par-
tisans de la * militarisation m de l'Angleterre, disait
dernièrement au Parlement :

■ Nous avons avancé *ur la Somme, uou» avon»
été victorieux grâce i notre vaillance, mais au prix
de quels sacrifices I Nout savon* ce que ce* derniers moi*
nous eut coûté. Nous ne devons paa laisser ignorer la travail
•l'Hercule qui reste encore à faire pour obtenir la victoire
Cnale. Le Gouvernement peut il nous donner les assurances
nécessaires au sujet de nos réserve* en hommes qui sont
plus qua jamais indispensable* > A l'heure actuelle, e'eat
une question vital* qui doit primer toutes lea autre*. ■
(Cité par 1' a Eclair a du aa novembre 1916.)

L'Angleterre, dil-on, a encorè des hommes dis-
ponibles. Elle en a plus que la France, certes, mais
elle répond qu'il lui laut songer, avunt tout, a main-
tenir debout son industrie et son commerce, qui sont
la source financière suprême des Alliés. En France,
la vie économique est eu grande partie arrêtée depuis
U début de la guerre. Mais il ne faut pas oublier
que, pour l'Angleterre, cette guerre est une guerre
Rmmerciale et qu'elle compte bien en tirer encore
ses avantages, au détriment de l'Europe affaiblie.

La bataille de la Somme devait être le déploie-
ment décisif de la force militaire anglaise résultant
d'une préparation de deux ans. On connaît la résul-
tat. Le Iront allemand est refoulé de quelques kilo-
mètres, mais non point enfoncé, ni même ébranlé. Et
•ncore la p%rt da l'eflort fronçait et des sacrifice*.

français csl-clle grande dans celte offensive anglaise.

C'est là un Tait qu'on n'ignore pas a Pans et qui
permet d'être quelque peu sceptique quant aux ré-
sultats pratiques de 1' ■ aide alliée », réclamée au
nom d'une juste solidarité. Il ne faut pas "oublier
qu'aucun allié n'a encore*"atteint «es buts à lui, que la
plupart d'entre eux en sont plus éloigné* aujourd'hui
qu'où premier jour de In guerre. Jamais la Russie ne
fut plus loin de Contlantinople I Et, ou en sont la
6erbie et le Monténégro I Et l'Halte n'a pas même
encore occupé, au prix d'énormes sacrtfice.% la bande
de terrain que l'Autriche éjait prêle a lui céder pour
rien, si elle était restée neutre I

C'est ainsi qu'il faut envisager le^ «disponibilités
•Iliees » auxquelles on fait appel en France. On verra
alors que le problème du • front unique » et des res-
sources communes n'est pas un simple pmhlème
d'arithmétique. N'est-ce pas diminuer la valeur du
soldat français, — cette valeur k laquelle ses adver-
saires sont les premiers a rendre l'hommage qu'elle
mérite, — que de croire qu'un autre pourrait la rem-
placer avec le même effet, un .autre quelconque qui
ne combattrait pas sur son propre sol et pour sa
propre patrie ?

Non, celle guerre n'est pas une question de chif-
fres et d'effectifs. C'est la valeur des hommes et des
peuples qui se mesure. Et c'est pourquoi l'Allemagne
est sure qu'on ne vaincra po« son indomptable vo-
lonté de vivre. Ni par la vaillance, ni par la force
matérielle, ni pnr le nombre. Elle réunit en elle ces
trois éléments et aucun ne lui fera défaut.

L'Allemand ne déprécie pas ses adversaires. Il
reconnaît leurs forces et leurs riiver^es qualités. Le
jour où/ ses ennemis apprécieront les siennes -avee
moins d'aveuglement haineux et moins d'illusions
funestes, ce jour-la il sera possible de rt'lnblir l'Eu-
rope sur les bases d'une solide, d'une viable réalité I

BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS

Grand Quartier général, 23 novembro 1910.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Aucun combat important.*

Théâtre de la guerre à l'Est,
Front du feldmaréchal Prince Lé >pold de Bavière.
Au Sud-Ouest de Diinaburg le feu d'artillerie rusas
ae renforça par intermittenco. A part cela., paa d'éveue-
suent particulier entre la nier et le Dnjastr.

Front du colonel-ginéral archiduc Joseph.

Au front Est de Transylvanie îtli renforcé par
•ndroïU ; d«s détachements russes de reconnaît)sauce
furent plusieurs foi* repousses.

L'Ait est franchi ; la suite des opération* a débutai
par des combats avantageux pour nous.

Curtea dea Argus est en notre possession.

Théâtre de lu guerre aux Balkans.
Groupe d'armées du feldmaréchal von Mackonsen,_
Dana U Dobroudja, faible activtt* de combat.
L'année dH Danube a gagné du terrain. Giurtfiu a été
pris hier.

Front de Macédoine.

Un feu violent entre le lac de Preep» at U Cerna
fat anivi de violente* a.ttaque*t exécutée* par de* Itua-
ae*, de* Italiens, de* tfxuesia et de* Serbe» contra lea
ligne* bulgaro-allomandes antre Truova (au Xord-Oueat
de Mona«tir) et Makovo (dans la boucla de U Cerna.),
ainsi que prè* de Oruniste.

Le frand aasavatt goneral des troupe* da l'Entente a
•jompletement échoue. Suua le feu meurtrier de notre
artillerie at de notre, infanterie l'ennemi a subi de
lourde* partes sanglantes, *ans réaliser la moindre
avantage.

Grand Quartier général, 29 novembre lfllfi.
Théâtre de la guerre à l'Ouest,
Groupe d'armées du Kronpnnt iiupprccht.
Prea de (iivencby, au Sud-Ouest d« Lena, une at-
taque exécutée dans le brouillard par une compagnie
anglais*, échoua. Dans 1a région de la Somme, le f«a
axuieini augmenta dan* la *oiroe au I^ord da l'Ancre at
à la foret de baint-Pierro-Vaa»t. >If3a$iM&
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmaréchal trmee Léopold de Bavtèrês
Bien d'essentiel.

Front du colonel-général archiduc Joseph.

Dana le» Carpatbe* boi*és et au front Est de Tran-
sylvanie, le* Hussee attaquèrent hier, *ur beuncoup de
pointa, le» Ugu« allemandes et austro-hongroise*. Ils
eubirent uno défaite ; de petits avantagea locaux lour
«oûtemut du* aacriticea aanglonU. L'armuo du général
Ton lfalktmhayn prugreHba victoneujiement eur tout le
iront da Valuchie; devant «lie l'ennemi battu aa retire
*>n désovdre ver* l'Est.

Théâtre de la guerre aux Balkans.
Groupe d'armées du feldinaréchal von Mackensen.

Les mouveiueuta do l'armée du Danube s'opèrent
l'accord avec les forces opérant plus au Nord. Dans la
Dobroudja, l'activité de combat resta faibla.

Front dë Macédoine.
■ Après l'échec de l'offensive do décharge dos truupe*
4s l'Entent*), débouchant du Sud, l'enuumi n'entreprit
kïer qua des poussée» da détail au Nord-Ouest da Mo-
aa*ur at près de Grunisto (à l'Est de la Cerna). Cette
loi* encore, 11 ne réalisa aucun avantage.

_ BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS

Lutlo d'&rtille

Paris,

; intermittente sur l e

i iiovcmbro 1918, soir.
icUblS du Iront.

Pans, 1\ DOvetnbrs IBia, 3 heures.
Sur le front de la Somma, bombarde m eut assez *U de U régioe
4* 9aIIIy-Snitli»el et de la sucrerie <TAblcmcourt En Alssc*. u»
SO'Ui d" mm eflecUiti par nous sur uno tranchée allemande de
t fctstsentlrsl jSud-Eal de MeUrrul) nous a parts*» de ramone! de*
pcidonnicr* , sutum porte de nuire col*. Nuit cslmo partout »U-

— Dan» 1* journée du 23 novembre, ae
iglais ont Livre combat * plusieurs avions
ennemi * ele abattu sur la lorSt de Gre- .

I La guerre aén
Lorraine, trois sv
ahanonds Un Spi
"aaece/ Dans la même journée, sur le iront de is Somma, nos
VviaLeurs ont livre une quarantaine combats, au cours desquels
JtSnq sviqus ont *ta sbaltua Le marécliul Ces logis Flscbaife a
amsi descemlu son smOnie spiiai Bit tir*a de .Mnnancouri, et 1*
lieutenant Dcullin son ditiemu. au S"ii du bois de Vaux U «et
"lonArinû que, dans )s journée du 'Il novembre, le soua-lieutenant
bujracincr a abattu un deuxième avion ennemi, dans la région de
Pelvr, ce qui poi le i vingt trois le nombie rie» sonars da abaltu*
par ce plot*. Su de nos avion* ont jqté quinze obus de Uu sur
brus/ire* Une autre de nos esoe'lnlles a exeeutA un bombarde-
ment du terrain d aviation de GnsulW, entre 15 h. *5 «I 19- bvurea.
Cm! aoiiante et onze obus de ont tiis lance» Uan* ta nuu du
19 au M novembre, entre 21 b. 3<i el I h. 10, quHtt^de do» avion*
aent atlea bombarder les hauts [ournesuz it le* uttmes de Vcelhlln-
igsn (*ur la Sarre) Au courà do celte BxpéditlOB, douie obus da
120 cl douze de r>~, ont #ie tancés el ont pnru biein placés. Le re-
tour de nos avions s'est ellectue sans [nctdeM.

Pans, U novembre 1010. soir. ,
Journée calme sur l'ensemble du front Une pièce ennemie 4
longue porlé-o a tiré Unis obus de gros calibre dans ta direction
•U Nancy.

La guerre aérienne — Hier, 23 novembre, dans l'après-midi,
an avion allemand a et* abattu par le tir d« nos canons spéciaux.
L aivaroll est tombe au Nord de Berry-au-Bac. Dans 1s même
Journée, U maréchal des logis Yiftllct s sballu son sixième avion
aflemand ver* Moialains (région de ls Somme),

Paria, 25 novembre 1016, 1 heuroa.
Rien i signaler au cours de la nuit en dehors de la canonnade
habituelle.

La guerre aérienne. — Dans la journée du 24 novembre, antre
îl heures et 13 heures, un groupe d avions de I aviation naval*
britannique a bombunle les hauts loiirueaux ds DiUingon, région
de ls Serre. Au cours de cette expédition, 1.000 kflogrammes d ex-
pioslis ont été. lancés La plupart des projectika ont porta su but.
Un svion ennemi * été abattu su reiour.

BULLETINS OFFICI1LS ANGLAIS

(froni occidental.)

Londres, 23 novembre lftlC, 0 h. 16 aoir.
L'arlilkne ennemie a montre aujuurd huî de l'activité sur noir*
*tront * Eeaucourt, a Serre, da*i> le aeesat* d ïpraa et ae 9ud da
Mouchy. Nous avons bombardo le* tranchétts ahem^ndes vera
Uessine*, Armcalicres et Loe*. Le* aviateurs ennemis, Ira.* ic
Usa luei. oui réussi * trunclur nos lignes 'Trois d entre etra sool
tombe* entre no* uiauis el un quatrième * été eenlrainl d atterrir
dan* ae» KsjQOs Un de nos Bpfl*rej|S <> est pus rentre.

Londres, 24 novembre, 10 heure* malin et fl b 2ê soir.

Rien » signaler sa debor* de coups do main exécuté» pur nou*
k nuit derniere> but le* trui.Ll.ee» euneu.ics au Sud-Est de Grcnay
M dan» le* lecteur* de f estuntri et du nuis Ureuier.

L arliilene enueuuw » (munir* de I acuvit* *u cour» de la jour-
aée sur notre Iront vars Lcsbcauls, Bcaocourt el ds part et d autre
du canal de La Basaée. Des dét*'b*mmi> d mfautene ont été du-
perse* par no* Ur« d arlilierl* au Sud de Piiisieux L aviation a
tttesul* trier beaucoup d axceJlont travail Au cours duc combat
aérien entre dense de nos avion* el vingt appareils ennemu «ea
derniers ont été dispersés -, un d entre eux s été détruit at plu-
1.0j1 KLilrss t»-;i• d uilirrr svec éu* avarias Tem* le* n*v
Irea sont rautrés sans incirienL Çuatre séropUn*i aflomand* ont
éM détruits dans diUércnte* autre* rencontres. Trois des noires
M sont pas rentrés.

Londres, 25 .
Rien à signaler ce malin
ptmLe abondamment.

ivcmbre 1910, 10 h. 45 matinr1
îr 1* iront bi iiaunique. La pluia

M GRAND DÉBAT

A U CH." .Lit FiîiÇJliSE

La Chambre a voté, le 21 novembre, le recensement
et la révision de la classe 1918 ; elle s'est, & ce sujet,
réunie en comité secret pendant doux heure*; elle a dé-
eidu de se réunir de nou\ciiu, le mardi suivunt, en co-
mité secret, pour traiter diverses questions.

L'adoption du projet gouvernement*», a donné Lieu,
cependant, a. un important ildbat public, <juo noua ré-
tamons fil-dessous d'aprt'S lea jumnuui français :

Dès le début de la séante, l'amiral Lacazc, taUoiafaré
' ée la minne, charge de l'intérim du miniatèro de la
fuerra en l'absence du général Kuques, qui n'est paa
sncora de retour, monte à la tribune.

£n quelquos mot», îl demandera rote du projet da
loi, sans que la Chambre &e livre ù une discussion qui
lui «emble inutile : recensement et revision sont deui
mesures administratives. C'est l'incorporation qui est
la mesure do fond ; c est sur elle, plua tard, qu'on pourra
engager un débat. Mais, des a présent, le vote du projet
«ur le recensement s'impose dan* le plus bref délai : il
faut connaltro-l'eftpctif exact do la classe 1!)18.

On applaudit sur la plupart des bancti ; sur quelquca-
Vts on regimbe :

H. Kmile Constant 1 «C'est maintenant que le {gouver-
nement s'aperçoit de cette urgence ? 11

M. Ariistide Briund : « 11 y * des membres de oetl*
Chambre qui considéreront toujours (JIM le gouvernement
ne remplit pua son dtvoir tant qu il* ne seront pas le gou-
vernement, a

M. Albert Favre, rtuhc al, a de mandai La parole et
mont© à la tribune.

Mais, avant Jnême qu'il ait coiumtMiee' son discoure,
lt. Aristide Brumdk et il s'en excusa courtoisement,
demande à s'expliquer; et tout «de suite, r.u cours de se*
observations, se pose la question du comité secret :

Le président du conseil; «Je voudrais appeler la Chambre
à réfléchir sur le caractère des observations qui peuvent
élro produite» a la tribune et des expiiejlioiiB que le gou-
vernement sa trouvera ainsi amené Im-méme * fournir

u Nous n'avons nullement l'inlentiun de puver \» Chambre
d'sucun des reiiseignemeiit» dont elle peu! seoir besoin
pour éclairer se» volei, mais il ne lui échipnera pai ce qu'a
do délicat un débal public sur une pare.Ile question. •

H. Deçulseï ■ Tl eut temps de dira U vérité au pays I»
Le président du conseil 1 « Le pijs, est errait hii ferre

Injure que de suppeser qu'il n'est pa* à . même de cum-

prendra mes parole».

■ Mai» les observation* que, dan» un tel débat, voui
apporterez k I* tribuns en séance publique, oe seront p**
a^mplete* : vou* serex obligé» vous-mêmes da lea limite*.
Quant au gouvernement. Il vous déaiure d'avance, qu'il lui
•ers imposai bis da von* suivre « travers tou* lu* développe-
luenl* que vous donnerez i la question, a

Téss divergea sur )ee bauea du parti Soeialiate : a Le co-
mhé secret I »

Le président du coii8elI : u Je repète ce true j'ai dit tout
k l'heure et je prie me» colteg-ua* de réfléchir avant que ca
débat ('élargisse et prenne certaines proporticuu Je les invite
à réfléchir sur les inconvénient» qu'il peut prés-uîier et sur
llmpOMibilité dans laquelle sera le (,'ouvernemeut de parler
librement, »

M. Pierre Renaud el 1 * Il n'y a qu'une question: accep-
terions tout de suite te comité secret ?»

Le président du conseil t b Mai» je viens dé vous le diio.a
M. Paul Deschanel annonce qu'fl vient d'êtro ainsi
sl'nne proposition do comité secret. M. Favre protesta 1
•'est l'étranglement de la minorité, dit-il- M. Outrtay
réclame qu'on donne lecture des noms ÔV* signataires
de la demande du cumité secret. M. Re-rutudcl se Iwve
à son banc : c'est lui et quelques collègues socialiste*
qui ont présenté la demande; mois puisque) il. ïavr*
veut s'expliquer, qu'il parle.

il. Albert Favre prononce donc son discours, dont
nous trouvons le texte dans 1' s Homme finchainé » r

M. Albert Fa^re : s D ne faut pas toujours donner "s^ns
aomplcr, au moment oè nous somme* arrivés , il est bon,
I certaines heures, de faire le calcul, le bilan de* sortes que
nous aveu» subies, pour que nous puisions due a ceux
qui combattent a côté de non* - a Voilà ce *|ue nous avons
lait ; voilà ee.que nous vous demandons de Uirc n

(tGuerre d'usure, a-l-on dit, semblant en prendre-sou
psrli asseï allègrement. Guerre d'usure, eue , mais il ne
faut paa hésiter à le dire : guerre d'usure kilalbrmle, où s*
iont sacrifiés les meilleurs des nôtres et en masses.
, u Paa un instant nous n'avons récriminé, pas iii» ittstiut
Dous n'avons formulé la moindre plainte ou (s inpindre
réserve. Non eontents même de prodiguer notre sang sur
le* champs de bataille du Nord-Est, nous avon* ^illabnré |
ave* les Anglais aux Donlinelle» et à Gatlifib, et lerJu
une main fraternelle aux écrbaa, sur le V*r4<ir 1

M. Favre parle ensuite de l'A_B3;le*erre, dent il loua
l'effort militai» qni a'aboutit, en 1916, a la fnrr-mtion
d'une armée ds 4 millions d'hammec. Puis air; l'Italia,
a luttant dans la montx(ne coatr* un anneau qut sait
à merveille mettre à profit toutes les difSeultés du ter-
rain », et qui, d'aprie M. Favre, a progreaee Unt«m»aà
mais glorieusoment, au prix d'aesen jjros snerinaee ». Da
la Itussie tnrin, dont l'oratenr évalua à ë million!
d'hommes l'armée déjà mise an ligne.

-« Combattant svec des armas assez faibles, dil-J, elle
a été obligée souvent de suppléer à l'insuft^ance de u
snneincnl par la vaillance d* ses eoldala, d où des perte*

a*soi considérables, dont le pourcentage capend.ni *e| m-
diicutablement et do beaucoup luférieur à celm des uotieâ.*
Pourquoi M. Favre donne-t-il ce» chiiros, dont nom
lui laïaserons la responsabilité ? C'est poar eonclure à
œci :

u Messieurs, quand on a fait ainsi le leur des possibilités
eu offectti* de chacun des alliés de l'Entaate, un ai ri vu k
cette eostststatioit que, d'une pari, ea Angteiarre. par rapport
k la Louis te de la population, *n a ieve 1 tisane sur 10 ;
au iulie, 1 homme sur 11 ; ea Russie, 1 heanme sur 20,
at, d'autre part, eu France, 1 homme sur 6. I

Cette proportion, demande l'orateur, est-elle justi-
fiée ? Il développe ainsi st. réponse :

« Messieurs, boa buts de guerre ont été définis uu cer-
tain nombre d* lui» à celte tribun a par le* grands partis
que nous représentons, liés modestes on ce qui concerna
no* revendications, territorial as, ils sout imaie.ises en es
qui concerne, si j'ose dire, nos revendication» seiiLmcnlaiSK
niQintitju-iniegra! de notre patrimoine national, ietuur u la
grenue famille française du no» Iréres nrr.irlié« a noirs
■JfecUou en 1S70, faculté pour tout les peuples, giaud* et
petits, do se développer librement, enfin, et surtout, ga-
rantie* sérieuses contre le retour de pareils ciinage*.

u D'une façon générale; on peut due qu* la*, ocuéflcet
eue nous pouvons eacouipler de U guerre sont bien loin
a cira supérieurs à ceux que peut en attendra chacun de
nos Bjllîé*; Quant" aux risque*, qu'on nie peruiclle#de l'af-
firmer ici énergiqucinent, ils sonl pour les uns comme pour
1rs autres, de vie ou de mort.

«S'il eu est vraiment ainsi, et je ne pense pas qu en
aucun pava de l'hnlenle un homme impartial puisse
sérieusement le cuulestcr, j'ai le droit de tirer de 1 et ta
situation quelques conclusions et quelques **Uff■jaesnantàa

n Messieins, j ai dit quel avait été notre ofiort au court
de ce* vingt-huil mon écoulés.

m 11 a eu pour conséquences des sacrifices considérables
qui ont fait dans nos elfeotifs de larges b/èi lies Je n'ap-
prendrai œrtàlnement rien A l'ennemi, m aux aI]r> s, en
disant que nos pertes définitives évoluent, daua l'ordre da
grandeur, du simple au triple, pai rapport a celles da
[Italie et de l'Angleterre. Elles sont dues, pour la très grosse
majorité à l'intensité de la lutte sur un front très eluidTit
mais je tiens k y insister pour tAcber d'eu' évilur le rciuur,
pour le reste, k dus causes où l'erreur-humaine a véritttbltv
ment une trop large part. (Très bien IJ

t. Je ne donnerai publiquement sur nos perles aucun
chiffre piécis, mais U me seia bi«n permis dire qu'en-
piésenco des mesures qui nous son! officK-llemerst deman-
dée*, on -sent s quelle situation de nos effectifs nous an
sommes actuellement arrivés.

■ Et pourtant, messieurs, In lutta continue jusqu'au suecé*
final, m quoi nous gardons la plus entière confiance.

s Mais qua nous apporte à l'heure actuelle le goinerne-
ment ) De* solutions de moindre effort, dea proposition*
bureaucratique* auxquelle* on ne peut ceiUinemani pu
reprocher d'êlre le produit d'un excès d'imagination ;
deuxième moulure des infirmes et des malades, mafnttSB
»ous les drapeaux de demi-vieillard», appel d'une nomclla
classe d'adolescents.

« Si c'était lii la seule et unique solution su prohloma
de la continuation de la guerre, <i, de ra réalisation, dé-
pendait véritablement le succès final, nous n'y ferions cer-
tainement pas la moindre opposition, nou* accorderions bu
Gouvernement, sens disculei, toutes ce-'mesures

n Mais vraiment, en présence de l'effort prodigieux da
l'Allemagne, su moment où lou» ses allié» niellent ea
commun toute* leurs ressources en homme», eu argent, en
vivres, en munitions, en cerveaux aussi, le gouvernement
peut-il sérieusement prétendre que le* quelques dispontbill-
 
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