8* Aimé*. — N« 318. ■ ^___^ _ Tiraco : 140,000 Exemplaires. Charlevillo, le 23 Décembre 1916.
Gazette des Ârdenaes
JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans totis les bureaux de poste
1m deux alliance* distendent, l'afîaibliaseut, tendent
nikiw k se disjoindre, que C Angleterre contracte un*
alliance rxtrimemrnt iangemi'e pour lu tnUretS col-
Umtift du continent. L'ellmnce finylo-jsponeiBé dominera
l'Asie aussi longtemps que 1m piuiuinrrs continentales ne
ïtî mettront pas d'accord pour la orner. Par l'ÀnglelarTe Mil
ti«cit b Méditerrannée, la canal da Sun, at par la Japon elle
tient Im déiroils du Pacifique at dos mois da China. Par
l'ensemble des force* navnlae qu'elle petit mettra au ligne an
Extrême-Orient, elle liant en échre toutes le* autroa flottes
at peut ai s mer au Japon toute liberté d'influence sur la
céleste Enipire*.nour l'organisation d« im force* militaire*.
Il nous serait difficile da garder l'admirable nnptrê
Indo-Chinois contre une telle coalition. De même que
l'Allemagne doit sentir tes posassions menacées st lu
Conflit Qui, depuis bien des minées, menace d'éclater
entre elle et l'Angleterre venait à se déchaîner. A vrat
tUre, c'est ce conflit qui domme la situation présente.
Et ce qui le rend plus redoutable, c'eut que Ue forcM politi-
ques al économique* eu présence travaillent depuis long-
temps o le préparer. Il n'y a lé, comme dana toutes lea
grondée oonjoncjioni anglaises, ri«n d'artificiel.
ù L'Angleterre, députa le rfgne d'Elisabeth (1MS8), b'mi
mesurée avec tentes 1m grandes nations qui ei-ciipaient la,
mer et tentaient da dominer le commerce du monde, amie
far leurs colonies, soit par leur marine. Elle a détruit la
puissance espagnole. La destruction de l'invincible «4r-
7.,oda .!,._h guerre des Indes, la-victoire dee Dunes sont lee
grandes fntls de celte lutte. Et pour ce rranitat, elle a admi-
rablement utilisé lea choses ttu Continent, tantôt alliée du
Hollaiidns, des Portugais un des Français. Elle o détruit la
puissance hollandaise avec nlake co i653. Elle a détruit la
puissance maritime françaite à la Hov'gue sous
Louis XIV, puis sons Louis XV avec le traité de Paris,
puis à Waterloo, utilisant toutes nos faiblesses et aussi
tous les concours de fia* ennemis. II était tni.il qu-'elk
rencontrât dciant elle tin nhirenire non venu. Et c'est l'Alle-
magne qui trouble to-ui ces marchés par l'intrusion métho-
dique de ses agents et des vils prit de ses produits, qui bat
le record des grande courriers océaniques, »
Claires prcuictions I Voyons le paragraphe sui-
vant; -
Deux Grands ennemis dans le monde.
L'Allemagne ci l'Angleterre.
ii Rien ne s'explurue mieux par l'histoire que celle crise
Anglo-Allemande. Elle n'est point tant dans l'intention dea
gouvernements que dans la rencontre "permanente, multiple,
journalière ^ deir toerfrva, dw deux commerces, des deux
peuples. Qui comt Ittr nier ru peut éviter de Courir contre
l'Angleterre , qui trafique partout, prend s. l'Angleterre Et
comme au XVI*.siècle, comme au WllI", comme au XIX'
lirclc, 1*Angleterre occupe ou recherche sans parti-pris, sans
mauvais souvenirs des luttes passées, If* accords d'Europe,
voiro maintenant d'Asie, qui lui sont ntcc-Aalres pour
l'appuyer contre le concurrent du moment. A elle seule
étant trop maritime et nuuiqnani eellune.toujours d'orgniii-
saîîon militaire, elle ue pourrait venir à bout d'un empira
continental af lormidalde. Liie a jadis Bill à profit le* haine*
religieuses, lea Iioinen de ness, les compétitions politiques,
les ambitions raisonnables ou telles. Elle saura, à n'en paa
douter, se servir de l'oulieruidanee allemande, des mala-
dresses brutales allemandes, dea questions litigeuses qui sépa-
rent l'Allemagne de nous ou d'autre*, pour (uriner la lieue
dont elle a besoin contre le grand accapareur qu'est l'Aile-
magne. (On voit que M. lîaudi . n'a aucune bienveillance
pour l'inttiative allemande ; son jugement lur la politique
anglaise n'en a que plus de poids. — La Réd.)
u L'Angleterre y mellra du temps. Mais comme elle l'a
baissée naître en 1870 et croître en 1875 et 1898, dans la
crainte de la France et de la Russie, le temps est venu de
l'arrêter sous peine de se voir diminuer du tout ce que L'autre
gagne.
«Enfin la terre, toute la terre, entre dans le jeu de la
politique. Si l'Europe, est toujours le théâtre principal dea
actions diplomatiques, elle n'est plus seule à difpotSr du sort
des races.....» •
« Un autre groupement trie différent l'att MquiMé dams
ces damiers temps. C'nt eelui d« l'Angleterre et de Japon
evec la Franco. Il sursit pour l'Aafletcire in avantage las-
mena*. La France feieeat éeiiec aux lorrM terreeU-m à*
l'Allemagne et les deux (luttes anglais» et Japonaise i*anks-
ennt pour détruire la marine, le oemnierce et la seerine de
gaerre de l'Ail unaf ue, s'est U au programme d'opération
twnt il Tait analogue à ceux que l'Angleterre a dressés de test
teeaps eontre ses snnemla. Il aurait pour la Japon l'avantage
de lui donner toute Inliluda en Aaia, tandis qu'une oonflagra-
faou générale absorberait l'Europe. Qnant à U francs, c'aat
elle qui «fruit exposée aux coupa 1m plua rudM et aax eacrl-
flroe les plus cruels. H<* Intérêts Im plua avideues lui décon-
ccfllent une telle aventure.
u Elle doit rechercher une politique d'indépendance...»
Mai* les hommes d'Elat responsables b'ont pas
suivi le sage conseil «Ve M. Baudm.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, 21 deembre 1918.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armées du KTonprint Ruppreoht.
Au Nord d'Arraa dea détachements anglais, q«i
*Taicnt pénétré après un fort bombardement dans aotr»
tranchée la plus avancée, furent rejetés p«r contre-
poussée.
Sur les deux rives de la Somme le temps clair favo-
risa l'activité do l'artillerie, qui atteignit dana phi-
sieurs secteurs une grande violence,
A l'Ouest de Villere-Cftrbonn**l des grenadiers de la
garde ot de l'infanterie de Prusse orientale pénétrèrent
daus la position ennemie fortement bouleversée par nn
feu efficace; ile tirent sauter quelques abria et rame-
nèrent, en rentrant dans leurs propres lignes d'après
lea ordres reçus, 4 officiera et 20 hommes prisonniers,
ainsi qu'une mitrailleuse.
Dans de nombreux combats aériens et par notre feu
défeneif l'ennemi perdit dans la région de la Somme
6 avions.
Groupe d'armées du Kronprinx.
Le feu d'artillerie fut, eu général, assez faible et
l'infanterie n'entreprit aucune action importante; au
front de l'Aide plusieurs patrouilles françaises furent
icpoubstts.
Théâtre de la guerre à l'Est. w
Front du feldmarèchal Prince Lêopold de Bavière.
Entre Dùnaburg et le lac de Narocz le bombarde-
ment s'est par moments considérablement aocru. Des
attaques de détachements russes e,u Aord-Eet de Godu-
richki et au Nord du Lie de Drysivaty échouèrent avee
grandes pertes. Au Stocliod, au Nord "de Uelenin, le
Huese tente, en vain d'arracher a notre * landwahr > du
terrain qui avait été compris*dans notre position quel-
ques jours auparavant.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
L'assaut russe quatre fois répété près de Mcstoca-
nesci, sur la rive Est de la Bistritz dorée, se brisa con-
tre la força de résistance de bataillons austro-hongrois.
Plus au Sud l'adversaire fut rejeté de quelques posi-
tions d'avant-postes.
Groupe d'armées du feldmarèchal von Mackensen.
En grande Valachio le feu d'artillerie augmenta
près des montagnes.
L'année do la Dobroudja rejeta l'ennemi hors de
quelques positions à'arriére-garde.
Front de Macédoine.
Des chasseurs allemands ont maintenu contre de
fortes attaques russes les hauteurs ipiemeut disputéea i
l'Est de Para-lovo, dans la boucle do la Cerna.
Grand Quartier gênerai, 2C décembre 1016.
Tkiâtre de la guerre à l'Ouest.
PrJo de la oôto, dans la région de La Somma et sur
la rive Est de la Meuse l'activité de l'artillerie s'est
accrue dans l'après-midi.
Sur PYser nous avons supprimé uu poste belge.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmarèchal Pnnoe Léopold de Bavière.
Le long de la Dwina et au Stochod le feu d'artil-
lerie russe ae prolongea pendant un sertain tempe. Au
&ud-Ert da Eiga, la poussée de deux compagnies enne-
mie* fut rejetée.
Au Sud-Uueot de Xalosoe dee groupes d'attaque al-
lemands pénétrèrent dans las deux positions rusées lea
plus avancées et dana lo village da Zwyaya et rame-
nèrent 34 prisonniers et 2 mitrailleuse-, après avoir
fait exploser 4 lance-mines.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
Une attaque nocturne de l'adversaire echoaia au
Cauelemer (au Nord de la vallée du Trotoaul).
Groupe d'armées du feldmarèchal von Mnchenstn.
En grande Valachie la situation n'a pas changé.
L'armée de la Dobroudja a progressé, faïaant 000
prisonniers russes.
Front de Macédoine.
Escarmouches de patrouillea à la Strouma.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Paria, 16 décembre 19M, *«*
Sur la rive droite de la Meuse, nos Iroupes, poursuivant trura
■Heeaa, ont iH'ugtuese dans lo bois dea Csunerce t-l SM enlevé
le village de Uctonvaux. Hier, en fin de journée, uu noi-nl- at-
taque aile m au du, dingte but noa ijoamoua de la cote Su Poivre,
e élu netLement reoouiaée par 110a feux. Noue avons uiegrate-
meut maintenu noire douvcju Ir^ul. Les prisonnière ceiauiuent
à affluât. Leur nombre dÊposbo ucluelluueal neul Btille, dont
deux cent cinquante officiera. Le dénombrement complet ou
matériel tombe en noa marna n'a pu entore lue I»iL Toutefoie
on a compte jusqu'à présent quatru-vuigt-ua canons ans ou
dtlruila. Canonnade habituelle aux le re-le du (ronl.
Ports, 17 décembre 1B16, 2 beats*.
En Cbampagne, une rccuuii.iissauco ennemie qui tml*4 d en-
lever un de noa peuts posioa a 1 Quest do la route «e U lunit
Navarin (Nord ùc bouamj a Clo aiieiacnt repoub^oe. » * U rive
droite du la sic use, rien S sjfnaler en dehors du quuiques ren-
couirea do pauouillea dana la rCgiou da lt<-, ..... . u.. . 1»
secteur de Siuit-Mituel, une tenlaLive allemande sur moi tran-
chées préa de Cliauvoncourt a échoué sous noa feux. Nu* ealiao
sur le rehto du front
Paris, 17 décembre 1911; aeer.
Sur la rive droite de le Meuse, laraller 10 ciiueuue, eo..lra«
b . . ■ par la uolio, a bomberde noa nouvelles ligues da Vaeheiitu-
wiio 4 Bczonvuui et notamment le secteur do la terme des
Cbambrctles. Canunnaâc intermittente sur le reste du iront
Pana, 1S décembre 1916, 2 sevrés.
Au Sud de 'a Somme, un détachement ennemi aui tentait
d'ebordor noa lignes au 5ud-l=t de Berny s 6to repouiaà a la
grenade. Sur la rive droite de la Meuse, i la suite du bombarde-
ment signale d.<tns le communique d'hier, les Allemands ont
Violemment contre-attaque., eu fin de journée, noa nouvelles posi-
tion!, lia n'ont reuiat S y pruodre pied que sur ue peuU, S la
terme dea Chambrcttes, dont noua continuons b leur lea aboi de
immédiats. Partout ailleurs, nuit calme. Le nombre dea pnaoa-
mers laits par nous depuis lo 15 décembre sur le tronl Sa Verdun
■'éleva, d -près les résultats actuellement connus, 4 11,317, dont
S&4 officiers Le matériel pua ou détruit comprend lia aanons,
44 lsnce-bombcs, 107 mitrailleuses.
POINTS DE VUES FRANÇAIS
On «mit que dan» les dernières années qui précé-
dferent la guerre tout* la politique anglaise, toute* 1m
sjajLno!u\re* diplomatiques d'Edouard VU notamment
Bavaient visé qu'un aeul but : Y encerclement de l'Allm-
magnt » peu- k conclusion de ee ajalém* d'ententea et
aVaJtiaitoea erta prépara lu guerre et la rendit inévi-
table. Le eedeau de vingt milliards d'emprunts fran-
çai* à la Russie n'avait d'autre but que de permettre à
celle-ci fie s'armer i outrance, eurtout . après les
dMastree de le campagne oontre le Japon (1905). Les
IsaUioeeiistea français escomptaient l'appui russe pour'
ht repris* de l'Alsace-Lorraine, voire le conquête de
1»'frontière du Rhin. Quanl à la Russie, elle vient
d'evouer par le bouche de son président du conseil,
ai. Trcpoff, que e'eet pour conquérir Constnntinople
qu'elle [ait la guerre et qu'elle désire la continuer.
À peine élu président, M. Poincaré faisait voter
k service de S ans. L'Angleterre activait fiévreuse-
ment ses conslructiorik navale* et octroyait i sea
grandes colonies le self-government, afin de pouvoir
mieux compter sur-kur concours militaire. Ce sont là
autant de points acquis à l'Histoire et que personne
m contestera plus aujourd'hui.
Cette politique de casse-cou inquiétait toutefois
certains politiciens clairvoyants, — en France ratae,
Nous avons reproduit des extraits révélateurs de la
correspondance diploniatique des représentants offi-
ciels du gouvernement belge à Paris, Londres et Ber-
lin, da baron Guillaume, du comte de Lalaing du ba-
ron d< Beyens, et surtout les prédictions si catégori-
ques de k. le baron Gretndi. Leur avis étaient
concordants : on poussait falatetnent à la
guerre contra l'Allemagne, on fourbissait les armes
en attendant l'heure marquée, qui tardait trop à son-
ner au gré des impatiences de l'Entente Cordiale. On
dansait sur un volcan, selon le mot de Joseph Prud-
homme, «t la moindre élincelie allait mettre le feu
eux poudres accumulées. L'assassinat de l'archiduc-
héritier Franz-Ferdinand fut cette étincelle et ce
lurent les régicides serbes, instruments de l'intrigue
panslaviste, qui l'allumèrent. C'est là encore une
autre vérité hiettrrrqua indéniable, ru'oii se piait trop
A kisser dans iomhre.
Cette néfaste politique de la Triple-Entente
avait été dénoncée par plusieurs hommes politiques
français. Voici notamment un courageuï et prophô-
tique ouvrage de l'ancien ministre fiançais Pierre
Baudin. Le volume, intitulé : u Points de vue fran-
çais «t, parut à Paris en février 1000 à la Librairie
Flammarion. Dans sa préface (page 3) M. Pierre
Baudin conclut par ces mots : « En tout cas, la Vérité
m'a paru bonne à dire. »
M. Baudin •— on le verra dans les chapitres cités
plus loin — n'est pas suspect de tendresse pour l'ex-
pansion économique de l'Allemagne laborieuse. Mats
cela ne l'empêcha pas de discerner d'où venait le
danger réel pour la paix de l'Europe.
Nous allons voir ce que l'auteur pcnsuil de la poli-
tique ialouse de l'Angleterre contre l'Allemagne,
qui menait fatalement à la guerre actuelle. Nous re-
produisons sans commentaire d'abord la première par-
tie du chapitre sur : • Les grandes alliances u. Cette
partie eet intitulée : Le rôle de l'Angleterre (pages
101 à 144). M. Baudin écrit :
e Capandant l'Angleterre sembh; Être sinon (Inspiratrice,
du moine l'intéreeséo principale do celte quasi-dislooetion des
elliencse européenne*, dont elle a été longtemps Is specta-
trice attentive. U est remarquable que c'est au moment où
FEUILLETON DE L-v eGAZhllB DUS AIWbMVLS* 3Î
IIS6UHBH « LE ÏÏIGEI »
Par l'ïerre HafiL
Mais 11 fallait agir avec autant de promptitude que
de décision. C'était par minutes, par secondes, qu'il
fallait compter le temps accorde par la Providence
pour l'aoooniplieseiaent de leur œuvre de sulut. _
Pendant tout le trajet de jour, trrûoe a son invisibi-
lité, k < V engevr » avuit pu apprécier lea forces do eon
«lqmu, pénétrer eea moycue d'attaque et de défense,
la sarévélatuin da bu coque réelle sur la coque fictive
k ©Uua -roia, qui le prulogcait contre la torpille, la
préae&ee île ee filet mobiU qu'une simpla traction
antérieure eu postérieure pouvait tiiinsforrcor en_nasse.
H a était dit qug ei la Whitettad ne pouvnit nen
Sontre an bateau d'un trop fail.le tirant d'eau, en re-
•mnclia une torpille à ventouse, pos-.-e par un plongeur
Wnli, suffirait à aniantir lo navire ennemi.
Lae ploiigGura, il y en avait plusieurs a tord, En-
core fallait-il qu'ils pusat-ut e'immwrjier. Philippe avait
découvert depuis ta création du e \ engeur », un pro-
cédé d* r»foiil*Jiuentd« l'«au par la pression de plusieurs
atmoapUeiei. d'air eminagOSLaé, rafuulcraent qui ren-
drait la aortie d'un ipUendrier i1" Miu^-mnrin a l'état
d'immaraion, liais ee t.r.> 1 . ^ecoraplir
•t, présantajaTeiit, il fallut, qu un uoiul.s aJlét poser
aax flancs du « V, celer » l'ençin de sa destmetion.
Jeumont avait proinptciuent pris son parti,
il tvi .1 juaré d un regard la largeur du flord, et l'H
carias marines Irrj en donnaient la profondeur. Ûn était
dans la baie de Dundalk où lus fond» descendent jusqu'à*
cent quatre-vingts mètres. U n'en fallait que vkngt
pour livrer passage b on sous-marin.
( «lui-ci contourna donc avfcc précaution la base de
l'Llvft séparé da railla y arda de la terre ferme. Arirfefl un
rapide sondage par contact, il s'engagea dana k sombre
détroit et, rasant la muraille en eau profonde, émergea
dans une intense obscuntL-.
Ce fut alors que, relevant le capot du dôme, Phi-
lippe et t>es compagnons descendirent sur le pont, alors
aussi que Pénelau, aux muina duquel était place, de-
Bormais. tout l'espoir de oea vailiunts hommes, détacha
la torpille pneumatique pour aller la hier aux ilanca
du ■ pécheur u la naaee a.
El, maintenant, les officiera et les hommes du
c Vengeur », immobiles, haletants, attendaient l'issue
de l'entreprise.
Elle était grave, »û effet, eette entrepriae, pleiue
d« pélîk, d'abord pour 1 héroïque matelot qui en avait
assume la mission, ensuite pour tes compagnons do tout
grade at pour ce eous-maiiu qui jouait son va-tout en
cette unique expérience.
La fond du hord était surélevé. Il était de douse
métros seulement au point ou ee trouvait la e Fen-
geum, de telle sorte que 1 immersion complète de.celui-
a y «tlt até înipussihle. Mais, a deux longueurs au oWla,
il retrouvait les dix-huit mètres indispensables a la
plongée, et le sul alhut s'abaissaut ainsi, en pent*
douow, jusqu'à l'entrée du pertuia.
Tout a coup, Philippe, qui ae tenait en comniunioa-
tiou avec Loik à l'aide du fil, songea à l'énorme profon-
deur que pouvait atteindre le niveau SOUa-marin au
voisinage du bateau anglais. Il imprima donc au fil
les aaoouss«s d'aveitisaement et rappula le vaillant
garçon. Par bonheur, Peiiélan n'a\ ait pas franchi
plus (l'une eentaine da pns. 11 revint vers la 1 l en-
gwr ». A peina eut-il r<-111 U^frc l'n.twueur du SOUS*
manu que Jeumont, changeant de tactique, lui fit
Comprendre que l'attaqua prèiutdilve nu pouvait se
donner que dans l'intérieur du nord. Il lallait y cu-
trejner U a Weeler ».
Mais la manti-uvro n'était [dus i ni m-M fate. TWià lu
oanot portant Alice «t ses cetnpegnone sortait de l'om-
bre et apparaissait dans la lunuéra du stdeil tevnnt, H
sx* fallait point que le sous-menu sa laissât surprendre.
Il s'irnmeig'a doue de itouveau.
Le canot patsa «ur lui, sans se douter do sa pr^-
aenco. A l'aide du pènecrioe, Jeumont uut la voir ee
diriger vans k fund du lugahra eot-idur, dont les mu-
railles ae rapprocliaient de plus «n plus et gagner une
voûte naturelle donnant accès à une grotte mystérieuse.
C'était là sans doute la geôle où los ravisseurs
d'Alice se disposaient à enfermer leur captive.
■ Cette fois, voici le moment, » -— dit Philippe.
Il mit la main aur le levier, L'émersion fut si
prompte, si subitr, qu'on eût dit que le sous-marin
jaillissait du milieu de l'eau.
La stupeur, l'épouvante, à boid du canot, paraly-
sèrent tous les mouvements.
C'est qu'en effet, le capitaine Paterson et les
hommes qui montaient l'embarcation se voyaient oou-
per toute retraite. Le « Vengeur » vouait de surgir
entre eux(et le « Weeler », leur fermant l'issue et a*
préparant, d'ailleurs, à les couler.
Et," brusquement, \e capot du dôme a'était soulevé.
Philippe t'était montré aux Anglais et leur avait crie :
■ ltendoB-vous, messieurs. Il ne vous nera fait aucun
mal. liemeLtoz-iious cotte jeune nllo et je vous laisserai
libres de vous retirer, s
Patereou avait recouvré Bon sang-froid. Il ae dressa
dans la canot et demanda :
e Et... si nous rvluîona ?
— Ei vous refuses, aussi vrai que j1? me nomme
Philippe de Jeumont, je vous coule. ■
A mesure qu'il parlait, le eous-mariu était remonté
tout entier. En même temps ]Jurée et lea matelots
avaient sauté sur la plate-forino et détachaient k
j-mujou accroche a l'arriére du sous-maiin. l'n mouve-
ment «ni avant de celui-ci souligna les paroles de son
ohef.
e Monsieur, — fit PaVteraon, en braquant son re-
volver sur la poitrine d'Alice, — préfeies-vous voir
madsmoiaelle de Jeumnnt vivante entre entre nos main*
ou morte entre los vôtres ? Choisissez. »
PMe, frémissant, la jeune homme hésitait dsvtnt
le péril boum par sa aceur.
Ce fut Alice elle-même qui mit tin a cette indéed-
aion.
« Philippe, — cria-t-elle, — je leur épargnerai ce
crime. V enge-rnoi. a
Et, avant que nul, dans k canot, pût prévenir son
acte de vaillance, la jeune fille s'était levée, avait re-
poussé k matelot k plue pioche et l'était jetée à la
mer. Un bouillonnement de l'eau noire inarqeait la
place ou elle était tombée.
Mais deju, du pont du e Vengeur », quelqu'un avait
plongé. On n'avait paa envoie vu disparaîtra Alice
qu'on la vit reparaître, soutenue, portée pour mieux
dire, pur le brus vigoureux de Durée qui nageait vers
le c V engeur ». .
11 y eut une minute d'effroyable angoisse.
Le capitaine Paterson, un instant surpris et déso-
rienté, e'etait levé derechef dans la canot et avait viai
lo groupe nageant.
Pnr bonheur, Durée avait vu la menace. Sans lâ-
cher k jeune Uile, il avait plonge de nouveau. La balle
alla se perdre dans les dots.
En inpiua temps, Loik Péuélan et Hélia larmonl,
accroches u la rambarde, saisies."it dans lea bras da
Durée Alice évanouie et aidaient .e vaillant enseigne
a, regagner le pont du sous-marin.
« \ lté, vite, tout le monde à l'échelle, — coin*
manda Jeumont. — Ils viennent. »
11 s'était retourne vers l"&rrière; il avait vu k
1 11 eeler » accourant à toute vitesse, au risque do ae
broyer aux Lee haute-ionds dont il ne aoupeoDnait pas
l'élévation. Et le « l engeur » n'était pu"* encore dis-
paru que k vaisseau anglais, emporté par aa course
folle, heurtait violemment aa quille aur k fand ro-
che ci fin siuiitre couloir.
e II était tempe ! — prononça Philippe dent une
sueur froide baignait les tempes. — Dieu aoaa a sau-
Et, se retournant vers l'équipage frémissant, il
• « ilais il v» revenir sur nous : il va nous donne»
la chasse avant que noua n'ayoti regagne lea gianda
fonde. Et il a son falet étendu. Noua ne pouvons évitée
sou attaqua, mais nous pouvons frapper le» premiers,
Eermoal, la torpille d'avant est-elle prête P
— Uni, commandant, —- répondit le torpilleur.
— Noua allons r*ruler aussi loin qua noue le ponr*
roos. Mais aa vitesae est foudroyante. Si nous remon-
tons pour tirer à l'affleurement, noua pouvons k tore
Sillor à bouna portée, car il n'aura que douas nietxee
'eau eoua lui. Te chargos-tn du coup f a
(A emmre.)
Gazette des Ârdenaes
JOURNAL DES PAYS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
On s'abonne dans totis les bureaux de poste
1m deux alliance* distendent, l'afîaibliaseut, tendent
nikiw k se disjoindre, que C Angleterre contracte un*
alliance rxtrimemrnt iangemi'e pour lu tnUretS col-
Umtift du continent. L'ellmnce finylo-jsponeiBé dominera
l'Asie aussi longtemps que 1m piuiuinrrs continentales ne
ïtî mettront pas d'accord pour la orner. Par l'ÀnglelarTe Mil
ti«cit b Méditerrannée, la canal da Sun, at par la Japon elle
tient Im déiroils du Pacifique at dos mois da China. Par
l'ensemble des force* navnlae qu'elle petit mettra au ligne an
Extrême-Orient, elle liant en échre toutes le* autroa flottes
at peut ai s mer au Japon toute liberté d'influence sur la
céleste Enipire*.nour l'organisation d« im force* militaire*.
Il nous serait difficile da garder l'admirable nnptrê
Indo-Chinois contre une telle coalition. De même que
l'Allemagne doit sentir tes posassions menacées st lu
Conflit Qui, depuis bien des minées, menace d'éclater
entre elle et l'Angleterre venait à se déchaîner. A vrat
tUre, c'est ce conflit qui domme la situation présente.
Et ce qui le rend plus redoutable, c'eut que Ue forcM politi-
ques al économique* eu présence travaillent depuis long-
temps o le préparer. Il n'y a lé, comme dana toutes lea
grondée oonjoncjioni anglaises, ri«n d'artificiel.
ù L'Angleterre, députa le rfgne d'Elisabeth (1MS8), b'mi
mesurée avec tentes 1m grandes nations qui ei-ciipaient la,
mer et tentaient da dominer le commerce du monde, amie
far leurs colonies, soit par leur marine. Elle a détruit la
puissance espagnole. La destruction de l'invincible «4r-
7.,oda .!,._h guerre des Indes, la-victoire dee Dunes sont lee
grandes fntls de celte lutte. Et pour ce rranitat, elle a admi-
rablement utilisé lea choses ttu Continent, tantôt alliée du
Hollaiidns, des Portugais un des Français. Elle o détruit la
puissance hollandaise avec nlake co i653. Elle a détruit la
puissance maritime françaite à la Hov'gue sous
Louis XIV, puis sons Louis XV avec le traité de Paris,
puis à Waterloo, utilisant toutes nos faiblesses et aussi
tous les concours de fia* ennemis. II était tni.il qu-'elk
rencontrât dciant elle tin nhirenire non venu. Et c'est l'Alle-
magne qui trouble to-ui ces marchés par l'intrusion métho-
dique de ses agents et des vils prit de ses produits, qui bat
le record des grande courriers océaniques, »
Claires prcuictions I Voyons le paragraphe sui-
vant; -
Deux Grands ennemis dans le monde.
L'Allemagne ci l'Angleterre.
ii Rien ne s'explurue mieux par l'histoire que celle crise
Anglo-Allemande. Elle n'est point tant dans l'intention dea
gouvernements que dans la rencontre "permanente, multiple,
journalière ^ deir toerfrva, dw deux commerces, des deux
peuples. Qui comt Ittr nier ru peut éviter de Courir contre
l'Angleterre , qui trafique partout, prend s. l'Angleterre Et
comme au XVI*.siècle, comme au WllI", comme au XIX'
lirclc, 1*Angleterre occupe ou recherche sans parti-pris, sans
mauvais souvenirs des luttes passées, If* accords d'Europe,
voiro maintenant d'Asie, qui lui sont ntcc-Aalres pour
l'appuyer contre le concurrent du moment. A elle seule
étant trop maritime et nuuiqnani eellune.toujours d'orgniii-
saîîon militaire, elle ue pourrait venir à bout d'un empira
continental af lormidalde. Liie a jadis Bill à profit le* haine*
religieuses, lea Iioinen de ness, les compétitions politiques,
les ambitions raisonnables ou telles. Elle saura, à n'en paa
douter, se servir de l'oulieruidanee allemande, des mala-
dresses brutales allemandes, dea questions litigeuses qui sépa-
rent l'Allemagne de nous ou d'autre*, pour (uriner la lieue
dont elle a besoin contre le grand accapareur qu'est l'Aile-
magne. (On voit que M. lîaudi . n'a aucune bienveillance
pour l'inttiative allemande ; son jugement lur la politique
anglaise n'en a que plus de poids. — La Réd.)
u L'Angleterre y mellra du temps. Mais comme elle l'a
baissée naître en 1870 et croître en 1875 et 1898, dans la
crainte de la France et de la Russie, le temps est venu de
l'arrêter sous peine de se voir diminuer du tout ce que L'autre
gagne.
«Enfin la terre, toute la terre, entre dans le jeu de la
politique. Si l'Europe, est toujours le théâtre principal dea
actions diplomatiques, elle n'est plus seule à difpotSr du sort
des races.....» •
« Un autre groupement trie différent l'att MquiMé dams
ces damiers temps. C'nt eelui d« l'Angleterre et de Japon
evec la Franco. Il sursit pour l'Aafletcire in avantage las-
mena*. La France feieeat éeiiec aux lorrM terreeU-m à*
l'Allemagne et les deux (luttes anglais» et Japonaise i*anks-
ennt pour détruire la marine, le oemnierce et la seerine de
gaerre de l'Ail unaf ue, s'est U au programme d'opération
twnt il Tait analogue à ceux que l'Angleterre a dressés de test
teeaps eontre ses snnemla. Il aurait pour la Japon l'avantage
de lui donner toute Inliluda en Aaia, tandis qu'une oonflagra-
faou générale absorberait l'Europe. Qnant à U francs, c'aat
elle qui «fruit exposée aux coupa 1m plua rudM et aax eacrl-
flroe les plus cruels. H<* Intérêts Im plua avideues lui décon-
ccfllent une telle aventure.
u Elle doit rechercher une politique d'indépendance...»
Mai* les hommes d'Elat responsables b'ont pas
suivi le sage conseil «Ve M. Baudm.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, 21 deembre 1918.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Groupe d'armées du KTonprint Ruppreoht.
Au Nord d'Arraa dea détachements anglais, q«i
*Taicnt pénétré après un fort bombardement dans aotr»
tranchée la plus avancée, furent rejetés p«r contre-
poussée.
Sur les deux rives de la Somme le temps clair favo-
risa l'activité do l'artillerie, qui atteignit dana phi-
sieurs secteurs une grande violence,
A l'Ouest de Villere-Cftrbonn**l des grenadiers de la
garde ot de l'infanterie de Prusse orientale pénétrèrent
daus la position ennemie fortement bouleversée par nn
feu efficace; ile tirent sauter quelques abria et rame-
nèrent, en rentrant dans leurs propres lignes d'après
lea ordres reçus, 4 officiera et 20 hommes prisonniers,
ainsi qu'une mitrailleuse.
Dans de nombreux combats aériens et par notre feu
défeneif l'ennemi perdit dans la région de la Somme
6 avions.
Groupe d'armées du Kronprinx.
Le feu d'artillerie fut, eu général, assez faible et
l'infanterie n'entreprit aucune action importante; au
front de l'Aide plusieurs patrouilles françaises furent
icpoubstts.
Théâtre de la guerre à l'Est. w
Front du feldmarèchal Prince Lêopold de Bavière.
Entre Dùnaburg et le lac de Narocz le bombarde-
ment s'est par moments considérablement aocru. Des
attaques de détachements russes e,u Aord-Eet de Godu-
richki et au Nord du Lie de Drysivaty échouèrent avee
grandes pertes. Au Stocliod, au Nord "de Uelenin, le
Huese tente, en vain d'arracher a notre * landwahr > du
terrain qui avait été compris*dans notre position quel-
ques jours auparavant.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
L'assaut russe quatre fois répété près de Mcstoca-
nesci, sur la rive Est de la Bistritz dorée, se brisa con-
tre la força de résistance de bataillons austro-hongrois.
Plus au Sud l'adversaire fut rejeté de quelques posi-
tions d'avant-postes.
Groupe d'armées du feldmarèchal von Mackensen.
En grande Valachio le feu d'artillerie augmenta
près des montagnes.
L'année do la Dobroudja rejeta l'ennemi hors de
quelques positions à'arriére-garde.
Front de Macédoine.
Des chasseurs allemands ont maintenu contre de
fortes attaques russes les hauteurs ipiemeut disputéea i
l'Est de Para-lovo, dans la boucle do la Cerna.
Grand Quartier gênerai, 2C décembre 1016.
Tkiâtre de la guerre à l'Ouest.
PrJo de la oôto, dans la région de La Somma et sur
la rive Est de la Meuse l'activité de l'artillerie s'est
accrue dans l'après-midi.
Sur PYser nous avons supprimé uu poste belge.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmarèchal Pnnoe Léopold de Bavière.
Le long de la Dwina et au Stochod le feu d'artil-
lerie russe ae prolongea pendant un sertain tempe. Au
&ud-Ert da Eiga, la poussée de deux compagnies enne-
mie* fut rejetée.
Au Sud-Uueot de Xalosoe dee groupes d'attaque al-
lemands pénétrèrent dans las deux positions rusées lea
plus avancées et dana lo village da Zwyaya et rame-
nèrent 34 prisonniers et 2 mitrailleuse-, après avoir
fait exploser 4 lance-mines.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
Une attaque nocturne de l'adversaire echoaia au
Cauelemer (au Nord de la vallée du Trotoaul).
Groupe d'armées du feldmarèchal von Mnchenstn.
En grande Valachie la situation n'a pas changé.
L'armée de la Dobroudja a progressé, faïaant 000
prisonniers russes.
Front de Macédoine.
Escarmouches de patrouillea à la Strouma.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Paria, 16 décembre 19M, *«*
Sur la rive droite de la Meuse, nos Iroupes, poursuivant trura
■Heeaa, ont iH'ugtuese dans lo bois dea Csunerce t-l SM enlevé
le village de Uctonvaux. Hier, en fin de journée, uu noi-nl- at-
taque aile m au du, dingte but noa ijoamoua de la cote Su Poivre,
e élu netLement reoouiaée par 110a feux. Noue avons uiegrate-
meut maintenu noire douvcju Ir^ul. Les prisonnière ceiauiuent
à affluât. Leur nombre dÊposbo ucluelluueal neul Btille, dont
deux cent cinquante officiera. Le dénombrement complet ou
matériel tombe en noa marna n'a pu entore lue I»iL Toutefoie
on a compte jusqu'à présent quatru-vuigt-ua canons ans ou
dtlruila. Canonnade habituelle aux le re-le du (ronl.
Ports, 17 décembre 1B16, 2 beats*.
En Cbampagne, une rccuuii.iissauco ennemie qui tml*4 d en-
lever un de noa peuts posioa a 1 Quest do la route «e U lunit
Navarin (Nord ùc bouamj a Clo aiieiacnt repoub^oe. » * U rive
droite du la sic use, rien S sjfnaler en dehors du quuiques ren-
couirea do pauouillea dana la rCgiou da lt<-, ..... . u.. . 1»
secteur de Siuit-Mituel, une tenlaLive allemande sur moi tran-
chées préa de Cliauvoncourt a échoué sous noa feux. Nu* ealiao
sur le rehto du front
Paris, 17 décembre 1911; aeer.
Sur la rive droite de le Meuse, laraller 10 ciiueuue, eo..lra«
b . . ■ par la uolio, a bomberde noa nouvelles ligues da Vaeheiitu-
wiio 4 Bczonvuui et notamment le secteur do la terme des
Cbambrctles. Canunnaâc intermittente sur le reste du iront
Pana, 1S décembre 1916, 2 sevrés.
Au Sud de 'a Somme, un détachement ennemi aui tentait
d'ebordor noa lignes au 5ud-l=t de Berny s 6to repouiaà a la
grenade. Sur la rive droite de la Meuse, i la suite du bombarde-
ment signale d.<tns le communique d'hier, les Allemands ont
Violemment contre-attaque., eu fin de journée, noa nouvelles posi-
tion!, lia n'ont reuiat S y pruodre pied que sur ue peuU, S la
terme dea Chambrcttes, dont noua continuons b leur lea aboi de
immédiats. Partout ailleurs, nuit calme. Le nombre dea pnaoa-
mers laits par nous depuis lo 15 décembre sur le tronl Sa Verdun
■'éleva, d -près les résultats actuellement connus, 4 11,317, dont
S&4 officiers Le matériel pua ou détruit comprend lia aanons,
44 lsnce-bombcs, 107 mitrailleuses.
POINTS DE VUES FRANÇAIS
On «mit que dan» les dernières années qui précé-
dferent la guerre tout* la politique anglaise, toute* 1m
sjajLno!u\re* diplomatiques d'Edouard VU notamment
Bavaient visé qu'un aeul but : Y encerclement de l'Allm-
magnt » peu- k conclusion de ee ajalém* d'ententea et
aVaJtiaitoea erta prépara lu guerre et la rendit inévi-
table. Le eedeau de vingt milliards d'emprunts fran-
çai* à la Russie n'avait d'autre but que de permettre à
celle-ci fie s'armer i outrance, eurtout . après les
dMastree de le campagne oontre le Japon (1905). Les
IsaUioeeiistea français escomptaient l'appui russe pour'
ht repris* de l'Alsace-Lorraine, voire le conquête de
1»'frontière du Rhin. Quanl à la Russie, elle vient
d'evouer par le bouche de son président du conseil,
ai. Trcpoff, que e'eet pour conquérir Constnntinople
qu'elle [ait la guerre et qu'elle désire la continuer.
À peine élu président, M. Poincaré faisait voter
k service de S ans. L'Angleterre activait fiévreuse-
ment ses conslructiorik navale* et octroyait i sea
grandes colonies le self-government, afin de pouvoir
mieux compter sur-kur concours militaire. Ce sont là
autant de points acquis à l'Histoire et que personne
m contestera plus aujourd'hui.
Cette politique de casse-cou inquiétait toutefois
certains politiciens clairvoyants, — en France ratae,
Nous avons reproduit des extraits révélateurs de la
correspondance diploniatique des représentants offi-
ciels du gouvernement belge à Paris, Londres et Ber-
lin, da baron Guillaume, du comte de Lalaing du ba-
ron d< Beyens, et surtout les prédictions si catégori-
ques de k. le baron Gretndi. Leur avis étaient
concordants : on poussait falatetnent à la
guerre contra l'Allemagne, on fourbissait les armes
en attendant l'heure marquée, qui tardait trop à son-
ner au gré des impatiences de l'Entente Cordiale. On
dansait sur un volcan, selon le mot de Joseph Prud-
homme, «t la moindre élincelie allait mettre le feu
eux poudres accumulées. L'assassinat de l'archiduc-
héritier Franz-Ferdinand fut cette étincelle et ce
lurent les régicides serbes, instruments de l'intrigue
panslaviste, qui l'allumèrent. C'est là encore une
autre vérité hiettrrrqua indéniable, ru'oii se piait trop
A kisser dans iomhre.
Cette néfaste politique de la Triple-Entente
avait été dénoncée par plusieurs hommes politiques
français. Voici notamment un courageuï et prophô-
tique ouvrage de l'ancien ministre fiançais Pierre
Baudin. Le volume, intitulé : u Points de vue fran-
çais «t, parut à Paris en février 1000 à la Librairie
Flammarion. Dans sa préface (page 3) M. Pierre
Baudin conclut par ces mots : « En tout cas, la Vérité
m'a paru bonne à dire. »
M. Baudin •— on le verra dans les chapitres cités
plus loin — n'est pas suspect de tendresse pour l'ex-
pansion économique de l'Allemagne laborieuse. Mats
cela ne l'empêcha pas de discerner d'où venait le
danger réel pour la paix de l'Europe.
Nous allons voir ce que l'auteur pcnsuil de la poli-
tique ialouse de l'Angleterre contre l'Allemagne,
qui menait fatalement à la guerre actuelle. Nous re-
produisons sans commentaire d'abord la première par-
tie du chapitre sur : • Les grandes alliances u. Cette
partie eet intitulée : Le rôle de l'Angleterre (pages
101 à 144). M. Baudin écrit :
e Capandant l'Angleterre sembh; Être sinon (Inspiratrice,
du moine l'intéreeséo principale do celte quasi-dislooetion des
elliencse européenne*, dont elle a été longtemps Is specta-
trice attentive. U est remarquable que c'est au moment où
FEUILLETON DE L-v eGAZhllB DUS AIWbMVLS* 3Î
IIS6UHBH « LE ÏÏIGEI »
Par l'ïerre HafiL
Mais 11 fallait agir avec autant de promptitude que
de décision. C'était par minutes, par secondes, qu'il
fallait compter le temps accorde par la Providence
pour l'aoooniplieseiaent de leur œuvre de sulut. _
Pendant tout le trajet de jour, trrûoe a son invisibi-
lité, k < V engevr » avuit pu apprécier lea forces do eon
«lqmu, pénétrer eea moycue d'attaque et de défense,
la sarévélatuin da bu coque réelle sur la coque fictive
k ©Uua -roia, qui le prulogcait contre la torpille, la
préae&ee île ee filet mobiU qu'une simpla traction
antérieure eu postérieure pouvait tiiinsforrcor en_nasse.
H a était dit qug ei la Whitettad ne pouvnit nen
Sontre an bateau d'un trop fail.le tirant d'eau, en re-
•mnclia une torpille à ventouse, pos-.-e par un plongeur
Wnli, suffirait à aniantir lo navire ennemi.
Lae ploiigGura, il y en avait plusieurs a tord, En-
core fallait-il qu'ils pusat-ut e'immwrjier. Philippe avait
découvert depuis ta création du e \ engeur », un pro-
cédé d* r»foiil*Jiuentd« l'«au par la pression de plusieurs
atmoapUeiei. d'air eminagOSLaé, rafuulcraent qui ren-
drait la aortie d'un ipUendrier i1" Miu^-mnrin a l'état
d'immaraion, liais ee t.r.> 1 . ^ecoraplir
•t, présantajaTeiit, il fallut, qu un uoiul.s aJlét poser
aax flancs du « V, celer » l'ençin de sa destmetion.
Jeumont avait proinptciuent pris son parti,
il tvi .1 juaré d un regard la largeur du flord, et l'H
carias marines Irrj en donnaient la profondeur. Ûn était
dans la baie de Dundalk où lus fond» descendent jusqu'à*
cent quatre-vingts mètres. U n'en fallait que vkngt
pour livrer passage b on sous-marin.
( «lui-ci contourna donc avfcc précaution la base de
l'Llvft séparé da railla y arda de la terre ferme. Arirfefl un
rapide sondage par contact, il s'engagea dana k sombre
détroit et, rasant la muraille en eau profonde, émergea
dans une intense obscuntL-.
Ce fut alors que, relevant le capot du dôme, Phi-
lippe et t>es compagnons descendirent sur le pont, alors
aussi que Pénelau, aux muina duquel était place, de-
Bormais. tout l'espoir de oea vailiunts hommes, détacha
la torpille pneumatique pour aller la hier aux ilanca
du ■ pécheur u la naaee a.
El, maintenant, les officiera et les hommes du
c Vengeur », immobiles, haletants, attendaient l'issue
de l'entreprise.
Elle était grave, »û effet, eette entrepriae, pleiue
d« pélîk, d'abord pour 1 héroïque matelot qui en avait
assume la mission, ensuite pour tes compagnons do tout
grade at pour ce eous-maiiu qui jouait son va-tout en
cette unique expérience.
La fond du hord était surélevé. Il était de douse
métros seulement au point ou ee trouvait la e Fen-
geum, de telle sorte que 1 immersion complète de.celui-
a y «tlt até înipussihle. Mais, a deux longueurs au oWla,
il retrouvait les dix-huit mètres indispensables a la
plongée, et le sul alhut s'abaissaut ainsi, en pent*
douow, jusqu'à l'entrée du pertuia.
Tout a coup, Philippe, qui ae tenait en comniunioa-
tiou avec Loik à l'aide du fil, songea à l'énorme profon-
deur que pouvait atteindre le niveau SOUa-marin au
voisinage du bateau anglais. Il imprima donc au fil
les aaoouss«s d'aveitisaement et rappula le vaillant
garçon. Par bonheur, Peiiélan n'a\ ait pas franchi
plus (l'une eentaine da pns. 11 revint vers la 1 l en-
gwr ». A peina eut-il r<-111 U^frc l'n.twueur du SOUS*
manu que Jeumont, changeant de tactique, lui fit
Comprendre que l'attaqua prèiutdilve nu pouvait se
donner que dans l'intérieur du nord. Il lallait y cu-
trejner U a Weeler ».
Mais la manti-uvro n'était [dus i ni m-M fate. TWià lu
oanot portant Alice «t ses cetnpegnone sortait de l'om-
bre et apparaissait dans la lunuéra du stdeil tevnnt, H
sx* fallait point que le sous-menu sa laissât surprendre.
Il s'irnmeig'a doue de itouveau.
Le canot patsa «ur lui, sans se douter do sa pr^-
aenco. A l'aide du pènecrioe, Jeumont uut la voir ee
diriger vans k fund du lugahra eot-idur, dont les mu-
railles ae rapprocliaient de plus «n plus et gagner une
voûte naturelle donnant accès à une grotte mystérieuse.
C'était là sans doute la geôle où los ravisseurs
d'Alice se disposaient à enfermer leur captive.
■ Cette fois, voici le moment, » -— dit Philippe.
Il mit la main aur le levier, L'émersion fut si
prompte, si subitr, qu'on eût dit que le sous-marin
jaillissait du milieu de l'eau.
La stupeur, l'épouvante, à boid du canot, paraly-
sèrent tous les mouvements.
C'est qu'en effet, le capitaine Paterson et les
hommes qui montaient l'embarcation se voyaient oou-
per toute retraite. Le « Vengeur » vouait de surgir
entre eux(et le « Weeler », leur fermant l'issue et a*
préparant, d'ailleurs, à les couler.
Et," brusquement, \e capot du dôme a'était soulevé.
Philippe t'était montré aux Anglais et leur avait crie :
■ ltendoB-vous, messieurs. Il ne vous nera fait aucun
mal. liemeLtoz-iious cotte jeune nllo et je vous laisserai
libres de vous retirer, s
Patereou avait recouvré Bon sang-froid. Il ae dressa
dans la canot et demanda :
e Et... si nous rvluîona ?
— Ei vous refuses, aussi vrai que j1? me nomme
Philippe de Jeumont, je vous coule. ■
A mesure qu'il parlait, le eous-mariu était remonté
tout entier. En même temps ]Jurée et lea matelots
avaient sauté sur la plate-forino et détachaient k
j-mujou accroche a l'arriére du sous-maiin. l'n mouve-
ment «ni avant de celui-ci souligna les paroles de son
ohef.
e Monsieur, — fit PaVteraon, en braquant son re-
volver sur la poitrine d'Alice, — préfeies-vous voir
madsmoiaelle de Jeumnnt vivante entre entre nos main*
ou morte entre los vôtres ? Choisissez. »
PMe, frémissant, la jeune homme hésitait dsvtnt
le péril boum par sa aceur.
Ce fut Alice elle-même qui mit tin a cette indéed-
aion.
« Philippe, — cria-t-elle, — je leur épargnerai ce
crime. V enge-rnoi. a
Et, avant que nul, dans k canot, pût prévenir son
acte de vaillance, la jeune fille s'était levée, avait re-
poussé k matelot k plue pioche et l'était jetée à la
mer. Un bouillonnement de l'eau noire inarqeait la
place ou elle était tombée.
Mais deju, du pont du e Vengeur », quelqu'un avait
plongé. On n'avait paa envoie vu disparaîtra Alice
qu'on la vit reparaître, soutenue, portée pour mieux
dire, pur le brus vigoureux de Durée qui nageait vers
le c V engeur ». .
11 y eut une minute d'effroyable angoisse.
Le capitaine Paterson, un instant surpris et déso-
rienté, e'etait levé derechef dans la canot et avait viai
lo groupe nageant.
Pnr bonheur, Durée avait vu la menace. Sans lâ-
cher k jeune Uile, il avait plonge de nouveau. La balle
alla se perdre dans les dots.
En inpiua temps, Loik Péuélan et Hélia larmonl,
accroches u la rambarde, saisies."it dans lea bras da
Durée Alice évanouie et aidaient .e vaillant enseigne
a, regagner le pont du sous-marin.
« \ lté, vite, tout le monde à l'échelle, — coin*
manda Jeumont. — Ils viennent. »
11 s'était retourne vers l"&rrière; il avait vu k
1 11 eeler » accourant à toute vitesse, au risque do ae
broyer aux Lee haute-ionds dont il ne aoupeoDnait pas
l'élévation. Et le « l engeur » n'était pu"* encore dis-
paru que k vaisseau anglais, emporté par aa course
folle, heurtait violemment aa quille aur k fand ro-
che ci fin siuiitre couloir.
e II était tempe ! — prononça Philippe dent une
sueur froide baignait les tempes. — Dieu aoaa a sau-
Et, se retournant vers l'équipage frémissant, il
• « ilais il v» revenir sur nous : il va nous donne»
la chasse avant que noua n'ayoti regagne lea gianda
fonde. Et il a son falet étendu. Noua ne pouvons évitée
sou attaqua, mais nous pouvons frapper le» premiers,
Eermoal, la torpille d'avant est-elle prête P
— Uni, commandant, —- répondit le torpilleur.
— Noua allons r*ruler aussi loin qua noue le ponr*
roos. Mais aa vitesae est foudroyante. Si nous remon-
tons pour tirer à l'affleurement, noua pouvons k tore
Sillor à bouna portée, car il n'aura que douas nietxee
'eau eoua lui. Te chargos-tn du coup f a
(A emmre.)