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Polska Akademia Umieje̜tności <Krakau> / Komisja Historii Sztuki [Editor]; Polska Akademia Nauk <Warschau> / Oddział <Krakau> / Komisja Teorii i Historii Sztuki [Editor]
Folia Historiae Artium — 11.1975

DOI article:
Śnieżyńska-Stolot, Ewa: Andegaweńskie dary złotnicze z herbami polskimi w kaplicy Węgierskiej w Akwizgranie
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.20352#0044
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LES piećes dorfevrerie aux armes de

POLOGNE, DONS DE LA MAISON DANJOU, DANS
LA CHAPELLE HONGROISE A AIX-LA-CHAPELLE

L‘article presente les oeuvres d‘orfevrerie, conservees
dans la chapelle hongroise a Aix-la-Chapelle, qui portent
les armes de Pologne a cóte des armes du royaume de la
Hongrie et de celles de la maison d‘Anjou regnant sur la
Hongrie, cimee d‘une autruche. Ce sont: le reliąuaire de
St Etienne. trois tableaux, dont deux representent la Vier-
ge a l‘Enfant et le troisieme le Couronnement de la Vierge,
et enfin six fibules: ąuatre petites, deux plus grandes.
Jusqu‘a present on a suppose que ces oeuvres avaient ete
offertes par Louis le Grand, roi de Hongrie, donc qu‘elles
furent executees apres 1370, c‘est-a-dire apres le couronne-
ment de Louis roi de Pologne. Trois de ces oeuvres: le re-
liquaire et deux tableaux de la Vierge a l‘Enfant sont pour-
tant mentionnees dans un document de 1367 parmi les dons
offerts a la chapelle hongroise par Henri de Pilis au nom
du roi Louis. Les armes de Pologne, qui y figurent, indi-
queraient qu‘elles furent fondees par Louis le Grand et sa
mere Elisabeth Łokietek.

Le reliquaire de St Etienne ressemble aux reliquaires
tcheques, conserves dans la cathedrale de Prague et dans
le couvent des augustins a Herrieden en Baviere. Les ar-
mes placees dans des ecus en losange. frequents dans 1‘art ita-
lien du XIVe siecle, prouvent que le reliquaire est l"oeuvre
des orfevres hongrois, qui avaient sans doute pour maitres
Pierre et Nicolas Gallicus, orfevres de Sienne, travaillant
a Buda.

Les memes artistes ont probablement execute les enca-
drements en orfevrerie des deux tableaux de la Vierge
a 1‘Enfant, dont les fonds sont decores de plaques en ar-
gent a motif de lis d‘Anjou et sur les cadres se trouvent
les armoiries et les ornements vegetaux. En Italie du XIV®
siecle on se servit tantót de ce genre de decoration des ta-
bleaux, provenant d'un type pareil de plaques utilisees dans
l‘art oriental (basma), tantót on orna les cadres d‘armoiries.
On peut egalement supposer que le Couronnement de la
Vierge fut execute vers 1367. II possede une decoration en
orfevrerie analogue, bien qu‘il ne fut offert a Aix-la-Cha-
pelle qu’au XVe siecle. Ce tableau avait ete sans doute
commande par le roi Louis le Grand et sa mere Elisabeth,
de meme que la Yierge d 1‘Enfant de 1‘eglise Notre-Dame
de Mariazell en Styrie, tableau peint a la meme periode.

Parmi les six fibules qu‘on a conserve a Aix-la-Cha-
pelle, quatre plus petites forment deux paires semblables
composees des armoiries de la maison d‘Anjou de Hongrie
cimees d‘une autruche et des aigles de Pologne placees sur
l‘ecu et sur le cimier. L‘emploi de ces fibules n‘est pas con-

nu jusqu‘a present, mais on peut supposer que c‘etaient
des fermaux de metal (Tassel) servant a retenir sur les
epaules un manteau dit Tasselmantel qu"on portait aux
XIIL et XIV® siecles. La formę des ecus, ayant une de-
coupure pour la lance, permet de dater les fermaux des
annees 50/60 du XIVe siecle; ils ne pouvaient donc pas
appartenir a Louis le Grand, mais a sa mere Elisabeth.
Les representations de la reine montrent qu‘elle portait un
Tasselmantel et sans doute les fermaux decoraient son vete-
ment.

Au milieu des deux grandes fibules se trouvent les ar-
moiries de la maison d'Anjou de Hongrie entourees d‘un
quatre-feuilles portant une inscription de devotion en al-
lemand; tout autour il y a une riche decoration architecto-
nique en formę de chapelles, petites ou plus grandes, par-
mi lesquelles on a place les figurines des trois saints rois de
Hongrie: Etienne, Ladislas et Emeric, une autruche et les
armes des provinces polonaises: Dobrzyń. Kujawy, Ruthe-
nie et Czersk. Les deux objets ont initialement servi soit de
fermaux pour agrafer un manteau dit Tasselmantel, soit
d‘anneaux ou de boucles des precieuses ceintures en metal,
tres en vogue au XIV® siecle. La maniere de presenter les
armoiries, qui ne sont pas placees sur les ecus, mais font
partie de la construction des boucles, les apparente au re-
liquaire a autruches de 1‘eglise de St Etienne de Capri.
actuellement a Cloisters au Metropolitan Museum de New
York. Deux boucles executees dans les annees 70 du XIV®
siecle, dont l‘une de Curtea de Arges au Musee Historique
de Bucarest et 1‘autre de 1‘Ermitage de Leningrad. qui pas-
sent pour les oeuvres de Transylvanie, en sont une analo-
gie directe. II semble que les boucles etudiees ci-dessus pro-
viennent egalement du centre transylvanien. Elles portent
les armoiries qui permettent de les reconnaitre propriete de
Ladislas d‘Opole, palatin hongrois, parent et homme de
confiance de Louis le Grand. A partir de 1372 il administra
la Ruthenie au nom de ce roi; en 1378 le roi lui fit don
de la province de Dobrzyń et en 1379 d‘une partie de Ku-
jawy. La meme annee Ladislas d'Opole epousa en secondes
noces Ofka, filie du prince de Czersk et de Masovie, ce
qui explique l‘existence des armes de Czersk sur les bou-
cles. Les deux boucles peuvent donc etre datees des envi-
rons 1 379. Les armes de la maison d'Anjou de Hongrie,
placees au milieu et cimees d‘une autruche prouvent que
c'etait un don de Ladislas d'Opole a Louis le Grand qui,
a son tour, les envoya a Aix-la-Chapelle, peut-etre en 1381
par 1‘intermediaire d‘Ulric de Pilis.

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