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CONCLUSION

L’évolution des monuments funéraires palmyréniens, sujette à des influences diverses,
mais conservant pourtant les caractéristiques particulières à la cité du désert, nous apparaît
comme une série de transformations dont une partie fut partagée par les monuments des
autres régions sémitiques.
Depuis la pierre dressée, le monument sur tombe le plus ancien, voire le plus primitif,
un groupe des monuments massifs de formes diverses s’était développé, qui répondaient
à la notion de l’âme incorporée, ou seulement symbolisée, par un monument érigé sur la
tombe. Les représentations sculptées de tels monuments, qui tendaient à devenir anthro-
pomorphes, faisaient le même office. Figuratifs ou non, ces monuments considérés d’abord
comme les substituts du défunt, et puis avec la dématérialisation des croyances eschatolo-
giques comme des mémorials, formaient une partie essentielle du tombeau, sa nefes.
A Palmyre, on ne connaît que quelques monuments massifs bâtis sur les tombes, mais
la série des pierres sculptées est assez importante.
Les transformations ultérieures consistaient à renfermer les sépultures dans le corps
du monument. La tombe et son monument, d’abord parties délimitées du même ensemble,
deviennent un tout indivisible en forme de tour dont l’évolution a été conditionnée par la
volonté de multiplier le nombre de sépultures. Les images sculptées, devenues dalles de
fermeture des loculi, assuraient la survie, littéralement ou dans le souvenir des descendants,
des ancêtres ensevelis à l’intérieur du grand mémorial collectif.
Les changements profonds de la vie sociale et culturelle de Palmyre ont favorisé le
développement des phénomènes nouveaux. D’abord, l’hypogée indépendant apparaît,
privé d’un mémorial de surface. Il est rarement un sanctuaire de famille ; le plus souvent
les étrangers y introduisent leurs morts, participant à la propriété par concession ou achat.
Le monument commun sur un tel tombeau n’aurait plus de sens. L’apparition des hypogées
est un effet de la dissolution lente de la grande famille patriarcale dans une société com-
merçante et de la croissance des classes moyennes de la population.
Il en va autrement des mausolées, dits temples funéraires, que les Palmyréniens ont
adopté à l’époque des influences occidentales prépondérantes. Comme les autres tombeaux
semblables sur toute l’étendue de l’empire, ils marquent le progrès de la civilisation universelle
gréco-romaine, mais l’empreinte des traditions locales, surtout dans le décor sculptural,
n’échappe pas. Ces monuments traduisent la richesse accumulée par certaines familles,

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