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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 10.1885

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Nr. 3
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Reinach, Salomon; Babelon, Ernest: Sculptures antiques trouvées à Carthage: (Musée de Saint- Louis)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24675#0140

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130 SCULPTURES ANTIQUES

furent encastrés dans les murs d’enceinte du terrain concédé. Toutefois,
jusqu’à l’arrivée du P. Delattre à Carthage, aucun effort sérieux n’avait été fait
pour recueillir et mettre à l’abri de la destruction les morceaux de sculpture, les
mosaïques, les terres cuites, que l’on découvrait presque continuellement entre
la colline de Bvrsa et la mer. La pensée de former un Musée à Carthage même
est due à Beulé, qui déposa, dans une des chambres du couvent de Saint-Louis,
les objets provenant de ces fouilles. On peut les voir aujourd’hui encastrés
dans les murs de la concession, à côté d’une multitude de fragments d’archi-
tecture, de bas-reliefs, de figures en marbre, d’inscriptions latines et de stèles
puniques. Quelques statues plus importantes, dont l’une provient de Thysdrus
(EIDjemm), et l’autre de Carthage1, ont été dressées sur des piédestaux et
décorent le jardin entre la chapelle et le couvent. Enfin, les objets de petite
dimension et quelques têtes de marbre sont conservés dans une salle du cou-
vent ; le nombre de ces objets dépassait 6,000 en 1881 et s’est considérablement
accru depuis, malgré l’exiguïté des ressources dont dispose le P. Delattre tant
pour exécuter des fouilles que pour acheter des antiquités. On a quelquefois
émis l’idée que le Gouvernement français devrait acquérir cette collection et
lui faire une place au Musée du Louvre. Ce serait, à notre sens, une grave
erreur. Formée sur le sol même de Carthage, composée presque exclusive-
ment d’objets découverts sur l’emplacement de la ville punique, elle perdrait
une grande partie de l’intérêt qu’elle présente le jour où elle aurait été éloignée
de son berceau naturel. Une foule de menus objets, que l’on étudie avec fruit
à Carthage, ne seraient plus, dans un grand musée, que des bibelots encom-
brants, privés, pour ainsi dire, de leur état civil et du caractère d'origine com-
mune qui en fait le prix. Aussi faut-il savoir gré à Son Eminence le cardinal
Lavigerie et au P. Delattre d’avoir refusé à diverses reprises, et tout récem-
ment encore à Amsterdam, les séduisantes propositions qui leur ont été faites
pour obtenir qu’ils se séparassent d’une collection à laquelle leur nom restera
toujours attaché. Ajoutons que la libéralité avec laquelle le P. Delattre
permet aux archéologues d’étudier et de copier les antiquités confiées à sa

op. lauclpl. il, et que reproduit notre planche
'19.

\. C’est le haut-relief de style pseudo-phénicien ,
publié par Son Eminence le cardinal de Lavigerie,
 
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