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PORCHE DE L'ÉGLISE MONASTIQUE, A SAINT-BENOIT-SUH-LOIRE.

les seuls besoins du cloître, ces églises ne recevaient qu'un public peu considérable, ce qui
put provoquer des différences dans les dispositions architectoniques. Cette restriction amena
donc, par les motifs que nous avons déduits, des modifications dans certaines parties de
l'édifice; mais, il en est une qui subit, plus que toute autre, l'effet de ces changements.
Nous voulons parler du porche principal ou antérieur dont le passage et la fréquentation ,
comparés à ceux des cathédrales, étaient bien moins importants; et cette induction res-
sort, comme nous Je disions plus haut, de la réserve des églises claustrales aux seuls
besoins des moines, des employés laïques desservant l'abbaye et des populations fixées
aux alentours du couvent : condition qui restreignait les fonctions des églises monastiques,
et qui les dispensait d'un certain nombre de pratiques et de cérémonies en usage dans
les cathédrales et les paroissiales, spécialement consacrées à des populations nombreuses.
Or, s'il est admis, ce qui parait vraisemblable, que les églises conventuelles aient eu un
emploi et une destination plus restreints, c'est-à-dire limités aux devoirs des moines ou
à ceux d'un nombre borné de desservants et de fidèles, on se demande, à la vue de
l'importance des porches de Cluny, de Saint-Benoît et de Vézelay, importance qu'on
ne retrouve à aucune des cathédrales de l'époque, quelles durent être les causes d'un tel
développement (1 ).

Pour trouver le motif de l'extension donnée aux porches de ces églises, il faudrait savoir
quel en fut originairement le but (2); mais, on doit l'avouer, cette question est encore une
de celles qui resteront enveloppées d'un certain mystère jusqu'au jour où des recherches
auront produit la découverte de quelque document élucidateur. —Déjà, nous avons dit que
l'origine de ces porches remontait aux premiers jours de la religion chétienne, et nous en
avons indiqué l'emploi jusqu'à l'extinction du polythéisme; puis, nous avons ajouté que,
bien qu'on ait pu supprimer l'atrium, on conserva néanmoins, dans certaines localités, l'éta-
blissement du porche, qu'on s'ingénia à varier de différentes manières. Mais, quels en furent
l'usage ainsi que la destination depuis cette dernière époque; là, est la question. Sur ce
point, l'opinion des historiens et des archéologues est assez diversement partagée : les uns
veulent qu'il ait eu pour cause un but de décoration de la façade, tandis que d'autres
l'attribuent à la pratique de certaines cérémonies religieuses ou de maintes coutumes civiles.
Dans l'impossibilité de pouvoir résoudre cette divergence, nous nous sommes fait un devoir
de consigner les hypothèses qui ont été émises sur ce sujet. Toutefois, il est une sup-
position qui semble avoir échappé jusqu'ici aux archéologues, et qui vient encore se
présenter à l'esprit lorsqu'on cherche à pénétrer la cause vraisemblable de ces porches,
mais surtout celle de l'importance qu'ils acquirent, dès le XL: siècle, dans les églises
monastiques, telles que Saint-Benoît ou autres : —c'est qu'ils ont fort bien pu être érigés en
vue d'un lieu de réunion où les fidèles attendaient, à d'abri des injures du temps, l'heure

(1) Nous avons appelé l'attention de notre savant ami, M. Albert Lenoir, sur cette question qu'il éclaircira sans doute
dans son remarquable ouvrage sur VArchitecture monastique.

(2) Nous ne parlons ici que des usages du XIe siècle, et il est entendu qu'il ne faut tenir aucun compte des faits qui j
eurent lieu à des époques postérieures à la construction.

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