> Année. — N* 321.
Tirnpc : 140,000 Exemplaires.
Charleville, le 28 Décembre 1916.
Gazette des Arden
JOUENAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
Ou s'aboune dans tous les bureaux de poste
«ÎA» iVr*'
h ïo(e à Président ïïilseu
L§ président Wilson t chargé les ambassadeur»
jpiuricains de remettre aux gouvernements belligé-
rante une note dont, voici le texte :
■ Le préaident des Etata-Uni* m'* chargé de *ug-
yéx«r an gouvernement........un plan d'action tou-
abant la présent* guerre. Il espère que le gouvernement
*.....w prendra «u conaidération, coinms mggéré
dans l'esprit le plu* amical, «t comme venant non seu-
lement d'un ami, mail aus*i d'un représentant d'un*
station neutre dont les intérêt* ont été «érieusement
affecté* par la guerre, «t dont 1* souci, pour sa termi-
naison rapide résulte d'une nécessité manifeste de dé-
terminer les moyens de sauvegarder pour le mieux les
Ait* intérêts, ai la guerre doit continuer.
i Voici longtemps que le président a pensé a faire
le suggestion que je suis charge de présenter. M. Wil-
eon est quelque peu embarrassé pour 1'ofirir dans le
moment présent, parce qu'olle peut sembler aujourd'hui
avoir été hitéa par les récentes ouvertures des Puis-
sances centrales. En fait, elle n'a aucuu rapport aveo
aelles-oi dans son origine, et 1* président en aurait re-
tardé l'offre jusqu'à ce que les ouvertures des Fui*-
•ancos centrales aient reçu une réponse, si sa suggestion
ae touchait également à la question de la paix de sorte
Iu'elle pourra être mieux examinée en relation aveo
'autres propositions, qui ont la mémo objet. Le prési-
dent ne peut que demander que sa tion *oit jugée
aux ses propres méritée, et comme si elle avait été faite
en d'autres circonstances.
a Le président suggère qu'une occasion prochaine soit
recherché* pour demander i bonté! 1rs oatiims actuellement
tn guerrs une déclaration publique de leurs vues respectives,
«juunt aux conditions auxquelles la guerre pourrait être ter-
minée et aux arrangements qui seraient considérés comme
satisfaisants en tant que constituant dm garanties centre 1s
retour eu le déchaînement d'un conflit ii mi luire dans
l'avenir, Je façon à pouvoir comparer ensemble en touts
franchise leurs déclarations.
« U. Wiïson est indifférent quant aux moyens de
réaliser oe projet. Il serait heureux lui-même d'aider à
son accomplissement ou même de prendre l'initiative à
©et égard, de quelque façon qui puisse paraître accepta-
ble ; mais il n'a pas le désir de fixer la méthode ni les
moyens. Toute manière de procéder lui paraîtra acceptable,
pourvu que le grand but qu'il poursuit soit atteint.
« Il prend la liberté d'appeler l'attention sur le
fait que les objet* que les hommes d'Elat des belligé-
rant* des deux côtés ont en vue dans cette guerre sont
virtuellement les. mêmes, conformément aux déclara-
tion* qu'ils ont faites en termes généraux à leur* pro-
pre* peuples et au monde. De chaque, côté, on désire
rendre le* droits et privilèges des peuples faibles aussi
assuré* contre les agressions ou dénis de justice que les
droit* et privilèges des Etat» grands et puissants, ac-
tuellement eu guerre. Tous défirent être garantis dans
l'avenir, ainsi que tous le1 autres peuples et nations,
aontre le retour de guerres semblables à céUc-ci'et con-
tre les agressions ou interventions égoïstes de toutes
aorte*. Chacun se défierait de la formation de tous nou-
Teaux groupements de puissances rivaux, ayant pour
but le maintien d'un équilibre incertain au milieu de
suspicion* ïtiulitpliées ; mais chacun ect prêt à prendre
en considération la foimation d'une ligUe des nations
pour assurer la paix et la justice dans le monde entier.
Avant que" le but final puisse cependant être rempli,
chacun considère d'abord comme nécessaire de régler
le* fin» de la présente guerre dans des termes qui sauve-
garderont d'une manière certaine l'indépendance, l'in-
tégrité territoriale et la liberté politique et économique
des nations impliquées.
t Dans les mesures à prendre pour apurer la paix
future du monde, le peuple et le gouvernement des
Etats-Unis sont intéressés dl'une manière aussi vitale et
aussi directe que las gouvernements actuellement en
guerre. En outre, il* sont tout aussi intéresse* aux
moyen» à adopter pour, libérer dans le monde les peu-
ples petits et faibles du péril de l'injustioo et de la vio-
lence, que tout autro peuple ou gouvernement. Ils sont
Créts et même impatient* de QoapéfW à ces lins, lorsque
i guerre sera finie, et cela aveo toute l'influence et les
ressources dont ils disposent. Mais il faut d'abord que
hk guerre prenne fin. Quant aux conditions auxquelles
aela est possible, l«a Etats-Unis ne sauraient les suggé-
rer; mai* 1« président Wilson a Té sentiment que c'est
son droit et son devoir d© faire ressortir l'intérêt pro-
fond da l'Onion à ce que la guerre prenne fin avant
qu'il ne soit-trop tard pour accomplir Us choses plus
grande* qui dépendent de cette terminaison, avant que
la situation des nations neutres, aujourd'hui déjà bien
dure à suppoiter, ne soit rendue totalement iutolerable,
et surtout avant*qu'il ne soit fait ù la civilisation elle-
mêmo un tort à jamais irréparable.
n Le président se seut par suite autorisé a suggérer une
eccasion Immédiate pour comparer les vues concernant les
■onditioiis qui doivent précéder les arrangement* ultimes
pour la paix du moude, que tous désirent, et dans lesquels
le* nations neutres aussi bien que les belligérante* sont
prête* à jouer un rois pleinement respoiiNable. 81 la lutta
doit continuer vers des tins indéfinie». [iar une lente agonie,
jusqu'à ce qu« l'un ou l'autre des groupes belligérant* toit
épuisé, al des millions et des millions de vies humaines
doivent continuer t être offertes eu holocauste jusqu'à ce
que l'un des deux groupes n'en ait plus à c-Hrir, si des rcs-
scntimcnU doivent être suscités qui ne. puissent jamais ttre
apaises, et al des desespoirs doivent être engendrés, dont -on
ne puisse se remettre, les «spoirs de paix et d'un concert de
bonnes volontés des peuples libre* seront vains et Ir-
réalisables.
t< La vie du monde entier a été profondément affectée.
■ Chaque partie de la grande famille humaine a"*
senti le poids et la terreur de oe conflit armé sans pré-
■ cèdent. Aucune nation du monde civilisé no peut se dire
véritablement à l'abri de son influence ou en séetîrité
contre les troubles qui eu sont les Conséquences. Et
cependant, l'objet concret pour lequel il e été engagé
"n'a jamais été clairement énoncé.
« Lee dirigeants des différents pays belligérante ont,
comme il a été dit, énoncé ces buts en ternies généraux.
Formulés en termes généraux, ce* objets paraissent les
mêmes des deux côtés. Jusqu'à présent, les porte-pa-
role autorisés de chaque côté n'ont jamais confessé les
fcuts précis qui, s'ils étaient réalisée, les convaincraient,
ainsi que leurs.peuples, que la guerre a atteint sa fin.
Le monde en a été réduit à des conjectures quant au ré-
sultat définitif, aux échanges actuels de garanties, aux
modifications politiques et territoriales, nu degré même
de* succès militaires qui amèneraient la tin de la-
guerre.
« Il peut se faire que la paix soit plus proche que
nous ne croyons, que les conditions sur lesquelles les
belligérants, d'un côté ou de l'autre, se croiraient obli-
gés d'insister ne soient pas aussi inconciliables qu'oD a
pu le craindre, qu'un érhan™e de vues puisse- Bu moins
préparer les voles à une conférence et faire de la concorde
permanente des tintions un espoir de 'l'avenir Immédiat et
rendre immédiatement praticable une entente des nations.
i Le président Wilson ne propose, pas la paix, il
n'offre môme paei sa médiation. Il propose seulement
que des sondages soient effectués, afin que nous puis-
sions apprendre, les neuties comme les belligérants,
combien proche est peut-être déjà le but de la paix,
vers lequel toute l'humanité tend dans une aspiration
intense et croissante. Il croit que l'esprit dons lequel il
parle et le but qu'il poursuit seront entendus par tous
les intéressés et il exprime en toute confiance sou espoir
d'une réponse qui apportera une nouvelle clarté dnns
les aJIaires du monde, a
Nous aurons ù revenir sur celte note, la situation
qu'elle crée et les commentaires qu'elle aura pro-
voqués.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, Î7 décembre 101*.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Dans l'src d'Ypies et sur la rive Nord de la Somme, par
cn temps clair aux environs de midi forte canonnade, qui
ieiblit dans la soira*, ls pluie étant survenue.
L'adversaire perdit g avion* en combats sériens.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmaréchal Prince Léopold de Bavière.
Dans le secteur de Grabcrka, au Nord-Ouest d* Zalocoe,
■es détachements austro-hongrois ramenèrent d'une entre-
prise réussie 3a prisonniers et a mitrailleuses.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
À part de norTibreuses patrouilles, dor.l beaucoup
■boulirent à des rencontres avec l'ennemi, avantageuse*
pour nous, et un feu d'artillerie, vif par inlerm'itlence, la
long de* hauteurs sur la rive fcst de le Butritr dorée * faible
activité militaire. Dan* la vallée de l'Ojtoi combat*
d'artillerie.
Groupe d'armées du feldmaréchal von Mackenscn.
La gm* armé* a percé sur plusieurs points, sprés 5 jour*
de combats, les fortes positions des Uusaes, composées d*
plusieurs- lignes protégées par des bli barbelés et opiniâtre-
ment défendue*. Au bud-Ouust do Himnicul Sar*t ce* posi-
tions sont complètement enlevées sur une largeur d*
17 kilomètres.
L'armée du Danube enfonçs également le front de l'en-
nemi, en enlevant de* villages fortement retranchés, et
l'obligea à se retirai sur des positions préparées plus su
Nord. Les cornbills furent acharnés ; le succès *st dû à
l'éneigie du commandement et au suprême dévoteernet» de*
troupes. Les perles sunghuite* de l'ennemi sont très
grandes. Depuis le aa décembre, il a laissé, en outre, entre
nos mains un totnl de 7,000 prisonnieis, 11 mitrailleuses et
a lance-mines. Le nombre des prisonniers faits par l'armée
du Danube dépasse i,3uo.
En Dobroudja l'attaque contre la tete de pont de Macin
a propressé.
Des dirigeables et des escadrilles d'avions opérérsnt
avec succès sur les derrières de l'ennemi contre d'impor-
tantes installations de chemin de fer et de port*.
Front de jllacédoine. . —
Pas de combats importants.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Pans. 22 décembre 1916, auir.
Au gouis de la journée, la luit* t..... a cm haei active
dsHo la rfcgiua de I ouvrage d'Haï Ujuuiuut, d-.- LuuvèuioiU cl des
Chambre Ut s Plubicuia MUp* do niant effectues par nou* i l'Est
de SjiiiI-MiIh* dans le buis de Geiectunls, * la (.haoolotlû (Nord
de Celles» et dans la vallée de la Fave- noua ont pi-rmi» da
détruire dr» peLU* peste» ennemi» cl de rsetonsai des prisonnier».
Canonnade uiteiaiillculc »ur lu icsie du Iront.
Pana, 23 décembre HHG, 2 heurt t.
f.n Champagne, après un vif hoiubardemctit, un deUchiment
ennemi s tente d'Ile nul d aborder no» lignes t l Ouest d'Aube-
riva. Il * été |i**ui»i| repousse. Nuit caliuu sur le reste du Iront,
•nul dans ls rafMM d iljiduumoiil cl des Chambre lté» où 1 artil-
lerie ennemie s est moMiea **ai 1 «clive.
BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS
(f'ioni occidentalJ
' Londres, '£1 décembre 1916, »uir
L'en ne mi • bombarde oelte nuil notre frunt au Sud <k l'Ancre.
D 4 tenle, eu |*c0 de lu redoute HotWSUaBtiîa, un coup de Daaffl
qui * ediouo. L'eailUecia s montré de p.-u et d'aulrc une 1res
grande activité dan» le» ug.una d Vprcs et de Messines. L jnation
a IravaUst avec tut ces en liaison avec l'jiMIcne pcudanl les
quelques tu'Uic» favorable» de la journée d'hier. L'n do nos
appareils n'est.pan rentré.
wmwm D'iiLEMi
(Voir au nuvUro 319.)
II.
Continuons no* extrait* des t Impressions d'Aile*
snagn* a publiées par !« francophile • Journal de Gm-
4èvs ». 8ux la vi* industrielle, économique et sociale
la Toyugeur suisse romand s'exprime ainsi :
■ D'après les conversstions que j'ai eues, i) n'y aurait,
pour la fabrication des munitions, aucune gène pro\t-nant
du msnque d'un mét*l ou d'un pro.luit quelconque. Le*
mines d* cuivr* de Serbie seraient exploitées * l'heure
actuelle par les Allemands et leur rendraient les plus grands
services. D'sutr* psrt, par l'utilisation intensive des -pro- *
d.nts et de* sous-produiL* de la hdtiille, l'industrie alle-
mande serait parvenue 4 remplacer certaines matières dont
aile avait un urgent besoin. Ln tous cas, à parcourir dans
tous les sens la ville d'Lsscu, à voir les foules compacte*
d'ouvrier» qui sortent de chaque usine ; a parcourir quel-
ques-unes de ce* usines,'où l'on ne fabrique pas seulement
des canons et des munitions pour l'aimée allemande, m*ia
aussi pour la Bulgarie et la Turquie, il ne semble pa» que
les armée* impériales soient sur le point de manquer d'arme*
ou de projectiles, il m'avait été dit, au cours de ce vo>age,
oue, dan* les trois premiers mois de la bataille de la
Somme, le* munitions dépensées par les deux adver»aire*
représentaient 600,000 tonne* de 1er ; à Lssen, on oie dit
que ce chiffre est probablement au-dessous de la réalité.
ÛéUs I que reslera-t-il des conliées sur lesquellc* tomba
as déluge infernal f
« L'industrie sllemandc, à laquelle le grand commerça
international est *ujourd'hui interdit par te contidle que
l'Angleterre exerce sur les mers, s'est retournée ; beaucoup
de fabriques, qui ne connaissaient que de nom le ministre
de 1* guerre, sont entrées en relaliuns d'affaire» avec lui.
D'autres continuent une activité toute pacifique avec un
pcisonnel plus ou moins réduit, niais tous ces industriels
ne mettent pa* en doute que, à cette perifltfe d'activité
presque uniquement nationale, succédera une période ou
leur commerce international reprendra vie.
u La souscription du dernier euipwnt de guerre a été
l'occasion de déclarations patriotique* enthousiastes^ Dans
plusieurs conversations, notamment avec l'un des membres
du Conseil d'administration d'une Caisse d'épargne, on
attira mon attention sur l'importance de* sommes souscrites
par les Caisses d'épsrgne et par leurs dépositaires. Ce* som-
mes souscrite* correspondent, paiait-il, * peu près ' sux
sommes déposées par les porteurs de livrets Uepui» le com-
mencement lie la guerre, ce qui indique que, malgré la
duitte des temps, le peuple allemand a su réaliser de lurtas
économies. Je me suis laissé dire que, déduction laite des
souscriptions pour l'emprunt, il jus tait dans les Caisse*
d'épargne allemandes une somme totale de plus dé ao mil-
liards en dépôt. Plusieurs personnes, se basaut sur le rôle
des Caisse*, m'ont affirmé* que si, au printemps, un nouvel
emprunt était nécessaire, Celui-ci aérait couvert comme le
dernier. J'avoue que mon imagination financier* un peu
restreinte me permet difficilement Je jouer a\tc ce» chiffre*
fantastiques ; je me borne à rcpiodutre ce qui m'a été dit.
« L* remplacement des hommes par les fcuimes, dans
une quantité d'emplois, frappe immédiatement l'obser-
vateur qui vient d'un pays neutre. Des fesnmas travaillent
aux voie* de chemins de fer ; la jupe étant gênante, u.0m«
dangereuse, elles portent des culottes bouffâmes. On trouve
des femmes aux guichets des gares , on _en trouve »ur le*
tramways, aussi bien à la place du uallman qu'a ta place
du conducteur. On en voit dans les usines, qui conduisent
d'énormes tracteurs, Elles travaillent aux munitions et
même, comme nous l'uvons vu ehea ltrupp, elles manipu-
lent, non sans une certaine élégance, les lu. mes rouge* jjui
sortent des _ fourneaux et vont devenir de* obus. Ce
rempldtcrneut des homme* par les femmes a donné de bons
résultats, mais on ne croit pas, cependant, qu'il doive être
prolongé au delà de la durée de la guerre, car trop d'in-
convénients en résultant pour le* familles.
u II est cliiir que cet avènement du personnei> féminin
indique que les hommes sont en quantité insuffisante pour
les travaux civils et pour les usines. Beaucoup d'ouvrier*
sont aux armées; et, d'autre part, la plupait des usine*
qui travaillent pour la guerre ont augmeiité'leur persan: '''.
Cela tigiiHle-t'il que l'Allemagne soit vraiment i court
FEUILLETON DE La tCAZETTB DCS AKDENNBS» 31
LE ««1 « LE YEfiGEUR »
Par Pierre HftgL
TROISIEME PARTIE
LA TICTOIKB.
La revanche On ballon,
Jl T «ut, dans toute la Franco, un long cri de fu-
fsjur, de ftireur impuissante, h' las ! lorsqu'on apprit
fjue, pour repondre k l'acte magnanime par lequel le
Îiuvernement vennit de rendr»- lu li ! »? rte n l'incN-nieur
ylesford, les Anglais avaient incendié des villes zan*
s\éfeu»e comme Jjordeaux et Marseille, comme Liijonne
et JJoulogue-riur-ifer. ^
L'événement sini&tro s'était accompli en deux se-
maines. Cocil Woodman avait tenu parole, hluit jour»
ne l'étaient pas écoule» depuis li diliviaïuc* d'ALco de
Jeumout et U parte du • ïveeZer » quu Bouleaux, le
premier, avait »ÇU la fisite du terrible ingénieur.
lit cela avilit eonfLrlné l'opinion que le veritublo in-
T*uteur dea terrible* eniiiiis dw destruction était air
George JLjdasford, rendu u *o* oompatriôte* par la gé-
neiusite dea Françu*. U s'était ti • té, eu eiïet, des
écrivains deelamattuia y ur piomi 1 tle chevalereuiue
•imprudence, pour déclarer que la n- icnce était an-Jes-
ru* dei loia et que lji captivité d'un lavant UUïSi îlluhtie
aei.nl un crime* de lese-ocienee.
On avait donc reconduit »ir George, 1 la faveur
d'une suspension d'armes, jusqu'au vaisseau anglais qui
ii-. . : l'accueillir.
tl4a.tr.» jours plus tard, le célèbre inventeur en-
voyait ea carte do rcmercicmentH suas la forme de bom-
bes asphyxiantes et détonanteft.
C'était un aoir, un soir de mai, radieux etçnibaumc,
que les Bordelais avaient vu surgir dsUU le ciel, venant
des horizons de la mer, pur-dessus les paya plat* du
iiedoc et les sablea de Soulac et du Verdou, cinq aéroa-
tata dirigeable >, tous conformes au type déjà connu qui
servait d'ecluireur et de guide aux escadre* britanni-
que*. Cette foi-, les muchinea aériennes avniuut des
noms significatifs : Eagle, V ulture, Dragon, Thunder,
Devil, c'eat-a-dire Aigle, Vautour, Diagon, Foudre,
Démon. Et ce dernier-méritait aon enrayant vocable,
avec »e* aile» noires de chauve-souris géante, sou beo
de proue incurve auquel deux fanaux latéraux for-
maient d*)UI veux de poulpe.
Le* - cinq volucres s avancèrent à une hauteur
moyenne de six cents mètres et planeront sur le port.
Tout à coup, les habitants, accourus en foule sur le*
quaia et l'esplanade dos liumcoiices, purent voir un ob-
jet sphi'rique se détacher de l'un des huilons et tomber
•ur uu crand navire de commerce ancre près du quai do
Queyries. Uno détonation retentit, suivie d'une épaisse
fume© au travers de laquelle on aperçât les matelot*
f uyuut affoli s et sautant don* la rivière. L'itintant
i'*tprèe, le tioib-mâtë dambait comme une allumette, de
la quille ù la pomme dos mâts. En même temps, les
aérostats s'éparpillaient, semant'de nouvelle* bombes,
et du nouveuux inceuiUes s'allumaient dans les rau^Js
la tlotte do commerce. Il y avait la des navaes appar-
tenant .4 toutes les nationalités : Allemagne» Italie,
Norvège, Portugal, Etats-Unis. L'ennemi n'y regarda
pas de 01 pi 'i, if incendia tout.
Alors, quand la Uaionnu, du quai Baealan, k ce-
lui de i'aludate, ne fut plus qu'un fleuve d'Enfer, un
1 blégèthou smi ,tre, rouluut dos caicasr-es incandes-
oentel et aVépitantea, au milieu dea cria d'agouia
si outaut du lleuve, di.j clameurs d'epou\ nnte Jj la
joule, les volucro* incendiairoa »e ruèrent uur la ville
tué nie.
Lue pluie de projectiles s'abattit sur I"s toit.t des
inui-uuH, de* mouuintiits, dei egli. l Lo Urand
Theâtiw, orgueil de la l-elle clU', U eathLdiah) Salut-
Andie, l'ilotel d« Ville, le grand Hôpital* le Palais
de Justice, des casernes, de» écoles, sans compter d tn-
nombinbli-j d-uiuiiico, pauvres ou somptueux, furent
crevée* par cette grêle de feu. Il en tomba 6"r les
places, sur le Jurdiu Public. En quelques heure;-, Bor-
deaux, si fièfff do fia benutu et de son bieu-être, ne fut
qu'une géhenne ou déferla, en mugisbtmt, un océan de
flammes.
i'endant quatre jours l'incendie ht iage.
Des nuages do iumte couvrirent au bun la campa-
gne, quutre mille habitants peiireut brûlés, asphyxiée,
écrasés par la chute, des murailles. Et ce fut un cata-
clysme compaiiililo aux grands tremblemcuhi de terre
historiques, quelque chosu comme une première épreuve
de la lin du .monde.
Les monstrueux engins s'envolèrent au plu* haut
des nue*. 11* tiuverserent obliquement le Sud de la
France, et au chwur des "larueutatums de la cnpitale
de la liuyeuue se jorgimeut celles de la capitale de la
Provence, Alarseillo biula comme Bordeaux.
Au retour, rappelés par les Bigues pre*.sant^ de la
flotte, les ballons ne jetèrent que quelque* bombes *uf-
Toulouse, aur''l'arbea, sur Pnu. ilais, a llfiyoïine, *urs
de Itur point d'ajipui-, après avoir fnit une provision
nouvelle d'explosifs, ils renouvelèrent leur exploit.
Bayonne, Marwîtia et Bordeaux br ilaieut encore
que les macbiue* do proie se montrèrent au-dessus da
Nantes.
ilui* en cette ville, on avait interné les prisonnier*
anglais faits dans les précédente* rencontres sur mer.
Il y eu avait deux millj cinq cents.
Le général commandant la plcc*i prit une mesute
énergique. ....
11 lit amener les prisonniers dans le* prairie* si-
tuées nu boni de la Loire, eu face de Sainte-Anne, et
les encadra de tims régiment* le fusil charge. Pui*
deux batteries prirent place en fe.es des captifs uinsi
parquée, prêtes a faire feu.
Aussitôt que tru machinra incendiaire* apparurent
an-deaaua île La ville, ceux qui les 1 ttitaient purent
Un, sur d'immenses écritaux de tm.e tendus le long
de* quai» do Nantes, cet avertissement réfrigérant :
• Le général comnuxtidant lu plact de A'stfite* tft-
forme messieurs le* oéronaute» qu'à la peesnséVe boaaba
Urmxhant de leurs matas, il fera attrnitller siins pitié
lu d;ux mille oina cents prisonniers miglaù intentés
dans lu ville, » **
C'était la leule réponse convenable aux procédé*
d'adversaires sans foi ni loi. Elle fut efficace. La me-
nace suffit.
A la vue de leurs compatriotes parques jjutie quatre
mille fusils en joue et douée pièce* de canon à tir ra-
pide, 'VVoodninn et ses compagnon* comprirent que le
massacre- serait immédiat. Us puient voir le» malheu-
reux tendre vers, eux de* brus t,upppliants et entendre
leurs adjuintions désulées, le» conjurant de leui sauver
la vie par une prompte letraitc.
Et, d'ailleurs, ils firent oonuaissauce, ce jour-là,
d'une invention toute récente d'un ingénieur franraia.
Une fusée d'une foiimdalde pui^ance «'éleva dan* l'air -
au-dessus de l'essaim c;m et éclata tu grêlon* de
mitraille qui endow mafront ](* a Ihundur ».
La partie n'était plus égale. Du moment que les
Fronçais inventaient, a leur tour, (tes enginn capables
do foudroyer lours aérostat*, Ayle^ford et sb» com-
plices n'avaient plu* qu'à H mettra hors de portée.
J.ls ■'envolèrent doue, salues par les hueu de la
foule et puuiauivia par quntre ou cinq f usées qui no les
atteignirent pas.
Mais, le lendemain, ils ee nïbntieicnt au-dessus de
Vannes at y jetèrent quelque* bombes. Loiieut le* re;nt.
avec le mêiue aans-façon que Nantes. Mnlheuicusa-
ment, huit jour?* plus tard, ils surprirent Boulogne I
desarme st le brûlèrent.
t^e fut une ph.ne nouvelle de la guerre qui en prit,
des lor», un caiactiie d'utruce sauvagerie.
Le» autorités elles-mêmes uc puient çouUuiv la fu«
reur des populations. (Juatre cent» pnsonuiera internée
à Laval furent utsnilhs p,ir une foule exaspères et qua-
rante d entre eux furent tues a Cuups de lourchc, de
fléaux «t do huions.
L'exemple fut contagieux. A Sainte», le* payaane
exaspérés ee ruèrent sur un convoi de soixante captlft
et en «.wiinmeieut la moitié. A PérigUeux, on en tua
tronto. Dans les ptovinces de l'Est la furie de* pr-ysans
en égorgea trois enta.
Ce* violences n'étaient que le prélude des oxcèa
auquel* pouvaient se porter dea masse* légitimement
irritées.
(A suivrt.)
Tirnpc : 140,000 Exemplaires.
Charleville, le 28 Décembre 1916.
Gazette des Arden
JOUENAL DES PATS OCCUPÉS PARAISSANT QUATRE FOIS PAR SEMAINE
Ou s'aboune dans tous les bureaux de poste
«ÎA» iVr*'
h ïo(e à Président ïïilseu
L§ président Wilson t chargé les ambassadeur»
jpiuricains de remettre aux gouvernements belligé-
rante une note dont, voici le texte :
■ Le préaident des Etata-Uni* m'* chargé de *ug-
yéx«r an gouvernement........un plan d'action tou-
abant la présent* guerre. Il espère que le gouvernement
*.....w prendra «u conaidération, coinms mggéré
dans l'esprit le plu* amical, «t comme venant non seu-
lement d'un ami, mail aus*i d'un représentant d'un*
station neutre dont les intérêt* ont été «érieusement
affecté* par la guerre, «t dont 1* souci, pour sa termi-
naison rapide résulte d'une nécessité manifeste de dé-
terminer les moyens de sauvegarder pour le mieux les
Ait* intérêts, ai la guerre doit continuer.
i Voici longtemps que le président a pensé a faire
le suggestion que je suis charge de présenter. M. Wil-
eon est quelque peu embarrassé pour 1'ofirir dans le
moment présent, parce qu'olle peut sembler aujourd'hui
avoir été hitéa par les récentes ouvertures des Puis-
sances centrales. En fait, elle n'a aucuu rapport aveo
aelles-oi dans son origine, et 1* président en aurait re-
tardé l'offre jusqu'à ce que les ouvertures des Fui*-
•ancos centrales aient reçu une réponse, si sa suggestion
ae touchait également à la question de la paix de sorte
Iu'elle pourra être mieux examinée en relation aveo
'autres propositions, qui ont la mémo objet. Le prési-
dent ne peut que demander que sa tion *oit jugée
aux ses propres méritée, et comme si elle avait été faite
en d'autres circonstances.
a Le président suggère qu'une occasion prochaine soit
recherché* pour demander i bonté! 1rs oatiims actuellement
tn guerrs une déclaration publique de leurs vues respectives,
«juunt aux conditions auxquelles la guerre pourrait être ter-
minée et aux arrangements qui seraient considérés comme
satisfaisants en tant que constituant dm garanties centre 1s
retour eu le déchaînement d'un conflit ii mi luire dans
l'avenir, Je façon à pouvoir comparer ensemble en touts
franchise leurs déclarations.
« U. Wiïson est indifférent quant aux moyens de
réaliser oe projet. Il serait heureux lui-même d'aider à
son accomplissement ou même de prendre l'initiative à
©et égard, de quelque façon qui puisse paraître accepta-
ble ; mais il n'a pas le désir de fixer la méthode ni les
moyens. Toute manière de procéder lui paraîtra acceptable,
pourvu que le grand but qu'il poursuit soit atteint.
« Il prend la liberté d'appeler l'attention sur le
fait que les objet* que les hommes d'Elat des belligé-
rant* des deux côtés ont en vue dans cette guerre sont
virtuellement les. mêmes, conformément aux déclara-
tion* qu'ils ont faites en termes généraux à leur* pro-
pre* peuples et au monde. De chaque, côté, on désire
rendre le* droits et privilèges des peuples faibles aussi
assuré* contre les agressions ou dénis de justice que les
droit* et privilèges des Etat» grands et puissants, ac-
tuellement eu guerre. Tous défirent être garantis dans
l'avenir, ainsi que tous le1 autres peuples et nations,
aontre le retour de guerres semblables à céUc-ci'et con-
tre les agressions ou interventions égoïstes de toutes
aorte*. Chacun se défierait de la formation de tous nou-
Teaux groupements de puissances rivaux, ayant pour
but le maintien d'un équilibre incertain au milieu de
suspicion* ïtiulitpliées ; mais chacun ect prêt à prendre
en considération la foimation d'une ligUe des nations
pour assurer la paix et la justice dans le monde entier.
Avant que" le but final puisse cependant être rempli,
chacun considère d'abord comme nécessaire de régler
le* fin» de la présente guerre dans des termes qui sauve-
garderont d'une manière certaine l'indépendance, l'in-
tégrité territoriale et la liberté politique et économique
des nations impliquées.
t Dans les mesures à prendre pour apurer la paix
future du monde, le peuple et le gouvernement des
Etats-Unis sont intéressés dl'une manière aussi vitale et
aussi directe que las gouvernements actuellement en
guerre. En outre, il* sont tout aussi intéresse* aux
moyen» à adopter pour, libérer dans le monde les peu-
ples petits et faibles du péril de l'injustioo et de la vio-
lence, que tout autro peuple ou gouvernement. Ils sont
Créts et même impatient* de QoapéfW à ces lins, lorsque
i guerre sera finie, et cela aveo toute l'influence et les
ressources dont ils disposent. Mais il faut d'abord que
hk guerre prenne fin. Quant aux conditions auxquelles
aela est possible, l«a Etats-Unis ne sauraient les suggé-
rer; mai* 1« président Wilson a Té sentiment que c'est
son droit et son devoir d© faire ressortir l'intérêt pro-
fond da l'Onion à ce que la guerre prenne fin avant
qu'il ne soit-trop tard pour accomplir Us choses plus
grande* qui dépendent de cette terminaison, avant que
la situation des nations neutres, aujourd'hui déjà bien
dure à suppoiter, ne soit rendue totalement iutolerable,
et surtout avant*qu'il ne soit fait ù la civilisation elle-
mêmo un tort à jamais irréparable.
n Le président se seut par suite autorisé a suggérer une
eccasion Immédiate pour comparer les vues concernant les
■onditioiis qui doivent précéder les arrangement* ultimes
pour la paix du moude, que tous désirent, et dans lesquels
le* nations neutres aussi bien que les belligérante* sont
prête* à jouer un rois pleinement respoiiNable. 81 la lutta
doit continuer vers des tins indéfinie». [iar une lente agonie,
jusqu'à ce qu« l'un ou l'autre des groupes belligérant* toit
épuisé, al des millions et des millions de vies humaines
doivent continuer t être offertes eu holocauste jusqu'à ce
que l'un des deux groupes n'en ait plus à c-Hrir, si des rcs-
scntimcnU doivent être suscités qui ne. puissent jamais ttre
apaises, et al des desespoirs doivent être engendrés, dont -on
ne puisse se remettre, les «spoirs de paix et d'un concert de
bonnes volontés des peuples libre* seront vains et Ir-
réalisables.
t< La vie du monde entier a été profondément affectée.
■ Chaque partie de la grande famille humaine a"*
senti le poids et la terreur de oe conflit armé sans pré-
■ cèdent. Aucune nation du monde civilisé no peut se dire
véritablement à l'abri de son influence ou en séetîrité
contre les troubles qui eu sont les Conséquences. Et
cependant, l'objet concret pour lequel il e été engagé
"n'a jamais été clairement énoncé.
« Lee dirigeants des différents pays belligérante ont,
comme il a été dit, énoncé ces buts en ternies généraux.
Formulés en termes généraux, ce* objets paraissent les
mêmes des deux côtés. Jusqu'à présent, les porte-pa-
role autorisés de chaque côté n'ont jamais confessé les
fcuts précis qui, s'ils étaient réalisée, les convaincraient,
ainsi que leurs.peuples, que la guerre a atteint sa fin.
Le monde en a été réduit à des conjectures quant au ré-
sultat définitif, aux échanges actuels de garanties, aux
modifications politiques et territoriales, nu degré même
de* succès militaires qui amèneraient la tin de la-
guerre.
« Il peut se faire que la paix soit plus proche que
nous ne croyons, que les conditions sur lesquelles les
belligérants, d'un côté ou de l'autre, se croiraient obli-
gés d'insister ne soient pas aussi inconciliables qu'oD a
pu le craindre, qu'un érhan™e de vues puisse- Bu moins
préparer les voles à une conférence et faire de la concorde
permanente des tintions un espoir de 'l'avenir Immédiat et
rendre immédiatement praticable une entente des nations.
i Le président Wilson ne propose, pas la paix, il
n'offre môme paei sa médiation. Il propose seulement
que des sondages soient effectués, afin que nous puis-
sions apprendre, les neuties comme les belligérants,
combien proche est peut-être déjà le but de la paix,
vers lequel toute l'humanité tend dans une aspiration
intense et croissante. Il croit que l'esprit dons lequel il
parle et le but qu'il poursuit seront entendus par tous
les intéressés et il exprime en toute confiance sou espoir
d'une réponse qui apportera une nouvelle clarté dnns
les aJIaires du monde, a
Nous aurons ù revenir sur celte note, la situation
qu'elle crée et les commentaires qu'elle aura pro-
voqués.
BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS
Grand Quartier général, Î7 décembre 101*.
Théâtre de la guerre à l'Ouest.
Dans l'src d'Ypies et sur la rive Nord de la Somme, par
cn temps clair aux environs de midi forte canonnade, qui
ieiblit dans la soira*, ls pluie étant survenue.
L'adversaire perdit g avion* en combats sériens.
Théâtre de la guerre à l'Est.
Front du feldmaréchal Prince Léopold de Bavière.
Dans le secteur de Grabcrka, au Nord-Ouest d* Zalocoe,
■es détachements austro-hongrois ramenèrent d'une entre-
prise réussie 3a prisonniers et a mitrailleuses.
Front du colonel-général archiduc Joseph.
À part de norTibreuses patrouilles, dor.l beaucoup
■boulirent à des rencontres avec l'ennemi, avantageuse*
pour nous, et un feu d'artillerie, vif par inlerm'itlence, la
long de* hauteurs sur la rive fcst de le Butritr dorée * faible
activité militaire. Dan* la vallée de l'Ojtoi combat*
d'artillerie.
Groupe d'armées du feldmaréchal von Mackenscn.
La gm* armé* a percé sur plusieurs points, sprés 5 jour*
de combats, les fortes positions des Uusaes, composées d*
plusieurs- lignes protégées par des bli barbelés et opiniâtre-
ment défendue*. Au bud-Ouust do Himnicul Sar*t ce* posi-
tions sont complètement enlevées sur une largeur d*
17 kilomètres.
L'armée du Danube enfonçs également le front de l'en-
nemi, en enlevant de* villages fortement retranchés, et
l'obligea à se retirai sur des positions préparées plus su
Nord. Les cornbills furent acharnés ; le succès *st dû à
l'éneigie du commandement et au suprême dévoteernet» de*
troupes. Les perles sunghuite* de l'ennemi sont très
grandes. Depuis le aa décembre, il a laissé, en outre, entre
nos mains un totnl de 7,000 prisonnieis, 11 mitrailleuses et
a lance-mines. Le nombre des prisonniers faits par l'armée
du Danube dépasse i,3uo.
En Dobroudja l'attaque contre la tete de pont de Macin
a propressé.
Des dirigeables et des escadrilles d'avions opérérsnt
avec succès sur les derrières de l'ennemi contre d'impor-
tantes installations de chemin de fer et de port*.
Front de jllacédoine. . —
Pas de combats importants.
BULLETINS OFFICIELS FRANÇAIS
Pans. 22 décembre 1916, auir.
Au gouis de la journée, la luit* t..... a cm haei active
dsHo la rfcgiua de I ouvrage d'Haï Ujuuiuut, d-.- LuuvèuioiU cl des
Chambre Ut s Plubicuia MUp* do niant effectues par nou* i l'Est
de SjiiiI-MiIh* dans le buis de Geiectunls, * la (.haoolotlû (Nord
de Celles» et dans la vallée de la Fave- noua ont pi-rmi» da
détruire dr» peLU* peste» ennemi» cl de rsetonsai des prisonnier».
Canonnade uiteiaiillculc »ur lu icsie du Iront.
Pana, 23 décembre HHG, 2 heurt t.
f.n Champagne, après un vif hoiubardemctit, un deUchiment
ennemi s tente d'Ile nul d aborder no» lignes t l Ouest d'Aube-
riva. Il * été |i**ui»i| repousse. Nuit caliuu sur le reste du Iront,
•nul dans ls rafMM d iljiduumoiil cl des Chambre lté» où 1 artil-
lerie ennemie s est moMiea **ai 1 «clive.
BULLETINS OFFICIELS ANGLAIS
(f'ioni occidentalJ
' Londres, '£1 décembre 1916, »uir
L'en ne mi • bombarde oelte nuil notre frunt au Sud <k l'Ancre.
D 4 tenle, eu |*c0 de lu redoute HotWSUaBtiîa, un coup de Daaffl
qui * ediouo. L'eailUecia s montré de p.-u et d'aulrc une 1res
grande activité dan» le» ug.una d Vprcs et de Messines. L jnation
a IravaUst avec tut ces en liaison avec l'jiMIcne pcudanl les
quelques tu'Uic» favorable» de la journée d'hier. L'n do nos
appareils n'est.pan rentré.
wmwm D'iiLEMi
(Voir au nuvUro 319.)
II.
Continuons no* extrait* des t Impressions d'Aile*
snagn* a publiées par !« francophile • Journal de Gm-
4èvs ». 8ux la vi* industrielle, économique et sociale
la Toyugeur suisse romand s'exprime ainsi :
■ D'après les conversstions que j'ai eues, i) n'y aurait,
pour la fabrication des munitions, aucune gène pro\t-nant
du msnque d'un mét*l ou d'un pro.luit quelconque. Le*
mines d* cuivr* de Serbie seraient exploitées * l'heure
actuelle par les Allemands et leur rendraient les plus grands
services. D'sutr* psrt, par l'utilisation intensive des -pro- *
d.nts et de* sous-produiL* de la hdtiille, l'industrie alle-
mande serait parvenue 4 remplacer certaines matières dont
aile avait un urgent besoin. Ln tous cas, à parcourir dans
tous les sens la ville d'Lsscu, à voir les foules compacte*
d'ouvrier» qui sortent de chaque usine ; a parcourir quel-
ques-unes de ce* usines,'où l'on ne fabrique pas seulement
des canons et des munitions pour l'aimée allemande, m*ia
aussi pour la Bulgarie et la Turquie, il ne semble pa» que
les armée* impériales soient sur le point de manquer d'arme*
ou de projectiles, il m'avait été dit, au cours de ce vo>age,
oue, dan* les trois premiers mois de la bataille de la
Somme, le* munitions dépensées par les deux adver»aire*
représentaient 600,000 tonne* de 1er ; à Lssen, on oie dit
que ce chiffre est probablement au-dessous de la réalité.
ÛéUs I que reslera-t-il des conliées sur lesquellc* tomba
as déluge infernal f
« L'industrie sllemandc, à laquelle le grand commerça
international est *ujourd'hui interdit par te contidle que
l'Angleterre exerce sur les mers, s'est retournée ; beaucoup
de fabriques, qui ne connaissaient que de nom le ministre
de 1* guerre, sont entrées en relaliuns d'affaire» avec lui.
D'autres continuent une activité toute pacifique avec un
pcisonnel plus ou moins réduit, niais tous ces industriels
ne mettent pa* en doute que, à cette perifltfe d'activité
presque uniquement nationale, succédera une période ou
leur commerce international reprendra vie.
u La souscription du dernier euipwnt de guerre a été
l'occasion de déclarations patriotique* enthousiastes^ Dans
plusieurs conversations, notamment avec l'un des membres
du Conseil d'administration d'une Caisse d'épargne, on
attira mon attention sur l'importance de* sommes souscrites
par les Caisses d'épsrgne et par leurs dépositaires. Ce* som-
mes souscrite* correspondent, paiait-il, * peu près ' sux
sommes déposées par les porteurs de livrets Uepui» le com-
mencement lie la guerre, ce qui indique que, malgré la
duitte des temps, le peuple allemand a su réaliser de lurtas
économies. Je me suis laissé dire que, déduction laite des
souscriptions pour l'emprunt, il jus tait dans les Caisse*
d'épargne allemandes une somme totale de plus dé ao mil-
liards en dépôt. Plusieurs personnes, se basaut sur le rôle
des Caisse*, m'ont affirmé* que si, au printemps, un nouvel
emprunt était nécessaire, Celui-ci aérait couvert comme le
dernier. J'avoue que mon imagination financier* un peu
restreinte me permet difficilement Je jouer a\tc ce» chiffre*
fantastiques ; je me borne à rcpiodutre ce qui m'a été dit.
« L* remplacement des hommes par les fcuimes, dans
une quantité d'emplois, frappe immédiatement l'obser-
vateur qui vient d'un pays neutre. Des fesnmas travaillent
aux voie* de chemins de fer ; la jupe étant gênante, u.0m«
dangereuse, elles portent des culottes bouffâmes. On trouve
des femmes aux guichets des gares , on _en trouve »ur le*
tramways, aussi bien à la place du uallman qu'a ta place
du conducteur. On en voit dans les usines, qui conduisent
d'énormes tracteurs, Elles travaillent aux munitions et
même, comme nous l'uvons vu ehea ltrupp, elles manipu-
lent, non sans une certaine élégance, les lu. mes rouge* jjui
sortent des _ fourneaux et vont devenir de* obus. Ce
rempldtcrneut des homme* par les femmes a donné de bons
résultats, mais on ne croit pas, cependant, qu'il doive être
prolongé au delà de la durée de la guerre, car trop d'in-
convénients en résultant pour le* familles.
u II est cliiir que cet avènement du personnei> féminin
indique que les hommes sont en quantité insuffisante pour
les travaux civils et pour les usines. Beaucoup d'ouvrier*
sont aux armées; et, d'autre part, la plupait des usine*
qui travaillent pour la guerre ont augmeiité'leur persan: '''.
Cela tigiiHle-t'il que l'Allemagne soit vraiment i court
FEUILLETON DE La tCAZETTB DCS AKDENNBS» 31
LE ««1 « LE YEfiGEUR »
Par Pierre HftgL
TROISIEME PARTIE
LA TICTOIKB.
La revanche On ballon,
Jl T «ut, dans toute la Franco, un long cri de fu-
fsjur, de ftireur impuissante, h' las ! lorsqu'on apprit
fjue, pour repondre k l'acte magnanime par lequel le
Îiuvernement vennit de rendr»- lu li ! »? rte n l'incN-nieur
ylesford, les Anglais avaient incendié des villes zan*
s\éfeu»e comme Jjordeaux et Marseille, comme Liijonne
et JJoulogue-riur-ifer. ^
L'événement sini&tro s'était accompli en deux se-
maines. Cocil Woodman avait tenu parole, hluit jour»
ne l'étaient pas écoule» depuis li diliviaïuc* d'ALco de
Jeumout et U parte du • ïveeZer » quu Bouleaux, le
premier, avait »ÇU la fisite du terrible ingénieur.
lit cela avilit eonfLrlné l'opinion que le veritublo in-
T*uteur dea terrible* eniiiiis dw destruction était air
George JLjdasford, rendu u *o* oompatriôte* par la gé-
neiusite dea Françu*. U s'était ti • té, eu eiïet, des
écrivains deelamattuia y ur piomi 1 tle chevalereuiue
•imprudence, pour déclarer que la n- icnce était an-Jes-
ru* dei loia et que lji captivité d'un lavant UUïSi îlluhtie
aei.nl un crime* de lese-ocienee.
On avait donc reconduit »ir George, 1 la faveur
d'une suspension d'armes, jusqu'au vaisseau anglais qui
ii-. . : l'accueillir.
tl4a.tr.» jours plus tard, le célèbre inventeur en-
voyait ea carte do rcmercicmentH suas la forme de bom-
bes asphyxiantes et détonanteft.
C'était un aoir, un soir de mai, radieux etçnibaumc,
que les Bordelais avaient vu surgir dsUU le ciel, venant
des horizons de la mer, pur-dessus les paya plat* du
iiedoc et les sablea de Soulac et du Verdou, cinq aéroa-
tata dirigeable >, tous conformes au type déjà connu qui
servait d'ecluireur et de guide aux escadre* britanni-
que*. Cette foi-, les muchinea aériennes avniuut des
noms significatifs : Eagle, V ulture, Dragon, Thunder,
Devil, c'eat-a-dire Aigle, Vautour, Diagon, Foudre,
Démon. Et ce dernier-méritait aon enrayant vocable,
avec »e* aile» noires de chauve-souris géante, sou beo
de proue incurve auquel deux fanaux latéraux for-
maient d*)UI veux de poulpe.
Le* - cinq volucres s avancèrent à une hauteur
moyenne de six cents mètres et planeront sur le port.
Tout à coup, les habitants, accourus en foule sur le*
quaia et l'esplanade dos liumcoiices, purent voir un ob-
jet sphi'rique se détacher de l'un des huilons et tomber
•ur uu crand navire de commerce ancre près du quai do
Queyries. Uno détonation retentit, suivie d'une épaisse
fume© au travers de laquelle on aperçât les matelot*
f uyuut affoli s et sautant don* la rivière. L'itintant
i'*tprèe, le tioib-mâtë dambait comme une allumette, de
la quille ù la pomme dos mâts. En même temps, les
aérostats s'éparpillaient, semant'de nouvelle* bombes,
et du nouveuux inceuiUes s'allumaient dans les rau^Js
la tlotte do commerce. Il y avait la des navaes appar-
tenant .4 toutes les nationalités : Allemagne» Italie,
Norvège, Portugal, Etats-Unis. L'ennemi n'y regarda
pas de 01 pi 'i, if incendia tout.
Alors, quand la Uaionnu, du quai Baealan, k ce-
lui de i'aludate, ne fut plus qu'un fleuve d'Enfer, un
1 blégèthou smi ,tre, rouluut dos caicasr-es incandes-
oentel et aVépitantea, au milieu dea cria d'agouia
si outaut du lleuve, di.j clameurs d'epou\ nnte Jj la
joule, les volucro* incendiairoa »e ruèrent uur la ville
tué nie.
Lue pluie de projectiles s'abattit sur I"s toit.t des
inui-uuH, de* mouuintiits, dei egli. l Lo Urand
Theâtiw, orgueil de la l-elle clU', U eathLdiah) Salut-
Andie, l'ilotel d« Ville, le grand Hôpital* le Palais
de Justice, des casernes, de» écoles, sans compter d tn-
nombinbli-j d-uiuiiico, pauvres ou somptueux, furent
crevée* par cette grêle de feu. Il en tomba 6"r les
places, sur le Jurdiu Public. En quelques heure;-, Bor-
deaux, si fièfff do fia benutu et de son bieu-être, ne fut
qu'une géhenne ou déferla, en mugisbtmt, un océan de
flammes.
i'endant quatre jours l'incendie ht iage.
Des nuages do iumte couvrirent au bun la campa-
gne, quutre mille habitants peiireut brûlés, asphyxiée,
écrasés par la chute, des murailles. Et ce fut un cata-
clysme compaiiililo aux grands tremblemcuhi de terre
historiques, quelque chosu comme une première épreuve
de la lin du .monde.
Les monstrueux engins s'envolèrent au plu* haut
des nue*. 11* tiuverserent obliquement le Sud de la
France, et au chwur des "larueutatums de la cnpitale
de la liuyeuue se jorgimeut celles de la capitale de la
Provence, Alarseillo biula comme Bordeaux.
Au retour, rappelés par les Bigues pre*.sant^ de la
flotte, les ballons ne jetèrent que quelque* bombes *uf-
Toulouse, aur''l'arbea, sur Pnu. ilais, a llfiyoïine, *urs
de Itur point d'ajipui-, après avoir fnit une provision
nouvelle d'explosifs, ils renouvelèrent leur exploit.
Bayonne, Marwîtia et Bordeaux br ilaieut encore
que les macbiue* do proie se montrèrent au-dessus da
Nantes.
ilui* en cette ville, on avait interné les prisonnier*
anglais faits dans les précédente* rencontres sur mer.
Il y eu avait deux millj cinq cents.
Le général commandant la plcc*i prit une mesute
énergique. ....
11 lit amener les prisonniers dans le* prairie* si-
tuées nu boni de la Loire, eu face de Sainte-Anne, et
les encadra de tims régiment* le fusil charge. Pui*
deux batteries prirent place en fe.es des captifs uinsi
parquée, prêtes a faire feu.
Aussitôt que tru machinra incendiaire* apparurent
an-deaaua île La ville, ceux qui les 1 ttitaient purent
Un, sur d'immenses écritaux de tm.e tendus le long
de* quai» do Nantes, cet avertissement réfrigérant :
• Le général comnuxtidant lu plact de A'stfite* tft-
forme messieurs le* oéronaute» qu'à la peesnséVe boaaba
Urmxhant de leurs matas, il fera attrnitller siins pitié
lu d;ux mille oina cents prisonniers miglaù intentés
dans lu ville, » **
C'était la leule réponse convenable aux procédé*
d'adversaires sans foi ni loi. Elle fut efficace. La me-
nace suffit.
A la vue de leurs compatriotes parques jjutie quatre
mille fusils en joue et douée pièce* de canon à tir ra-
pide, 'VVoodninn et ses compagnon* comprirent que le
massacre- serait immédiat. Us puient voir le» malheu-
reux tendre vers, eux de* brus t,upppliants et entendre
leurs adjuintions désulées, le» conjurant de leui sauver
la vie par une prompte letraitc.
Et, d'ailleurs, ils firent oonuaissauce, ce jour-là,
d'une invention toute récente d'un ingénieur franraia.
Une fusée d'une foiimdalde pui^ance «'éleva dan* l'air -
au-dessus de l'essaim c;m et éclata tu grêlon* de
mitraille qui endow mafront ](* a Ihundur ».
La partie n'était plus égale. Du moment que les
Fronçais inventaient, a leur tour, (tes enginn capables
do foudroyer lours aérostat*, Ayle^ford et sb» com-
plices n'avaient plu* qu'à H mettra hors de portée.
J.ls ■'envolèrent doue, salues par les hueu de la
foule et puuiauivia par quntre ou cinq f usées qui no les
atteignirent pas.
Mais, le lendemain, ils ee nïbntieicnt au-dessus de
Vannes at y jetèrent quelque* bombes. Loiieut le* re;nt.
avec le mêiue aans-façon que Nantes. Mnlheuicusa-
ment, huit jour?* plus tard, ils surprirent Boulogne I
desarme st le brûlèrent.
t^e fut une ph.ne nouvelle de la guerre qui en prit,
des lor», un caiactiie d'utruce sauvagerie.
Le» autorités elles-mêmes uc puient çouUuiv la fu«
reur des populations. (Juatre cent» pnsonuiera internée
à Laval furent utsnilhs p,ir une foule exaspères et qua-
rante d entre eux furent tues a Cuups de lourchc, de
fléaux «t do huions.
L'exemple fut contagieux. A Sainte», le* payaane
exaspérés ee ruèrent sur un convoi de soixante captlft
et en «.wiinmeieut la moitié. A PérigUeux, on en tua
tronto. Dans les ptovinces de l'Est la furie de* pr-ysans
en égorgea trois enta.
Ce* violences n'étaient que le prélude des oxcèa
auquel* pouvaient se porter dea masse* légitimement
irritées.
(A suivrt.)